
Un secteur au cœur de l’économie
Omniprésentes et incontournables, les TIC (Technologies de l’Information et de 
la Communication), couramment assimilées à l’économie numérique1, ne sont 
pas  identiées  en  tant  que  secteur  d’activités  dans  les  nomenclatures.  Elles 
constituent à la fois une technique, un contenu et un service et se distinguent 
par  leur    interaction  entre  activités  industrielles  (fabrication  d’ordinateurs  et 
de matériels informatiques, de téléviseurs, radios, téléphones…), activités de 
la distribution (commerce de matériel informatique notamment) et activités  de 
services  (audiovisuels, télécom,  programmation   informatique,  réalisation  de 
logiciels,  études,  ingénierie  et  conseil  en  technologie…).  Si  les  Sociétés  de 
Services en Ingénierie Informatique, regroupées sous le sigle SSII, constituent, 
en termes d’emplois, la branche la plus importante de l’économie numérique 
bretonne, le secteur Télécom reste prédominant en Côtes d’Armor.
Au-delà de l’économie numérique elle-même, les TIC contribuent au 
développement  des  entreprises  de  tous  les  autres  secteurs  économiques  
(banques, administrations, assurances, tourisme…) et interviennent dans la vie 
quotidienne des particuliers (loisirs, culture, éducation, réseaux sociaux…). De 
ce fait, si l’importance de l’économie numérique n’est plus à démontrer, la mesure 
de son poids dans l’économie est très difcile à estimer. 
Sources et méthodes
Dans ce document, le secteur de l’économie numérique correspond au secteur 
des Télécom, aux activités « Fabrication de produits informatiques, électroniques 
et optiques », et aux activités de « Programmation, conseil, et autres activités 
informatiques  ».  Il regroupait,  en  2012,  près  de 500  établissements  et 3.500 
emplois (Source : Fichier Insee Clap-Connaissance Locale de l’Appareil Productif 
2012). 
Il  conviendrait  d’ajouter  à  ces  secteurs  les  activités  de  commerce  de  gros 
d’ordinateurs, d’équipements informatiques périphériques, de logiciels, de 
composants et d’équipements électroniques et de télécommunication ainsi que 
la réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication. Ces données ne 
sont malheureusement pas disponibles à partir de la nomenclature CLAP. Ainsi, 
selon l’étude réalisée en  2014 par la CCI de  Bretagne2 et qui tient compte de 
l’ensemble de ces activités, plus de 46.600 emplois seraient concernés par les 
entreprises du numérique en Bretagne, dont 12 % (soit 5.590) en Côtes d’Armor.
Le chier établi par CAD, qui recense uniquement des établissements de plus de 
20 salariés, dénombre pour sa part une trentaine d’établissements correspondant 
à près de 4.000 emplois.  
Les télécommunications : une vocation historique
Point de départ du développement des télécommunications dans l’Ouest, l’opération 
de décentralisation du Centre National d’Etudes des Télécommunications (CNET) 
d’Issy-les-Moulineaux à Lannion en 1960 a généré une véritable dynamique autour 
de l’électronique et de la téléphonie dans le département et, plus généralement, 
sur l’ensemble de la Bretagne. L’implantation de laboratoires publics à Pleumeur-
Bodou (Centre d’Etudes de Météorologie Spatiale), à Bruz (Centre Electronique de 
l’Armement) et à Cesson-Sévigné (Centre Commun d’Etudes de Télédiffusion et 
Télécommunication) a attiré les grandes entreprises privées telles que Thomson, 
Alcatel, Sagem jusqu’au milieu des années 70. Les centres de recherche publics 
et les grands groupes industriels constituaient alors le moteur du développement 
des télécommunications et 50% des effectifs de la  recherche française dans 
le domaine des télécommunications était concentré sur les pôles de Lannion, 
Brest et Rennes.
1 Le secteur des TIC regroupe, selon l’OCDE et l’Insee, les entreprises qui produisent des biens et 
services supportant le processus de numérisation de l’économie, c’est-à-dire la transformation des 
informations utilisées ou fournies en informations numériques (informatique, télécom, électronique)
2 Repères Economiques n°13 Décembre 2014
Une croissance marquée par des restructurations
Au l des années, le secteur des télécommunications a été marqué à la fois par 
des restructurations au niveau des grands groupes, l’implantation d’entreprises 
étrangères, le développement de nouveaux services à forte valeur ajoutée et par 
la création et la croissance de PME/PMI qui, grâce à l’explosion du marché de 
l’internet et de la téléphonie mobile3, ont revitalisé l’activité des télécommunications. 
En 2012, le chier Insee/Clap ne dénombre que 32 établissements dans le secteur 
des télécommunications  (soit  6,5 %  du total des  établissements des activités 
numériques), mais il regroupe 54 % du total des emplois.
Le poids de la région lannionnaise
La région de Lannion, hyperspécialisée dans le secteur des télécom a dû faire 
face à une période de récession au début des années 2000. Les plans sociaux 
mis  en  place  par  les  deux  plus  grosses  entreprises  implantées  sur  Lannion, 
Alcatel et France-Télécom Recherche et Développement (ex CNET), ont conduit 
à la suppression de plus de 800 emplois. Les  petites entreprises, qui avaient 
proté de la période de croissance exceptionnelle des années précédentes, ont 
également été particulièrement touchées et nombre d’entre elles ont cessé leur 
activité (Highwave, Corvis, Photonetics, SR Télécom…).
Cependant, le Trégor bénécie d’importants atouts grâce  aux compétences et 
savoir-faire accumulés au  l des  décennies. De nombreuses  entreprises ont 
vu le  jour (Eca Faros, Ekinops, Kerdry...) où se sont diversiées vers d’autres 
secteurs pour trouver de  nouveaux  débouchés en lien  avec les  technologies 
développées  dans  le  secteur des  télécoms  (optique,  biotechnologies,  santé, 
défense, énergie…). L’effectif global  de  ces PME  (2.800 emplois environ) est 
stable  depuis  2010 tandis  que l’emploi  continue  de diminuer dans les  grands 
groupes (Alcatel et Orange Labs). 
Source : ADIT
La fabrication de produits informatiques, 
électroniques et optiques
Les  activités  de  fabrication  touchent de  nombreux  domaines :  l’électronique 
embarquée, l’énergie, la santé, l’environnement, les automatismes pour l’industrie 
manufacturière et le tertiaire, les objets connectés, la cyber-sécurité ou encore 
l’aéronautique qui génère jusqu’à 40 % du chiffre d’affaires du groupe Novatech 
Industries (une centaine d’emplois à Lannion).  
3 Entre 2000 et 2012, le taux d’équipement de la population française  
en téléphones mobiles est passé de 10 % à 88 %.
UNE FILIÈRE ÉCONOMIQUE
EN CÔTES D’ARMOR DONNÉES 2012-2014
 
l’économie numérique
 Près de 5.600 emplois
 Plus de 200 PME dans la région de Lannion
 Une trentaine d’établissements regroupe  
les 3/4 des salariés
Évolution des emplois selon la typologie des entreprises implantées 
sur le périmètre d’activité de l’Adit 
(10 communautés de communes et d’agglo)
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
7 000
Grands groupes
PME
1984 1994 2004 2014
6 000