Implication de la balance métalloprotéases/inhibiteurs

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Implication de la balance métalloprotéases/inhibiteurs dans le développement de la maladie d’Alzheimer.
Kévin Baranger, Jean Sévalle1, Frédéric Checler1, Michel Khrestchatisky, Santiago Rivera
NICN, UMR6184 CNRS-Université de la Méditerranée, Marseille.
1IPMC, UMR6097 CNRS-Université de Nice-Sophia-Antipolis, Valbonne.
La maladie d’Alzheimer affecte actuellement environ 25 millions de personnes dans le monde et est la plus commune
des pathologies neuro-dégénératives. Elle se caractérise par la formation de plaques amyloïdes extracellulaires et une
neuro-inflammation chronique qui participent à la perte neuronale et aux troubles cognitifs. Les plaques amyloïdes se
forment suite à l’accumulation de peptides toxiques insolubles de 4 kDa appelés Abeta () issus de la protéolyse
contrôlée et séquentielle du ßAPP (ßAmyloid Precursor Protein) par la ß-sécrétase (BACE) puis par le complexe γ-
sécrétase (voie amyloïde). La voie amyloïde peut être inhibée en limitant la production d’Aß par clivage protéolytique,
dans la séquence de l’, avant (α-sécrétase) ou après activation du ßAPP par les ß- et γ-sécrétases (voie non-amyloïde).
Deux familles de métalloprotéases les Matrix Metallo-Proteases (MMPs), composée de MMPs solubles et
membranaires (MT-MMPs) et les adamalysines (ADAM, A Disintegrin And Metallo-protease) peuvent intervenir dans
le métabolisme du ßAPP et/ou de l’Aß. ADAM-10 et -17 (TACE, TNF-alpha Converting Enzyme) sont connues pour
avoir une activi α-sécrétase, libérant ainsi un fragment soluble du ßAPP appelé sAPPα avec des propriétés neuro-
protectrices. MT1-, 3-, et 5-MMP sont également capables de libérer des formes tronquées du ßAPP limitant ainsi la voie
amyloïde. MMP-2 et -9 peuvent dégrader les monomères d’Aß diminuant la formation des oligomères qui sont les
formes solubles d’Aß les plus toxiques. Dans cet environnement pro-inflammatoire, ces métalloprotéases peuvent être
inhibées par les TIMPs (Tissue Inhibitor of Metallo-Proteinases), abondamment produits par les astrocytes réactifs
autour des plaques amyloïdes. Les 4 TIMPs existants possèdent des spécificités dinhibition différentes vis-à-vis des
MMPs et des ADAM.
Dans cette étude, nous cherchons à déterminer le rôle du système talloprotéases/TIMPs dans la régulation du
métabolisme du ßAPP et d’Aß, ainsi que les conséquences dune telle régulation sur la neuro-dégénérescence et la neuro-
protection au cours de la maladie d’Alzheimer, partant de l’hypothèse que l’activité talloprotéasique serait nécessaire
pour limiter ou contrecarrer la progression de la pathologie.
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Effets de la létion de socs3 ciblée sélectivement dans l’hypothalamus ventro-médian ou le complexe vagal dorsal
sur la régulation de la prise alimentaire et le développement de l’obésité.
Sylvian Bauer, Catherine Tardivel, Valéry Matarazzo
Département de Physiologie Neurovégétative, CRN2M, UMR CNRS 6231, USC INRA 2027, Equipes Trouslard et
Hilaire, Faculté St-Jérôme, 13397 Marseille cedex 20.
« Suppressor of cytokine signaling 3 » (Socs3) intervient dans le rétrocontrôle négatif de l’activation du facteur de
transcription « Signal transduction and activator of transcription 3 » (Stat3), la principale voie de transduction
intracellulaire activée par la leptine. Dans le sysme nerveux central (SNC), le couple Stat3/Socs3 joue un rôle
fondamental dans la régulation de la prise alimentaire et de la masse corporelle. En effet, des animaux invalidés pour
stat3 dans le SNC sont hyperphagiques, deviennent rapidement obèses, et développent une résistance à la leptine et à
l’insuline (Gao et al., 2004), de manière similaire aux souris déficientes en leptine (ob/ob) ou en son cepteur (db/db).
Au contraire, la délétion de socs3 dans le SNC provoque une hyper-activation de Stat3 et une résistance à l’obésité
induite par une alimentation riche en graisses, accompagnée d’une hypophagie (Mori et al., 2004). Ces modèles ne
permettent toutefois pas d’appréhender la contribution sélective de l’hypothalamus ou du complexe vagal dorsal (CVD)
dans les effets observés.
Pour répondre à cette question, nous réalisons la délétion ciblée de socs3 chez des souris floxées grâce à des injections
stéréotaxiques dadénovirus recombinant permettant l’expression de la Cre recombinase, soit dans l‘hypothalamus
ventro-médian, soit dans le CVD. Nous avons montré que la régulation de la prise alimentaire sous nourriture standard
est altérée après la délétion de socs3 ciblée sélectivement dans l’hypothalamus ventro-médian : à partir de un mois après
l’opération, les animaux mutants présentent une atténuation du gain de masse corporelle accompagnée d’une
hypophagie, qui pourrait être liée à une augmentation de la sensibilité à la cholécystokinine (CCK) endogène. L’étude
des animaux qui présentent unetion de socs3 ciblée sélectivement dans le CVD est en cours.
Gao et al., (2004) Disruption of neural signal transducer and activator of transcription 3 causes obesity, diabetes,
infertility, and thermal dysregulation. Proc Natl Acad Sci U S A 101:4661-4666.
Mori et al., (2004) Socs3 deficiency in the brain elevates leptin sensitivity and confers resistance to diet-induced obesity.
Nat Med 10:739-743.
Financé par un Prix de Recherche de la Société Française de Nutrition.
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Les patients souffrant de dépression majeure présentent une carence en vitamine D plus sévère que les patients
souffrant d’autres troubles psychiatriques
Raoul Belzeaux1,2, Laurent Boyer3, Alice Michel2, Jean François Chabas1, Diana Andrea Fernandes de Abreu1, El Chérif
Ibrahim1, François Féron1
1. N
ICN (CNRS UMR6184), Faculté de Médecine, Université de la Méditerranée, Marseille, France ;
2. S
HU Psychiatrie adulte Solaris, pital Sainte Marguerite, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille,
France ;
3. D
épartement de Santé Publique, Hôpital La Timone, Assistance Publique –Hôpitaux de Marseille, France
Une étude récente a mis en évidence des taux anormalement bas de vitamine D (25-hydroxyvitamine D) chez des
patients souffrant de dépression, majeure ou mineure (Hoogendijk et al, 2008). Toutefois, on ignore si cette
hypovitaminose D est la cause ou la conséquence de la dépression. Afin de mieux comprendre les relations de cause à
effet entre dépression et carence en vitamine D, nous avons cherché à évaluer les rôles respectifs de trois facteurs
cliniques, à savoir i) la durée d’institutionnalisation, ii) la spécificité et la sévérité de la maladie, iii) la durée de la
maladie. A cette fin, nous avons mesuré le taux circulant de 25-hydroxyvitamine D chez 82 patients souffrant de divers
troubles psychiatriques. Le statut en vitamine D a été défini de la manière suivante: normal ([vit D] 30 ng/mL),
insuffisant (20 ng/mL [vit D] 29 ng/mL), déficient ([vit D] 20 ng/mL).
L’analyse statistique révèle une différence significative du taux de vitamine D entre les patients souffrant de troubles
de l’humeur (que ce soit un épisode dépressif majeur, un trouble bipolaire ou encore une dysthymie) et ceux souffrant
d’autres troubles psychiatriques (aussi bien schizophrénie, trouble schizo affectif, troubles anxieux, autres). Les patients
« troubles de l’humeur » ont un taux moyen de vitamine D de 14.83 ng/mL alors que les patients « autres » ont un taux
moyen de 20.12 ng/mL (p=0.029). Nous avons observé une corrélation significative entre l’âge et le taux de vitamine D
ainsi qu’une association significative entre troubles de l’humeur et taux de vitamine D. Il est donc possible que l’âge soit
un facteur confondant, mais il n’y a pas de différence significative d’âge entre les patients présentant un trouble de
l’humeur et ceux présentant un autre trouble psychiatrique (p=0.287). Par ailleurs, il n’y a pas de corrélation significative
entre taux de vitamine D et sévéride l’épisode dépressif (selon l’échelle d’Hamilton) (p=0.587). Enfin, l’analyse révèle
également qu’il n’existe pas de corrélation ou d’association significative entre le taux de vitamine D et i) la saison, ii) le
poids, iii) la taille, iv) la durée d’évolution de l’épisode et v) le nombre de jours d’hospitalisation.
Les patients de l’étude présentant une insuffisance ou une carence en vitamine D ont bénéficié d’une
supplémentation en vitamine. Nous évaluons actuellement l’influence de cette apport sur l’évolution de leur maladie.
Référence: Hoogendijk WJG, Lips P, Dik MG et al, Depression is associated with decreased 25-hydroxyvitamin D and
increased parathyroid hormone levels in older adults. Arch Gen Psychiatry, 2008, 65: 508-512
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MT5-MMP, une métalloprotéase impliquée dans la neuroplasticité, physiologique et réactive
Anne Bernard, Oualid Sbai, Lotfi Ferhat, Franck Chaillan1, Michel Vignes2, Lionel Almeras3, Mathieu Pophillat4,
Motoharu Seiki5, Leon Espinosa6, François Roman1, Santiago Rivera et Michel Khrestchatisky.
UMR 6184, CNRS-Université de la Méditerranée, Marseille, 1 UMR CNRS 6149, Marseille ; 2 UniversiMontpellier
2 ; 3 IMTSSA, Marseille ; 4 CIML, Marseille ; 5 The University of Tokyo, Japan ; 6 UMR CNRS 6236, Marseille.
Les métalloprotéases matricielles (MMPs) sont des protéines régulatrices de l’environnement péricellulaire subdivisées
en deux grands groupes selon qu’elles sont sécrétées ou membranaires (MT-MMPs). MT5-MMP est presque spécifique
du SNC et a été impliquée dans la plasticité réactive des fibres Abeta associée à l’allodynie dans la moelle épinière après
section du nerf sciatique (Komori et al., 2004). Dans le but d’étudier le le de MT5-MMP dans la plasticité cérébrale,
nous avons comparé des souris naïves (WT) et des souris déficientes pour le gène MT5-MMP (KO) qui ont un
développement apparemment normal. Cependant, elles présentent des déficits d’apprentissage dans un test olfactif
impliquant la mémoire déclarative qui est dépendante de l’hippocampe, alors que leur mémoire procédurale qui elle est
indépendante de l’hippocampe n’est pas affectée. Les souris KO présentent également des déficits dans la LTP, dont
l’amplitude est diminuée comparé aux WT. L’hyperactivité neuronale induit l’expression de MT5-MMP in vivo et in
vitro. Au niveau cellulaire, et à l’aide de protéines de fusion GFP, nous montrons que MT5-MMP a une distribution
vésiculaire, elle co-localise avec les éments du cytosquelette mais son transport semble indépendant des moteurs
moléculaires kinesin et myosin V, contrairement à d’autres MMPs. Finalement, et de manière surprenante, MT5-MMP
est également détectée dans le noyau en accord avec la présence de plusieurs sites d’adressage nucaire dans sa
séquence protéique. Une analyse comparative du protéome montre que parmi 11 protéines différentiellement exprimées
avec certitude entre les souris WT et KO, 8 sont des protéines nucléaires, un résultat qui pourrait renforcer l’idée d’une
activité de MT5-MMP dans le noyau. Une analyse comparative du transcriptome est en cours afin de déterminer quels
gènes sont différentiellement régulés dans les deux lignées. L’ensemble de ces résultats suggère que MT5-MMP
intervient dans les processus de plasticité dans le SNC et que ses activités ne se restreindraient pas au seul niveau
extracellulaire.
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Métabolisme énergétique et maladie de Huntington.
BESSON, M.T. et LIEVENS, J.C.
Equipe Interactions Neurone-Glie, CRN2M-UMR6231
*
La chorée de Huntington est une maladie neurodégénérative à l’issue fatale causée par l’expansion anormalement
longue de polyglutamine dans la protéine huntingtine. Elle se caractérise par des mouvements désordonnés et des
troubles psychiatriques; ceci suggère des atteintes sélectives du système nerveux alors que la protéine mutée est
exprimée dans tous les tissus. Des études post-mortem et sur des modèles animaux montrent une diminution des
fonctions cérébrales et un dysfonctionnement, suivi d’une perte des neurones. Diverses données de la littérature
indiquent que les cellules gliales sont aussi affectées par la huntingtine mutante.
Chez les vertébrés, les cellules gliales ont un le majeur d’interaction trophique avec les neurones puisqu’il est estimé
que près de 70% des métabolites intermédiaires du glucose en provenance de la glie, sont utilisés par les neurones. De
nombreuses études mettent en évidence une altération du tabolisme énergétique dans la chorée de Huntington (Lee et
coll., 2007; Browne, 2008). De manière intéressante, d’autre part, il a été montré dans des cellules exprimant la forme
mutée de la huntingtine qu’une augmentation de l’expression du transporteur glial de glucose, GluT1, diminue la mort de
ces cellules (Ravikumar et coll., 2003) ; des résultats obtenus à partir d’échantillons post-mortem de cerveaux de patients
atteints de la maladie de Huntington indiquent une baisse des expressions de GluT1 et GluT3, qui représentent les formes
des transporteurs du glucose majoritairement exprimées dans le cerveau (Gamberino et Brennan, 1994).
Notre objectif est d’évaluer le rôle et l’importance du tabolisme énergétique glial dans la pathogénèse de la chorée de
Huntington. Notre étude porte sur un modèle de drosophile transgénique contenant le gène humain mu de la
huntingtine.
Dans un premier temps, nous avons mis en évidence que l’inactivation (par RNAi) dans les cellules gliales des 2 seuls
transporteurs de glucose présents chez la drosophile diminue les performances locomotrices des drosophiles ; ce résultat
suggère que ces 2 transporteurs du glucose sont importants dans la physiologie des cellules gliales.
Puis nous avons généré plusieurs lignées transgéniques surexprimant le transporteur de glucose de drosophile, GluT1,
qui présente la plus forte homologie en acides aminés (environ 50% d’identité) avec la séquence de GluT1 humain qui
est lui-même la forme la plus exprimée dans les astrocytes; ces lignées sont en cours d’étude afin de savoir si
l’augmentation de l’expression de ce transporteur améliore la survie et la locomotion des drosophiles transgéniques
exprimant le gène huntingtine muté dans la glie.
Browne S.E. 2008 Ann. N.Y. Acad. Sci., 1147, 358-382.
Gamberino W.C. et Brennan W.A. Jr. 1994 J. Neurochem., 63, 1392-1397
Lee J-M., Ivanova E.V., Seong I.S., Cashorali T., Kohane I., Gusella J.F. et MacDonald M.E. 2007 PLoS Genetics, 3,
1397-1407.
Ravikumar B., Stewart A., Kita H., Kato K., Duden R. et Rubinsztein D.C. 2003 Hum. Mol. Gen., 14, 713-724.
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Le le des canaux SK dans le traitement du signal au niveau de l’axone, du soma et des dendrites des neurones
pyramidaux du cortex de rat.
Andrzej Bialowas et Dominique Debanne,
Inserm UMR 641, IFR Jean Roche, Université de la Méditerranée, Marseille, France.
Les canaux à petite conductance potassique activés par le Ca2+ intracellulaire, appelés SK, sont responsables de la post
hyperpolarisation de durée moyenne (mAHP). Des données immunohistochimiques indiquent qu’ils sont localisés dans
les dendrites et le soma des neurones (SK1 et SK2) mais également sur les terminaisons présynaptiques (SK3 ; Sailer et
al., 2002).
Fonctionnellement, les canaux SK du soma (SK2) contrôlent le profile de charge des neurones. Mais ce contrôle
pourrait aussi être exercé par des canaux localisés dans l’axone. En effet, certains travaux récents suggèrent la présence
de canaux SK2 dans le segment initial des neurones d’hippocampe (Ngo-Anh et al. 2005). Nous avons donc effectué des
enregistrements simultanés du soma et de la cicatrice axonale (~60 µm) de neurones de la couche 5 (L5) du néocortex de
rat. Le décours temporel de la mAHP est identique dans le soma et l’axone. La modulation pharmacologique des canaux
SK par l’activateur EBIO ou l’inhibiteur apamine produit des effets similaires dans les compartiments somatique et
axonal. Des expériences en cours visent à déterminer dans quelle mesure la mAHP de l’axone résulte de l’activation de
canaux SK axonaux ou de la propagation d’un mAHP générée dans le soma.
Les canaux SK des dendrites (SK1) terminent l’amplification des potentiels post-synaptiques excitateurs (PPSEs ;
Lin et al., 2008). Leur localisation le long des dendrites suggère qu’ils pourraient également jouer un le dans la tro-
propagation des potentiels d’action (PAs). Nous avons testé directement cette hypothèse en enregistrant simultanément le
corps cellulaire et la dendrite apicale (~150 µm) des neurones pyramidaux L5. Nos données indiquent que l’activation
des SK par l’EBIO augmente l’atténuation de l’amplitude d’un train de PAs. Cette atténuation résulte en partie d’une
augmentation de conductance potassium. En effet, un créneau de courant hyperpolarisant appliqué pendant la mAHP est
réduit en présence dEBIO mais augmen en présence dapamine. En conclusion, notre étude révèle deux facettes
nouvelles de la fonction des canaux SK dans les compartiments axonaux et dendritiques du neurone.
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Modifications de l’activité PKA dans des lignées tumorales somato-0lactotropes porteuses de l’oncogène gsp ou
surexprimant Gsalpha et régulation différentielle par le VIP et l’EGF
Blanchard Marie-Pierre#, Pertuit Morgane*, Rasolonjanahary Ramahefareizo*, Gerard Corinne*, Enjalbert Alain*, Barlier
Anne*, Thirion Sylvie*
* CRN2M, dpt NE-NI, équipe "Physiopathologie tumorale hypophysaire"
#Centre de Microscopie et d’Imagerie, IFR 11 Jean Roche
Les adénomes hypophysaires sont les tumeurs intracérébrales les plus fréquentes et leur tumorigenèse est encore mal
connue. La production de GH (Growth Hormone) et la prolifération des cellules somatotropes sont couplées à la protéine
Gsalpha, qui stimule la production d’AMPc et l’activité de la PKA. Une mutation ponctuelle activatrice de la protéine
Gsalpha (oncogène gsp) est trouvée chez 1/3 des patients porteurs de tumeurs somatotropes, 1/3 présentant une
surexpression de la protéine Gsalpha.
Des moles cellulaires inductibles représentatifs de ces différents groupes ont été générés à partir de GH4C1,
lignée cellulaire somato-lactotrope tumorale de rat. Ces lignées surexpriment la protéine Gsalpha sauvage ou la protéine
mutée (gsp+) dont l’expression est sous le contrôle de la tétracycline (système Tet-off). La mesure du transfert d’énergie
de fluorescence (FRET : Förster Resonance Energy Transfer) du biosenseur codé génétiquement AKAR2 nous permet de
suivre les variations de l’activide la PKA dans les différents modèles cellulaires. Deux modulateurs de la secrétion
hormonale et de la prolifération, le VIP (Vasoactive Intestinal Peptide) et l’EGF (Epidermal Growth Factor) ont été
testés.
Dans les cellules GH4C1 sauvages, la perfusion de VIP entraîne une augmentation rapide et soutenue de
l’activité PKA, alors que la perfusion d’EGF n’induit pas de variation. L’inhibition des cyclic AMP-phosphodiesterases
(cAMP-PDE) par l’IBMX démasque l’activiPKA stimulée par l’EGF, qui atteint alors les niveaux observés sous VIP.
De façon intéressante, le suivi de l’activité PKA pendant l’induction de la protéine Gsalpha mutée (gsp+) ou de la
surexpression de Gsalpha sauvage montre dans les deux cas une augmentation progressive et soutenue, et ce en absence
de ligand. Les cellules exprimant l’oncogène gsp deviennent insensibles au VIP et à l’EGF alors que celles surexprimant
la protéine Gsalpha sauvage gardent des profils de réponse identiques aux cellules GH4C1 mères. L’imagerie dynamique
du biosenseur FRET AKAR2, compmentaire des approches biochimiques, permet de révéler des différences de
dynamique d’activité PKA au niveau unicellulaire. L’objectif de nos recherches est d’établir un lien entre la diversité des
réponses d’activation de la PKA et les différents phénotypes d’adénomes somato-lactotropes humains.
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Les neurones centraux exprimant la nesfatine-1 sont sensibles à un stimulus inflammatoire périphérique.
Marion Bonnet, Emilie Pecchi, Jérôme Trouslard, André Jean, Michel Dallaporta et Jean-Denis Troadec
CRN2M UMR 6231 CNRS - Département de Physiologie Neurovégétative - USC INRA 2027.
Récemment, un nouveau peptide possédant des propriétés anorexigènes a été identifié et appelé nesfatine-1 (Oh-I et al,
Nature, 2006). Ce peptide est exprinon seulement dans des organes périphériques tels que l’estomac et le pancréas,
mais également au niveau central dans des neurones de l’hypothalamus et du tronc cérébral, deux structures largement
impliquées dans la régulation de la prise alimentaire (Oh-I et al, Nature, 2006). Ces neurones sont sensibles à des stimuli
périphériques physiologiques comme la chocystokinine, hormone satiétogène impliquée dans l’arrêt du repas (Noetzel
et al, Regulory Peptide, 2009). Dans ce contexte, nous avons cherché à identifier la sensibilité de ces neurones nesfatine-
1 aux signaux inflammatoires en utilisant l’injection périphérique de lipopolysaccharides (LPS) comme effecteur.
L’immunomarquage de la protéine c-Fos, utilisée comme marqueur d’activation neuronale, couplé à la tection de la
nesfatine-1 nous a permis de déterminer l’impact des signaux inflammatoires périphériques sur l’activation des neurones
nesfatine-1 centraux.Alors qu’une faible quantité de neurones co-exprimant la protéine c-Fos et la nesfatine-1 sont
retrouvés chez les animaux contrôles, le nombre de neurones c-Fos+/nesfatine-1+ augmente considérablement dans les
noyaux paraventriculaire et supraoptique de l’hypothalamus, ainsi que dans le noyau du tractus solitaire (NTS) du bulbe
rachidien. De façon intéressante le noyau arqne contient qu’une faible proportion de neurones doublement marqués
suite à l’injection de LPS. Enfin, nous montrons également qu’une proportion des neurones nesfatine-1 du NTS activés
en réponse aux LPS est de nature catécholaminergique comme l’atteste l’expression de la tyrosine hydroxylase.
Nos résultats indiquent qu’une partie des neurones nesfatine-1 de l’hypothalamus et du NTS sont sensibles aux
signaux inflammatoires périphériques et suggèrent que la libération de nesfatine-1 au niveau central pourrait contribuer à
la mise en place de l’anorexie inflammatoire. Ces données constituent la première mise en évidence d’un rôle potentiel
de la nesfatine-1 dans les modifications comportementales et physiologiques liées à l’inflammation.
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Les cellules souches olfactives, un modèle pour comprendre les mécanismes moculaires responsables de la
physiopathologie d’une maladie neurodégénérative rare : la dysautonomie familiale.
Nathalie BOONE, El Chérif IBRAHIM
NICN- CNRS UMR 6184, équipe Plasticité olfactive et réparation du système nerveux
La dysautonomie familiale (FD), encore appelée syndrome de Riley Day, est une neuropathie génétique affectant le
système nerveux périphérique et central. Elle est caractérisée par une dégénérescence des neurones sensoriels et moteurs
autonomes. Elle est causée par une mutation ponctuelle au niveau du gène IKBKAP, codant pour la protéine
IKAP/hElp1. Cette mutation est à l’origine d’un saut de l’exon 20 au cours de l’épissage de l’ARNm, conduisant à un
décalage du cadre de lecture. Les individus FD possèdent une expression variable de l’ARNm tronqué dIKBKAP, avec
une prédominance dans les tissus nerveux.
Afin de comprendre la spécificité tissulaire de la maladie et les canismes moléculaires induisant la perte neuronale,
nous avons développé un modèle humain que sont les cellules souches issues de la muqueuse nasale plevée chez des
patients FD. Par qRT-PCR sur des ARNm extraits de 5 cultures de cellules de malades et 5 cultures de cellules contrôles,
nous observons un épissage alternatif de l’exon 20 d’IKBKAP uniquement pour les cellules FD, avec un rapport des deux
transcrits proche de 1. Par ailleurs, le niveau d’expression du transcrit incluant l’exon 20 apparaît entre 3 et 10 fois plus
faible dans les cellules FD, reflétant une quantité totale de transcrits dIKBKAP plus faible chez les malades que chez les
contrôles. D’autre part, nous confirmons également par immunoblot, une faible expression de la protéine IKAP/hELP1
dans les cellules FD par rapport aux contrôles. A plus large échelle, dans le but d’élucider les dérégulations du
transcriptome dues à la mutation FD, nous avons analysé l’expression de plus de 8,500 gènes par puce à ADN nylon, en
utilisant l’ARN extraits de 7 cultures de cellules FD et de 6 cultures de cellules contrôles, à des passages de culture
précoces (P1, P2) et plus tardifs (P5, P9). Nous identifions une vingtaine de gènes dont le niveau d’expression est
significativement dérégulés chez les contrôles par rapport aux malades. Nous confirmons l’altération de l’expression de
certains de ces gènes par qRT-PCR. Enfin, nous démontrons qu’une cytokinine, la kinétine, identifiée comme capable
de corriger l’épissage aberrant dIKBKAP, agit efficacement sur notre modèle de cellules souches FD en rétablissant la
quantité de transcrit correct, dès 6h de traitement avec une dose utilisée de 80 µM, ainsi que le taux de protéine
IKAP/hELP1.
Le modèle des cellules souches olfactives s’avère d’un intérêt majeur dans la compréhension des mécanismes
moléculaires liés à la dysautonomie familiale puisqu’il permet dinduire une différenciation en cellules nerveuses. Nous
espérons ainsi pouvoir étudier plus en détails les mécanismes de régulation de lépissage alternatif spécifiques au
système nerveux.
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