entre hindous et musulmans : dans le Kerala, la cohabitation
fonionne plutôt bien.
Du côté de la philosophie, de l’art et de la culture, le tableau
e tout aussi chamarré. Depuis la n du e siècle, l’occident
s’e employé à en traduire les textes et à en comprendre le gé-
nie. Goethe lui-même s’e iniré de l’œuvre du poète Kalidasa,
L’anneau de Sakuntala, dans l’écriture de Fau.* De son côté,
Schlegel s’initie au sanskrit à Paris. Peu à peu, tous les princi-
paux textes sont traduits : les deux grandes épopées (Mahabha-
rata, Ramayana), des pièces de théâtre (Mrcchakatika « Le petit
chariot de terre cuite »…), les textes religieux (Védas, Bhaga-
vad Gita, Puranas…), les traités d’ehétiques et de philosophie
(Upanishad, Natya Shara…). Aujourd’hui, des inituts d’ « in-
dologie » ont euri un peu partout en Occident et l’inuence de
la pensée indienne sur l’occident, bien qu’inégale selon les do-
maines, n’e plus à démontrer (Yoga, tantrisme, théâtre, mu-
sique, danse, cuisine, médecine ayurveda. . .). En , l’
inscrivait le Kutiyattam, une forme de théâtre sanskrit dont la
tradition ree vivante depuis près de ans, sur la lie des
« chef d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’humanité ».†
Ce qui e déconcertant avec l’Inde, c’e que ses catégories
et ses modes de pensée n’ont rien à voir avec celles de l’occident.
La notion de « réalité », par exemple, ne revêt pas la même im-
portance qu’en Europe où l’on exige des faits tangibles et des
exiences positives. L’évidence de la « maya », ce voile de l’illu-
sion qui recouvre tout le monde manifeé et dont font partie
les dieux eux-mêmes, entraîne la culture indienne à mélanger
syématiquement la théologie avec la philosophie et l’art avec
* Goethe : « Will du, was reizt und entzückt, will du, was sättigt und
nährt, / Will du den Himmel, die Erde mit Einem Namen begreifen, /
Nenn ich Sakuntala, dich, und so i alles gesagt. »
† ww w.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=FR&topic=mp&cp=IN