engrangés dans le développement et la lutte contre
la pauvreté.
Les dégradations environnementales, la pollution ou
la surexploitation des ressources naturelles freinent les
avancées économiques. Ainsi, certains pays perdent
chaque année l’équivalent de quatre pour cent de leur
PIB, voire davantage, faute d’engager les mesures
nécessaires pour s’attaquer à la pollution de l’air et de
l’eau qui pénalise la santé. L’échec des politiques
explique pour beaucoup les déprédations liées au pillage
des ressources naturelles et, en l’absence d’institutions
fortes et de robustes cadres de gouvernance, les mesures
adoptées pour réduire les risques pesant sur
l’environnement n’ont guère de chances d’aboutir.
Le modèle économique actuel, fondé sur des modes
non viables de croissance et de consommation, exerce
de toute évidence des pressions insoutenables sur le
milieu naturel déjà mis à mal. Les schémas actuels
de croissance, à la fois non viables et inefficaces,
pointent tous la nécessité d’une croissance verte et
intégrative.
Mettre à profit les progrès
et les enseignements
d’une décennie d’activité
Cette Stratégie exploite les progrès dus à l’application de
sa version première, la Stratégie environnementale 2001
de la Banque mondiale, qui établissait le lien entre
réduction de la pauvreté et protection de l’environ-
nement, intégrait des mesures environnementales dans
tous les secteurs de l’économie, et tissait des passerelles
entre l’action environnementale locale et mondiale. La
Stratégie 2011 était spécifiquement consacrée aux
travaux de la Banque mondiale, tandis que la nouvelle
couvre l’action menée par toutes les institutions du
Groupe de la Banque mondiale, y compris la Société
financière internationale et l’Agence multilatérale de
garantie des investissements. Cette nouvelle Stratégie
veille aussi à ce que les engagements pris dans les
différents secteurs d’intervention du Groupe — tels
qu’exposés dans des stratégies sectorielles concernant,
par exemple, les adductions d’eau et l’assainissement, les
technologies de l’information et de la communication, le
développement urbain, les transports et l’énergie — se
traduisent par des actions concrètes.
Bien des leçons ont été apprises depuis 2001. L’une des
plus importantes est que les politiques de protection
environnementale et sociale et les normes de perfor-
mance du Groupe de la Banque mondiale sont d’une
importance capitale, en ce sens qu’elles permettent
d’éviter, d’atténuer ou de gérer les risques et les impacts
liés aux opérations. Une fois achevée, la révision de ces
politiques viendra conforter les objectifs de la
Stratégie. Par ailleurs, il faut d’évidence mesurer plus
efficacement l’intégration des considérations environ-
nementales dans les activités des divers secteurs, de
l’agriculture à l’énergie, sans en omettre aucun. Les
partenariats sont en outre devenus une nécessité
incontournable dans un monde en butte aux
contraintes budgétaires, mais confronté à de considé-
rables défis environnementaux. Le secteur privé est
aussi de plus en plus impliqué dans l’action menée pour
s’attaquer aux situations non viables, élaborer des
normes de durabilité et s’assurer que les marchés
mondiaux peuvent promouvoir le développement
durable et qu’ils interviennent efficacement dans ce
sens. Enfin, force est de constater que le secteur privé
contribue à combler les déficits de financement,
notamment dans le cadre des mécanismes multidona-
teurs tels que le Fonds pour l’environnement mondial
et les Fonds d’investissement climatiques qui allouent
aujourd’hui des aides financières visant à stimuler et
promouvoir l’intervention du secteur privé dans les
activités climatiques.
Priorités d’action
Dans le cadre des plans d’action pour un monde vert,
propre et résilient, la nouvelle Stratégie privilégie sept
domaines d’intervention clés.
PROGRAMME D’ACTiON VERTE : L’objectif recherché ici est
de favoriser une croissance moins polluante, plus
inclusive, qui conduit à une réduction de la pauvreté,
tout en protégeant la biodiversité et les écosystèmes.
■Grâce au partenariat mondial WAVES (Évaluation
et comptabilisation de la richesse générée par les
services écosystémiques), nous aiderons les pays
à évaluer leur capital naturel, notamment les forêts,
les récifs coralliens et les zones humides, et à les
intégrer dans leur système de comptabilité publique.
L’inclusion, dans les comptes nationaux, de ces
variables plus conformes à la réalité conduira à des
décisions plus avisées favorisant une gestion
durable de l’économie.
■Le PARTENARiAT MONDiAL POUR LES OCÉANS nous
permettra de travailler avec une large coalition de
gouvernements, d’institutions internationales,
d’organisations non gouvernementales et d’entre-
prises privées afin de trouver le moyen de restaurer
la santé et la productivité de l’économie. La santé et
la biodiversité des océans sont d’une importance
capitale pour la sécurité alimentaire, l’emploi et la
pérennité de la qualité de vie sur notre planète. Une
meilleure gestion des ressources océaniques peut
favoriser une croissance verte et intégrative dans de
nombreux pays.
Le Programme vert sera aussi l’occasion de mettre à
profit l’expérience acquise sur les marchés du carbone
et de vérifier qu’ils sont prêts à encourager la protection
d’habitats essentiels, tout en bénéficiant des avantages
résultant du stockage du carbone. En collaboration avec
Bâtir un monde vert, propre et résilient pour tous
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