
  SOCIETE FRANCAISE 
DE PHYSIQUE 
 
Section Locale 
ALSACE
 
 Conférence 
 
 Christophe SALOMON  
Laboratoire Kastler Brossel, Ecole Normale Supérieure, Paris 
Mercredi 27 juin 2012 à 17h30 
Amphithéâtre Fresnel de l'UFR de Physique et Ingénierie 
3, rue de l'Université 67000 STRASBOURG 
 
 
 
Les gaz d’atomes dilués constituent aujourd’hui des systèmes modèles très utiles pour aborder 
les problèmes complexes de physique à N corps rencontrés en physique du solide, en physique 
nucléaire ou en astrophysique. A très basse température, la longueur de Broglie des particules 
devient de l’ordre de la distance moyenne entre atomes et les effets quantiques collectifs se 
manifestent de façon spectaculaire. Pour les particules de spin entier, les bosons, la 
condensation de Bose-Einstein  d’un gaz dilué se produit autour du microkelvin et le système 
devient superfluide. Pour les particules de spin demi-entier, les fermions, le régime de 
dégénérescence quantique est moins spectaculaire lorsque les fermions n’interagissent pas 
entre eux. En présence d’interaction attractive, en revanche, les fermions peuvent s’apparier et 
former une phase superfluide. Pour les électrons d’un métal refroidi a basse température, l’on 
observe le phénomène de supraconductivité dont on a fêté l’an dernier le centième anniversaire 
de sa découverte.  
Nous montrerons comment les atomes ultrafroids offrent la possibilité de régler l’amplitude et le 
signe de la force des interactions entre atomes. Les méthodes de piégeage par laser permettent 
aussi de créer des potentiels lumineux périodiques qui simulent la structure cristalline au sein de 
laquelle se déplacent les électrons ou encore des potentiels désordonnés.  
On accède ainsi à un régime de corrélations fortes, 
très difficile à décrire théoriquement,  en particulier 
pour les fermions.  Pour les gaz de fermions de 
spin ½, la superfluidité se produit à une 
température rapportée à l’énergie de Fermi 
remarquablement élevée et présente des analogies 
avec les systèmes solides supraconducteurs à 
haute température critique. Nous décrirons 
quelques expériences récentes qui illustrent les 
nouvelles possibilités offertes par ces systèmes 
modèles pour comprendre la physique des 
fermions fortement corrélés  et valider (ou invalider) 
les approches théoriques les plus récentes  [1,2]. 
Malgré plusieurs dizaines d’ordres de grandeur 
entre les paramètres des gaz froids et des étoiles à 
neutrons ultradenses, les quantités thermo-
dynamiques mesurées en laboratoire permettent 
d’en déduire l’équation  d’état de la couche externe 
des étoiles à neutrons.  
 
[1] S. Nascimbène, N. Navon, K. Jiang, F. Chevy, and C. Salomon, Nature 463, 1057 (2010) 
[2] N. Navon, S. Nascimbène, F. Chevy, and C. Salomon,  Science 328, 729 (2010) 
 Avant la conférence, à 17h : thé, café et petits gâteaux   
Des atomes ultrafroids aux étoiles à neutrons