MAPAR 2000800
La nécessité du jeûne préopératoire, avec les risques liés aux vomissements et à
l’inhalation de particules alimentaires lors d’une anesthésie, doit être expliquée. Il faut
donner des consignes précises : on s’accorde en général pour dire qu’un jeûne de 2à3h
pour les liquides clairs et non gazeux, et de 6 h pour les aliments est suffisant [7] ; tout
en sachant qu’en pratique, les aléas de la programmation rendent difficile les marges
trop étroites. Le tabac et les chewing-gum qui augmentent, entre autre, les sécrétions
gastriques sont également à prohiber le jour de l’intervention.
Les médicaments à arrêter, avec si besoin les traitements de substitution, ainsi que les
médicaments à poursuivre ou débuter, y compris le jour de l’intervention, sont aussi à
énumérer précisément.
2 . DEROULEMENT DE L’ANESTHESIE
Dès lors que la sélection des patients a été correctement effectuée et pour peu que
les problèmes chirurgicaux, médicaux ou logistiques aient pu être anticipés lors de la
consultation d’anesthésie, la réalisation de l’anesthésie ne pose finalement que peu de
problèmes spécifiques. Le choix de la technique doit nécessairement intégrer la straté-
gie postopératoire de la prise en charge de la douleur. La chirurgie ambulatoire peut
être réalisée sous anesthésie locale, locorégionale ou générale. Les anesthésies locales
et locorégionales peuvent être accompagnées d’une sédation intraveineuse. Le choix
conditionne en grande partie les suites postopératoires immédiates et tardives, et donc
les problèmes que rencontreront éventuellement les patients à leur sortie.
2.1. ANESTHESIE GENERALE
L’anesthésie générale est la technique la plus utilisée [1], elle représente environ
60 % des anesthésies ambulatoires. L’arsenal pharmacologique à disposition est vaste
et de mieux en mieux adapté aux besoins. Sans entrer dans le détail, il existe depuis une
dizaine d’années de nouvelles substances anesthésiques intraveineuses ou volatiles,
opiacées et curarisantes dont l’action rapide et prévisible dans le temps, avec un mini-
mum d’accumulation et sans risque de recirculation, procurent un réveil confortable et
favorisent la gestion du retour des malades à domicile. Il faut tout de même savoir que
si la littérature anesthésique abonde de travaux et publications comparant les différen-
tes substances, ou association de substances entre elles en terme de vitesse de récupération
psychomotrice, dans la perspective de «l’aptitude à la rue» ; l’organisation en France
de la chirurgie ambulatoire, avec la possibilité de laisser le malade quelques heures
dans «un lit de jour» après sa sortie de la salle de réveil, permet d’atténuer au bout du
compte grandement les différences entre les produits disponibles. L’anesthésie ambu-
latoire reste possible avec les produits plus anciens, et le réveil d’une anesthésie générale
en tant que tel, dans la mesure où l’anesthésie n’est pas trop tardive, ne doit pas être
considéré comme le facteur limitatif de la chirurgie ambulatoire. Le confort du réveil,
en particulier l’absence, de nausées ou une bonne analgésie, sont sans doute des critè-
res plus discriminants. Quoiqu’il en soit, comme après la prise de n’importe quel
médicament psychotrope, il faut informer le patient de la possibilité de trouble
fluctuant de la vigilance contre-indiquant la conduite automobile, et de la possibilité
d’une amnésie antérograde persistante indépendamment de l’effet sédatif, limitant les
performances intellectuelles [8].
2.2. ANESTHESIE LOCOREGIONALE
Contrairement à ce que pensent souvent les patients lorsqu’ils affirment en consul-
tation : «docteur, je préfère une anesthésie locorégionale ; car avec une anesthésie
générale, je ne pourrai pas sortir le soir !», l’anesthésie locorégionale en chirurgie