Contact Presse : Jean Remy, Intelligible, jean.remy@intelligible.fr, 06 75 91 38 15
deuxième année alors que les médecins formés dans d’autres universités n’ont pas cette
obligation. La France, où le diplôme vaut conventionnement, est trop attractive. »
Le Pr Yves Matillon (Université de Lyon), aujourd’hui chargé de mission pour les métiers de la
santé auprès de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
affirme sans ambages que « sur la première année de médecine, personne n’est d’accord sur ce
qu’il faut faire. Le taux de suicide est deux fois plus élevé chez les étudiants en médecine que dans
les autres filières : cela est dû à un mode de sélection extrêmement violent. »
Le Dr Jean-Paul Ortiz, Président de l’URPS-Médecins Libéraux du Languedoc-Roussillon, tire le
bilan : « un grand nombre de médecins à diplôme étranger, c’est aussi le risque de perdre une
culture et des valeurs inhérentes à la médecine à la française, tant dans l’approche de la maladie,
de la douleur et de la mort que de l’exercice professionnel. Que sera la médecine de demain si ces
valeurs communes se diluent ? »
La formation au management, indispensable à l’exercice libéral...
et au métier de médecin
Le Dr Patrick Gasser, Président de l’URPS-Médecins Libéraux des Pays de la Loire, évoque la
perspective d’une carrière professionnelle pour le médecin de demain. Dans une région
comme les Pays de la Loire, qui ne connaît pas de déserts médicaux même si la Sarthe et la
Mayenne apparaissent un peu sous dotées, la notion de gestion des carrières, tout droit venue
des techniques de Ressources Humaines inhérentes aux entreprises, est pointée comme une
source d’enrichissement de l’exercice professionnel sur le long terme. « Passant du soin à la
prise en compte de la santé, au sens le plus global, notre rôle s’élargit et le métier évolue très vite,
tant à travers la pathologie qu’à travers les technologies. Il est donc nécessaire que le
management évolue lui aussi », constate le Président d’une URPS où 88 % des généralistes âgés
de moins de 45 ans qui s’installent en libéral choisissent d’exercer en groupe, de plus en plus
souvent en cabinets pluriprofessionnels
. « Nos échanges sur la création de maisons de santé
intègrent toujours la question de la coopération entre les différents acteurs, mais aussi celle des
fonctions de coordination et de gestion. Il faut partir des besoins et des difficultés du terrain
pour introduire le concept d’entreprise, prendre en compte les personnalités et les envies des
professionnels, identifier les freins et leviers de chaque projet afin de proposer un modèle de type
entreprise. Cette entreprise aura des liens de contractualisation avec l’ensemble des acteurs. Il est
nécessaire aussi que ce modèle soit enseigné, tout comme dans les écoles de commerce,
interviennent des professionnels. »
Médecin psychiatre au CHU de Nantes, Présidente de l’INPH (Intersyndicat National des
Praticiens Hospitaliers), le Dr Rachel Bocher montre la complémentarité entre les modes
d’exercice, libéral ou salarié en hôpital public. « Chacun a sa place dans le système de santé, en
complémentarité et dans une saine émulation », déclare la Présidente. Dans l’exercice salarié,
les reconversions professionnelles - vers d’autres activités et vers d’autres spécialités – posent
des questions qui relèvent elles-aussi du management, de même que les évolutions de la
médecine hospitalière : prise en charge des patients de plus en plus ambulatoires et séjours
plus courts.
Panel en médecine générale 2010-2012 - Pays de la Loire, février 2013/4. Enquête à télécharger sur :
www.santepaysdelaloire.com et www.urps-ml-paysdelaloire.fr. Etude menée auprès de 400 généralistes des Pays
de la Loire et au total plus de 2000 en France, notamment en Bourgogne et en Provence Côte d’Azur.