Cas 7 : Les comportements anti- concurrentiels

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Cas 7 : Les comportements anticoncurrentiels
Environnement Economique de l’Entreprise
1. L’Abus de Position Dominante (APD)
APD : Introduction / Généralités
• 
En droit de la concurrence, une pratique anticoncurrentielle se
déroule sur un marché pertinent. On définit ce marché pertinent
pour :
-  Evaluer le pouvoir de marché des entreprises incriminées (par
exemple les parts de marché)
-  Identifier les concurrents et les marchés avals/amont/connexes
(situer le marché pertinent dans son environnement économique)
-  Evaluer les effets, i.e. le dommage économique causé par la pratique
et ainsi déterminer le niveau de sanction.
• 
La définition du marché pertinent est souvent source de débats
APD : Introduction / Généralités
• 
Définition du marché pertinent :
- 
Caractérisation du marché selon son niveau dans la chaîne de
valeur
•  Amont, aval, intermédiaire, de gros, de détail, etc.
- 
Substituabilité du côté de la demande (en tant qu’acheteur ou
prescripteur)
•  Caractéristiques physiques ou matérielles du produit ou service, fonction et utilisation, mode
de commercialisation (Internet, magasin), environnement juridique (normes, standards,
labels), préférences du consommateur, prix.
- 
La dimension géographique
•  Distances à parcourir pour le consommateur (zone de chalandise), contraintes légales ou
réglementaires, normes standards nationaux
• 
Une fois le marché pertinent défini, on peut chercher à savoir s’il y a
position dominante et surtout abus de position dominante
APD : Introduction / Généralités
• 
La position dominante :
« La position dominante ainsi visée concerne une situation de
puissance économique détenue par une entreprise qui lui donne le
pouvoir de faire obstacle au maintien d’une concurrence effective
sur le marché en cause en lui fournissant la possibilité de
comportements indépendants dans une mesure appréciable vis-àvis de ses concurrents, de ses clients, et finalement des
consommateurs. »
Arrêt CJCE Hoffmann-Laroche (13 février 1979)
La position dominante n’est pas condamnable, seul l’abus de
cette position dominante est condamnable!
APD : Les pratiques
• 
Les textes et la jurisprudence françaises et européennes distinguent
deux grandes catégories d’abus:
- 
Abus d’exploitation :
La firme dominante tire des avantages “excessifs” de son pouvoir de
marché(prix excessifs, conditions commerciales inéquitables, etc.)
•  ! En pratique, les cas sont rares
- 
Abus d’exclusion :
Comportement qui empêche ou restreint la concurrence effective sur
un marché en excluant ou en affaiblissant les concurrents actuels ou
potentiels:(refus de vente, prédation, remises, exclusivités,
discrimination, etc.)
•  ! La majorité des cas en pratique
APD : Les pratiques
• 
Autre distinction:
- 
Pratiques tarifaires :
Prédation, ciseaux tarifaires, remises, etc.
•  Requièrent un test “économique” et un standard de preuve très objectif.
- 
Pratiques non-tarifaires :
Ventes liées, exclusivités, refus de vente, investissements
stratégiques (surcapacités, publicité de masse), incompatibilités
(normes, standards) programme de fidélisation, verrouillage
technologique et switching costs.
•  Problème plus difficile dans la mesure où ces pratiques peuvent être anticoncurrentielles ou pro-concurrentielles au gré des circonstances.
APD : Les pratiques tarifaires
• 
Prédation : utiliser l’arme du prix pour affaiblir/exclure des
concurrents et/ou fermer l’entrée à de nouvelles firmes.
1. Pratiquer des prix bas (cumuler des pertes)
2. Récupérer les pertes en augmentant les prix une fois que les
concurrents ont été suffisamment affaiblis/évincés.
• 
Le Ciseau Tarifaire :
Ciseau Tarifaire : B peut pratiquer
un prix de vente de l’input élevé à
A.
APD : Les pratiques non-tarifaires
• 
Problème des stratégies tarifaires (pour la firme dominante): trop
visibles et a fortiori trop aisément détectables. Pour éliminer ses
concurrents ou les empêcher d’entrer sur son marché, une firme
dominante peut se tourner vers des stratégies non tarifaires:
- 
les investissements stratégiques (surcapacité, surproduction, publicité
de masse)
les ventes liées (bundling et tying)
les incompatibilités technologiques
les exclusivités
les refus de vente
les remises
la fidélisation
- 
- 
- 
- 
- 
- 
• 
Problème: chaque élément peut être justifiable d’un point de vue
concurrentiel
Résumé…
• 
La concurrence imparfaite ouvre la voie à des pratiques
anticoncurrentielles.
• 
L’étude d’une PAC nécessite de définir un marché pertinent (niveau
dans la chaîne de valeur, substituabilité du côté de la demande et
géographie).
• 
Pour le cas des APD, pour qu’il y ait sanction, il faut qu’il y ait position
dominante de l’entreprise sur le marché pertinent ET abus de cette
position dominante.
• 
On distingue abus d’exclusion et abus d’exploitation ainsi que
pratiques tarifaires et pratiques non-tarifaires.
2. Les Ententes
Les Ententes : Introduction
• 
On parlera d’entente, de collusion ou de cartel lorsqu’un ensemble
de producteurs s’entendent sur un marché donné, pour réduire les
quantités produites et/ou faire monter le prix de vente et/ou
stabiliser les parts de marché.
"  Accord
entre plusieurs entreprises
"  Explicite ou tacite
"  Permettant aux participants de coordonner leur action afin d’augmenter leurs
pouvoirs de marché (profits) ou de satisfaire un intérêt commun
#  formes variées: accords secrets, contrats ou plus simplement un comportement…
#  possibilité de mettre en commun des ressources ou du savoir-faire (groupement de réponse à un appel
d’offres, accords R&D)
Problème 1: le standard de preuve est élevé car la pratique est « très grave ».
Problème 2: dans certains cas, ce type d’accords peut être bénéfique pour le
consommateur.
Problème 3: certains prix élevés sont liés à la structure du marché, pas à une
entente (marché avec une concurrence en marque et qualité plutôt qu’en prix).
Les Ententes : Introduction
• 
Quel objectif ?
Maximiser le profit :
" 
" 
Tout marché concurrentiel a intérêt à recréer les conditions d’un
monopole par l’entente entre les producteurs.
L’équilibre de cartel consiste à réduire la production et à élever le prix
par rapport à l’équilibre concurrentiel pour atteindre le point d’équilibre
du monopole (qui maximise le profit dans la branche).
/!\ L’accord doit préciser comment le profit supplémentaire ainsi réalisé
au détriment des acheteurs sera réparti entre les différents
producteurs.
Les ententes
• 
Voir les slides de l’amphithéâtre d’ouverture pendant lequel les
bases théoriques ont été présentées et le cours en ligne
•  http://www.webssa.net/files/r003_ol49_m11_cours_02.mp4
•  http://www.webssa.net/files/r003_ol49_m11_cours_03.mp4
•  http://www.webssa.net/files/r003_ol49_m11_cours_04.mp4
•  http://www.webssa.net/files/r003_ol49_m11_cours_05.mp4
•  http://www.webssa.net/files/r003_ol49_m11_cours_06.mp4
•  http://www.webssa.net/files/r003_ol49_m11_cours_07.mp4
Les Ententes : La Clémence
• 
Quels sont, d’après vous, les objectifs de la procédure de
Clémence ?
Les Ententes : La Clémence
• 
Objectifs de la procédure de Clémence :
1. La collecte de preuves :
•  Difficultés majeures pour les autorités de la concurrence: réunir les preuves
nécessaires à la condamnation d’un cartel, toute entente étant par essence fondée
sur le respect par ses membres de la loi du silence.
•  Faute de preuves suffisantes, la justice a très souvent dû se résigner à admettre son
incapacité à faire condamner des cartels dont l’existence ne faisait pourtant aucun
doute.
"  Clémence: mécanisme incitatif qui permet de réduire l’asymétrie d’information lors de la phase
d’investigation.
"  Conditions pour le mécanisme incitatif soit efficace: la délation doit être une stratégie optimale pour
au moins un membre du cartel. A contrario, si des réductions d’amende sont offertes à un nombre
important d’acteurs, le mécanisme incitatif se réduit voire disparait. De même, l’immunité partielle doit
également être accordée aux entreprises qui optent pour la collaboration après ouverture d’enquête par
les autorités de la concurrence. La récompense devra néanmoins être moindre.
Les Ententes : La Clémence
• 
Objectifs de la procédure de Clémence :
2. Détection des cartels
Puissance d’un cartel = f (opacité du cartel).
$ Détecter les agissements coordonnés est une tâche périlleuse, tant les
efforts des cartels afin de dissimuler leur existence sont importants.
" 
" 
Clémence: permet aux autorités de la concurrence de mener à bien leur lutte
contre les accords anticoncurrentiels en dépit de leurs contraintes de
ressources.
Conditions: le programme de clémence doit être conçu de manière à faire
basculer l’équilibre coopératif qui prévaut au sein du cartel (% la récompense
offerte au dénonciateur doit être importante).
Les Ententes : La Clémence
• 
Objectifs de la procédure de Clémence :
3. Dissuasion
Le programme de clémence joue également une fonction dissuasive.
L’instauration d’un programme de clémence compliquera la tâche des
cartels, rendant ces derniers périlleusement soutenables.
• 
Vision contesté par Motta et Polo (2003):
• 
• 
• 
• 
Les cartels formés après l’instauration des programmes de clémence intègrent les coûts et risques
induits par les programmes de clémence dans leurs décisions.
Les membres jugent profitable la collusion en parfaite connaissance du risque de délation
(incorporation des coûts de la délation dans leurs analyse de profit).
A terme, cela peut conduire à des cartels plus solides et stables, et donc, plus difficiles à détecter et
à démanteler. Ces « nouveaux cartels » ne sont susceptibles d´être démantelé que si la Commission
les soupçonne et entame des investigations au sujet de leurs agissements. Dans ce cas (et seulement
si l´investigation est déclenchée) l´un des membres peut trouver la délation intéressante.
En revanche, s´il n´y a pas de soupçon ou preuve qui montre l´existence d´un cartel, les membres n
´auront aucun intérêt à faire défection (comme c´était le cas dans les cartels formés avant l
´instauration du programme de clémence).
Les Ententes : La Clémence
• 
Quels résultats d’après les statistiques ?
- 
Difficile de dire avec certitude d’après les graphiques présentés. Il y
a effectivement une augmentation des sanctions depuis
l’introduction du programme de Clémence mais cela peut être dû :
1. A une politique d’augmentation (de durcissement) des sanctions
2. A une augmentation du nombre de cas traités dû à une
augmentation de la fréquence des pratiques
3. A une amélioration de la détection hors programme de Clémence
etc.
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