DOSSIER 31
BARDAGE.INFO #05 MAI 2014 PROcéDés
fonction première de l’isolation reste la maîtrise des
phénomènes de condensation, précise Daniel Roys
de Soprema Entreprises. Par conséquent, les épais-
seurs mises en œuvre étaient réduites au minimum
et ne dépassaient pas 45 mm. » La démocratisation
du chauffage électrique et l’arrivée de la première
réglementation thermique de 1974 changent la
donne et poussent au développement des isolants
minéraux. Ces évolutions vont profiter au bardage
double peau, l’isolation faisant partie intégrante
du complexe.
ÉVOLUTIONS INDUSTRIELLES
Progressivement, les industriels cherchent à innover
afin de réduire encore un peu plus les coûts. Ainsi,
l’arrivée de la vis autoperceuse en 1975 sonne le
glas de la pince à crever. La pose devient plus rapide
et surtout moins chère. « En parallèle, les plateaux se
sont adaptés à l’évolution des trames d’ossature. En
jouant sur leur profondeur, passée de 60 à 150 mm
en quelques décennies, ils ont gagné en inertie permet-
tant une augmentation de leurs longueurs (jusqu’à
14 m) », rappelle Philippe Dumay, directeur général
de Face. De même, leur résistance à la pression et
la dépression et leur élasticité se sont également
améliorées. Enfin, les progrès de la galvanisation,
notamment en termes de maîtrise des process et de
qualité des matériaux utilisés, éloignent également
le spectre de la corrosion de l’acier.
Les parements ont suivi les mêmes évolutions, parti-
culièrement concernant les procédés de laquage. Les
premières laques remontent à la fin des années 1960.
Aujourd’hui, elles sont normées en fonction de la
finalité du bâtiment : élasticité, grammage… « Tout
est figé techniquement », souligne David Piantino,
directeur marketing et développement du groupe
Fila (Financière Laguarigue). Esthétiquement en
revanche, la qualité des finitions, la diversification
des teintes et d’effets (mat, super mat, embossé…)
ont offert peu à peu au bardage double peau de
nouvelles perspectives. « Il est possible aujourd’hui de
créer des aspects bois, marbre ou cuivre en superposant
plusieurs couches de peinture ou même d’imprimer
des images », explique Jacques Tribout, dirigeant de
l’entreprise Batex. Une tendance accompagnée par
le goût de plus en plus prononcé des concepteurs
pour le façonnage des parements : cintrage, pliage,
perforations…
DIVERSIFICATION DES PAREMENTS
Autre preuve du positionnement architectural du
bardage double peau : la diversification des maté-
riaux de parement extérieur qui ne se cantonnent
plus à l’acier. Aluminium, acier inoxydable,
Des plateaux perforés
pour gérer l’acoustique
Les bâtiments industriels, socio-culturels et les salles de sport, entre autres, sont la plupart du
temps, soumis à des problématiques de gestion des bruits intérieurs. Cette acoustique est alors
traitée par l’association de plateaux perforés, d’un isolant en laine minérale et d’un pare-vapeur.
Si l’ajout d’une finition devant les plateaux à l’intérieur est possible,
« il est plus efficace de laisser
libre l’isolant pour une meilleure absorption des bruits »,
explique David Piantino.
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Tous types de matériau sont
aujourd’hui admissibles en parement
de bardage double peau, comme ici
le stratifié (Trespa Meteon).
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Les dimensions architecturales
et esthétiques ont fait leur entrée sur
le marché du bardage double peau.
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© Pierre Pichon
© Pierre Pichon