© Delagrave – La photocopie non autorisée est un délit
Présentation de l’ouvrage
L’OUVERTURE DE CHAPITRE
LE CAS
LES NOTIONS
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Présentation de l’ouvrage
2
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CHAPITRE 2 La monnaie dans l’échange
THÈME 1 La coordination des décisions économiques par l’échange
1.1 L’échange sur les marchés
CHAPITRE
2
La monnaie
dans l’échange
La monnaie est un bien particulier dont la quantité et la qualité,
appréciées selon des critères relatifs à la confiance qu’elle
inspire et à sa stabilité, influent sur les décisions des agents
économiques.
Le cas FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE permet de comprendre
l’importance de la monnaie pour une économie Partie 1 puis
d’étudier les effets d’une variation de la masse monétaire
Partie 2 .
La FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE (FBF)
est l’organisation professionnelle qui
représente toutes les banques installées
en France. Elle compte 390 entreprises
bancaires adhérentes de toutes origines
(commerciales, coopératives ou mutua-
listes), françaises ou étrangères.
Elle a pour mission de promouvoir l’activité
bancaire et nancière ainsi que d’informer les
banques adhérentes.
Le pôle « Information et Relations extérieures », dirigé
par Madame Chevallier, est en charge des affaires publiques :
relations avec le monde politique, les parlementaires, les médias,
les consommateurs, les jeunes et le monde enseignant, les autres professions et associations…
Il publie une lettre d’information trimestrielle. Dans son dernier numéro, la FBF insistait sur l’importance
du crédit et sur le fait que les nouvelles réglementations bancaires ne devaient pas brider davantage
le nancement de notre économie dans un contexte de crise. C’est pourquoi, dans la perspective de la
prochaine publication, la direction demande à Madame Chevallier de proposer une analyse qui mette
en évidence l’in uence de la monnaie sur les décisions des agents économiques.
Vous êtes assistant(e) de Madame Chevallier au sein de la FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE. Elle vous
con e le travail préparatoire qui permettra d’étayer son analyse. Pour vous aider dans cette tâche,
vous vous appuierez sur un dossier documentaire Documents 1 à 7 et Ressources 1 à 4 .
LES COMPÉTENCES
Analyser les effets de la quantité et
de la qualité de la monnaie sur les
décisions des agents économiques.
CAS FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE
20 21
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LE CAS
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THÈME 1 La coordination des décisions économiques par l’échange CHAPITRE 2 La monnaie dans l’échange
PARTIE 2 :
Les effets de la variation
de la masse monétaire
Madame Chevallier souhaite maintenant que vous
analysiez les effets de l’évolution de la masse
monétaire sur les décisions des agents économiques,
en particulier les entreprises et les consommateurs.
1 Présentez la notion de masse monétaire et précisez comment elle se mesure au sein
de la zone euro. Document 4 Ressource 3
2 Analysez l’évolution de la masse monétaire au sein de la zone euro sur la période
2001-2011. Document 5
3 Identi ez les conséquences d’une contraction de M3 sur l’investissement
et la consommation au sein de la zone euro. Document 6
4 Appréciez les enjeux économiques de la décision que la Banque centrale européenne
a prise en novembre2013. Document 7 Ressource 4
5 À la lumière des analyses précédentes, préparez l’argumentation qui permettra
à Madame Chevallier de mettre en évidence l’in uence de la monnaie sur les décisions
des agents économiques.
DOCUMENT 4
DOCUMENT 6
DOCUMENT 5
Source : BCE, janvier 2013
9 741 Md€
8 970 Md€
5 086 Md€
M3 : M2 + essentiellement Sicav monétaires,
titres de créance ≤ 2 ans émis
par les institutions nancières monétaires résidentes.
M2 : M1 + dépôts à préavis ≤ 3 mois et dépôts
à terme ≤ 2 ans (livrets A, livrets de développement durable,
comptes d’épargne logement, livrets d’épargne populaire,
livrets jeune).
M1* : pièces, billets,
dépôts à vue.
*M1 : pièces et billets
en circulation : 864 Md€,
dépôts à vue : 4 222 Md€
En septembre 2013, la croissance annuelle de
l’agrégat M3 était de 2,1 %, contre 2,3 % en août,
un chiffre inférieur au consensus Reuters qui
donnait 2,4 %. Les prêts au secteur privé conti-
nuent de se contracter de 1,9 % sur un an mais à un
rythme un peu inférieur à celui d’août (– 2 %). Les
prêts aux ménages et aux entreprises dans la zone
euro se sont contractés en août et septembre2013,
attestant d’une reprise qui reste fragile et montrant
que l’un des problèmes majeurs de la Banque
centrale européenne (BCE) reste à régler.
Malgré une politique monétaire ultra-accommo-
dante, avec un taux d’intervention proche de zéro,
la BCE ne parvient pas à diffuser ses bienfaits, en
particulier dans tous les secteurs de l’économie
réelle. Le président de la BCE, Mario Draghi,
explique cette carence du crédit aux PME par le fait
que les intéressées elles-mêmes n’y font pas appel
et le fait que les banques manifestent une aversion
au risque. « Le taux de rendement du crédit ajusté du
risque dans bon nombre de pays sous tension est tout
simplement trop faible pour convaincre les banques
de prêter aux PME ». Une croissance monétaire
discrète en août et septembre démontre que les
pressions infl ationnistes restent très faibles dans
la zone euro, donnant ainsi à la BCE toute latitude
de baisser encore les taux d’intérêt si le besoin s’en
faisait sentir […].
D’après Reuters, août/septembre 2013.
Agrégats monétaires de la zone euro,
en décembre2012 (en milliards d’euros)
La contraction des prêts souligne la fragile reprise de la zone euro
L’évolution de la masse monétaire de la zone euro
OBJECTIF 2 ÉTUDIER LES EFFETS D’UNE ÉVOLUTION DE LA MASSE MONÉTAIRE
SUR LES DÉCISIONS DES AGENTS ÉCONOMIQUES
Masse
monétaire
voir lexique,
p. 156
Agrégat
voir lexique,
p. 154
CAS FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE
Taux d’évolution annuelle de la masse monétaire de la zone euro
2001-2011
Source : BCE
14
12
10
8
6
4
2
0
– 2
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
En %
2011
M1
M2
M3
DOCUMENT 7
À la surprise générale, et après plusieurs mois d’inertie,
la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, jeudi
7novembre, la baisse de son principal taux directeur
à 0,25 %, à la suite de sa réunion mensuelle depoli-
tiquemonétaire. Ce taux était fi xé à 0,5 % depuis le
mois de mai dernier.
La majorité des analystes s’attendaient à ce que la
BCE résiste, du moins ce mois-ci, aux appels des
marchés fi nanciers et de responsables politiques
à abaisserle rendement de l’euro, geste qui rend
les exportations européennes plus compétitives
et augmente les incitations à l’investissement et
à l’emploi.
Une telle mesure, dite d’assouplissement moné-
taire, permet ainsi de redynamiserl’activité
économique. Elle éloigne en outre un risque de
déflation, engrenage synonyme de baisse des
prix mais aussi de diminution des salaires et de
laconsommation […].
D’après www.lemonde.fr
et www.challenges.fr, 7novembre 2013.
La BCE : baisse surprise du taux directeur à 0,25 %
22 23
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LES NOTIONS
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THÈME 1 La coordination des décisions économiques par l’échange CHAPITRE 2 La monnaie dans l’échange
Fonction d’unité
de compte,
instrument
de compte
La monnaie permet d’éliminer un inconvénient du troc en substituant les prix
absolus aux prix relatifs.
Elle permet d’exprimer la valeur de tous les biens et services dans une unité
commune.
Mais apparaît un problème de la stabilité de l’étalon monétaire. Avec une in ation
forte, ce n’est plus la monnaie qui mesure le niveau des prix mais les prix qui
mesurent la valeur de la monnaie (érosion monétaire).
Fonction
d’intermédiaire
des échanges,
instrument
d’échange
La monnaie permet d’éliminer un autre inconvénient du troc : la non-coïncidence des
besoins des co-échangistes. La monnaie est une unité de mesure des prix entre
des biens et des services différents. Elle détermine ainsi une échelle générale
des prix entre tous les biens.
La monnaie a un pouvoir d’achat et un pouvoir libératoire.
Fonction
de réserve
des valeurs,
instrument
d’épargne
La monnaie permet d’éliminer un dernier inconvénient du troc : la conservation du
bien ou du service pour un usage ultérieur.
La monnaie est un instrument d’épargne qui permet de conserver les revenus
d’une vente pour différer un achat. Elle donne un pouvoir de choix : achat immédiat
ou différé.
Mais en cas d’in ation, elle perd de sa valeur, de son pouvoir d’achat.
© Delagrave, 2014.
Si la monnaie comporte une dimension économique indéniable, elle a été et reste aussi
un instrument de lien social. Michel AGLIETTA et André ORLÉAN, économistes français,
en font même l’une des expressions fondamentales du rapport d’appartenance qui
lie les individus entre eux. Qu’elle prenne la forme d’une dette avec une obligation de
paiement et de remboursement, ou qu’elle soit l’un des symboles d’une communauté
politique et sociale, la monnaie comporte des dimensions que la science économique
traditionnelle est bien en peine de rendre, elle qui n’offre tout bonnement aucune théorie
de la monnaie.
C’est justement parce qu’elle comporte cette dimension sociale qu’une certaine stabilité
de la valeur de la monnaie est considérée comme un élément essentiel de l’équilibre
des sociétés. Car c’est l’une des conditions de la con ance des acteurs économiques
aussi bien que des citoyens dans la pérennité de l’ordre social. Les périodes d’hyperin-
ation (comme en Amérique latine dans les années 1980 ou en Russie dans les années
1990) sont ainsi généralement le signe de con its sociaux intenses pour le partage des
richesses et d’une instabilité économique qui peuvent s’avérer les vecteurs d’importants
problèmes sociaux et politiques.
Économique, sociale, la monnaie est aussi politique. Comme le souligne Benjamin
COHEN, professeur d’économie politique internationale, sous cet aspect-là, « la monnaie
est plutôt un jeu à somme négative : tout le monde n’y gagne pas. La raison en est simple.
L’essence de la monnaie est d’être un pouvoir d’achat et le pouvoir est au cœur de la
politique. Le pouvoir appartient à ceux qui créent la monnaie et à ceux qui la contrôlent.
Au niveau politique, la monnaie est tout sauf neutre ». Détient du pouvoir sur la monnaie
celui qui peut en in uencer la valeur interne (prix) et externe (taux de change), ainsi que
celui qui décide qui peut béné cier de combien de crédits et à quelles conditions. Un
pouvoir essentiel dans une économie capitaliste, où le crédit joue un rôle central.
Christian Chavagneux, « Monnaie, pouvoir et société », Alternatives Économiques, hors-série n°045, juillet2000.
Les trois fonctions essentielles de la monnaie
RESSOURCE 1
Un instrument du lien social
RESSOURCE 2
Les agrégats monétaires
RESSOURCE 3
L’Eurosystème
RESSOURCE 4
Lorsqu’elles veulent mesurer la quantité de
monnaie en circulation, les banques centrales
utilisent des statistiques baptisées « agrégats
monétaires ». Les différents agrégats monétaires
(qu’on distingue en M1, M2 et M3, voir schéma
ci-contre) mesurent la quantité de monnaie détenue
par les agents non nanciers résidents. La monnaie
possédée par les institutions nancières et les
non-résidents en est exclue. La notion de monnaie
est alors très étendue. On passe de la monnaie
au sens strict (les billets, les comptes à vue) aux
actifs monétaires de moins en moins liquides et
à la « quasi-monnaie ». Il s’agit des actifs qui ne
peuvent servir directement (sans transformation)
de vraie monnaie, de moyen de paiement.
Au quotidien, cependant, le public passe allègre-
ment d’un agrégat à l’autre. Je peux retirer de
l’argent de mon livret d’épargne (dans M2) pour
aller acheter avec mes billets (dans M1) une
place de cinéma. Ou bien, quand, au début des
années 1990, les taux d’intérêt à court terme
ont explosé –autour de 10 %, alors qu’ils sont
maintenant autour de 4 %–, tout le monde a
vidé son livret d’épargne pour se précipiter vers
les Sicav1 monétaires2 (passage de M2 à M3).
Patrick Castex, Alternatives Économiques, n°045 juillet2000.
Une présentation du rôle et des missions de la BCE
www.lienmini.fr/role_et_missions_BCE
4’ 47”
vidéo sur le
M1 : pièces, billets et
comptes à vue
M2 : M1 + essentiellement
les comptes sur livrets (Caisses
d’épargne, etc.)
M3 : M2 + essentiellement
les Sicav monétaires et les certi-
cats de dépôts des banques
(leurs emprunts à court terme)
M1
M2
M3
Les agrégats monétaires (M1, M2, M3)
1. Sicav : société d’investissement à capital variable. Société
anonyme dont l’objet est de gérer un patrimoine constitué de
titres négociables sur le marché nancier.
2. Les Sicav monétaires gèrent un patrimoine composé majo-
ritairement de titres traités sur le marché monétaire, donc à
échéance très courte et sans risque de non-remboursement,
puisqu’émis par le Trésor public ou des organismes garantis
par l’État.
Depuis le 1erjanvier 1999, la Banque centrale
européenne (BCE) est responsable de la mise en
œuvre de la politique monétaire dans la zone euro
[…]. La zone euro a vu le jour en janvier1999
lorsque les banques centrales nationales de onze
États membres de l’Union européenne (UE) ont
transféré à la BCE leurs compétences en matière
monétaire. La Grèce a adhéré à la zone euro en
2001, la Slovénie en 2007, Chypre et Malte en
2008, la Slovaquie en 200, l’Estonie en 2011
et la Lettonie depuis 2014. Pour adhérer à la
zone euro, les dix-sept pays ont dû satisfaire à
descritères de convergence. Le respect de ces
critères économiques et juridiques est la condition
préalable d’une participation réussie à l’Union
économique et monétaire.
La Banque centrale européenne (BCE) : le
traité instituant la Communauté européenne et
les statuts du Système européen de banques
centrales et de la Banque centrale européenne
constituent le fondement juridique de la politique
monétaire unique. En vertu des statuts, la BCE
et le Système européen de banques centrales
(SEBC) ont été institués le 1erjuin 1998. La
BCE est placée au cœur de l’Eurosystème et
du SEBC. Conjointement, la BCE et les banques
centrales nationales accomplissent les missions
qui leur ont été conférées. La BCE, en vertu
du droit public international, est dotée de la
personnalité juridique.
Le système européen de banques centrales
(SEBC) : le SEBC est composé de la BCE et
des banques centrales nationales (BCN) de
tous les États membres de l’UE (article107,
paragraphe1, du Traité), qu’ils aient ou non
adopté l’euro.
L’Eurosystème : il comprend la BCE et les BCN
des pays ayant adopté l’euro. L’Eurosystème
coexistera avec le SEBC tant qu’il y aura des
États membres de l’UE ne faisant pas partie
de la zone euro.
La zone euro : elle regroupe les pays de l’UE
ayant adopté l’euro.
www.ecb.int
Cité de l’économie
Un rappel du thème situe le chapitre
dans le programme d’économie.
L’étudiant identi e
les compétences attendues.
Une courte introduction présente le sujet
et montre comment le cas, lé tout au long
du chapitre, va permettre
de l’illustrer.
Une présentation du cas qui comporte
la description d’une situation économique
et la mission à accomplir.
Le cas est découpé en 2 ou 3
parties a n d’en faciliter l’étude.
Des questions progressives
guident l’étudiant et permettent
d’observer, d’analyser
et de conceptualiser.
Une question pour s’exercer
à la rédaction et apprendre
à argumenter.
Des renvois au lexique
situé en n d’ouvrage.
En appui du cas, des documents
courts et variés sont proposés.
Des ressources
(textes, graphiques, tableaux)
apportent les connaissances
nécessaires à réalisation
du cas et à l’acquisition
des savoirs.
Des vidéos à consulter
en ligne offrent
des prolongements
pour animer le cours.
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