
Le mélodrame est un genre théâtral né en France au début des années 1800, 
qui se définit comme une « tragédie populaire », pour reprendre les mots de 
Charles Nodier. Contrairement aux tragédies de Racine ou de Corneille, qui 
donnaient aux aristocrates du XVIIe siècle une vision noble et héroïque d'eux-
mêmes, le mélodrame est d'abord conçu pour les gens du peuple, pour ceux 
« qui ne savent pas lire », défend Pixerécourt, auteur considéré le père du 
mélodrame. Ces pièces de théâtre accessibles, guidées par un désir de 
provoquer l'émotion et les larmes du spectateur, attirent de grandes foules, 
dans lesquelles se retrouvent des gens de toutes les classes sociales. Au XXe 
siècle, les techniques du mélodrame sont reprises par plusieurs formes d’art 
populaires comme le cinéma et la télévision. 
 Très rapidement, les gens d'ici apprécient grandement les mélodrames de 
toutes sortes, il suffit de penser au film à succès La Petite Aurore l'enfant-
martyr (1952), adaptation d'une pièce de théâtre qui connut pas moins de 
5000 représentations entre 1921 et 1950. On peut aussi penser à la série 
télévisée Les Belles histoires des pays d'en haut et son célèbre personnage de 
Séraphin (1956-1970). Outre cela, les héritiers contemporains du mélodrame 
seraient certainement les séries dramatiques à la télé (Trauma, La Promesse, 
Destinées...), les comédies dramatiques et les comédies romantiques du 
cinéma (Titanic, Le Journal de Bridget Jones, Cyrano de Bergerac...). Les 
romans-savons (ou soap-opera) de la télévision comme 
Days of our Lives
 et 
les romans harlequins reposent sur une même quête de l'émotion et des 
larmes. 
Ces héritiers contemporains du mélodrame se caractérisent tous par une 
intrigue déchirante, des rebondissements inattendus, un amour impossible ou 
romantique. Pensons par exemple à la version cinématographique de Titanic, 
dans laquelle deux amants vivent un amour impossible en raison de leurs 
différences de classe sociale. Le film se clos justement sur une scène