Octobre 2015 © DG Trésor
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Les data centers en Finlande
Résumé
Avec l’explosion des volumes de données échangées sur Internet et le besoin croissant de nouveaux espaces
de stockage, le secteur des data centers est en pleine expansion. D’après le Boston Consulting Group, 60
grands data centers devraient être construits d’ici 2020 en Europe, soit un accroissement de la capacité
estimé à 10% par an. Présentée comme un « safe harbour », la Finlande souhaite être une terre d’accueil
privilégiée pour les investissements dans ce secteur dans la mesure le coût de maintenance des data
centers y est relativement faible. Le pays jouit d’un très bon approvisionnement énergétique et de conditions
climatiques favorables pour le refroidissement des centres. Cependant, la faible mobilité des travailleurs
finlandais est un élément pénalisant pour l’embauche de personnel dans ce secteur. Pour renforcer
l’attractivité des data centers, le gouvernement soutient le projet de câble pour le transfert de données entre
l’Allemagne et la Finlande qui sera opérationnel au printemps 2016. Par ailleurs, la taxe sur l’électricité
des data centers a été alignée sur celle de l’industrie 2014 pour donner un avantage compétitif à la
Finlande.
La Finlande présente de nombreux avantages pour les data centers
La Finlande se présente comme un lieu privilégié pour les investissements dans les datacenters. En effet, le
pays fait valoir de nombreux avantages comparatifs :
Une main d’œuvre qualifiée dans le secteur des Technologies de l’Information et de la
Communication. Selon la Commission Européenne, la part des spécialistes des TIC parmi les
employés est l’une des plus élevée de l’Union Européenne1. Cependant, il est à noter que la faible
mobilité de la main d’œuvre en Finlande rend difficile l’embauche d’employés dans des zones
reculées. Google a ainsi connu des difficultés pour l’embauche de personnel pour son data center de
Hamina.
Un environnement fiscal attractif. Le gouvernement a décidé en avril 2014 d’aligner la taxe sur
l’électricité des data centers sur celle de l’industrie et non plus sur celle des services. Ainsi les data
centers bénéficient d’une réduction de 1,2 cts d’euros/kWh sur le prix de l’électricité.
Une sécurité assurée à l’information et aux données qui fait que la Finlande peut se présenter
comme un « safe harbour » pour les acteurs du secteur. La constitution finlandaise garantit la
confidentialité des communications. En complément, un Act on the Protection of Privacy in
Electronic Communications a été ratifié en 2004 dans l’optique d’assurer la protection des
données privées.
Un pays bien doté en terre, eau et énergie. L’agence gouvernementale « Invest in Finland » a isolé
44 espaces proches de point d’eau, libres et constructibles des data centers pourraient être
construits pour une capacité totale de 1500 MW. A ce titre, les anciennes infrastructures de
l’industrie du papier peuvent satisfaire les critères de construction de data centers (cf. Google qui a
construit un data center dans une ancienne usine de papier). Concernant l’énergie, la Finlande a un
des coûts les plus faibles selon Eurostat2 : 7,2cts d’euro le kWh d’électricité pour usage industriel
1 4,7% des employés sont spécialistes en TIC en Finlande pour une moyenne de 2,8% dans l’UE
2 http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/File:Half-
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taxe incluse en Finlande contre 12 cts d’euro le kWh en moyenne dans l’Union Européenne. Enfin,
le pays bénéficie d’un mix énergétique principalement orienté vers des énergies neutres en
carbone (énergies renouvelables et nucléaire), ce qui présente un avantage pour la stabilité des prix
de l’électricité.
Le climat et la situation géographique renforcent les avantages précités. Le climat froid limite les besoins
en énergie pour refroidir les serveurs ce qui a un impact significatif sur la facture énergétique. En outre, la
situation géologique (peu de risques environnementaux ou de catastrophes naturelles) de la Finlande,
complète la liste des avantages présentés par le pays.
Des acteurs sont présents ou projettent de créer des data centers en
Finlande
A ce jour, deux principaux acteurs (Google, Yandex) ont investi dans la création de data centers de grande
capacité en Finlande.
Google a investi en trois vagues successives pour un montant total de 800 millions d’euros dans l’achat
d’une usine à papier à Hamina (sud-est de la Finlande) en 2009 et dans la transformation de l’usine en data
center. Le site emploie actuellement 230 salariés pour une puissance de 30 MW. Le moteur de recherche
russe Yandex a construit au printemps 2013, un datacenter d’une capacité de 10 MW à Mäntsälä dans la
région d’Helsinki.
Microsoft avait présenté en septembre 2013, au moment du rachat de la division « Terminaux et Services »
de Nokia, un projet de construction d’un data center en Finlande dont le coût est estimé à 250 M$. Suite aux
difficultés rencontrées par Microsoft, le projet a été repoussé sans date précise.
Plus récemment, TeliaSonera a annoncé un projet de construction d’un data center dans la région
d’Helsinki. La construction devrait être finalisée pour la fin de l’année 2017 et devrait mobiliser entre 130 et
150 millions d’euros pour une capacité initiale de 30 MW et pouvant être augmentée jusqu’à 100 MW. La
start-up finno-israelienne Aiber Network a signé un contrat avec la ville de Tampere pour la construction
d’un data center. Une levée de fond de 50 à 100 M€ est prévue pour la construction. L’entreprise allemande
Hetzner Online a elle aussi annoncé son intention d’investir 100 à 200 M€ sur 5-7 ans pour la construction
d’un data center en Finlande qui devrait employer 40 à 80 personnes.
Le déploiement d’un câble sous-marin de fibre optique reliant la
Finlande à l’Allemagne doit renforcer l’attractivité de la Finlande dans le
secteur.
Afin d’accompagner la croissance des besoins finlandais et de renforcer l’attractivité du pays dans le secteur
des data centers, le gouvernement a donné son accord pour le projet de construction d’un câble sous-marin
en fibre optique de 1172 km reliant Helsinki à Frankfurt. La société Cinia (précédemment Corenet) - détenue
à 75% par l’Etat finlandais et 25% par la banque OP-Pohjola et le fond de pension Ilmarinen - a investi 100
M€ dans le projet. Alcatel-Lucent est en charge de la construction et de l’installation du câble. La connexion
sera opérationnelle au printemps de l’année 2016 et doit permettre de réduire la latence de 28 millisecondes à
19,5 millisecondes entre Helsinki et Frankfurt.
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Ce projet en mer Baltique s’inscrit dans la stratégie visant à faire de la Finlande un « hub » entre l’Asie
et l’Europe. En effet, à plus long terme, une connexion sous-marine (dans l’Océan Arctique) pourrait
relier l’Europe continentale à l’Asie. Aucune date de début des travaux n’est cependant mentionnée à ce
jour. Selon Cinia, ce projet de câble de 12500 km dont le coût est estimé à 800 M€, devrait permettre un
transfert de données bien plus rapide entre l’Europe et l’Asie en réduisant la vitesse de transfert de données
de 75 millisecondes.
Personnes contactées :
Alpo Akujärvi, chef de la division Industrie à Invest in Finland
Eeva Liljanto, responsable des partenariats à Cinia Oy
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