Les gaz parfaits quantiques II

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« Statistiques quantiques »
Physique statistique (PHY433)
Amphi 6
Fermi-Dirac
métaux, isolants, semi-conducteurs, naines blanches, étoiles à neutrons
Les gaz parfaits quantiques II
Gilles Montambaux
Bose-Einstein
6 mars 2017
1
« Statistiques quantiques »
μ(T = 0) = ²F
kB T
rayonnement, effet de serre, lasers, rayonnement cosmologique, condensation de
Bose, suprafluidité, supraconductivité
Résumé
Fermions :
Les propriétés physiques dépendent
de la structure du spectre au voisinage
du niveau de Fermi
Fermi-Dirac
métaux, isolants, semi-conducteurs, naines blanches, étoiles à neutrons
μ≤0
kB T
Bosons :
La physique est conditionnée
par les états quantiques
au voisinage du fondamental
Bose-Einstein
rayonnement, effet de serre, lasers, rayonnement cosmologique, condensation de
Bose, suprafluidité, supraconductivité
4
Équation d’état d’un gaz parfait de Fermions / de Bosons
Les Fermions ont tendance à s’éviter :
Équation d’état d’un gaz parfait de Fermions / de Bosons
principe d’exclusion de Pauli
Les Fermions ont tendance à s’éviter :
Les Bosons ont tendance à se condenser dans le même état
principe d’exclusion de Pauli
Les Bosons ont tendance à se condenser dans le même état
A T=0K,
les Fermions ont une énergie cinétique finie
les Bosons sont tous dans l’état fondamental
?
F
?
F
B
N’oubliez pas
les QCM !
B
5
6
Température caractéristique
Le contrôle…
Gaz quantique
Gaz classique
Le contrôle (3 h) aura lieu le lundi 27 mars de 14h à 17 h
Aucun document autorisé.
Tablette, ordinateur et téléphone interdits.
Calculatrice recommandée.
Un formulaire sera joint au problème.
Dictionnaire papier autorisé pour les EV2 et EV3
longueur thermique de de Broglie
densité
Amphi 6
I.
II.
Généralités:
* Le principe de Pauli * impose des conditions sur la nature des états quantiques
* conditionne la répartition des niveaux d’énergie
grand potentiel (pression), énergie interne,
facteur d’occupation, densité d’états,
corrections par rapport au G.P. classique
* et donc la thermodynamique
α = βμ =
Fermions
Propriétés basse température
Deux exemples
le gaz d’électrons
les naines blanches
F
III. Bosons
B
La condensation de Bose-Einstein
Trois exemples
la suprafluidité
les atomes froids
la supraconductivité
Bosons
Fermions
nombre d’occupation de l’état
9
Résumé :
μ
kT
α = βμ =
Statistiques quantiques
μ
kT
10
Équation d’état du gaz parfait quantique
Fermions
?
Bosons
fkF =
1
fkB =
eβ(²k −μ) +1
Fermi-Dirac
N=
X
Pression
P V = −A
?
eβ(²k −μ) −1
B
Bose-Einstein
fk ²k
k
Grand potentiel
1
F
AF,B = ±kT
X
ln(1∓fk )
U=
X
fk ²k
où le potentiel chimique est déterminé par
X
k
fk ²k
P V = ∓kT
N=
X
fk
k
k
k
Energie interne
U=
X
k
ln(1∓fk )
Eliminer
α
 équations d’état
U = f(N, T )
P V = g(N, T )
Comment calculer ces sommes ?
N=
X
fk

Comment calculer ces sommes ?
μ(T )
N=
k
U=
X
X
f~k

~
k
fk ²k
k
P V = ∓kBT
U=
X
X
f~k ²~k
~
k
P V = ∓kBT
ln(1∓fk )
k
X
ln(1∓f~k )
~
k
Pour un gaz parfait, les états
sont les états
Dans un grand système, ces états
Comment calculer ces sommes ?
X
~
k
U=
X
k
X
P V = ∓kBT
X
Z
D(²) =
X
k
D(²)d²
²
sont les états
de translation
d²
= nombre d’états dans une tranche d’énergie [², ² + d²]
On définit aussi
N<(²)
= nombre d’états d’énergie inférieure à
dN<(²)
D(²) =
d²
forment un continuum
 Remplacer ces sommes discrètes sur
δ(² − ²k )
Il peut s’agir des états propres d’une particule quantique ou des modes
électromagnétiques ou acoustiques (à une fréquence donnée ) dans une boîte.
ln(1∓f~k )
Dans un grand système, ces états
D(²)ϕ(²)d²
La densité d’états D() compte le nombre d’états à une énergie donnée .
~
k
Pour un gaz parfait, les états
ϕ(²k ) =
k
f~k ²~k
~
k
par des intégrales sur l’énergie
Densité d’états
Z
X
 μ(T )
ϕ(²k ) = D(²)ϕ(²)d²
f~k
(
de translation
forment un continuum
 Remplacer ces sommes discrètes sur
13
N=
μ(T )
par des intégrales sur l’énergie
( N<(²) s’appelle aussi densité d’états intégrée )
0
²
N<(²) =
X
k
Θ(² − ²k )
Θ
x
Particule dans une boîte
X
N<(²) =
~
k
Densité d’états
Θ(² − ²~k )
c.a.l. périodiques
ky
eiki xi = eiki (xi +L)
Dans la limite du continuum,
N<(²) =
µ
L
2π
¶3Z
²(~
k)<²
d3~k
eiki L = 1
car dans une boîte de taille L, les états~
k sont quantifiés et distants de
Volume de l’espace des ~k |²~k < ²
N<(²) = V
(2π)3
Si
²(~k) = ²(|~k|)
N<(²) =
, ce volume est isotrope, sphère de rayon
V 4πk 3
(2π)3 3
p~ = h̄~k
remarque
2π
L
eikx = eik(x+L)
k=n
2π
L
eikL = 1
n∈Z
V 4πp3
N<(²) = 3
h 3
²×2
N<(²) =
Si
π
L
µ
L
2π
¶3Z
²(~
k)<²
ni ∈ Z
d3~k
Le résultat ne dépend pas des c.a.l.
²(~k) = ²(k)
en dimension d
V 4πk3(²)
N<(²) =
(2π)3
3
sin kL = 0
k=n
2π
L
k(²)
c.a.l. bord dur
⇒
ki = n i
2π
L
Rappel : conditions aux limites
c.a.l. périodiques
kx
V
Ad k d
(2π)d
h̄2 k2
~
²(k) =
2m
n ∈ N∗
Pour des particules massives,
de spin s
²
V 4π
N<(²) = (2s + 1)
(2π)3 3
×2
N<(²) =
µ
2m²
h̄2
¶3/2
N<(²) ∝ ²d/2
×2
×2
×2
×2
×2
k
h̄2 k2
²=
2m
La densité d’états ne dépend pas des conditions aux limites
D(²) = (2s + 1)
k
19
V (2m)3/2 √
²
4π 2 h̄3
en dimension d=3
D(²) ∝ ²d/2−1
20
en dimension d …
N<(²) =
V
Ad k d
(2π)d
pour un spectre quadratique
2 2
h̄ k
²(~k) =
2m
N<(²) ∝ ²d/2
1
D(²) ∝ √
²
D(²) ∝ ²
D(²) ∝
√
1
D(²) ∝ √
²
kx
²
²~k =
d=3
d=2
²
²
d=1
d/2−1
D(²) ∝ Cte
d=1
D(²)d² = nombre d’états dans une tranche d’énergie [², ² + d²]
²~k
h̄2 kx2
2m
Contours d’énergie constante
²
d=2
N<(²) ∝ ²d
D(²) ∝ Cte
kx
pour un spectre linéaire,
²(~k) = h̄ck
ky
kx
ky
D(²) ∝ ²d−1
²~k =
cf. ondes électromagnétiques, phonons, électrons dans le graphène !
Nanotubes de carbone
h̄2 2
(k + ky2 )
2m x
22
Comment calculer ces sommes ?
d=1
N=
X
fk
→
k
U=
X
fk ²k
→
k
d=2
P V = ∓kT
X
k
ln(1∓fk )
f (²) =
Z
Z
Graphène
)
eβ(²−μ) ±1
D(²)f (²)d²
²D(²)f (²)d²
→ ∓kT
Z
D(²)d² ln[1∓f (²)]
Int. p. parties
« Gaz 2D » à l’interface de deux semiconducteurs
1
PV =
Z
N<(²)f (²)d²
 Remplacer ces sommes discrètes par des intégrales
24
Comment calculer ces sommes ?
Équation d’état : relier PV à N et T
−ln[1−f²]
F
Z
P V = ∓kT D(²)d² ln[1∓f² ]
f²
F
B
B
ln[1 +f²]
Pour un gaz
de particules massives
f²
d/2
N<(²) ∝ ²
PV =
Z
N<(²)f (²)d²
d
U = PV
2
Équation d’état à haute température, première correction quantique
∀T
Fermions
Bosons
25
Équation d’état à haute température, première correction quantique
26
Équation d’état à haute température, première correction quantique
Limite haute température:
Dans la limite haute température
?
F
avec
?
B
G.P. classique (d=3)
(amphi 5, p. 65)
que l’on peut récrire sous la forme
pour
27
Fonction de partition à une particule libre (s=0)
z1 =
V
V
= 3 (2πmkT )3/2
λ3T
h
Fermions à température nulle
Gaz parfait de Fermions
On définit l’énergie de Fermi
Quelques propriétés
Deux exemples :
Tous les états
tels que
I - Électrons libres dans les solides
sont occupés
II - Naines blanches, étoiles à neutrons
29
tels que
N = N<(²F )
Fermions à température nulle
Fermions à température nulle, définitions
Tous les états
Tous les autres sont vides
sont occupés
Niveau de Fermi
Définit une sphère de rayon
Energie de Fermi
h̄2 k2
²=
2m
Vitesse de Fermi
vF =
²F
30
h̄kF
m
Tous les autres états sont vides
Mer de Fermi
• Mer de Fermi = ensemble des états occupés
• Surface de Fermi = surface d’énergie
• Énergie de Fermi définie par
kF =
µ
2m²F
h̄2
(3π 2 )1/3
a
Vecteur d’onde de Fermi
kF
−kF
N = N<(²F )
V 4π 3
V 4π
N =2
k =2
(2π)3 3
(2π)3 3 F
1
N
= 3
V
a
²F
¶3/2
kB TF ≡ ²F
²F = (3π 2 )2/3
kB TF = (3π )
h̄
2ma2
Vecteur d’onde de Fermi
définit la température de Fermi
2 2/3
2
k
h̄2
2ma2
cf . argument dimensionnel
amphi 5, p.14
Fermions à température nulle
Fermions massifs à température nulle
T=0K
est vrai à toute température car
?
F
33
Fermions à température nulle
34
Pour caractériser un gaz de fermions,
il faut d’abord évaluer
sa température de Fermi
T=0K
2 2/3 h̄
kB TF = (3π )
Si
T À TF
gaz classique (non dégénéré)
Si
T ¿ TF
gaz « dégénéré »
2 2/3
ρ
2m
TF
gaz d’atomes ultrafroids
< 1 K
3He liquide
1K
él. dans les solides
104 K
él. dans les naines blanches 109 K
« Pression quantique »
« Pression quantique »
35
36
Exemple 1 : les électrons d’un métal (sodium)
2
2 2/3 h̄
kB TF = (3π )
2me a2
a ∼ 3.5Å
Capacité thermique
Gaz parfait
classique
ρ ∼ 2.5 1028 m−3
U=
TF ∼ 36 000K ∼ 3 eV
3
C = NkB
2
Basse température
( e V ↔ kB T
1 eV ↔ 11600 K )
3
N kB T
2
T ¿ TF
A température ambiante, les électrons d’un métal forment un gaz fortement dégénéré
T ¿ TF
C = γT
Quid des propriétés électroniques à basse température ?
37
Capacité thermique
C = γT
interprétation
Variation de température
δT
Classiquement :
Ici, à cause du principe de Pauli, à basse T ,
la proportion d’électrons pouvant être excités
thermiquement est d’ordre T /TF
La chaleur spécifique linéaire en T est une propriété caractéristique d’un métal
Exemple 2 : les naines blanches
Stabilité : compétition entre pression gravitationnelle
et pression de Fermi
Gaz de noyaux + électrons
T¯ ∼ 107 K
2
kB TF ∝
(noyaux)
TF
∼ 5 104 K
(electrons)
TF
µ
résultat exact
C = N kB
π2 T
2 TF
∼ 5 109 K
2
(el)
P (electrons) V = Ne kB TF
5
¶
La chaleur spécifique linéaire en T est une propriété caractéristique d’un métal
h̄
2ma2
Sirius B
Le gaz de noyaux est classique
Le gaz d’électrons est dégénéré
>> P (noyaux) V
= Nn kB T¯
C’est la pression quantique des électrons
qui empêche son effondrement et assure sa stabilité
Bien que la température soit de 10 millions K, le gaz d’électrons peut être décrit
comme un gaz à température nulle !!! .
α = βμ =
Facteur d’occupation de Bose
μ
kT
Gaz parfait de Bosons
I - La condensation de Bose-Einstein
II - Thermodynamique du rayonnement (amphi 8)
Le potentiel chimique est déterminé par la condition :
41
T=0 K
T’<T
42
Équation d’état d’un gaz parfait de bosons (d=3)
T
α = βμ =
μ
kT
Le potentiel chimique est déterminé par
Accident ! !
Il s’annule pour une température
critique donnée par
d=3
N=
Z
D(²)
1
d²
eβc ² − 1
L’intégrale converge si
nombre macroscopique de bosons
dans le même état quantique
43
ce qui est le cas si d=3
Équation d’état d’un gaz parfait de bosons (d=3)
α = βμ =
Le potentiel chimique est déterminé par
μ
kT
Équation d’état d’un gaz parfait de bosons (d=3)
α = βμ =
μ
kT
Le potentiel chimique est déterminé par
Transition en d=3 ! !
Transition en d=3 ! !
Il s’annule pour une température
critique donnée par
d=3
Pas de transition en d=2
d=3
(poly. fin § 7.1.1)
d=2
N=
Z
D(²)
1
d²
eβc ² − 1
45
Température critique de Bose-Einstein (d=3, s=0)
N=
Z
D(²)
1
d²
eβc ² − 1
46
Équation d’état : T > Tc
Le potentiel chimique s’annule à Tc
( dimension : énergie3/2 )
Energie interne T > Tc
cf . argument dimensionnel
48
Équation d’état : T < Tc
Or, si
et
le facteur de Bose de l’état fondamental diverge
Le potentiel chimique s’annule à Tc
Que se passe-t-il pour T < Tc ???
Le niveau
est peuplé macroscopiquement
?
constant
diminue
On a fait une erreur en remplaçant la somme par une intégrale
# d’atomes dans les états excités + # d’atomes dans l’état fondamental
Nombre macroscopique d’atomes condensés dans l’état fondamental
C’est licite si les termes de cette somme discrète varient lentement avec k
Ce qui devient faux si a
, car occupation macroscopique du fondamental
Condensation de Bose-Einstein
"
N0 (T ) = N 1 −
µ
T
Tc
¶3/2 #
50
Condensation de Bose-Einstein
« Condensation » d’un nombre macroscopique d’atomes dans l’état fondamental
"
N0 (T ) = N 1 −
µ
T
Tc
¶3/2 #
Condensation dans l’espace des impulsions
J’affirme que dans ce cas, un nombre de molécules continûment croissant avec la
densité s’installe dans le premier état quantique (celui qui possède une énergie
cinétique nulle), tandis que les molécules restantes se répartissent conformément
à la valeur 1 du paramètre  (=e)… une séparation se produit : une partie
se condense, l’autre reste un « gaz parfait saturé ».
A. Einstein 1924
Une fraction macroscopique de particules est partout à la fois !
52
Équation d’état : T < Tc
Équation d’état : T < Tc
?
chaleur spécifique
(poly. § 7.3)
53
Équation d’état : T < Tc
54
Condensation de Bose-Einstein
Einstein à Ehrenfest 1925
« A partir d’une certaine température, les molécules « se condensent »
sans l’intervention de forces d’attraction, c’est-à-dire qu’elles s’agrègent
en un état de vitesse nulle. C'est une belle théorie, mais contient-elle
une part de vérité ? »
Qualitatif :
gaz parfait classique
proportion d’atomes non condensés
56
Condensation de Bose-Einstein
Einstein à Ehrenfest 1925
"C'est une belle théorie, mais contient-elle une part de vérité ?"
Suprafluidité de 4He
(1937)
2.17 K
Condensation de Bose-Einstein
Einstein à Ehrenfest 1925
"C'est une belle théorie, mais contient-elle une part de vérité ?"
Condensation de Bose dans un gaz d’atomes ultrafroids 1995
boson
37 électrons + 37 protons + 50 neutrons
T < Tc T ¿ Tc
T > Tc
ky
Transition « lambda » de l’hélium
vers une phase « superfluide »
kx
mais interactions entre les atomes
Et la supraconductivité ?
Kamerlingh Onnes
boson
11 électrons + 11 protons + 12 neutrons
Résumé :
Statistiques quantiques
1911
éléments ou alliages simples
1K – 20 K
mercure 4,2K
1986
Bednorz, Müller (oxydes) « Woodstock de la physique » !!!
Fermi-Dirac
Nombre de particules
Bose-Einstein

μ(T )
N.Y., 18 mars 1987
Les électrons sont des fermions chargés qui se repoussent !!
Mais, via les vibrations du réseau (les phonons),
ils s’apparient pour former des « paires de Cooper » qui sont des bosons
et peuvent se condenser pour former un état « superfluide ».
BCS 1957
Bardeen, Cooper, Schrieffer
Encore de grandes questions : atteindre plus haute température, développement
des applications, questions fondamentales encore non résolues
Energie interne
Pression
D(²) ∝ ²d/2−1
D(²) ∝ ²d−1
particules massives
particules sans masse
60
Prochains amphis
d=3
s=0
d=3
s=1/2
Fermions
7 – Electrons dans les solides, métaux, isolants, semiconducteurs
Bosons
8 - Thermodynamique du rayonnement, gaz de photons
61
62
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