Adaptations Physiologiques à l`Effort

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Adaptations Physiologiques
à l’Effort
B.OTHMAN hassen
Professeur de physiologie
1
Adaptations Physiologiques
à l’Effort
 Réponses et Adaptations Ventilatoires
 Régulation Acide - Base
 Réponses et Adaptations Cardiovasculaires
 Adaptations Musculaires
2
I - Régulation de la Ventilation à l’exercice
C’est une régulation multifactorielle
 Les Cycles respiratoires résultent de l’activité de neurones dans la
Médulla.
 Se superposent à cette activité des circuits neuraux intégrés
relayant des Informations des centres cérébraux supérieurs, des
poumons et d’autres récepteurs du corps.

 Au
repos, la ventilation alvéolaire est contrôlée à travers plusieurs
facteurs chimiques influençant directement le centre respiratoire ou
modifiant son activité à travers des chémorécepteurs.
3
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Les facteurs régulateurs les plus importants sont :
 Le niveau de PCO2 artérielle et la concentration de H+
Une diminution de PO2 artérielle comme pendant une ascension en
altitude ou une maladie pulmonaire sévère peut aussi provoquer un
stimulus à la respiration.

L’hyperventilation diminue significativement PCO2a et [H+], ceci
permet d’allonger le temps d’apnée jusqu’au moment où les niveaux
initiaux sont à nouveau atteints pour déclencher la respiration.
Attention aux hyperventilations avant plongée car accidents mortels
possibles.

4
 Régulation de la Ventilation à l’exercice

(A)
(B)
(C)
Les ajustements ventilatoires à l’exercice sont potentialisés par
des facteurs régulateurs non-chimiques :
Activation Corticale anticipatrice de l’exercice et stimulus du
cortex moteur quand l’exercice commence
Input (stimuli) sensoriels périphériques provenant de
mécanorécepteurs des articulations et des muscles
Augmentation de la température corporelle.
5
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Figure 1
6
 Régulation de la Ventilation à l’exercice

(a)
Les 3 phases de l’hyperpnée d’exercice (Fig 1) :
Phase I : augmentation rapide et bref plateau dû à commande
centrale et input des muscles actifs.
(b)
Phase II : exponentielle lente commence ~20 sec après début
exercice. La commande centrale continue avec feedback des
muscles actifs.
(c)
Phase III : Les mécanismes régulateurs principaux ont atteint des
valeurs stables. Input supplémentaires de sources périphériques,
principalement les chémorécepteurs et la température du corps,
assurent les ‘’réglages fins’’ de la réponse ventilatoire.
7
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Régulation pendant exercice stable
(steady rate)

Pendant l’exercice modéré la ventilation augmente de façon
linéaire avec le VO2 et VCO2.

Dans ces conditions la VE augmente surtout à partir d’une
augmentation de VT (Volume courant), alors que la fR (fréquence
ventilatoire) joue un rôle à des intensités plus grandes.
8
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Régulation pendant exercice instable
(non-steady rate)
Figure 2
9
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Régulation pendant exercice instable
(non-steady rate)

Pendant l’exercice intense la VE subit une déflexion et augmente
de façon disproportionnée par rapport à VO2 (Figure 2)

L’équivalent ventilatoire (VE/VO2) qui était de 25 à l’exercice
modéré passe à des valeurs de 35 à 40 (L d’air pour L d’O2
consommé)
10
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Régulation pendant exercice instable
Notion de Seuils

Pendant l’exercice léger à modéré le métabolisme aérobie suffit
aux besoins énergétiques des muscles actifs. Dans ces
conditions, il y a peu ou pas d’accumulation de lactate dans le
sang.

Le seuil lactique est la zone d’intensité d’exercice assez élevée
pour provoquer une accumulation de lactate dans le sang.
OBLA (Onset of Blood Lactate Accumulation) est arbitrairement situé
au seuil des 4 mmol/L. C’est une intensité qu’un sujet est censé
maintenir pour de longues périodes, mais elle est en fait très
variable d’un sujet à un autre.

11
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Régulation pendant exercice instable
Notion de Seuils

Presque tout l’acide lactique généré par le métabolisme
anaérobie est tamponné dans le sang par les bicarbonates selon
la réaction suivante :
Acide lactique + NaHCO3 Na Lactate + H2CO3
(H2CO3) H2O + CO2
L’excès de CO2 relâché stimule la VE pulmonaire et le CO2 est libéré dans
l’atmosphère.
Le seuil lactique (OBLA, Ventilatoire) est corrélé à la performance d’endurance.
12
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Coût Energétique de la Respiration
Figure 3
13
 Régulation de la Ventilation à l’exercice
Coût Energétique de la Respiration


Au repos ou pendant l’exercice léger, les besoins en O2 de la
respiration sont petits (~4% de la dépense énergétique).
Au fur et à mesure que la VE augmente (VT) le coût énergétique
augmente (Figure 3)
La contribution du coût énergétique de la respiration sur (1) de déficit d’O2
Et (2) la dette d’O2 pendant un exercice intense et constant est de :
19% pour de déficit et
11% pour la dette
Cette différence si grande est due au fait que la VE et VO2 subissent les
mêmes cinétiques pendant la récupération, alors que l’accrochage respiratoire
dépasse de loin l’évolution de VO2.
14
Adaptations avec l’Entraînement


L’entraînement réduit généralement VE/VO2 (équivalent
ventilatoire) à l’exercice sous maximal.
Ceci économise l’O2 pour un coût énergétique amoindri de la
respiration.
Il y a une spécificité de la réponse ventilatoire à l’exercice.
Une respiration plus efficiente est observée pendant les exercices
utilisés à l’entraînement.


En général VE n’est pas un facteur limitant VO2max
Par contre chez certains athlètes d’endurance (athlètes
extrêmes) les adaptations cardiovasculaires exceptionnelles
peuvent amener le système respiratoire à être un facteur limitant
les échanges gazeux.
15
II - Régulation Acide - Base

Dans le corps, les acides se dissocient en proton Hydrogène
(H+) alors que les composés qui peuvent accepter H+ pour former
l’ion hydroxyde OH- sont les bases
Un liquide neutre a autant de H+ que de OH-, (pH=7,0)
Les sangs artériel et veineux et la plupart des liquides du corps
au repos ont un pH de 7,35 à 7,45
(au-dessous de 7,0 : acidose au-dessus alkalose)
16
Régulation Acide – Base
Mécanismes régulateurs

Tampons Chimiques :

Bicarbonate : est un tampon important de l’acide lactique
Acide lactique(Lactate + H+)
HCO3- + H+ H2CO3 (acide léger)  H2O + CO2.
En état d’acidose les bicarbonates tamponnent les protons H+ et les réactions
Inversent ont lieu en cas d’alkalose.
17
Régulation Acide – Base
Mécanismes Régulateurs

Tampons Chimiques :

Phosphates : Ils fonctionnent comme les bicarbonates, sont
surtout importants dans les tubules rénales et les fluides
intracellulaires.

Protéines : Certaines protéines sanguines jouent le rôle de
tampons. Hb est de loin la protéine la plus forte (après avoir libéré
l’O2 vers les cellules) H+ + Hb- (Protéine)  HHb
18
Régulation Acide – Base
Mécanismes régulateurs

Tampons Physiologiques :

Ventilation : Une augmentation des H+ (acidité) dans le fluide
extracellulaire et le plasma stimule directement le centre
respiratoire qui augmente immédiatement la ventilation
alvéolaire.

La PCO2a (alvéolaire) est donc réduite et le CO2 est aspiré du
sang vers l’alvéole.
La diminution de PCO2 sanguine facilite la recombinaison H+ et
HCO3La ventilation a été estimée comme étant deux fois plus forte que
les effets combinés de tous les tampons chimiques.


19
Régulation Acide – Base
Mécanismes régulateurs

Tampons Physiologiques :

Tamponnement rénal : L’excrétion de H+ par les reins, bien que
lente, est importante pour maintenir les réserves tampons du
corps.

Le rein représente l’ultime défense de l’organisme contre
l’acidité. Les tubules rénales excrètent H+ et ammoniac dans les
urines et réabsorbent des produits alkalins et bicarbonates.
20
Régulation Acide – Base
A l’Exercice

Pendant exercice intense la régulation du pH devient
progressivement difficile à cause de l’augmentation des H+ par la
formation de l’acide lactique et du CO2.

Ceci est particulièrement vérifié lors d’exercices courts très
intenses et répétés (intermittent) au cours desquels des valeurs
de lactate aussi élevées que 30 mmol/L peuvent être atteintes.
21
Régulation Acide – Base
A l’Exercice
Figure 4
22
Régulation Acide – Base
A l’Exercice



Il y a une relation linéaire négative entre le lactate et le pH
sanguins (Figure 4)
Dans cette expérimentation le lactate variait de 0,8 mM au repos
(pH de 7,43) et 32,1mM pour un exercice exhaustif (pH de 6,80)
Dans le muscle actif le pH est même plus bas pouvant atteindre
des niveaux de 6,4 à l’effort maximal.
23
Régulation Acide – Base
A l’Exercice

Ceci indique que l’être humain peut temporairement tolérer des
dérèglements prononcés de l’équilibre acide-base, lors
d’exercices intenses, du moins à des valeurs de pH atteignant
6,80 (la plus basse valeur jamais mesurée).

L’acidose (pH<7,0) n’est pas sans conséquences, elle provoque
des nausées, des maux de tête et l’étourdissement, aussi bien
que les douleurs dans les muscles actifs.
24
Régulation Acide – Base
Et Entraînement

L’entraînement ‘’lactique’’ permet aux athlètes de mieux tolérer
des concentrations plus élevées de lactate (sang) ou d’acide
lactique (muscle) avec les valeurs abaissées de pH
correspondantes.

Par contre l’entraînement n’améliore pas les réserves alkalines ni
les capacités tampon des athlètes.

L’adaptation provient plutôt de la motivation et de la capacité à
tolérer l’acidose des efforts intenses.
25
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

Le débit cardiaque (Q) représente la capacité fonctionnelle du
système circulatoire.

Les deux facteurs déterminant de Q sont :
Q = FC x VES
L.min-1


bpm
L
FC : Fréquence Cardiaque
VES : Volume d’éjection systolique
26
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

Le débit cardiaque augmente en fonction de l’intensité de
l’exercice, allant de 5L/min au repos à 20-25 L/min à l’exercice
maximal chez des adultes atteignant 35 à 40 L/min chez les
athlètes d’endurance.

Ces différences de Q sont entièrement dues à des différences de
VES qui est largement plus élevé chez les athlètes.
27
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

Au cours de l’exercice en position verticale (debout), le VES
augmente dans la transition du repos à l’exercice modéré en
atteignant son maximum aux alentours de 45% de VO2max.

Ensuite, pour des intensités plus élevées Q augmente par une
augmentation de la FC
28
Figure 5
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires
Athlètes d’endurance : Triangles marrons
Sujets sédentaires : Ronds bleus, avant
Entraînement
Ronds verts : après entraînement
Stroke volume : VES
Heart Rate : FC
Oxygen uptake : VO2
Figure 6
29
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

Les augmentations de VES sont le résultat d’une interaction entre
un plus grand remplissage ventriculaire pendant la diastole et
une plus complet vidage systolique.

L’éjection systolique est augmentée par des hormones
sympathiques qui augmentent la puissance de battement
pendant la systole
30
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

Il existe une relation linéaire entre FC et VO2 (fig 6) chez les
sujets entraînés et non-entraînés à travers la plupart des plages
d’intensités d’exercice.

L’entraînement d’endurance dévie la courbe vers la droite à
cause des améliorations de VES. Par conséquent, la FC devient
plus basse à tous les niveaux d’exercice sous maximal.
31
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

Le flux sanguin aux différents tissus est généralement régulé en
fonction de l’activité métabolique.

Par conséquent, au cours de l’exercice, la plupart du débit
cardiaque est orienté vers les muscles (Figure 7)
32
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires
%Q
Muscles
Foie
Reins
Cerveau
Peau
Cœur
Autres
Figure 7
Repos
Exercice
20
27
22
14
6
4
7
84
2
1
4
2
4
3
33
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

La capacité cardio-respiratoire est représentée par le VO2max.
VO2max = Q x (a-v)O2


Q : débit cardiaque
(a-v)O2 : différence artério-veineuse en O2.

Les athlètes d’endurance sont caractérisés par de plus grands Q
que les sujets non-entraînés.

La capacité d’extraction de l’O2 est aussi améliorée par
l’exercice, mais dans des proportions moindres que la fonction
cardiaque
34
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

Le VO2max (Puissance Aérobie) est généralement 25% plus grand
avec les jambes qu’avec les bras

Par contre la contrainte physiologique est supérieure quand
l’exercice est réalisé avec les bras.
35
III – Réponses et Adaptations
Cardio-vasculaires

L’hypertrophie cardiaque est une adaptation fondamentale de
l’entraînement.

Elle engendre un cœur plus fort qui génère de plus grands VES

Les adaptations cardiaques, notamment au niveau du ventricule
gauche varient selon le type d’entraînement.
36
IV – Adaptations Musculaires

75% du muscle squelettique est formé d’eau, 20% de protéines
et le reste est composé de sels inorganiques, d’enzymes, de
pigments, de lipides et de CHO.

Au cours de l’exercice intense, le VO2 musculaire dépasse de 70
fois celui de repos. Suite à cette demande des réponses
immédiates et des adaptations à long terme qui augmentent la
taille du lit vasculaire.
37
IV – Adaptations Musculaires

L’unité fonctionnelle de la fibre musculaire est le sarcomère.

En moyenne il y a 4500 sarcomères par fibre musculaire qui
contiennent 16 milliards de filaments épais (myosine) et 64
milliards de filaments fins (actine) figure 8.
38
IV – Adaptations Musculaires
Figure 8
39
IV – Adaptations Musculaires
40
IV – Adaptations Musculaires
41
IV – Adaptations Musculaires

Le pourcentage de distribution du type de fibres diffère
significativement entre les sujets dépendant largement de la
génétique.

Malgré ce, des modifications de type de fibres peuvent survenir
selon le type d’entraînement.

Avec l’entraînement, les fibres rapides (FT) et lentes (ST)
peuvent améliorer leurs capacités métaboliques

L’entraînement permet des changements de types de FT vers ST
et de ST vers FT (littérature récente)
42
IV – Adaptations Musculaires
43
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