AMPHIMONDE
MONDE
DÉCEMBRE 2007
MA 4 20H30
ME 5 20H30
JE 6 20H30
INDE
GOPALAN NAIR VENU
Comédien
KAPILA VENU
Comédienne principale
APARNA PARAMESWARAN
Comédienne
SARITHA THEKKEPATTATH RAMAN
Comédienne
SOORAJ THEKKEPATTATH RAMAN NAMBIAR
Comédien
RANJITH RAMACHANDRAN
Comédien
RAJANEESH BABU
Comédien
RAJEEV PADIPARAMPIL
Musicien ( percussion mizhavu)
KIZHAKENAMBIAR MADOM PARAMESWARAN
CHAKYAR
Musicien (percussion mizhavu)
HARIHARAN ALIKKIL NARAYANA GUPTAN
Musicien (percussion mizhavu)
PADINJARE PARANGODATH UNNIKRISHNAN
Musicien (percussion idakka)
AMMANNOOR KOCHUKUTTANCHAKIAR SAJEEV
Comédien
HARIDAS ARAYA KALARIKKAL
Maquilleur et costumier
SHAKUNTALÂ
PAR LA TROUPE DU NATANA KAIRALI direction GOPALAN NAIR VENU
Membres de la troupe
KERALA DES DIEUX ET DES HOMMES
THEÂTRE SANSCRIT DU KERALA : KUTIYATTAM
Le Kutiyattam est l’unique forme de théâtre en langue sanscrite de
l’Inde. Sa tradition remonte au IXe siècle, et il est à l’origine d’autres
genres théâtraux du Kerala comme le Kathakali et le Krishnanattam.
Les rôles masculins du Kutiyattam sont traditionnellement interprétés
par les hommes de la caste Câkyar, et les rôles féminins par des fem-
mes de la caste Nambiyar, alors que ce sont les hommes Nambiyar
qui chantent et jouent des instruments de musique.
Le Kutiyattam est joué chaque année en action de grâce dans des
maisons du théâtre“ (kûtampalam) attenantes à certains temples du
kerala central ; un spectacle complet se déroule en plusieurs nuits, se-
lon la durée de l’œuvre jouée et l’importance de l’occasion à laquelle
elle est dédiée.
Le répertoire du Kutiyattam comporte de nombreuses pièces, puisées
à l’ancien fonds épique du Kerala. Les performances dacteurs, no-
tamment en solo, sont dune extrême subtilité, rehaussée par le lustre
de costumes et de maquillages très raffinés. Sur l’accompagnement
lancinant du grand tambour mizhavu, l’action repose sur une choré-
graphie très codée, dont les moindres gestes revêtent une signification
précise.
Internationalement reconnue, la troupe du Natana Kairali, dirigée par
Gopalan Venu, présente un modèle d’excellence, grâce à l’enseigne-
ment cerné par le grand maître Ammannur Madhava Chakkyar.
Elle propose en tournée soit l’intégrale (7h 1⁄2 en trois soirées de
2h 1⁄2 ), soit des extraits de la pièce Sakuntala de Kalidasa (une soi-
rée de 2h1⁄2), un des grands classiques du théâtre indien en langue
sanscrite.
Shakunta
et l’anneau du souvenir
La représentation de cette pièce
est un événement. En effet, il sem-
ble bien que Shakuntalâ n’ait pas
été joué depuis des siècles, voire
depuis l’époque de sa création
par Kâlidâsa. La légende veut
que la perfection du texte et son
caractère anticonventionnel aient
découragé tous ceux qui ont ten-
té de le monter dans le passé.
1re journée (4 décembre)
Après une bénédiction initiale au
dieu Shiva, le récit commence
par une scène de chasse dans
la forêt, au cours de laquelle le
roi Dushyanta tue de nombreux
animaux. Au moment il s’ap-
prête à abattre une antilope de
son arc, il est interrompu par
deux ascètes, qui le préviennent
de la nature particulière de cet
animal qui, jeune orphelin, aurait
été adopté par une jeune fille du
nom de Shakuntalâ. Un bouffon
reproche alors au roi d’avoir
“transformé cette forêt ascétique
en un jardin de plaisir“.
Adolescente, Shakuntalâ vit avec
ses amies dans un ermitage si-
tué en pleine forêt. C’est caché
derrière un arbre que Dushyanta
découvre leur existence alors
qu’elles sont en train d’arroser les
plantes sylvestres. .../...
D’emblée, il est ravi par la beau-
saisissante de Shakuntalâ. À
un certain moment, une abeille
attaque cette dernière, donnant
au roi l’occasion de se révéler à
elle pour la protéger du nuisible
insecte. Les deux jeunes gens
sont immédiatement submergés
par une passion dévorante, qui
aboutit rapidement à un mariage
secret par consentement mutuel.
Délaissant désormais ses ani-
maux favoris pour se consacrer
à son amour humain, Shakun-
talâ tombe rapidement enceinte.
Mais bientôt, rappelé par les af-
faires du royaume, Dushyanta est
contraint de l’abandonner. Avant
de partir, il lui offre son anneau
magique, promettant qu’il revien-
dra bientôt la chercher.
2e journée (5 décembre)
Lacte Quatre, que les critiques
considèrent comme le cœur du
drame, débute avec la descrip-
tion de l’abattement de Shakunta-
lâ suite au départ de son amant.
Délaissant ses devoirs religieux,
elle encourt les remontrances de
l’ascète Durvâsas, qui va jusqu’à
la maudire, affirmant que le roi
l’oubliera tant qu’il naura pas
revu l’anneau qu’il lui a offert.
Craignant ce funeste présage,
la jeune roïne entre dans une
colère indescriptible. Lorsque le
brahmane Kanvas, qui avait béni
leur mariage, couvre la situa-
tion, apprenant par la même oc-
casion qu’elle attend un enfant,
il organise sa fuite de l’ermitage.
C’est alors que surviennent deux
jeunes ermites, les bras chargés
de guirlandes de fleurs cueillies
dans la forêt, qui acceptent de
la conduire à la capitale du
roi. Mais en chemin, tandis que
Shakuntalâ et sa suite font une
halte au bord de la rivière sa-
crée, la jeune femme laisse par
inadvertance tomber son anneau
dans les flots.
La malédiction de Durvâsas se
réalise : lorsque l’héroïne atteint
le palais royal, Dushyanta la
rejette avec mépris et les deux
ascètes l’abandonnent. En proie
au désespoir, Shakuntalâ invo-
que la terre pour qu’elle s’ouvre
et la reçoive en son sein. Une
lumière en forme de femme surgit
alors et lemporte au loin, devant
le regard ébahi du roi et de ses
prêtres.
3e journée (6 décembre)
Ce n’est que beaucoup plus tard
que l’anneau sera retrou par
un pêcheur, qui l’apporte au roi.
À la vue de la bague, celui-ci re-
couvre instantanément son amour
pour Shakuntalâ : le sortilège est
rompu.
Mais Dushyanta avait lui-même
aussi failli à son devoir dans
la forêt, et c’est à son tour de
connaître l’épreuve de la sépa-
ration. Pour laver son péché,
il entreprend de combattre les
démons qui menacent les dieux.
Vainqueur, il est emmené à l’ermi-
tage de l’ascète Mârîcha par le
cocher du dieu Indra. Arrivé en
ce lieu enchanteur, le roi cou-
vre un jeune garçon gardé par
deux femmes. Eprouvant une at-
traction irrésistible envers lui, Dus-
hyanta pressent qu’il s’agit peut-
être de son propre fils. Lorsqu’il
questionne les deux gardiennes
au sujet de l’enfant, elles lui ré-
pondent avec une grande liber
de ton, mais sans lui donner le
moindre indice, jusqu’au moment
où elles sentent qu’il a retrouvé le
juste équilibre entre la force de la
passion et le sens du devoir.
C’est alors que réapparaît
Shakuntalâ, que le roi peut sor-
mais accueillir en tant qu’épouse.
Contrairement à sa futile chasse
à l’antilope, sa victoire sur les
démons est un acte d’héroïsme
qui l’autorise enfin à connaître
les délices de l’amour partagé.
Lordre cosmique est rétabli et les
amants peuvent désormais cou-
ler des jours heureux, confiants
du fait que leur fils deviendra
par la suite à son tour un grand
roi, qui fera “tourner la Roue de
l’Empire“.
Ballaké Sissoko - Mali
ME 16, JE 17 JANVIER
20H30
Dobet Gnahoré - Côte d’Ivoire
VE 18 JANVIER 20H30 Bebey Prince Bissongo - France
SA 19 JANVIER 20H30
AMPHIMONDE À SUIVRE
LA TROUPE DU NATANA KAIRALI
Fondé par Gopal Venu en 1975 et situé à Irinjalakuda, dans le Kerala central, le Natana Kairali est un
institut consacré à de nombreuses activités culturelles, tant dans le domaine des arts traditionnels que dans
ceux de la création contemporaine et des rencontres interculturelles. Grâce à un niveau dexigence artisti-
que très élevé, il s’est imposé comme un des meilleurs creusets du renouveau de formes comme le théâtre
Kûtiyâttam ou la danse féminine Môhiniâttam, ainsi qu’en témoignent les nombreux spectacles présentés
avec succès par ses différents ensembles, tant en Inde qu’à l’étranger, en particulier au Japon et en de
nombreux pays d’Europe. Le Natana Kairali a par ailleurs été l’hôte du premier minaire en Inde du World
Theatre Project, un projet échelonné sur plusieurs années auquel participèrent des artistes de Suède, d’Ita-
lie, du Mozambique, de Chine et d’Inde.
La troupe de Kûtiyâttam du Natana Kairali est aujourd’hui un des très rares positaires de cet art millénaire,
qui a récemment été déclaré Chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Elle a tout particulièrement bénéficié de l’enseignement du plus grand maître du genre, Guru Ammannur
Madhava Chakkyar, véritable légende vivante, dépositaire de l’école Ammannur Chachu Chakkyar Sma-
raka Gurukulam, qui a formé tous ses membres aux difficiles techniques et au répertoire exigeant de cet art
millénaire. Ce programme pédagogique est d’ailleurs soutenu financièrement depuis plusieurs années par
la Sangeet Natak Akademi (Delhi).
dans une famille d’artistes, Gopal Venu est le fondateur et l’actuel directeur du Natana Kairali. Il a
étudié le Kûtiyâttam auprès des maîtres Ammannur Madhava Chakkyar et Parameswara Chakkyar. Pa-
rallèlement, il a effectué des recherches approfondies sur de nombreuses traditions artistiques du Kerala,
souvent auprès de leurs derniers positaires, Après avoir longtemps été acteur, il se consacre actuellement
à la mise en scène et à l’écriture. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le Kûtiyâttam et les arts de la scène du
Kerala, ainsi que de l’adaptation scénique de Shakuntalâ et l’anneau du souvenir.
Laurent Aubert
AFRIQUE
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