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Comme le mentionnait le
Programme d'Action de la
Déclaration de St Vincent, le bien-
être est à juste titre un objectif qu'il
ne faut pas négliger dans le cadre des
soins du diabète. Par ailleurs, si le
patient ne se sent pas bien, l'auto-
gestion peut être entravée et les
effets sur le métabolisme pourraient
être néfastes. Le manque de bien-
être doit donc être envisagé comme
un facteur de risque pouvant
déclencher l'apparition précoce des
complications liées au diabète. Le
bien-être doit par conséquent faire
l'objet d'un contrôle dans le cadre de
la prise en charge quotidienne du
diabète, à l'instar des autres
symptômes ordinairement surveillés.
Objectifs de l'enquête
L'étude DAWN a été conçue sous la
forme d'une enquête internationale
dans le but de mieux comprendre
comment les aspects psychologiques
liés au diabète étaient abordés dans
différents pays. Cette étude doit
clarifier les liens complexes entre les
différents dépositaires d'enjeux: les
responsables politiques, les
personnes atteintes de diabète et
leur famille, les médecins, les
infirmiers(ères) et leurs équipes de
soutien. L'objectif de l'étude était de
mieux nous faire comprendre la
réalité du diabète telle que perçue
par le patient ainsi que les obstacles
à l'autogestion dans le monde entier.
De plus, DAWN doit répertorier les
attitudes et les responsabilités des
décideurs politiques et des
prestataires de soins de santé.
Méthodes de l'enquête
Des personnes atteintes de diabète
de type 1 et de type 2 (50% de
chaque type) ont été interrogées
personnellement ou par téléphone,
selon leur pays, la culture et la
présence ou non de lignes
téléphoniques dans leur région. La
population soumise à l'enquête
devait répondre aux critères
suivants: "personne atteinte de
diabète, de plus de 18 ans,
suffisamment apte à répondre aux
questions au moment de l'enquête".
Les échantillons choisis devaient être
représentatifs de la population adulte
atteinte de diabète dans chaque pays.
Cependant, le choix s'est porté sur
les personnes en meilleure santé et
plus éduquées, ce qui a légèrement
'coloré' les données obtenues. Par
exemple, les personnes hospitalisées
n'ont pas été interrogées et certains
patients souffrant de troubles
psychologiques graves (tels que la
dépression) n'ont certainement pas
participé à cette enquête.
Ces questions devaient nous amener à
mieux comprendre comment les
personnes atteintes de diabète vivaient
avec leur condition et à identifier les
obstacles spécifiques qu'elles rencon-
trent quotidiennement dans le cadre
de l'autogestion. Le bien-être émotion-
nel fut évalué au moyen d'un question-
naire concis. En moyenne, les inter-
views duraient entre 30 et 50 minutes.
La valeur première
de cette étude est
de nous révéler
énormément de
choses sur les
réalités telles que
ressenties par les
personnes atteintes
de diabète dans
différentes régions
du monde.
Détresse émotionnelle
Près de 40% des répondants atteints
de diabète ont signalé qu'ils étaient:
stressés en raison de leur diabète;
soucieux de ne pas pouvoir remplir
leurs obligations familiales; et
plus stressés que la plupart des
personnes de leur entourage.
Environ la moitié des personnes
atteintes de diabète interviewées:
sont très angoissées en ce qui
concerne leur poids;
ont peur d'une aggravation possible
de leur condition; et
redoutent les crises d'hypoglycémie
(baisse du taux de glucose dans le
sang).
Il ressort de cette étude que la
responsabilité des soins est un lourd
fardeau pour les individus susceptible
de nuire à leur bien-être. En effet, un
DAWN a interviewé 5.000
personnes atteintes de
diabète dans 13 pays.
L’allemand Klaus Haack est
atteint du diabète de type 2.
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Diabète et société
juillet 2002 Volume 47 Numéro 2