Le b.a.-ba des Rayons X 53 55 portfolio parole d’expert 1 Le b.a.-ba des Rayons X g é o g r a p h i e m at h é m at iq u e s t e c h no l o g i e s c i e n c e s p h y s iq u e s s c i e n c e s d e l a v i e e t d e l a t e r r e Les premiers âges de l’expLoration médicale Les premiers âges de l’exploration médicale (© Selva/Leemage) bien vu, bien lu Le b.a.-ba des Rayons X Cette image montre une installation utilisée au début du vingtième siècle pour le diagnostic médical par rayons X ou radiographie. Cette technique permet d’obtenir des images des organes internes sans pénétrer à l’intérieur du corps. Lorsqu’ils traversent l’organisme, les rayons X sont plus ou moins absorbés en fonction de la densité des organes rencontrés. Ainsi des fractures, des tumeurs ou encore des calculs rénaux peuvent être mis en évidence. Ce document montre l’installation utilisée au début du xxe siècle pour le diagnostic médical par rayon X. La radiographie est une technique qui consiste à faire traverser le corps d’un patient par des rayons X. Ces derniers sont plus ou moins absorbés en fonction de la densité des organes traversés. En effet, plus l’organe est dense, plus il absorbe les rayons et plus il paraît pâle sur le cliché. Les cavités naturelles peuvent être observées grâce à l’utilisation de substances radio-opaques ; mais la radiographie sert principalement à contrôler l’état des structures osseuses et à la mise en évidence de structures anormalement denses comme les tumeurs ou les calculs rénaux. Cette technique permet donc d’observer l’intérieur de l’organisme sans y pénétrer. Cependant, elle présente une limite car l’image obtenue reste assez floue. Plus récemment, grâce notamment au développement des outils informatiques, de nombreuses techniques d’imagerie médicale ont vu le jour. La tomographie évite le problème de la superposition des organes rencontrée avec la radiographie. La visualisation du flux sanguin devient possible. La résonance magnétique nucléaire permet, contrairement aux techniques précédentes, d’étudier les tissus mous sans être gêné par les organes plus denses. De nos jours, la construction des images médicales, dont celles en trois dimensions, nécessite des outils informatiques et mathématiques complexes qui font l’objet de nombreuses recherches au sein de la communauté scientifique. ● Depuis que l’homme cherche à comprendre le corps humain et pallier ses dysfonctionnements, il rêve de pouvoir observer l’intérieur de son enveloppe corporelle pour y étudier états normaux et pathologiques. Pour ceux qui ne pouvaient observer l’anatomie que post mortem, ou en per opératoire, la naissance de l’imagerie médicale fut une révolution. La première de ces techniques, la radiographie, est née à la fin du xixe siècle grâce aux travaux de l’Allemand Röntgen qui, étudiant l’électricité dans un tube cathodique, vit ses propres os en interposant sa main devant le tube. Les rayons x (de l’inconnue algébrique) étaient découverts, permettant de traverser les tissus vivants opaques. Toute la pratique médicale en fut progressivement changée. En effet, depuis l’Antiquité la médecine s’était construite sur l’art de l’observation des signes cliniques (séméiologie) et l’examen du malade. Ce qui n’était qu’hypothèses pouvait être, désormais, prouvé grâce à la vision directe des lésions. Cette une d’un journal de 1912 nous montre, grâce aux rayons X, la preuve radiographique des capacités cardio‑respiratoires de deux champions cyclistes allemands… En France, le professeur Béclère crée dès 1897 dans son service de l’hôpital Tenon, le premier laboratoire de radiologie. En revanche, les effets délétères des rayons X (mutations génétiques, apparitions de cancer, malformations fœtales) ne sont pas encore établis comme le montre ce document où l’on voit le médecin qui ne semble pas se préoccuper du danger que représente l’exposition aux rayons. Par la suite, l’évolution technologique n’aura de cesse d’améliorer les performances de cette nouvelle arme diagnostique tout en en réduisant les effets néfastes pour le patient et le personnel médical. La précision du faisceau, l’isolement de la source et la connaissance de l’effet cumulatif des doses de rayons X ont permis de bénéficier d’une technologie sûre et qui reste non obsolète dans bien des domaines comme en orthopédie, en rhumatologie et en orthodontie où elle permet d’étudier les traumatismes osseux, sans oublier la mammographie devenue un examen systématique de prévention du cancer du sein. Ainsi, si aujourd’hui la médecine utilise de nouvelles technologies qui permettent d’aller plus loin dans l’exploration ou la modélisation du corps humain (cf. ce numéro de Docsciences), la radiographie par rayons X reste un élément utile et fiable de diagnostic pour les praticiens. Dr Jean-Jacques Bordeau Dans les programmes école/Collège Collège Sciences de la vie et de la Terre • Histoire des sciences, évolution des techniques Technologie • Évolution des outils et des techniques • Densité des matériaux Cycle 3 • Les objets techniques • Utilisation de radiographies dans le cadre d’une étude de l’appareil digestif Retrouvez et téléchargez toutes les images du Portfolio pour votre classe sur le site www.docsciences.fr