Communiqué de presse Paris le 23 juin 2015 Les difficultés des personnes âgées polymédiquées face à leurs médicaments : de la crise aux solutions Présentation des résultats intermédiaires de l’étude pharmaco-épidémiologique IPOP (Investigation des Prescriptions délivrées en Officine pour les Personnes âgées) portant sur 1000 ordonnances de patients de plus de 65 ans La personne âgée polymédiquée souffre des effets du vieillissement physiologique et de pathologies diverses d’origine cardiaque, rénale, métabolique, ostéo-articulaire, neuro-psychique etc… La gravité de ces maux est variable et peut donner lieu à des prescriptions indépendantes les unes des autres (médecin généraliste, spécialiste). Cette addition de prescriptions engendre une polymédication qui peut induire des risques iatrogéniques. Les progrès dans la compréhension et la compatibilité des traitements entre eux constituent un véritable enjeu de santé publique. C’est pourquoi, aux côtés des professionnels et autorités de santé, Teva Laboratoires se mobilise pour optimiser l’écoute et l’accompagnement de la personne âgée polymédiquée. Cette implication s’est concrétisée au travers du Programme de prévention Marguerite. Celui-ci s’est matérialisé par : - Un Livre Blanc, publié en 2014 : un recueil de 20 Recommandations pour favoriser une meilleure observance de leurs traitements par les personnes âgées et la mise en œuvre de solutions d’accompagnement conçues pour les patients âgés et les professionnels de santé. - Une investigation des prescriptions délivrées en officine pour les personnes âgées pour évaluer les risques iatrogéniques potentiels chez les patients âgés polymédiqués de plus de 65 ans autonomes et vivant à domicile, les mésusages et les effets indésirables induits et identifier les profils de patients à risques. Cette étude a été 1 réalisée en partenariat avec le service ICAR du Groupe Hospitalier Universitaire de la Pitié Salpêtrière dirigé par le Professeur Gilbert DERAY. 1 La structure ICAR du Groupe hospitalier de la Pitié Salpétrière est un service de conseil et d’aide à la prescription des médicaments chez le patient insuffisant rénal. Outils de liaison et solutions concrètes sont mises à disposition par Teva Laboratoires pour contribuer à favoriser l’écoute et le dialogue entre les professionnels de santé et les patients âgés polymédiqués. Erick Roche précise « Ce Livre Blanc a pour ambition d’interpeller tous les acteurs impliqués dans la prise en charge du parcours de soins de la personne âgée et de proposer des premières Recommandations pour actions.» Dès 2014, deux Recommandations du Livre Blanc sont traduites en actions : - En réponse à la Recommandation N°5 « Adapter les boîtes de médicaments aux besoins des patients âgés » : mise en place d’un nouveau conditionnement pour la gamme de médicaments génériques, « easybox » - En réponse à la Recommandation n°10 « Encourager médecins et pharmaciens à communiquer avec le patient » : mise à disposition du « calendrier annuel de l’observance » Dès juin 2015, trois nouvelles Recommandations du Livre Blanc sont mises en œuvre : - En réponse à la Recommandation N° 17 « Constituer un classeur de liaison entre les patients et les professionnels de santé » : « Mon classeur santé » permet de classer ses ordonnances, résultats d’analyse, comptes rendus d’imagerie médicale, courrier des spécialistes, documents personnels… afin d’informer plus précisément le ou les praticiens et le pharmacien. - En réponse à la Recommandation N°6 « Diffuser un guide patient pour préparer la consultation chez le médecin généraliste » : « Mon mémo Santé » aide le patient à préparer sa consultation et à élaborer un historique de ses différents rendez-vous. Il lui permet de noter les sujets à aborder, d’inscrire l’ensemble des informations et conseils délivrés par les professionnels de santé rencontrés. - En réponse à la Recommandation N°8 « Partager des Réflexes patients pour une bonne observance » : « le carnet réflexes observance » s’adresse à l’équipe officinale. Son objectif est d’aider à la détection et à la prévention d’une mauvaise observance de leurs traitements par les personnes âgées. Six marqueurs ont été identifiés comme source d’inobservance : Les nouveaux médicaments / nouvelle posologie, la polymédication, le changement de professionnels de santé, les événements de vie : vacances, changement de domicile…, l’hospitalisation / interventions chirurgicales, l’autonomie/ troubles cognitifs. Des outils mis à disposition du plus grand nombre : L'ensemble de nos outils sont téléchargeables via un espace Teva dédié à l’observance www.teva-observance.fr. On y trouve des conseils pour constituer son classeur de liaison et pour préparer son mémo santé notamment. A noter : la fonctionnalité de « Rappel de Rendez-vous » qui permet de recevoir la veille de son rendez-vous sa « check-list » des documents à emporter chez son médecin ou son professionnel de santé. L'espace Observance Teva s'adapte à tout support : téléphone mobile, tablette, et ordinateur. Ces outils sont disponibles à partir du 15 juillet via la plateforme internet observance et dans les pharmacies partenaires de Teva Laboratoires dès septembre 2015. Résultats intermédiaires de l’étude IPOP 493 dossiers (ordonnances et questionnaires) émanant de 50 officines ont été évalués (l’étude complète portera sur 1000 ordonnances). Chaque ordonnance est évaluée au regard d’un questionnaire patient et d’un questionnaire pharmacien. Les patients inclus ont 77 ans en moyenne (de 65 à 98 ans) 50% de femmes et 48% d’hommes. L’index de masse corporelle chez les patients âgés a évolué au fil des années, avec une majorité qui se situe entre 18 et 30 dont 22% sont au-dessus de 30 (seuil d’obésité). • Les premiers enseignements côté patients : Compréhension des traitements : 30% des patients disent ne pas savoir pourquoi sont prescrits leurs médicaments 59% d’entre eux sont en quête d’information sur leurs prescriptions 49% recherchent des informations sur les notices des boîtes de médicaments 88% des patients prennent et préparent seuls leurs médicaments Prise du traitement : 41% disent avoir déjà oublié de prendre leurs médicaments au bon moment 12% disent n’avoir pas pris leur traitement car ils avaient l’impression que celui-ci faisait plus de mal que de bien Dans tous les cas, aucun patient n’a appelé le médecin ni n’a interrogé le pharmacien. • Les premiers enseignements côté pharmaciens : Conseils sur les médicaments : 91% des pharmaciens interrogés délivrent des conseils récurrents aux patients dont 55% portent sur les médicaments nouvellement prescrits. Conseils sur les risques d’interactions médicamenteuses : 68% signalent verbalement les interactions possibles entre les médicaments 23% alertent sur les interactions médicaments / médicaments 29% alertent sur les interactions avec les aliments 42% ont conseillé des horaires de prise dont 82% via une inscription sur la boîte Connaissance des pathologies du patient par le pharmacien : Dans 60% des cas, le type de pathologie n’est pas connu de façon précise par le pharmacien. C’est pourquoi les pharmaciens ne citent que dans 10% des cas l’existence de pathologies cardiaques et dans 5% les insuffisances rénales. 2 à 4% d’entre eux disent avoir accès à des paramètres cliniques ou biologiques des fonctions rénales, hépatiques et cardiaques. 36% des pharmaciens vérifient l’adaptation de la posologie pour la fonction cardiovasculaire, 50% pour la fonction hépatique 57% pour la fonction rénale • L’ordonnance Quelques chiffres majeurs : Sur les 3624 lignes de prescriptions analysées jusqu’alors, il est constaté : - 7 médicaments par ordonnance en moyenne (3 à 18 par patient) - 5/7 sont rédigées en spécialité - 2/7 en dénomination commune internationale (DCI) Le format des ordonnances : 63,2% des ordonnances sont sous format électronique, 26.4 % manuelles, 10.4 % mixtes. Les 10 médicaments et classes thérapeutiques les plus prescrits : Les 10 médicaments les plus prescrits Paracétamol Acétylsalicylate de lysine (aspirine) Furosémide Colécalciférol Les classes thérapeutiques Système Cardiovasculaire (35,4%) Voies digestives et métabolisme (20,9%) Système Nerveux (20,1%) Metformine Lévothyroxine Bisoprolol Atorvastatine Rosuvastatine Allopurinol Ce que révèle l’ordonnance ? - Certaines interactions médicamenteuses sont contre-indiquées. 1 exemple parlant : 1 - L’association d’un AINS avec les anti-hypertenseurs est constatée pour 27 % de la population (il existe un risque de réduction de l’effet anti-hypertenseur pour certains d’entre eux). Il faut également noter que, pour ces patients âgés, il est primordial de surveiller la fonction rénale dès le début du traitement du fait de la toxicité rénale des AINS. = > Remarque : pour les patients âgés qui ont des pathologies ostéo-articulaires, les AINS exposent à un risque iatrogénique, notamment du fait de l’automédication fréquente. - Parmi les interactions dont l’analyse est en cours, les plus faciles à identifier concernent l’insuffisance rénale, dont l’incidence est élevée chez le patient âgé : 96 % des patients ont au moins un médicament nécessitant une adaptation de dose dans leur ordonnance. Plus de 70 % d’entre eux ont de 2 à 5 médicaments. Perspectives L’analyse en cours va procurer un nombre d’informations importantes sur les associations majeures soulevant des risques potentiels iatrogéniques chez le patient âgé qui doivent impérativement être évités. Deux étapes d’analyse sont en cours de déploiement : - L’étude des interactions médicamenteuses qui concernent la fonction cardiaque, hépatique et neurologique et selon certains paramètres d’administration (selon le repas, chronoposologie). Ces résultats seront confrontés aux résultats des questionnaires patients et pharmaciens relatifs à chaque ordonnance analysée. Certaines modélisations pourront être appliquées, ainsi que des algorithmes de risques. En résumé 1- Le patient : acteur de sa santé 2- Les pathologies du patient : une communication est indispensable entre médecins et pharmaciens 3- L’ordonnance : optimiser cet outil de liaison majeur pour les professionnels de santé et les patients 4- Le médecin : aider ses prescriptions par des outils d’identification de risques iatrogéniques 5- Le pharmacien : l’expert du médicament, acteur essentiel dans le contrôle du bon usage 6- Spécialistes, sociétés savantes et autorités de santé : notre rôle pour prévenir les risques iatrogènes est de concevoir rapidement des outils simples et pratiques pour les professionnels de santé pour faciliter la compréhension des risques iatrogéniques. C’est ce que le conseil scientifique d’ICAR propose de faire avant la fin de l’année. Contacts presse Teva Laboratoires Anouche Kéchichian Tel : 01 55 91 64 84 [email protected] PRPA Catherine Gros, Sophie Matos, Ariane Chollet Tél : 01 46 99 69 69 [email protected], [email protected], [email protected]