Proportions cologiques/économiques relatives des groupes é

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PRÉ-ACTES DES JOURNÉES D'ARCHÉOLOGIE EN WALLONIE, ROCHEFORT 2015
Proportions relatives des groupes écologiques/économiques
a) FRUITS et GRAINES (NMI = 219)
8%
b) TAXONS POLLINIQUES (SP = 467)
12.6%
1%
9.3%
2.7%
27%
15%
7.7%
20.0%
47.7%
49%
Céréales
Plantes potagères, condimentaires et techniques
Autres taxons
Légumineuses
Plantes de zones arables et rudérales
Arbres et arbustes
Fig. 92. Abbaye
de Clairefontaine : proportions relatives des
différentes catégories végétales (groupes écologiques et/ou
économiques) retrouvées dans le bassin (14e-15e siècle) d'après
les analyses palynologiques et carpologiques. NMI : nombre
minimum d'individus, SP : somme pollinique.
des restes végétaux non carbonisés, du fait des conditions
anaérobies liées à la présence permanente d'eau.
La découverte de ce bassin dans les cuisines nous a donc
permis d'envisager :
–– d'apporter des éléments de discussion quant à la fonction
du bassin au sein des cuisines ;
–– de comprendre l'économie agraire des populations reli­
gieuses du Bas Moyen Âge (exploitation, transformation et
consommation des ressources, alimentation) ;
–– de livrer des informations sur les différentes activités
humaines en liaison avec l'occupation du site (culture,
élevage, exploitation sylvicole) ;
–– d'obtenir des informations susceptibles de contribuer à
reconstituer le paysage environnant le site d'occupation et
d'éclairer les changements que l'homme a pu y apporter.
Les résultats montrent des restes archéobotaniques assez
mal préservés, la majorité des semences étant minéra­
lisée et le matériel sporo-pollinique présentant un état
relativement dégradé. Il en résulte un biais taphonomique
réduisant considérablement les caractères d'identification
et donc les possibilités d'attributions d'un groupe éco­
logique et/ou économique à chaque taxon.
Les assemblages carpologique et pollinique décrivent néan­
moins un ensemble cohérent avec de nombreux taxons
en commun. Ils se caractérisent tous deux par une faible
propor­tion de plantes cultivées, majoritairement représen­
tées par les céréales. À l'inverse, une grande quantité de
plantes sauvages a été identifiée, toutes indicatrices de zones
arables et/ou rudérales. Les taxons rudéraux indiquent des
sols enrichis en azote, caractérisant l'environnement local
de l'abbaye. La majorité des plantes sauvages identifiées
comme mauvaises herbes des cultures résultent vraisem­
blablement du dernier tri manuel du nettoyage des céréales
effectué avant la fabrication de la farine ou de préparations
culinaires à base de céréales.
Les autres plantes cultivées comprennent des légumineuses,
des plantes oléagineuses, potagères et c­ ondimentaires,
ainsi que des plantes techniques pouvant également être
utilisées pour l'alimentation, telles que le chanvre ou le
pavot. L'archéobotanique enregistre également la présence
de taxons largement exploités pour leurs vertus médici­
nales. Des grains de pollen de vigne et de houblon sont par
ailleurs observés, suggérant leur possible culture locale.
Enfin, le groupe des arbres et arbustes identifié par la
palynologie est principalement représenté par un apport
pollinique local et permet d'apporter des informations sur
la végétation environnant le site.
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