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1 CONSERVATION DE LA QUANTIT ´
E DE MOUVEMENT 5
Compte tenu du caract`ere irr´ealiste de l’hypoth`ese du point mat´eriel isol´e, la propri´et´e
de conservation de la quantit´e de mouvement peut sembler de peu d’int´erˆet. On observera
toutefois que cette loi de conservation reste tout `a fait valable dans une situation o`u le point
est dit pseudo-isol´e, d´efinie par le fait que l’on a
X~
F=~
0
en pr´esence d’interactions qui se compensent pour donner une r´esultante nulle. L’exemple le
plus proche est certainement le cas des mobiles autoporteurs `a coussins d’air utilis´es dans tout
le secondaire.
1.2 Relativit´e galil´eenne
La loi fondamentale de la dynamique est invariante par changement de r´ef´erentiel galil´een.
Comme les acc´el´erations d’entraˆınement et de Coriolis, dans la composition des mouvements
entre deux r´ef´erentiels galil´eens Ret R0, sont nulles, il vient
X~
F=m ~aA/R=m ~aA/R0
Ainsi, aucune exp´erience de m´ecanique ne permettra de distinguer deux r´ef´erentiels galil´eens
entre eux. C’est bien ce que l’exp´erience courante nous apprend : dans un v´ehicule, se d´epla¸cant
`a vitesse (vectorielle) constante par rapport au sol terrestre, il est impossible de d´eceler notre
´etat de mouvement (sauf regard par une fenˆetre). Seules les modifications occasionnelles de
cette vitesse, dans un virage ou au cours d’un freinage, sont d´etectables. Ce r´esultat essentiel a
´et´e per¸cu tr`es tˆot par Galil´ee, et r´esum´e par la phrase ” le mouvement ( rectiligne et uniforme)
n’est rien ”.
Cette invariance de la loi fondamentale lorsqu’on change de r´ef´erentiel galil´een est appel´ee la re-
lativit´e galil´eenne. Dans ce contexte, le r´ef´erentiel de Copernic, souvent utilis´e comme r´ef´erentiel
galil´een, n’est qu’un excellente r´ealisation d’un r´ef´erentiel galil´een parmi d’autres. L’invariance
galil´eenne d´epasse le cadre de la m´ecanique newtonienne, puisqu’en 1905 Einstein la g´en´eralisa
`a tous les ph´enom`enes physiques, ce qui permit de r´esoudre l’important probl`eme de la consta-
tation exp´erimentale de l’invariance de la vitesse de la lumi`ere dans le vide.
La chute libre des corps dans le voisinage de la surface terrestre a ´et´e ´etudi´ee et analys´ee
compl`etement par Galil´ee. C’est lui qui le premier a montr´e que deux corps, suffisamment
denses pour pouvoir n´egliger l’influence de l’air, lˆach´es d’une mˆeme hauteur sans vitesse initiale,
arrivent en mˆeme temps au sol.
C’est lui aussi qui montra l’influence des conditions initiales sur la nature de la trajectoire
du mouvement d’un corps : elle est rectiligne lorsque le corps est abandonn´e sans vitesse et
parabolique lorsqu’il est lanc´e avec une vitesse initiale perpendiculaire `a la verticale du lieu.
Dans ce contexte, il est instructif de citer le c´el`ebre probl`eme pos´e par Galil´ee dans le Dialogue
des deux mondes : quel est le point de chute d’un boulet abandonn´e au sommet du mˆat vertical
d’un voilier, qui se d´eplace `a vitesse (vectorielle) constante par rapport au r´ef´erentiel terrestre,
lorsqu’on n´eglige l’influence de l’air ? Comme le r´ef´erentiel du bateau a les mˆeme propri´et´es
que le r´ef´erentiel terrestre et que, dans ce dernier, tout corps abandonn´e sans vitesse a une
trajectoire verticale, la r´eponse est ´evidemment le point situ´e au bas du mˆet. On montre qu’en
r´ealit´e on doit ajouter au poids du corps un terme de force de Coriolis dont l’influence peut ici ˆetre
n´eglig´ee ; cette chute, ind´ependante de la masse, n’est vraie qu’en l’absence de forces de frottements
dues `a l’air.