Simonnet Jean Semestre 5 Chateigner Aurélien Compte rendu de travaux pratiques d’étude de la Drosophile : Analyse Génétique I. Introduction Le but de notre TP est de déterminer à partir de souches balancées II. Expériences A. Souche balancée Y Un croisement a été réalisé entre un mâle et une femelle de la souche pure hétérozygote Y//bal Après comptage de mouches résultant de ce croisement, on a dénombré les drosophiles des classes suivantes : Femelles Mâle B. Phénotype [bal] (ailes échancrées, soies courtes et épaisses) 526 648 Phénotype sauvage 16 24 Souche balancée X Un croisement a été réalisé entre un mâle et une femelle de la souche pure hétérozygote X//bal. Après comptage de mouches résultant de ce croisement, on a dénombré les drosophiles des classes suivantes, sans distinction de sexe (inutile) : Phénotype [bal] (ailes échancrées, soies courtes et épaisses) 765 Phénotype sauvage 404 Deux croisements de 2ème génération ont été effectués : - L’un entre un mâle X//X issu du croisement précédent et une femelle sauvage L’autre entre une femelle X//X issue du croisement précédent et un mâle sauvage Pour le premier, on constate que le croisement est viable, des œufs ayant été pondus, et des larves ayant éclos. Pour le second, des œufs ont été pondus, mais ils ne se sont pas développés. 1 Simonnet Jean III. Semestre 5 Chateigner Aurélien Interprétations A. Souche balancée Y Pour étudier cette souche, nous avons fait un tableau de croisement, à partir des génotypes parentaux. Chaque parent apporte soit la mutation balancée, soit la mutation Y : Mâle\femelle /Bal /Y Y/ Bal/ Y//Bal Bal//Bal Y//Y Bal//Y Y//Y : phénotype Y létal On voit que c’est une mutation qui touche le zygote, la mutation homozygote Y, au niveau de l’embryon, l’empêche de se développer. Cependant, certains de ces phénotypes ont été dénombrés, certainement à cause d’erreurs d’appréciation des phénotypes. Bal//Bal : phénotype Bal létal Le double balancé est par définition inviable, les inversions provoquent des anomalies au niveau des gènes, qui ne peuvent donc plus être fonctionnels. Y//Bal et Bal//Y : Phénotype Bal viable Le seul que l’on doit observer normalement. L’hétérozygote Y//Bal donne un phénotype particulier non létal. Principe des souches balancées : On considère 5 marqueurs a, b, c, d et e, situés sur la paire de chromosomes portant la mutation Y. a Y b c d e d c b e Ch normal a Ch balancé Séquence inversée Le chromosome balancé possède donc une inversion (plusieurs en réalité, mais une suffit pour la démonstration). Pour recombiner, lors de la division de méiose, au niveau des gamètes mâles et des gamètes femelles, le chromosome doit former une boucle appelée boucle d’inversion, au niveau de la région inversée de notre schéma. c C.O. c a a b d b d e e C.O. : crossing over Si un crossing over a lieu sur la boucle, au cours de la méiose, comme indiqué ci-dessus, on aura la configuration suivante des chromosomes : 2 Simonnet Jean Semestre 5 a Y b Chateigner Aurélien c b a Ch normal e d c d e Ch balancé On obtient donc un chromosome avec 2 centromères qui sera détruit lors de la division cellulaire et un deuxième qui sera perdu car il ne possède pas de centromère. Les gamètes issus de crossing-over ne seront donc pas viables, seuls ceux de phénotypes parentaux seront conservés. Cette technique permet de conserver des individus hétérozygotes au fil des générations. On a donc une lignée pure hétérozygote. B. Souche balancée X Faisons le tableau de croisement : Mâle\Femelle X Bal X Bal X//X X//Bal Bal//X Bal//Bal On sait que Bal//Bal est létal. Dans 2/3 des cas, on aura X//Bal, et dans 1/3, X//X. On pose donc l’hypothèse que X//X donne le phénotype sauvage observé, étant donné qu’on observe à peu près 1/3 de mouches sauvages en apparence. On n’observe donc que ¾ des descendants théoriques, et ici, 2/3 de ces descendants sont sensé être de phénotype Bal. Nous avons, 765 mouches sur 1109 mouches qui sont de phénotype Bal, d’après les comptages totaux, et 404 de phénotype sauvage en apparence. A la vue de ce total de drosophiles, on aurait théoriquement dû obtenir un nombre de mouches de phénotype Bal de 739, et 370 de phénotype sauvage. Pour valider notre hypothèse, il faut faire un test de χ2. (𝑂𝑏𝑠𝑒𝑟𝑣é𝑠 − 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠)2 (765 − 739)2 (404 − 370)2 = + = 1,7 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 1109 1109 Pour une erreur de 5%, avec 2 phénotypes, et donc un degré de liberté de 1, le χ² doit être inférieur à 3,8 pour vérifier l’hypothèse. On peut donc confirmer notre hypothèse. Interprétation des croisements de deuxième génération : On constate que des œufs ont été pondus, mais qu’il n’y a eu descendance que dans le cas ou c’est le père qui portait la mutation, on observe alors des larves. Les œufs issus du croisement où la mère porte la mutation n’ont pas dépassé le stade œuf, ils ne sont pas entrés en stade larvaire, contrairement à l’autre croisement. 3 Simonnet Jean Semestre 5 Chateigner Aurélien On peut supposer que dans le cas où la mère portait la mutation X//X, qu’il y a eu un effet maternel sur le développement de la descendance. Nous avons observé des coupes d’embryon aux stades précoces, et on a constaté une disposition spécifique de denticules, crochets qui serviront au déplacement de la larve. On constate chez le sauvage une disposition en 8 rangées de denticules, à intervalles réguliers, de la partie antérieure à la partie postérieure de l’embryon. Figure 1 : observation au microscope optique d'un embryon sauvage de drosophile A l’inverse, sur la larve mutée, on constate une désorganisation des denticules, il n’y a pas de formation d’une partie antérieure, mais de 2 parties postérieures. Figure 2 : observation au microscope optique d'un embryon muté de drosophile En effet, l’œuf fécondé se sert des réserves apportées par l’ovocyte de la mère au cours des premiers stades de développement. La mutation X chez la mère provoque une production d’ARN défectueux, qui ne peuvent plus jouer leur rôle, et n’apportent alors pas l’information permettant à l’embryon de continuer son développement. Cette mutation ici présente est appelée bicoïde. On comprend alors facilement que dans le cas de la mutation touchant le père, il n’y a aucun effet sur le développement embryonnaire. 4 Simonnet Jean Semestre 5 Chateigner Aurélien 5