Fiche filière - Economie numérique

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Une filière économique
en Côtes d’Armor DONNÉES 2012-2014
l’économie numérique
Près de 5.600 emplois
Plus de 200 PME dans la région de Lannion
Une trentaine d’établissements regroupe
les 3/4 des salariés
Un secteur au cœur de l’économie
Omniprésentes et incontournables, les TIC (Technologies de l’Information et de
la Communication), couramment assimilées à l’économie numérique1, ne sont
pas identifiées en tant que secteur d’activités dans les nomenclatures. Elles
constituent à la fois une technique, un contenu et un service et se distinguent
par leur interaction entre activités industrielles (fabrication d’ordinateurs et
de matériels informatiques, de téléviseurs, radios, téléphones…), activités de
la distribution (commerce de matériel informatique notamment) et activités de
services (audiovisuels, télécom, programmation informatique, réalisation de
logiciels, études, ingénierie et conseil en technologie…). Si les Sociétés de
Services en Ingénierie Informatique, regroupées sous le sigle SSII, constituent,
en termes d’emplois, la branche la plus importante de l’économie numérique
bretonne, le secteur Télécom reste prédominant en Côtes d’Armor.
Au-delà de l’économie numérique elle-même, les TIC contribuent au
développement des entreprises de tous les autres secteurs économiques
(banques, administrations, assurances, tourisme…) et interviennent dans la vie
quotidienne des particuliers (loisirs, culture, éducation, réseaux sociaux…). De
ce fait, si l’importance de l’économie numérique n’est plus à démontrer, la mesure
de son poids dans l’économie est très difficile à estimer.
Sources et méthodes
Dans ce document, le secteur de l’économie numérique correspond au secteur
des Télécom, aux activités « Fabrication de produits informatiques, électroniques
et optiques », et aux activités de « Programmation, conseil, et autres activités
informatiques ». Il regroupait, en 2012, près de 500 établissements et 3.500
emplois (Source : Fichier Insee Clap-Connaissance Locale de l’Appareil Productif
2012).
Il conviendrait d’ajouter à ces secteurs les activités de commerce de gros
d’ordinateurs, d’équipements informatiques périphériques, de logiciels, de
composants et d’équipements électroniques et de télécommunication ainsi que
la réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication. Ces données ne
sont malheureusement pas disponibles à partir de la nomenclature CLAP. Ainsi,
selon l’étude réalisée en 2014 par la CCI de Bretagne2 et qui tient compte de
l’ensemble de ces activités, plus de 46.600 emplois seraient concernés par les
entreprises du numérique en Bretagne, dont 12 % (soit 5.590) en Côtes d’Armor.
Le fichier établi par CAD, qui recense uniquement des établissements de plus de
20 salariés, dénombre pour sa part une trentaine d’établissements correspondant
à près de 4.000 emplois.
Une croissance marquée par des restructurations
Au fil des années, le secteur des télécommunications a été marqué à la fois par
des restructurations au niveau des grands groupes, l’implantation d’entreprises
étrangères, le développement de nouveaux services à forte valeur ajoutée et par
la création et la croissance de PME/PMI qui, grâce à l’explosion du marché de
l’internet et de la téléphonie mobile3, ont revitalisé l’activité des télécommunications.
En 2012, le fichier Insee/Clap ne dénombre que 32 établissements dans le secteur
des télécommunications (soit 6,5 % du total des établissements des activités
numériques), mais il regroupe 54 % du total des emplois.
Le poids de la région lannionnaise
La région de Lannion, hyperspécialisée dans le secteur des télécom a dû faire
face à une période de récession au début des années 2000. Les plans sociaux
mis en place par les deux plus grosses entreprises implantées sur Lannion,
Alcatel et France-Télécom Recherche et Développement (ex CNET), ont conduit
à la suppression de plus de 800 emplois. Les petites entreprises, qui avaient
profité de la période de croissance exceptionnelle des années précédentes, ont
également été particulièrement touchées et nombre d’entre elles ont cessé leur
activité (Highwave, Corvis, Photonetics, SR Télécom…).
Cependant, le Trégor bénéficie d’importants atouts grâce aux compétences et
savoir-faire accumulés au fil des décennies. De nombreuses entreprises ont
vu le jour (Eca Faros, Ekinops, Kerdry...) où se sont diversifiées vers d’autres
secteurs pour trouver de nouveaux débouchés en lien avec les technologies
développées dans le secteur des télécoms (optique, biotechnologies, santé,
défense, énergie…). L’effectif global de ces PME (2.800 emplois environ) est
stable depuis 2010 tandis que l’emploi continue de diminuer dans les grands
groupes (Alcatel et Orange Labs).
Évolution des emplois selon la typologie des entreprises implantées
sur le périmètre d’activité de l’Adit (10 communautés de communes et d’agglo)
Grands groupes
PME
5 000
4 000
3 000
2 000
Les télécommunications : une vocation historique
Point de départ du développement des télécommunications dans l’Ouest, l’opération
de décentralisation du Centre National d’Etudes des Télécommunications (CNET)
d’Issy-les-Moulineaux à Lannion en 1960 a généré une véritable dynamique autour
de l’électronique et de la téléphonie dans le département et, plus généralement,
sur l’ensemble de la Bretagne. L’implantation de laboratoires publics à PleumeurBodou (Centre d’Etudes de Météorologie Spatiale), à Bruz (Centre Electronique de
l’Armement) et à Cesson-Sévigné (Centre Commun d’Etudes de Télédiffusion et
Télécommunication) a attiré les grandes entreprises privées telles que Thomson,
Alcatel, Sagem jusqu’au milieu des années 70. Les centres de recherche publics
et les grands groupes industriels constituaient alors le moteur du développement
des télécommunications et 50% des effectifs de la recherche française dans
le domaine des télécommunications était concentré sur les pôles de Lannion,
Brest et Rennes.
1 Le secteur des TIC regroupe, selon l’OCDE et l’Insee, les entreprises qui produisent des biens et
services supportant le processus de numérisation de l’économie, c’est-à-dire la transformation des
informations utilisées ou fournies en informations numériques (informatique, télécom, électronique)
2 Repères Economiques n°13 Décembre 2014
7 000
6 000
1 000
0
Source : ADIT
1984
1994
2004
La fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques
2014
Les activités de fabrication touchent de nombreux domaines : l’électronique
embarquée, l’énergie, la santé, l’environnement, les automatismes pour l’industrie
manufacturière et le tertiaire, les objets connectés, la cyber-sécurité ou encore
l’aéronautique qui génère jusqu’à 40 % du chiffre d’affaires du groupe Novatech
Industries (une centaine d’emplois à Lannion).
3 Entre 2000 et 2012, le taux d’équipement de la population française
en téléphones mobiles est passé de 10 % à 88 %.
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Une filière économique en Côtes d’Armor
DONNÉES 2012-2014
l’économie numérique
Etablissements
de 20 salariés et plus
dans les secteurs des technologies
de l’Information et de la Communication
Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques
Télécommunications
Lannion
Ploumilliau
Plérin
Ploumagoar
Activités informatiques et services
informatiques
Nombre de salariés
Taden
St-Brieuc
Ploufragan
Jugon les Lacs
Quévert
1 000 et plus
500 à 999
250 à 499
100 à 249
50 à 99
20 à 49
Cartographie : Côtes d'Armor Développement - Février 2015
Les SSII : secteur phare des activités de services de
l’économie numérique
Parmi les principaux acteurs de l’économie numérique, les SSII regroupent les
activités de conseil en système informatique, de réalisation de logiciels ainsi
que les activités d’étude, d’ingénierie et de conseil en technologie. L’existence
des SSII est liée à l’émergence des TIC car si ces technologies sont devenues
indispensables au fonctionnement et au développement des entreprises,
l’efficacité de leur usage implique souvent d’avoir recours à des prestataires de
service plutôt que d’investir dans le développement des compétences en interne.
Les Sociétés de Services en Ingénierie Informatique (SSII) costarmoricaines
se caractérisent par leur faible nombre de salariés : elles rassemblent 85 % des
établissements du secteur et seulement 20 % des emplois.
Seulement une dizaine d’établissements compte plus de 20 salariés, dont trois
dépassent la centaine d’emplois (Ericsson et Open à Lannion, Apologic (Groupe
Chèque Déjeuner) à Taden. Info DB (Groupe Chèque Déjeuner également) fait
aussi partie des établissements importants du secteur SSII, situé à Plérin, sur
le Pays de Saint-Brieuc.
Parallèlement à ces entreprises spécialisées et appartenant à de grands groupes,
il existe un réseau de petites sociétés plus généralistes et en capacité de proposer
à leurs clients l’ensemble des services liés aux TIC. Leur connaissance fine du
tissu économique costarmoricain et des réseaux locaux leur confèrent souvent
une plus grande réactivité. Ces entreprises sont principalement regroupées sur
la région de Lannion (GFI Elios Informatique, Neo-Soft, VFI System…).
4 Fichier Clap 2012
5 Source : Images & Réseaux Rapport moral 2012
La technopole Anticipa
Née en 1985 à l’initiative des collectivités locales et des groupes industriels afin de
diversifier et dynamiser le tissu industriel de la région, l’Agence de Développement
Industriel du Trégor (ADIT) est à l’origine de la création en 1989 de la Technopole
Anticipa Lannion Trégor.
Accélérateur de projets d’entreprise, Anticipa rassemble une dizaine de
laboratoires et centres de recherche, publics ou privés : plus de 1.000 chercheurs
et ingénieurs sont ainsi présents au sein de l’Ecole Nationale Supérieure de
Sciences Appliquées et de Technologies (ENSSAT), d’Orange Labs, du Centre
de Météorologie Spatiale, des établissements d’enseignement supérieur, de l’IRT
B-Com et de PERFOS, la Plateforme d’Etudes et de recherches sur les Fibres
Optiques Spéciales (devenue en 2007 un Centre d’Innovation Technologique et
intégrée en 2011 au Cluster « Photonics Bretagne»). Dans la continuité de Perfos,
un regroupement de chercheurs issus du public et du privé pourrait s’installer
dans les anciens locaux d’Alcatel afin de développer des produits et services en
lien avec la fibre optique (projet « Photonics Park »). La technopole accompagne
plus d’une centaine de PME spécialistes en technologie web et logicielles (objets
connectés, jeux vidéo, cloud…) et réalise plus d’une douzaine d’évènements
numériques par an (Têtes@tech d’Anticipa, Colloque Energ&Tic, Forum Etudiants
Entreprises…).
Le pôle Images et Réseaux
Le Pôle de compétitivité à vocation mondiale « Images et Réseaux» a été lancé
officiellement en octobre 2005 à Lannion. Il fait partie des 4 Pôles de compétitivité
situés en Bretagne. A la convergence de l’audiovisuel, des télécommunications et
des technologies de l’information, le Pôle «Images et Réseaux» aide ses membres
à créer et développer les technologies et les services innovants de demain. Les
actions portées par le Pôle sont orientées autour de trois grands marchés : les
technologies numériques, l’économie numérique et la société numérique. Il
regroupe, à ce jour, plus de 250 adhérents dont environ 70 % de PME-PMI et
une trentaine d’organismes et établissements d’enseignement supérieur et de
recherche sont en relation directe avec les entreprises. Situé à Lannion, il englobe
les zones de Brest, Rennes, Lorient, Vannes, Nantes et Laval et concerne environ
800 ingénieurs. 688 millions d’euros d’investissements en R&D ont été réalisés
depuis 2006 et 260 projets ont été financés 5.
Retrouvez ces données sur :
www.armorstat.com
le Centre de ressources socio-économiques des Côtes d’Armor
Côtes d’Armor Développement
7 rue Saint-Benoît
22000 Saint-Brieuc
Tél. : 02 96 58 06 58 - Fax : 02 96 58 06 50
Site : www.cad22.com
Mise à jour : février 2015
La majorité des entreprises est implantée sur Lannion (Keopsys, Sillia Energie,
Euro Process Ixfiber…) mais le Pays de Dinan est également bien présent : la
Cequad par exemple, spécialisée dans la fabrication de cartes électroniques
(une quarantaine de salariés) est implantée depuis vingt ans à Jugon-les-Lacs
et le groupe Cordon Electronics (Quévert) et sa filiale TR2S (Dinan) constituent
deux importantes unités de production spécialisées dans la réparation et la
maintenance de produits de communication pour le compte de différents
opérateurs de téléphonie. Plus de 500 salariés permanents y sont employés. A
noter : la reconversion en 2015 de l’unité Sagemcom de Dinan (32 salariés) dans
la production de compteurs électriques dits « intelligents » avec la création de
120 emplois à la clef.
L’Insee 4 comptabilise une quarantaine d’établissements dans ce domaine, ce qui
représente moins de 9 % des établissements de l’activité numérique mais près
de 25 % des emplois.
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