D’emblée, il est ravi par la beau-
té saisissante de Shakuntalâ. À
un certain moment, une abeille
attaque cette dernière, donnant
au roi l’occasion de se révéler à
elle pour la protéger du nuisible
insecte. Les deux jeunes gens
sont immédiatement submergés
par une passion dévorante, qui
aboutit rapidement à un mariage
secret par consentement mutuel.
Délaissant désormais ses ani-
maux favoris pour se consacrer
à son amour humain, Shakun-
talâ tombe rapidement enceinte.
Mais bientôt, rappelé par les af-
faires du royaume, Dushyanta est
contraint de l’abandonner. Avant
de partir, il lui offre son anneau
magique, promettant qu’il revien-
dra bientôt la chercher.
2e journée (5 décembre)
L’acte Quatre, que les critiques
considèrent comme le cœur du
drame, débute avec la descrip-
tion de l’abattement de Shakunta-
lâ suite au départ de son amant.
Délaissant ses devoirs religieux,
elle encourt les remontrances de
l’ascète Durvâsas, qui va jusqu’à
la maudire, affirmant que le roi
l’oubliera tant qu’il n’aura pas
revu l’anneau qu’il lui a offert.
Craignant ce funeste présage,
la jeune héroïne entre dans une
colère indescriptible. Lorsque le
brahmane Kanvas, qui avait béni
leur mariage, découvre la situa-
tion, apprenant par la même oc-
casion qu’elle attend un enfant,
il organise sa fuite de l’ermitage.
C’est alors que surviennent deux
jeunes ermites, les bras chargés
de guirlandes de fleurs cueillies
dans la forêt, qui acceptent de
la conduire à la capitale du
roi. Mais en chemin, tandis que
Shakuntalâ et sa suite font une
halte au bord de la rivière sa-
crée, la jeune femme laisse par
inadvertance tomber son anneau
dans les flots.
La malédiction de Durvâsas se
réalise : lorsque l’héroïne atteint
le palais royal, Dushyanta la
rejette avec mépris et les deux
ascètes l’abandonnent. En proie
au désespoir, Shakuntalâ invo-
que la terre pour qu’elle s’ouvre
et la reçoive en son sein. Une
lumière en forme de femme surgit
alors et l’emporte au loin, devant
le regard ébahi du roi et de ses
prêtres.
3e journée (6 décembre)
Ce n’est que beaucoup plus tard
que l’anneau sera retrouvé par
un pêcheur, qui l’apporte au roi.
À la vue de la bague, celui-ci re-
couvre instantanément son amour
pour Shakuntalâ : le sortilège est
rompu.
Mais Dushyanta avait lui-même
aussi failli à son devoir dans
la forêt, et c’est à son tour de
connaître l’épreuve de la sépa-
ration. Pour laver son péché,
il entreprend de combattre les
démons qui menacent les dieux.
Vainqueur, il est emmené à l’ermi-
tage de l’ascète Mârîcha par le
cocher du dieu Indra. Arrivé en
ce lieu enchanteur, le roi décou-
vre un jeune garçon gardé par
deux femmes. Eprouvant une at-
traction irrésistible envers lui, Dus-
hyanta pressent qu’il s’agit peut-
être de son propre fils. Lorsqu’il
questionne les deux gardiennes
au sujet de l’enfant, elles lui ré-
pondent avec une grande liberté
de ton, mais sans lui donner le
moindre indice, jusqu’au moment
où elles sentent qu’il a retrouvé le
juste équilibre entre la force de la
passion et le sens du devoir.
C’est alors que réapparaît
Shakuntalâ, que le roi peut désor-
mais accueillir en tant qu’épouse.
Contrairement à sa futile chasse
à l’antilope, sa victoire sur les
démons est un acte d’héroïsme
qui l’autorise enfin à connaître
les délices de l’amour partagé.
L’ordre cosmique est rétabli et les
amants peuvent désormais cou-
ler des jours heureux, confiants
du fait que leur fils deviendra
par la suite à son tour un grand
roi, qui fera “tourner la Roue de
l’Empire“.