
re´ alisation d’e´ tude de profil ge´ne´-
tique a permis de mettre en e´vi-
dence l’importance de codon
discriminant pour la prescription
de l’imatinib (codon 11 versus 9).
Pour autant, tous ces marqueurs
biologiques ont e´te´valide´ s quasi
syste´ matiquement de fac¸on re´ tro-
spective. Mais, en paralle`le de
l’e´ tude clinique, la conservation de
mate´ riel tumoral et/ou de pre´le`ve-
ments sanguins s’est peu a`peu
impose´ e. Elle permettait de ve´rifier
le ve´ ritable impact d’un marqueur
de´ja` connu mais aussi, la science
avanc¸ ant, d’un marqueur inconnu
au moment de l’e´ laboration de
l’e´ tude.
Rapidement apre` s l’arrive´e de
l’imatinib, le bevacizumab, qui a e´te´
la premie`rethe´ rapie cible´ea` obtenir
l’AMM en premie` re ligne dans le
cancer du coˆlonme´ tastatique, reste,
pour l’instant, le contre-exemple en
termes de facteurs pre´ dictifs, mais
paraıˆt confirmer dans les cohortes
publie´essoninte´reˆ t [16,22,27]. Ainsi,
ni le VEGF sous toute forme, ni le
Kras ou autre n’est un facteur pre´-
dictif de re´ ponse pour optimiser
l’utilisation du bevacizumab. Seule
a` ce jour, l’hypertension induite
paraıˆt un facteur pronostique positif
prouve´ , mais n’est pas vraiment un
facteur tumoral [16]. Il ne semble pas
exister de marqueurs de re´sistance
non plus. Pour autant, en 2008, en
cance´ rologie colorectale, c’e´tait
l’anne´ e du Kras [1,2,4,12,19,20,30].
Dans un premier temps, des
e´ tudes he´te´ roge` nes, regroupant
des patients traite´ s par cetuximab ±
chimiothe´ rapie, cetuximab, voire
meˆ me panitumumab en dixie`me
ligne de traitement pour cancer
colorectal multime´ tastatique, ont
e´te´e
´labore´ es dont celle de Lie`vre et
al. [20]. Plusieurs biais me´ thodologi-
ques apparaissaient. Le premier
e´ tait : comment me´ langer des
patients avec cetuximab seul avec
d’autres ayant l’association cetuxi-
mab-Campto
®
? Tout chimiothe´ra-
peute le sait, le taux de re´ ponse est
double´ entre les deux cohortes. C’est
meˆ me pour cette raison que le
cetuximab a obtenu l’AMM dans
cette indication. Pour autant, le
fait d’avoir eu l’ide´ e de l’inte´reˆt du
Kras dans le cas d’un anti-EGFR
et de concevoir apre` s la paillasse
une e´ tude clinique certes he´te´ro-
ge`nemarqueunee´ tape primordiale
dans l’ame´ lioration de la recher-
che clinique par l’approche transla-
tionnelle.
La conception des e´tudes trans-
lationnelles et l’e´ volution vers une
homoge´ne´ isation du mate´rieletdes
me´ thodes vers des patients vrai-
ment comparables et non la consti-
tution de se´ ries dont le seul point
commun est la maladie, et le fait de
recevoir un traitement chimiothe´ra-
pique est en cela remarquable de
l’e´ volution des pratiques.
La preuve de l’inte´reˆ t du statut
Kras et de son association a`la
re´ ponse objective a surtout e´te´
apporte´ e de fac¸ on plus probante
par deux e´ tudes en premie`re ligne.
Dans les deux cas, le statut Kras a
e´te´e´ tudie´ re´ trospectivement chez
40 a` 50 % des patients inclus dans
les e´tudes prospectives CRYSTAL
(FOLFIRI vs FOLFIRI-cetuximab :
phase III) et OPUS (FOLFOX vs
FOLFOX-cetuximab : phase II ran-
domise´ e). Mais c’est bien suˆr
l’e´ tude de phase III qui est la plus
inte´ ressante [30]. Le re´ sultat est
clair : le statut Kras est associe´a`la
re´ ponse objective. Or, en premie`re
ligne, ce re´ sultat est un des objectifs
majeurs, si ce n’est l’objectif en vue
d’une e´ ventuelle chirurgie des
me´ tastases. Ces re´ sultats probants
ont induit une tre` s belle re´ action en
chaıˆne des tutelles et des profes-
sionnels. La mise en place de
plateforme biologique apte a`re´pon-
dre en un temps record (15 jours a`
trois semaines dans l’ide´ al) a`une
demande de statut Kras dans
chaque re´ gion de notre pays a e´te´
obtenue en moins de huit mois. Elle
est la preuve e´ clatante de l’irruption
du « toujours plus de multidiscipli-
naire » dans la prise en charge des
patients. Les de´ cisions de la RCP
sont fonction de l’apport de diffe´-
rents professionnels de sante´de
spe´ cialite´ s diverses la constituant et
non plus de telle ou telle spe´ cialite´
qui croirait avoir une vision globale
a` elle seule. Par ailleurs, les freins
possibles a` cette mise en place de
plate-forme et a`sonefficacite´ont
e´te´e´ tudie´ s. Ainsi, plus de 50 % des
blocs anatomopathologiques sont
conserve´ s dans les laboratoires
prive´ s. La juste re´ tribution du de´ sar-
chivage et de la se´lection des blocs
et des lames a` envoyer ont e´te´
pre´ vues pour les pathologistes du
prive´ qui les adressent aux platefor-
mes universitaires, faisant ainsi
partie inte´ grante pleine et entie`re
de cette chaıˆne diagnostique (le
re´sultat e´ tant, dans certaines
re´ gions, cosigne´ par les diffe´rents
intervenants).
L’optimisation des pratiques est
un mode` le du genre sur ce sujet. En
effet, un STIC fe´de´ rateur et strate´-
gique coordonne´ par Pierre Lau-
rent-Puig est dans la foule´e
organise´ , associant les plateformes
afin d’homoge´ne´iser les techni-
ques. Le but est de rendre le plus
fiable possible le re´sultatetsa
reproductibilite´ d’une plate-forme
a` l’autre. En effet, l’obtention d’un
re´sultat suˆ r et totalement fiable est
plus que jamais de mise. Du diag-
nostic du biologiste de´pend totale-
ment la prescription non plus d’un
seul me´ decin, mais finalement de
toute la RCP. Ainsi, ce STIC va nous
permettre aussi de quantifier le
pourcentage de statut inde´ termi-
nable (de´ faut de cellules extracti-
bles, type de fixateur, fragment de
mauvaise qualite´, tre` s bonne
re´ ponse par radiochimiothe´rapie
pre´ope´ ratoire). L’existence de re´ sul-
tats de ce type a induit une re´activite´
des cliniciens qui ont fait remonter
de « la vraie vie » les interrogations
que la recherche clinique n’a pas
misoupumettreene´ vidence.
L’ave` nement des observatoires
des me´ dicaments et des the´rapeu-
tiques innovantes [OMEDITs]
(OMIT pour Bretagne-Pays-de-
Loire [OMIT B-PL] et PACA) ou`se
coˆ toient tutelles ARH, cliniciens et
pharmaciens est une ve´ritable
chance pour de´ bloquer de fac¸on
consensuelle ce type de situation.
Une e´tude pre´ alable ayant montre´
qu’au moins 5 % des statuts e´taient
inde´ terminables et posaient un re´el
proble` me au clinicien. Apre` s avis de
L’OMIT B-PL, a` titre exceptionnel
devant cette situation et dans l’inte´-
reˆ t des patients, les ARH B-PL et le
repre´ sentant de l’assurance mala-
die des deux re´ gions, en cette fin
mars 2009, ont de´cide´depermettre
SYNTHE
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