Chapitre 10 – L'immunité innée. Un exemple : la réaction inflammatoire
I. La réaction inflammatoire, première ligne de défense
1. La reconnaissance du pathogène comme étranger
La plupart des micro-organismes possèdent à leur surface
des molécules typiques absentes des cellules animales,
comme les lipopolysaccharides de la paroi des bactéries
Gram-négatives (doc. ci-contre, ne pas apprendre).
De plus, chez beaucoup de virus à ARN (= dont le
matériel génétique est constitué d'ARN et non d'ADN), de
l'ARN double brin est présent au moins temporairement
soit dans le virus soit lors de sa réplication dans une
cellule de notre organisme ; or il n'existe normalement pas
d'ARN double brin dans les cellules eucaryotes.
Ces molécules typiquement étrangères à notre
organisme sont "ciblées" par des récepteurs TLR
présents à la surface des cellules de l'immunité innée
(macrophages et mastocytes notamment).
Différents types de récepteurs TLR
reconnaissent différents types de molécules
typiquement microbiennes (activité 23 et doc. 1
p. 294). Ces récepteurs TLR ont été très
conservés au cours de l'évolution des
Vertébrés et sont semblables d'une espèce à
l'autre (activité 23 et doc. 4 p. 291) ; des
récepteurs semblables sont même présents chez les Insectes et les végétaux verts : ils étaient donc
déjà présents chez l'ancêtre commun aux animaux et aux végétaux verts.
2. Destruction du pathogène par phagocytose
La reconnaissance du micro-organisme comme étranger induit sa destruction par phagocytose : il
est séquestré dans une vésicule (phagosome) qui fusionne avec des vésicules cytoplasmiques
(lysosomes) contenant enzymes, peptides antimicrobiens (protéines semblables à des
antibiotiques), voire des oxydants puissants. Le pathogène est ainsi détruit.
Les cellules de l'immunité innée normalement présentes dans les tissus (macrophages, mastocytes,
cellules dendritiques) ne sont cependant pas assez nombreuses pour assurer la destruction totale des
micro-organismes. Ils appellent à la rescousse d'autres cellules, notamment des granulocytes, grâce à
la réaction inflammatoire. Schéma à connaître (sera fait en classe)
3. Médiateurs de l'inflammation et déclenchement de la réaction
Les mastocytes et macrophages présents sur place et ayant phagocyté des particules reconnues
comme étrangères (micro-organisme ou virus) sécrètent différentes molécules médiatrices de
l'inflammation : cytokines pro-inflammatoires et prostaglandines notamment (et histamine pour les
mastocytes). Voir schéma activ. 23
Ces molécules provoquent une vasodilatation (élargissement des capillaires sanguins dans la zone
concernée, d'où la rougeur), une fuite du plasma sanguin hors des capillaires (le liquide s'accumule
sur place d'où un gonflement de la zone ou œdème). Les prostaglandines stimulent les récepteurs
de la douleur (nocicepteurs), d'où les picotements ou la sensation de douleur.
2
paroi
membrane plasmique
cytosol
chromosome
Une bactérie (schéma simplifié)