1 INTRODUCTION À LA LECTURE DU PENTATEUQUE

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fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
1 INTRODUCTION
À LA LECTURE DU PENTATEUQUE
INTRODUCTION
« Au commencement, l’Exil. Il est tentant de résumer ainsi la naissance de la Bible hébraïque. L’Exil
à Babylone n’a pas provoqué la fin du peuple judéen, mais il a paradoxalement donné naissance au
judaïsme, qui puisera dès le IVe siècle avant notre ère son identité dans la Torah. Car la déportation
de l’intelligentsia juive à Babylone a préparé de manière décisive l’avènement du Livre »1.
Voilà ce que dit Thomas Römer, bibliste, spécialiste de l'Ancien Testament, à propos de la naissance
de la Bible hébraïque. Il nous invite ainsi à entrer dans la lecture de ces textes en faisant l'effort de
comprendre comment ils ont été écrits, rédigés, mis en forme et pourquoi, dans quelle perspective et
avec quelle intention. Mais, ce travail est ardu et difficile, du fait de l'extrême complexité de cet
ensemble littéraire : complexité de la composition d'ensemble, complexité des formes littéraires et de
l'histoire du texte, complexité théologique et herméneutique.
1 PRÉSENTATION DU PENTATEUQUE
Le mot “Pentateuque” retranscrit le mot grec Pentateu/coç qui provient de la réunion des deux
termes suivants : “pe/nte”, qui signifie “cinq” et “teu/con” qui désigne une boîte, ou un étui pour
rouleau et finalement le “rouleau” lui-même. “Pentateuque” désigne donc les “cinq rouleaux” par
excellence, les cinq premiers livres de l’Ancien Testament et du Judaïsme, les cinq livres de la Loi qui
sont appelés du nom de Torah par nos frères Juifs.
Pour les Juifs,; la Bible qu'ils appellent Tanak
qAnAt
comprend trois parties : la Torah, les
Nebiim (prophètes) et les Ketoubiim (autres écrits).
11 La Torah
On retrouve ce mot hébreu
hDrOw;t torah à la fin du Deutéronome où il désigne les paroles
prononcées par Moïse :
Et quand Moïse eut fini d'écrire entièrement les paroles de cette Torah (Loi) dans un livre. (Dt 31,24)
Vous prescrirez à vos fils de garder et de mettre en pratique toutes les paroles de cette Torah (Loi).
(Dt 32,46)
Ces mots de Moïse concluent non seulement le Deutéronome, mais également l'ensemble du
Pentateuque, lois et récits, que le lecteur est ainsi invité à considérer comme une Torah. Mais
comment interpréter ce terme ?
Le mot hébreu
hDrOw;t torah vient de la racine hDrDy yarah qui a pour sens : jeter,
lancer, montrer de la main, indiquer une direction. Dans la Bible, le sens de torah est donc celui de
direction à prendre, directive, guide, d’où enseignement, instruction, direction droite de vie donnée par
le Seigneur à l’homme. Ainsi, la torah, plus qu’une loi, est un enseignement inspirant une conduite à
tenir2.
« Le terme même de Loi est insuffisant pour marquer la plénitude du mot hébreu torah, que l’on n’a
pu réduire à une Loi que par le canal du terme grec nomos qui le traduit dans la Septante. Torah, en
1
2
T. RÖMER, Naissance de la Bible, Monde de la Bible 137, 18.
P. MIQUEL et alii, Les mots-clés de la Bible, Beauchesne, Paris, 1996, 287.
1
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hébreu, ce n’est pas l’ordre, mais l’orientation ; pas la Loi, mais la Voie, la route sur laquelle est
possible un cheminement en commun »3.
Dans le Judaïsme, ce qu'on appelle Torah, c'est tout à la fois la parole de Dieu - telle qu'elle est
consignée dans le Pentateuque, la Loi écrite - et le Talmud, comprenant la michna et la guemara, la
Loi orale. C'est cet ensemble qui forme un tout indissoluble : la Torah.
Pour le Judaïsme, la Torah est bien autre chose qu'un récit ou un recueil de rites ou de règles d'éthique,
un code pénal ou une œuvre littéraire ; la Torah est une voix ! Or, la voix, contrairement à l'écriture,
est vivante. Elle se situe à la fois dans le temps et dans l'espace ; ce n'est pas une suite de mots sous
une forme achevée, un discours fixé une fois pour toutes sur le parchemin ; c'est une parole vivante qui
jaillit en permanence. La Torah est une marche vers un accomplissement et non une exégèse de textes
jaunis.
12 Les noms des cinq livres du Pentateuque
La liste des cinq livres du Pentateuque (avec leurs noms hébreux puis grecs) est traditionnelle au
moins depuis la traduction de la Septante - LXX - (vers 300 avant J.C.) et sans doute déjà auparavant
vers 400 au temps d’Esdras et de sa promulgation de la Loi (Ne 8).
Depuis leur traduction par la LXX, les cinq livres sont désignés par leur contenu général. Leur titre
vient donc du grec :
1- Genesi/ç :
Genèse, origines du monde, de l’homme et du Peuple d’Israël.
2- Exodo/ç :
Exode, sortie d’Égypte…
3- Leuitiko/n :
Lévitique, traite des prêtres et lévites, des sacrifices, rites et règles liturgiques.
4- Ari/qmoi :
Nombres, avec des séries de généalogies et listes de tribus, clans et familles.
5- Deutero/nomion :
Deutéronome ou “deuxième loi”.
Au contraire, en hébreu, on continue à les désigner par un de leurs premiers mots, un peu comme pour
les encycliques, les documents conciliaires ou certains cantiques bibliques (Magnificat) :
1-
tyIcarV;b
Bere’shît
“Au COMMENCEMENT…”.
2-
tOmVc
Shemot
“Voici les NOMS des fils d’Israël…”.
3-
aDrVqIyAw Wayyiqera’
4-
rA;bVdImV;b
5-
mIyrDbV;d
“Et IL APPELA Moïse…”.
Bemidebar :
Debarîm :
“Le Seigneur parla à Moïse DANS LE DÉSERT…”.
“Voici LES PAROLES que dit Moïse…”.
13 Une Loi et des récits
On appelle Pentateuque la LOI par excellence, ou Livre de la Loi, ou Livre de la Loi de Moïse. Celuici était en effet considéré comme l’auteur de tout le Pentateuque, comme David des Psaumes,
Salomon des écrits de Sagesse et Isaïe de tout le livre mis sous son nom :
Ils dirent à Esdras, le scribe, d’apporter le livre de la Loi de Moïse que le Seigneur avait prescrite à
Israël. (Ne 8,3) - Cf. Esd 6,18 ; 2 Chr 25,4.
Dans l’ensemble de la Torah, les rabbins ont relevé six cent treize commandements 4. Mais, la plupart
de ces commandements sont regroupés dans des recueils législatifs dont trois grandes collections de
lois :
3
4
A. NEHER, Moïse, PUF, Paris, 104.
G. WIGODER dir., Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf, Paris, 1993, 255-267.
2
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- le Code de l’Alliance (Ex 20-23),
- le Code de sainteté (Lv 17-26).
- le Code Deutéronomique (Dt 12-26),
À côté de ces trois grandes collections, on trouve trois petites collections :
- deux versions du Décalogue (Ex 20,2-17 et Dt 5,6-21),
- un Décalogue cultuel (Ex 34,10-26).
Ainsi, ce n’est qu’à partir d’Ex 20 que nous trouvons des commandements dans le Pentateuque. La
Torah n’est donc pas constituée que de traditions législatives. Elle relate aussi, sous forme de récits,
une grande histoire qui part de la création du monde et arrive à la mort de Moïse.
Tel est le premier trait qui apparaît quand on examine la physionomie littéraire du Pentateuque : une
alternance singulière de récits et de textes législatifs. La Loi est fondée sur une histoire et l’histoire
conduit à la réponse prescrite par la Loi. Pour bien comprendre la Torah, il ne faudra jamais oublier
cette articulation lois/récits, clairement exprimée en Dt 6,20-24 :
20
Et demain, quand ton fils te demandera : "Pourquoi ces exigences, ces lois et ces coutumes que le
SEIGNEUR notre Dieu vous a prescrites ?" 21Alors, tu diras à ton fils : "Nous étions esclaves du
Pharaon en Égypte, mais, d'une main forte, le SEIGNEUR nous a fait sortir d'Égypte… 24Le
SEIGNEUR nous a ordonné de mettre en pratique toutes ces lois et de craindre le SEIGNEUR notre
Dieu, pour que nous soyons heureux tous les jours, et qu'il nous garde vivants comme nous le sommes
aujourd'hui.
14 Structure du Pentateuque
On peut relever deux structures d’ensemble du Pentateuque : une première structure interprétant le
livre de la Genèse comme le livre introductif à l’histoire de Moïse et une seconde structure
concentrique autour du livre du Lévitique.
141 Le livre de la Genèse comme introduction au Pentateuque
On peut déceler une première organisation du Pentateuque qui fait du livre de la Genèse le prélude ou
l’introduction à la grande épopée de la constitution d’Israël comme peuple de YHWH sous la conduite
de Moïse, du livre de l’Exode au livre du Deutéronome. Moïse est la figure qui unifie ces quatre livres,
de sa naissance, en Ex 2, à sa mort, en Dt 34. Le livre de la Genèse, quant à lui, présente d'une part
l'histoire des origines de l'humanité (Gn 1-11) et d'autre part les récits des patriarches (Gn 12-50).
Ben Zvi montre de quelle manière les conclusions des quatre livres (Ex, Lv, Nb, Dt) se terminent tous
par une référence au peuple d’Israël et se répondent deux à deux. Les derniers versets de Ex et de Dt
se rejoignent comme ceux de Lv et de Nb5 :
Il y avait en elle du feu, aux yeux de toute la maison d’Israël. (Ex 40,38)
Ce Moïse qui avait agi avec toute la puissance de sa main, en suscitant toute cette grande terreur,
sous les yeux de tout Israël. (Dt 34,12)
Tels sont les commandements que le Seigneur donna à Moïse pour les fils d’Israël, sur la montagne
du Sinaï. (Lv 27,34)
Tels sont les ordres et les règles que le Seigneur prescrivit aux fils d’Israël par l’intermédiaire de
Moïse. (Nb 36,13)
142 Le Lévitique au cœur du Pentateuque
Dans une autre perspective, le livre du Lévitique apparaît clairement comme le centre du Pentateuque.
Les livres de la Genèse et du Deutéronome ont été conçus en parallèle comme le cadre extérieur de la
Torah. Ils contiennent tous les deux dans leur avant-dernier chapitre une bénédiction sur les douze filstribus d’Israël. Cette bénédiction est donnée en Gn 49 par Jacob et en Dt 33 par Moïse, deux figures
qui définissent l’identité d’Israël et qui meurent tout de suite après (Gn 49,28-33 et Dt 34) :
5
E. BEN ZVI, The Closing Words of the Pentateuchal Books : A Clue for the Historical Status of the Book of Genesis within the Pentateuch, BN 62,
1992, 7-10.
3
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Jacob convoqua ses fils et leur dit : … Réunissez-vous et écoutez, fils de Jacob, écoutez Israël votre
père… Par le Dieu puissant, qu’il te bénisse ! Les bénédictions des cieux d’en haut, les bénédictions
de l’abîme étendu sous terre. (Gn 49,1-2.25)
Voici la bénédiction que Moïse l’homme de Dieu, prononça sur les fils d’Israël avant de mourir. (Dt
33,1)
Enfin, le dernier discours de YHWH à Moïse en Dt 34,4 est une reprise de Gn 12,7 :
Le Seigneur apparut à Abram et dit : c’est à ta descendance que je donnerai ce pays. (Gn 12,7)
Et le Seigneur dit : c’est là le pays que j’ai promis par serment à Abraham, Isaac et Jacob en leur
disant : c’est à ta descendance que je le donne. (Dt 34,4)
Les livres de l’Exode et des Nombres sont également en lien l’un avec l’autre formant le cadre
intérieur de la Torah. On retrouve le même itinéraire de l’Exode (Egypte-Désert-Sinaï) inversé en
Nombres (Sinaï-Désert-Moab). On trouve également des récits et thèmes parallèles (le thème des
murmures). Dans les deux livres, la révélation de la Loi au Sinaï est centrale (Ex 19 et Nb 10).
Le livre du Lévitique, situé au centre de ce double cadre intérieur et extérieur, apparaît comme le cœur
du Pentateuque dont le point culminant est constitué en Lv 16 par le rituel du Yom Kippur :
Genèse
Deutéronome
Gn 12,7 :
première promesse
Gn 49 :
bénédiction de Jacob
Dt 34,4 :
dernière promesse
Dt 33 :
bénédiction deMoïse
Exode
Nombres
Egypte-désert-Sinaï
Ex 12 : Pâque
Ex 15-17 : murmures
Ex 25-40 :
le sanctuaire
Sinaï-désert-Moab
Nb 9 : Pâque
Nb 11-20 : murmures
Nb 1-9 : le camp
Lévitique
Lv 1-15 : sacrifices et
prescriptions
Lv 16 : grand pardon
Lv 17-26 :
prescriptions et
sacrifices
143 Conclusion
Les deux organisations du Pentateuque ne s’opposent pas, mais se complètent au contraire et donnent
à l’ensemble une cohérence certaine :
Moïse donne à Israël son identité en tant que médiateur de la Loi et de l’Alliance.
La Genèse, par contre, fournit au judaïsme, par l’intermédiaire des patriarches son identité
généalogique.
C’est ainsi que dans le Pentateuque, ces deux sources de l’identité juive, la Loi et la généalogie,
cohabitent et se complètent.
« Le Pentateuque contient donc les commencements fondateurs, c’est-à-dire les événements et les
paroles qui ont donné naissance et sens à l’histoire d’Israël et à l’histoire du fait Chrétien. L’intrigue
narrative tient en deux mots : une alliance à vivre et une terre »6.
2 GENÈSE DU PENTATEUQUE
La tradition juive, suivie de la tradition chrétienne, a toujours vu en Moïse l’auteur des cinq premiers
livres de la Bible. Cette conception devait cependant très tôt poser nombre de problèmes : Moïse
6
A. MARCHADOUR, Genèse, Bayard/Centurion, Paris, 1999, 15.
4
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pouvait-il avoir été inspiré au point de pouvoir décrire à l’avance sa propre mort (Dt 34,5-12) ? Le
Talmud, déjà se permit d’en douter, suggérant que les huit derniers versets du Pentateuque avaient été
ajoutés par Josué.
Ce n'est au XVIe siècle qu'apparaissent en Europe les premières remises en cause de l'attribution du
Pentateuque à Moïse. Ces ouvrages seront mis à l'index. Mais c'est au XVIIe siècle qu’apparaissent les
grands fondateurs de l’exégèse scientifique moderne : Richard Simon, Baruch Spinoza et Jean Astruc
pour qui la Bible a été composée au cours des siècles avec des additions et des modifications.
21 La question des sources et la critique littéraire
Si ce sont des anachronismes qui ont en premier éveillé la méfiance à l’égard de l’attribution
traditionnelle à Moïse, ce sont des observations relevant de la logique littéraire qui amenèrent les
exégètes à se poser la question des “sources”. On observe en effet de nombreuses tensions dans le
déroulement du texte.
211 La présence de répétitions et de doublets
De nombreux passages semblent faire double emploi :
- Deux récits de la création : Gn 1,1-2,4a et 2,4b-25.
- Deux récits de l’Alliance avec Abraham : Gn 15 et 17.
- Deux récits de l’expulsion de Hagar : Gn 16 et 21,9-21.
- Deux récits de vocation de Moïse : Ex 3,1-4,17 et 6,2-7,7.
- Deux versions du Décalogue : Ex 20,2-17 et Dt 5,6-21.
- Trois récits de la femme du patriarche livré au harem d’un roi étranger : Gn 12,10-20 ; 20 ;
26,6-14.
212 De nombreuses contradictions
À plusieurs reprises surgissent des incohérences ou des contradictions qui étonnent s’il s’agissait d’un
auteur unique, mais que l’on comprend si un compilateur avait puisé dans différentes traditions :
- Le nombre de paires d’animaux de chaque espèce que Noé emporte dans son arche :
Une : « Ils vinrent à Noé dans l’arche, couple par couple de toute créature animée de vie » (Gn 7,15).
Sept : « Tu prendras sept couples de tout animal » (Gn 7,2).
- Le nombre de jours que dura le déluge :
Quarante : « Or, au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre de l’Arche… » (Gn 8,6).
Cent cinquante : « Au bout de cent cinquante jours, les eaux diminuèrent » (Gn 8,24).
- La caravane qui emmène Joseph en Égypte :
Une caravane d’Ismaélites : « Allons le vendre aux Ismaélites » (Gn 37,27).
Une caravane de Madianites : « Des marchands Madianites qui passèrent hissèrent Joseph hors de la
fosse (Gn 37,28).
213 Les noms propres ne sont pas unifiés
- Le nom du beau-père de Moïse :
Il est appelé Jethro (Ex 3,1 ; 4,18), Réuel le Madianite (Ex 2,18) ou Hobab le Qénite (Jg 1,16).
- Le nom de la montagne de l’Alliance :
C'est le « Mont Sinaï » (Ex 19,11.18 ; Lv 7,38 ; Nb 3,1), mais d'autres textes parlent de la montagne de
l’Horeb (Dt 1,6 ; 4,15 ; 5,2 ; etc.).
- Le nom de Dieu :
Parmi ces différences onomastiques, la plus importante à être relevée est le recours variable des
narrateurs à “YHWH” et à “Élohim” pour parler de Dieu.
5
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214 Des anachronismes révélateurs
- L’archéologie montre que les Philistins (avec leur roi Abimélek) ne se sont établis le long de la
plaine littorale de Canaan qu’à partir de l’an 1200 avant J.-C. et que leurs villes ne devinrent prospères
qu’au Xe siècle. Or, la Genèse mentionne une alliance entre Abraham et Abimélek :
32
Ils conclurent une alliance à Béer-Shéva. Abimélek se leva et, avec Pikol le chef de son armée, il
retourna au pays des Philistins. 33Il planta un tamaris à Béer-Shéva où il invoqua le SEIGNEUR, le
Dieu éternel, par son nom. 34Abraham résida longtemps au pays des Philistins. (Gn 21,32-34)
- L’histoire des patriarches est pleine de « chameaux », par troupeaux entiers. On retrouve 25 emplois
du mot gamal « chameau » au livre de la Genèse (Gn 12,16 ; 24,10.11.14.19.20 ; 30,43 ; 31,17.34…) :
16A
cause d'elle, on traita bien Abram qui reçut petit et gros bétail, ânes, esclaves et servantes,
ânesses et chameaux. (Gn 12,16)
Or, l’archéologie montre que le chameau n’a été employé couramment comme bête de somme que
bien après l’an 1000 !
- Dans l’histoire de Joseph, la caravane de chameaux transporte de la « gomme adragante, de la résine
et du ladanum » :
25Puis
ils s'assirent pour manger. Levant les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites qui arrivaient
du Galaad et dont les chameaux transportaient de la gomme adragante, de la résine et du ladanum
pour les importer en Egypte. (Gn 37,25)
Or, ce sont les marchands arabes qui ont développé ce commerce au VIIIe et au VIIe siècle avant J.-C.
Ces indices nous montrent que ces textes ont été écrits sans doute de nombreux siècles après l’époque
à laquelle la Bible situe la vie des patriarches. Ces anachronismes indiquent que les VIIIe et VIIe siècle
avant J.-C. ont été une période particulièrement active de l’élaboration des récits des patriarches.
22 Histoire d'un texte
Alors, quand, pourquoi et par qui le Pentateuque a-t-il été écrit ?
Au commencement, c'est-à-dire au début du premier millénaire avant notre ère, existaient deux petits
états voisins, Juda et Israël, au milieu de plusieurs autres de taille semblable. Ces états nous sont
connus par la Bible mais également par les annales d'Assyrie et de Babylone et par l'archéologie. Les
deux événements fondateurs qui vont déclencher tout un processus d'écriture et une prise de
conscience identitaire sont en 721 avant JC l'annexion du Royaume du Nord, Israël, par les Assyriens
et en 587 la destruction de Jérusalem et l'annexion du Royaume du Sud, Judas, par les Babyloniens.
En 721, Israël cesse d'exister comme royaume et des réfugiés emportent avec eux leur nom, leurs
traditions et leurs questions à Jérusalem dans le sud. Sous le roi Josias (640-609 av. JC), un siècle plus
tard, des scribes vont construire une nouvelle identité de Juda/Israël comme une histoire opposée à
l'idéologie assyrienne. Mais c'est les événements de 587 qui vont être déterminants. Israël va demeurer
en exil à Babylone jusqu'en 537 date à laquelle Cyrus, roi de Perse, ayant pris la suite des babyloniens,
va autoriser les exilés à rentrer chez eux.
Aujourd'hui, même si il n'y a pas de consensus scientifique concernant l'histoire de la composition du
Pentateuque, la plupart des chercheurs souligne la place déterminante de l'Exil et du Ve siècle, au
retour de l'Exil, dans ce processus. Le modèle compositionnel qui résulte de ces auteurs est le suivant :
221 Un moment exilique : les écrits sacerdotal et deutéronomiste
Concernant la question de l'identité d'Israël, deux réponses théologiques principales sont formulées au
moment de l'exil, pour répondre au défi représenté par la destruction du Temple et à la destruction du
Royaume de Judas en 537 : la réponse sacerdotale et la réponse deutéronomiste.
- Un écrit sacerdotal
Cet écrit que l'on retrouve dans les livres de Genèse, Exode et Lévitique propose pour l'Israël exilique
et post-exilique une identité cultuelle. L'idée centrale est que la proximité originelle entre Dieu et
l'homme rompue par la crise du déluge va se trouver partiellement restaurée par la médiation du
6
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sanctuaire. C'est le culte qui garantit la permanence de la présence divine dans le monde. L'écrit
sacerdotal présente Israël comme une communauté cultuelle.
- Un écrit deutéronomiste
Cet écrit antérieur à l'Exil ou exilique comprend au point de départ les livres du Deutéronome et de
Josué. Cet écrit réaffirme le rapport privilégié d'Israël avec sa terre. Pour les auteurs de cet écrit, la
sanctification du peuple repose sur l'agir commun du peuple, déterminé par une loi cultuelle et éthique
alors que pour les auteurs du document sacerdotal, la sanctification du peuple repose sur l'action
cultuelle des prêtres.
222 Un moment poste-exilique au Ve siècle : le Pentateuque
Après le retour de l'exil en 537 et la reconstruction du temple entre 520 et 515, les prêtres de Jérusalem
vont réaliser un remarquable travail de synthèse, correspondant à la délimitation progressive d'un
pentateuque comme Torah.
Ils vont articuler les récits patriarcaux et l'épopée de l'Exode en inventant l'idée d'une succession
d'époques dans la révélation divine. Il y a le temps des origines, d'Adam à Noé, celui des patriarches,
Abraham et ses descendants, celui de la révélation à Moïse.
"Le grand exploit du milieu sacerdotal est d'avoir pu penser deux types d'identité, et d'avoir pu donner
à Israël une identité qui dit à la fois sa spécificité tout en rendant le peuple solidaire de l'ensemble de
l'humanité"7.
C'est également au retour de l'Exil que la mise en relation des traditions sacerdotale et deutéronomiste
s'effectue, et cela selon deux logiques concurrentes et éventuellement simultanées.
223 Un moment de clôture canonique au IVe siècle : le livre des Nombres
Le livre des Nombres est sans doute le dernier écrit du Pentateuque intégrant un certain nombre de
compléments législatifs.
Le Pentateuque est maintenant prêt pour la publication. Son élaboration sera le fruit d'une alliance
entre les prêtres du Temple et le milieu laïc des scribes deutéronomistes. Document fondateur, le
Pentateuque réussit ce tour de force de rassembler dans une œuvre intégrée ces deux grands courants
théologiques de la communauté du second Temple. « Ceux-ci reflétaient les débats et les tensions
internes à la société judéenne après le retour de l'Exil, entre ceux qui étaient restés au pays et les
exilés »8.
- La théologie sacerdotale : elle insiste sur la souveraineté de Dieu dans la création et reconnaît dans
le culte et le Temple, les lieux privilégiés de la révélation divine et de la sanctification de la
communauté. Les prêtres sont particulièrement valorisés dans ces écrits.
- La théologie deutéronomiste : elle présente une théologie de l'histoire, présente dans le Deutéronome
mais également dans ce qu'on appelle l'histoire deutéronomiste, les livres de Josué, Juges, Samuel et
Rois. Son pivot est la Loi et l'Alliance. L'obéissance à la Loi est la condition sine qua non pour vivre
en paix sur cette terre.
En fait, ce sont les exigences internes de la communauté post-exilique qui expliquent ce phénomène de
composition et d’édition. Il y avait la nécessité de cimenter l’unité nationale de la communauté au
retour de l’exil autour de ses nouvelles institutions. Le véritable motif est à rechercher en Israël et à
Jérusalem au temps des réformes de Néhémie et d’Esdras (entre 445 et 398). Le but premier est bien
de définir les conditions d’appartenance à un peuple précis : par les liens du sang (d’où l’importance
des généalogies du livre de la Genèse) et par le contrat social et religieux (d’où l’importance des
codes législatifs) : « Israël a survécu en tant que communauté de foi unie par ses traditions et ses
institutions religieuses et non en tant que nation indépendante »9.
C’est dans ce cadre que s’explique la naissance du Pentateuque. Cette rédaction n’est pas une simple
compilation de différentes sources, mais elle correspond bien à un projet théologique très précis.
7
Ibidem, 37.
Ibidem, 56.
9
J.L. SKA, Le Pentateuque, 321.
8
7
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
« Dans sa forme finale, la Torah représente un effort de compromis entre les principaux courants
religieux et politiques de l’époque et un magistral effort de synthèse entre les différentes traditions sur
l’Israël ancien collectées au Temple de Jérusalem »10.
3 HISTOIRE ANCIENNE ET VÉRITÉ DES RÉCITS BIBLIQUES
31 La « vérité » des récits bibliques
« L’Ancien Testament n’est pas un manuel d’histoire. L’histoire racontée dans la Bible se distingue
du concept d’histoire dont use la science historique. C’est la démonstrabilité qui est ici déterminante,
c’est à dire la possibilité de vérifier les faits au moyen de documents. La Bible de son côté ne se
préoccupe pas de justifier des informations, ni la datation ou la localisation des événements qu’elle
rapporte »11.
Les récits bibliques ne sont donc pas des compte-rendus journalistiques ou le fait d’historiens au sens
moderne du terme. Ils ne visent pas tant à l’exactitude de la chronique fidèle et détaillée, ils cherchent
plutôt à transmettre un message existentiel à propos des événements qu’ils transmettent. En clair, ils
veulent « former » plus « qu’informer ». Pour eux, la signification de l’événement est plus importante
que le fait à l’état brut. Mais si la Bible n’est pas un livre d’histoire, elle n’en est pas moins parsemée
d’informations de type historique. Le rapport des textes bibliques avec la réalité historique est donc
complexe.
D’une part, il est donc nécessaire de corriger notre représentation de l’histoire biblique. Et d’autre part,
il faudra mieux définir le type de « vérité » que nous trouvons dans l’Ecriture.
32 Histoire et histoires
La manière de raconter de la Bible n’est ni celle d’un journal télévisé, ni celle des historiens modernes.
Elle n’a pas été écrite par des correspondants de presse qui suivaient les personnages et les événements
avec des blocs-notes, des micros et des caméras ! Il va donc nous falloir corriger une façon trop
répandue d’aborder les récits bibliques pour adopter une perspective plus juste.
321 Deux exemples
- Le récit du buisson ardent (Ex 3,1-6)
La scène présente deux personnages : Moïse et Dieu. Qui assiste à la scène ? Personne ! Qui peut
raconter la scène ? Moïse me direz-vous ! Cependant, le récit n’est pas à la première personne mais à
la troisième personne. Ici encore, le narrateur « fait semblant » d’être témoin. Il se met dans la peau
d’un témoin oculaire pour pouvoir raconter ce qui se passe.
- Le passage de la mer (Ex 14)
Selon le texte biblique, lorsque les Égyptiens s’enfuient parce que les eaux refluent sur eux, ils disent :
« Fuyons face à Israël, car le Seigneur combat pour eux » (Ex 14,25). Mais qui a entendu ce discours
prononcé par l’armée de Pharaon en fuite ? En effet, les Égyptiens sont tous morts immédiatement
après et n’ont donc rien pu raconter (Ex 14,28) ! Au matin, les Israélites ont découvert les corps des
Égyptiens sur le rivage (14,30b). Le narrateur, manifestement, fait assister son lecteur à la scène
comme s’il était lui-même un spectateur direct !
322 Analyse
Il nous faut donc aborder les choses d’une autre manière. Très souvent, pour nous, « l’histoire
biblique » est « vraie », dans sa littéralité ! Elle n’est ni inventée ni légendaire !!! La Bible raconte des
événements qui sont vraiment arrivés ! Alors il faut choisir : ou l’histoire biblique est une histoire
vraie, ou bien notre foi perd son fondement ! Alors, comment sortir de ce dilemme ?
Il faut déjà dire qu’affirmer que la Bible utilise certains moyens littéraires que nous retrouvons dans
les romans modernes ne revient aucunement à dire que la Bible est un roman. Cela revient à affirmer
que la manière d’écrire des auteurs bibliques est plus proche de celles des romanciers modernes que
10
11
T. RÖMER, Introduction à l’Ancien Testament, 110.
G. VANHOOMISEN, En commençant par Moïse, Lumen Vitae, Bruxelles, 2002, 38.
8
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
celles des journalistes de télévision ou des grands reporters de presse. Cette constatation se rapporte
uniquement à la forme des récits bibliques et n’implique aucun jugement sur leur contenu.
33 Conclusion
Pour trouver la « vérité » des récits bibliques, il nous faudra chercher ailleurs et s’interroger sur le
style et les techniques littéraires propres aux auteurs bibliques. Nous devons admettre qu’il y a
différentes façons d’écrire l’histoire. Les canons modernes sont sans doute plus stricts et plus sévères
que ceux qui présidaient à la rédaction des récits que nous trouvons dans la Bible. Il faudra s’en
souvenir et ne pas attendre des écrivains bibliques qu’ils répondent en matière d’histoire, aux
exigences du monde contemporain. Il faut accepter que, désormais, on ne peut plus lire la Bible et
l’histoire biblique « comme avant ».
« La Bible est née à Babylone, de cette expérience de l’étranger qui faillit être mortelle mais que la foi
du peuple juif a transformé en grâce divine : car, ainsi que nous-mêmes, notre père était un araméen
errant… »12.
4 COMMENT LIRE CES TEXTES ?
Durant des siècles, on a lu les récits du Pentateuque comme des récits historiques. On considérait ces
textes anciens comme le compte rendu d'événements survenus dans le passé. Or, on est aujourd'hui à
peu près d'accord pour affirmer que ces récits relèvent avant tout de l'attestation de foi et qu'ils doivent
être lus dans cette perspective.
41 Eviter les impasses fondamentalistes
Reconnaître le texte biblique comme Parole de Dieu ne veut pas dire que la Bible a été dictée mot à
mot par Dieu. Plus que de fidélité à cette parole, le fondamentalisme est signe d'étroitesse d'esprit et de
manque de foi !
« Le plus sur moyen de ne rien comprendre à la révélation est de la prendre à la lettre... Un grand
nombre d'entre nous se bercent de cette illusion, oubliant que le péché capital, lorsqu'on pense
l'ultime est l'esprit de littéralité »13.
Le document de la Commission Biblique Pontificale situe bien cette tentation fondamentaliste :
« Le fondamentalisme insiste d'une manière indue sur l'inerrance des détails dans les textes bibliques,
spécialement en matière de faits historiques ou de prétendues vérités scientifiques. Souvent il
historicise ce qui n'avait pas prétention à l'historicité, car il considère comme historique tout ce qui
est rapporté ou raconté avec des verbes à un temps passé, sans la nécessaire attention à la possibilité
d'un sens symbolique ou figuratif... L'approche fondamentaliste est dangereuse, car elle est attirante
pour les personnes qui cherchent des réponses bibliques à leurs problèmes de vie. Elle peut les duper
en leur donnant des interprétations pieuses mais illusoires »14.
Une lecture cohérente de la Bible présuppose donc une connaissance minimum des genres littéraires et
des conventions qui ont présidé à son élaboration.
42 Des récits légendaires
La Bible relate l'histoire de la rencontre entre Dieu et son peuple, une rencontre située dans le temps et
l'espace. Mais, comment parle-t-elle de cette rencontre ? Quel type de récit met-elle en œuvre pour
raconter cette histoire ?
Habituellement, on oppose volontiers l'histoire et la légende, le vrai et le légendaire. Or, dans la
légende (à la différence du conte et du mythe), il y a toujours un fond historique, un noyau de vérité,
même si ce noyau est pris dans une gangue d'imaginaire.
12
P. GIBERT, La Bible est née à Babylone, Monde de la Bible 161, 39.
A. HESCHEL, Dieu en quête de l'homme, Paris, 1968, 193.
14
Commission biblique pontificale, L'interprétation de la Bible dans l'Eglise, Paris, Cerf, 1994, 63-64.
13
9
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
Dans la légende, souvenirs et réminiscences sont transformées, regroupées, amplifiés. La mémoire
demeure toujours le point central autour duquel se construisent les récits. En ce sens, les récits de
l'Exode sont des récits légendaires.
43 Des récits fondateurs
Au point de départ de l'histoire de l'Exode, il y a une attestation de foi : Israël trouve son origine dans
la sortie d'Egypte sous la conduite d'un homme, Moïse, choisi par Dieu pour libérer son peuple et le
faire monter vers une terre plantureuse et vaste. L'affirmation est ancienne (Os 12,14). Elle constitue
l'enseignement fondamental qu'il faut commémorer, célébrer et transmettre aux générations
successives.
Les récits de l'Exode n'ont donc pas pour objet de nous informer sur ce qui s'est passé en ce temps-là !
Par-delà ce qui est historiquement recevable ou non, l'histoire de l'Exode implique une fonction propre
d'une actualité incontournable. Elle fait appel à l'expérience du rédacteur et à l'expérience de ceux à
qui elle s'adresse. Dès lors, s'ouvre un autre champ de vérité, non plus celui, externe, de l'histoire, mais
celui, interne, de l'expérience religieuse.
« C'est pourquoi, au terme de plusieurs siècles, si nécessaires, d'exégèse critique, le croyant peut
revenir à l'intelligence profonde de ces textes. Si besoin est, une telle critique l'aura débarrassé
d'intérêts parasitaires, de questions mal posées, pour lui rendre dans sa netteté l'intention des
rédacteurs qui avaient eu eux-mêmes à dépasser la seule intelligence historienne (ou légendaire) de
ces traditions afin de les faire accéder à une vérité d'une autre nature »15.
INTRODUCTION .................................................................................................................................................................1
1 PRÉSENTATION DU PENTATEUQUE .......................................................................................................................1
11 LA TORAH ...................................................................................................................................................................................... 1
12 LES NOMS DES CINQ LIVRES DU PENTATEUQUE ...................................................................................................................... 2
13 UNE LOI ET DES RECITS ............................................................................................................................................................... 1
14 STRUCTURE DU PENTATEUQUE.................................................................................................................................................. 3
141 Le livre de la Genèse comme introduction au Pentateuque .................................................................................... 3
142 Le Lévitique au cœur du Pentateuque .............................................................................................................................. 3
143 Conclusion ...................................................................................................................................................................................... 4
2 GENÈSE DU PENTATEUQUE .......................................................................................................................................4
21 LA QUESTION DES SOURCES ET LA CRITIQUE LITTERAIRE...................................................................................................... 5
211 La présence de répétitions et de doublets ....................................................................................................................... 5
212 De nombreuses contradictions ............................................................................................................................................. 5
213 Les noms propres ne sont pas unifiés ................................................................................................................................ 5
214 Des anachronismes révélateurs ........................................................................................................................................... 6
22 HISTOIRE D'UN TEXTE.................................................................................................................................................................. 6
221 Un moment exilique : les écrits sacerdotal et deutéronomiste .............................................................................. 6
222 Un moment poste-exilique au Ve siècle : le Pentateuque .......................................................................................... 7
223 Un moment de clôture canonique au IVe siècle : le livre des Nombres............................................................... 7
3 HISTOIRE ANCIENNE ET VÉRITÉ DES RÉCITS BIBLIQUES ...............................................................................8
31 LA « VERITE » DES RECITS BIBLIQUES....................................................................................................................................... 8
32 HISTOIRE ET HISTOIRES............................................................................................................................................................... 8
321 Deux exemples .............................................................................................................................................................................. 8
322 Analyse............................................................................................................................................................................................. 8
33 CONCLUSION .................................................................................................................................................................................. 9
4 COMMENT LIRE CES TEXTES ? ..................................................................................................................................9
41 EVITER LES IMPASSES FONDAMENTALISTES ............................................................................................................................ 9
42 DES RECITS LEGENDAIRES ........................................................................................................................................................... 9
43 DES RECITS FONDATEURS ......................................................................................................................................................... 10
15
P. GIBERT, "Pour un bon usage de l'histoire des patriarches", Lumière et Vie 188, 1988, 42.
10
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