I
INTRODUCTION
En 2000, la parution de la première version de l'« Inventaire de la flore vasculaire de Haute-Normandie (Ptéridophytes et Spermatophytes) : raretés,
protections, menaces et statuts » marquait une évolution majeure dans la connaissance de la flore de cette région. Ce travail de synthèse réalisé par le Centre
Régional de Phytosociologie / Conservatoire Botanique National de Bailleul (CRP/CBNBL) était signé par Vincent BOULLET, alors directeur scientifique du
CRP/CBNBL, avec la collaboration d'Alexis DESSE et le Collectif botanique de Haute-Normandie regroupant des botanistes régionaux bénévoles ou
professionnels.
En 2001, la Haute-Normandie à vu naître son antenne régionale du CRP/CBNBL. La création de cette antenne, entre autres au travers de son activité
d’inventaire, et la contribution des données floristiques apportées par le réseau de collaborateurs bénévoles ont permis de réaliser une première mise à jour de
l’ « inventaire » régional en 2005 ;
Depuis 2005, de nombreuses découvertes floristiques sur le terrain, ainsi que la poursuite du dépouillement de la littérature botanique régionale ont
considérablement enrichi la connaissance floristique du territoire haut-normand. En particulier, le programme d’inventaire communal réalisé sur la période 2005-
2010, grâce au soutien financier de l’Union européenne (FEDER), la Région Haute-Normandie, le Ministère chargé de l’environnement (actuellement le
MEDDTL), les Départements de Seine-Maritime et de l’Eure, et l’Agence de l’eau Seine-Normandie, a permis de recueillir un peu plus de 400 000 données soit
plus de la moitié de l’ensemble des données régionales, toutes périodes confondues, contenues dans notre base de données DIGITALE. Par ailleurs, le
développement de partenariats avec les structures productrices de données que sont notamment le Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Normandie, la
Société française d’orchidophilie de Normandie, l’Office national des forêts, le Parc naturel régional des boucles de la Seine-normande, La Société linnéenne de
Seine-Maritime, la Maison de l’estuaire… ont permis de mutualiser les informations floristiques et d’affiner ainsi la connaissance du territoire. Enfin, les
nombreuses données transmises par les botanistes bénévoles de la région se sont avérées déterminantes pour mettre à jour cette nouvelle version de
l’inventaire, que ce soit pour attester de la présence d’espèce nouvellement mentionnée ou pour affiner les statuts de rareté et de menace. L’ensemble de ces
informations nouvelles sont venues motiver la réalisation d’une nouvelle mise à jour de l’ « inventaire ».
Deux « chantiers » principaux ont alors concentré une part importante du travail de révision : la mise à jour taxonomique et nomenclaturale selon la 5ème
édition francophone de la « Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-duché de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines » (LAMBINON et al.,
2004) et la définition et l'application d'une nouvelle typologie de statuts d'indigénat et d'introduction (TOUSSAINT et al., 2007). Par rapport à la version précédente
du document, au-delà d'une mise à jour de la liste floristique et des indices régionaux de statut, rareté et menace, un important travail de mise en cohérence de
certaines codifications a été réalisé. Quelques évolutions notables, correspondant à des besoins, avis ou souhaits du Collectif et des utilisateurs du catalogue, ont
également été apportées.
Aucune évolution importante n’a été apportée à la nomenclature latine (le référentiel principal restant LAMBINON et al. 2004, le basculement vers les
nouvelles approches taxonomiques issues des études de phylogénie moléculaire n’a pas été effectué). Cependant, l’exploitation d’une maquette provisoire de la
nouvelle flore de France (« Flora Gallica », à paraître) et des échanges avec ses principaux auteurs (Jean-Marc TISON et Bruno DE FOUCAULT) et avec le
Professeur J. LAMBINON ont motivé l’abandon de nombreux infrataxons (ou plus rarement d’espèces : Salicornia obscura) de valeur taxonomique faible ou
nulle. La révision de la nomenclature française a par ailleurs été poursuivie, en abandonnant le système unimodal hiérarchisé instauré dans les précédentes
versions et en redonnant ses lettres de noblesse à l’usage populaire !
La typologie et les méthodes d’évaluation des statuts d’indigénat/introduction et de l’indice régional de rareté n’ont pas été modifiées mais un très grand
nombre de mises à jour ont concerné ces champs d’information, s’appuyant sur un peu de 700 000 données régionales intégrées dans le système d’information
DIGITALE du CRP/CBNBL.