L’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB) appuie le droit de toutes les femmes en âge de procréer de décider de l’orientation des soins de santé qu’elles reçoivent, y compris le choix du dispensateur de soins principal durant la période prénatale, l’accouchement et la période postnatale, et en ce qui concerne les soins au nouveau-né. Pour l’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick : l’accouchement devrait être promu en tant que processus naturel par tous les professionnels de la santé qui participent aux soins prénatals; les femmes doivent avoir accès à des ressources en soins de maternité et à un soutien adéquat en soins prénatals et au moment de l’accouchement; les femmes enceintes et en travail doivent être en mesure de faire des choix éclairés concernant les soins prénatals, l’accouchement et les soins postnatals; des sages-femmes doivent être intégrées à l’équipe de soins de maternité aussi bien en milieu communautaire qu’en milieu hospitalier; un plan provincial coordonné pour la mise en place des services de sages-femmes au Nouveau-Brunswick est essentiel pour réussir leur intégration, et cette intégration doit se faire de façon à ce que les autres membres de l’équipe des soins de santé comprennent le rôle de la sage-femme, y compris son pouvoir (c.-à-d. le champ d’exercice de la sage-femme); les sages-femmes, les médecins, les infirmières praticiennes et les infirmières immatriculées doivent travailler ensemble pour bâtir des relations interprofessionnelles de façon à assurer une transition de soins sans coupure pour la mère et le nouveau-né dans l’éventualité où une grossesse normale ou un travail normal prend une tournure qui dépasse le champ d’exercice de la sagefemme et exige l’expertise d’un obstétricien. Contexte La profession sage-femme au Canada En 1994, l’Ontario a été la première province canadienne à réglementer la profession sage-femme et à intégrer les sages-femmes au système de santé (ACSF, 2010a). Au Canada, la pratique sage-femme est établie dans l’ensemble des provinces et territoires sauf à Terre-Neuve-et-Labrador, à l’Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick. En 2013-2014, les sages-femmes ont pratiqué 20 % des accouchements en Colombie-Britannique, au Nunavut et en Ontario. Ailleurs au Canada où la pratique sage-femme est en vigueur, on rapporte un taux d’accouchement par sage-femme de 4 à 6 % pour la même période (Le Pinard, 2015). Bien que l’information relative à la rentabilité de la pratique sage-femme au Canada soit assez limitée, des professionnels de la santé ont effectué des analyses de la pratique sage-femme en Ontario, au Québec et au Manitoba. Dans les trois provinces, l’analyse a révélé des économies allant de 700 $ à 1 800 $ par naissance pour les accouchements par des sages-femmes comparativement aux accouchements par des médecins. Chaque province a également signalé qu’il n’y a eu aucune incidence négative sur les résultats pour la santé de la mère et du nouveau-né lorsque ceux-ci reçoivent des soins d’une sage-femme plutôt que d’un médecin (ACSF, 2010b). La profession sage-femme au Nouveau-Brunswick Au Nouveau-Brunswick, la profession sage-femme est une profession réglementée en vertu de la Loi sur les sages-femmes (2008), qui a été proclamée le 12 août 2010. Selon cette loi, la profession sage-femme consiste « à évaluer et à faire le suivi des femmes pendant leur grossesse, l’accouchement et la suite de couches, ainsi qu’à évaluer et à faire le suivi de leur nouveau-né en santé et à prodiguer des soins pendant une grossesse normale, un accouchement normal et la suite de couches normales et à pratiquer des accouchements normaux et spontanés par voie vaginale » (p. 6). Toujours selon la Loi sur les sages-femmes, au Nouveau-Brunswick, une sage-femme doit détenir un baccalauréat d’un programme de formation de sages-femmes offert par une université canadienne ou posséder une formation équivalente et être inscrite au tableau de l’Ordre des sagesfemmes du Nouveau-Brunswick. Les sages-femmes exerceront leur profession en tant que fournisseurs de soins primaires autonomes au sein du système public et seront intégrées aux équipes de soins mèreenfant. Les sages-femmes auront accès directement à la cliente sans que celle-ci soit nécessairement adressée par un médecin ou une infirmière praticienne. Elles pourront admettre une cliente à l’hôpital et lui donner son congé. Une sage-femme qui satisfait aussi aux exigences de l’immatriculation en tant qu’infirmière et qui maintient son inscription auprès des deux organismes de réglementation peut exercer les deux professions de manière séquentielle (c’est-à-dire travaille parfois en tant qu’infirmière immatriculée et parfois en tant que sage-femme). L’AIINB appuie l’exercice des deux professions de manière séquentielle pourvu que les rôles respectifs soient bien définis et exprimés et que les horaires de travail soient bien distincts. L’AIINB n’appuie pas un exercice simultané des deux professions, où la personne occupe les deux rôles dans un même emploi, un même relais de travail ou une même situation clinique. Un exercice simultané des deux professions crée une confusion des rôles et accroît le risque de brouiller les questions de reddition de comptes et de responsabilité. Juin 2005 Révisé : juin 2010; octobre 2015 ASSOCIATION CANADIENNE DES SAGES-FEMMES. Modèles de pratique des sages-femmes et résultats au Canada, 2010a. ASSOCIATION CANADIENNE DES SAGES-FEMMES. Réglementions de la pratique sage-femme au Canada, 2010b. JOURNAL OF OBSTETRICS AND GYNAECOLOGY CANADA. Joint Policy Statement on Normal Childbirth, vol. 30, no 12, 2008, 1163 – 1165. LE PINARD : Bulletin de l’Association canadienne des sages-femmes. La pratique sage-femme au Canada, vol. 5, no 1, 2015, 6 -7. PROVINCE DU NOUVEAU-BRUNSWICK. Loi sur les sages-femmes. Fredericton, imprimeur de la Reine, 2008.