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Introduction
La mondialisation considérée comme un phénomène multiforme soulève
beaucoup de questions quant à ses liens avec les pays sous-développés (PSD) qui
évoluent encore à sa périphérie comme la région ouest africaine :
Offre-t-elle les mêmes chances et les mêmes avantages à tous les
partenaires ou participants?
Quelles sont objectivement ses conséquences directes et indirectes sur les
différents partenaires, singulièrement les plus faibles d’entre eux?1
Pourra-t-elle contribuer positivement à la croissance économique des pays
d’Afrique sub-saharienne, au développement de l’emploi, à l’éradication de
la pauvreté et à la réduction des inégalités ?
Quel sort réserve-t-elle aux acteurs nationaux les plus fragiles et les plus
déficients ?
Va-t-elle harmoniser les structures institutionnelles et les normes et valeurs
propres aux sociétés ?
Est-elle inéluctable ou contournable ?
Ces questions sont déterminantes pour les Pays en développement,
particulièrement ceux au Sud du Sahara qui sont engagés dans un vaste chantier
d’une éradication de la pauvreté à l’horizon temporel 2015 qui correspond à la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) du PNUD. Cela
commande la mise en place de stratégies de développement avec des investissements
massifs dont la part la plus importante ne devra provenir que de l’extérieur. La
mondialisation est-elle une chance ou alors un handicap.
Le Produit mondial a connu au cours du siècle une croissance exceptionnelle :
en dollars de 1975, il est passé de 580 milliards en 1900 à 25000 milliards au milieu
des années 90, ce qui représente en moyenne 4500 dollars per capita. Seulement, ce
tableau idyllique est altéré par la succession de crises graves qui sont autant de périls
économiques, financiers et sociaux dont les dernières en date ont été la déroute de
certains Nouveaux Pays Industrialisés d’Asie et d’Amérique Latine souvent proposés
comme modèles de référence pour sortir du sous-développement en une génération.
Ces crises répétées et de plus en plus profondes montrent l’ampleur des risques,
des incertitudes et des dysfonctionnements que les Institutions Financières
Internationales n’ont pu gérer, faute d’instruments adéquats de régulation et de
ressources suffisantes. C’est ce qui est apparu dans le cas de la crise financière
actuelle, celle qui s’est déroulée en Asie et auparavant au Mexique, au Brésil et en
Uruguay.
Tableau 1 : PIB nominal dans le monde (en milliards de dollars)