• pas assez solides : les mottes de terres arrachées à la bêche qui servaient à la construction des digues
étaient mal sélectionnées ou insuffisamment tassées et les assises des digues étaient trop peu
résistantes et trop facilement soumises à infiltration et sapement à la base.
• pas correctement implantées : au lieu d'être rectilignes, les digues étaient souvent sinueuses. Elles
s'écartaient parfois, attribuant au lit majeur une largeur démesurée, pour se rapprocher ensuite et
rétrécir fortement le lit. Un lit majeur trop large ralenti le courant et favorise l'alluvionnement. A
l'inverse, un lit majeur trop étroit accélère le courant et facilite l'érosion des berges. De plus, les
saillants et les rentrants multipliaient les rives concaves où le courant rongeait très activement la berge
qu'il serrait de près
En 1926, l'administration coloniale française des Travaux Publics entreprit de rénover le système des
digues. La connaissance de la physique des écoulements fluviaux et l'expérience acquise dans le delta
du Mississippi ou la plaine du Pô facilitèrent les travaux. Ceux-ci consistèrent en l'édification de
digues plus solides et plus hautes et en la rectification des tracés les plus sinueux. Les terres utilisées
dans la composition des nouvelles digues furent strictement contrôlées et tassées (à la dame, puis par
des rouleaux à vapeur et autres engins mécaniques). Une fois terminées, les nouvelles digues
pouvaient être jusqu'à 6 fois plus épaisses et deux fois plus hautes que les anciennes. Grâce à ces
améliorations, elles devinrent plus résistantes. Mais elles continuèrent à demander une surveillance
minutieuse et un entretien scrupuleux : interdiction de planter des arbres ou des buissons, réparation
immédiate des infiltrations, …
1.2. LA GUERRE DU VIETNAM
A la fin du XIXe siècle, les territoires qui forment actuellement le Vietnam sont colonisés par la
France et rattachés à l’Union indochinoise qui regroupe la Cochinchine, l’Annam, le Tonkin, le
Cambodge et le Laos. Une opposition nationaliste vietnamienne émerge dès les premières années du
XXe siècle. Elle organise une première révolte contre les autorités coloniales en 1908 au Tonkin. En
1931, Ho-Chi-Minh crée le Parti Communiste indochinois. Ce dernier devient en 1941 le Front de
l’Indépendance du Vietnam ou Viet-minh.
Au terme de l’occupation de l’Union indochinoise par le Japon (septembre 1940 – mars 1945), le Viet-
minh s’empare du pouvoir au Vietnam. Les accords de Postdam (août 1945), faisant suite au traité de
Yalta, prévoient pour leur part que le Vietnam soit coupé en deux, les Chinois occupant la partie située
au Nord du 16e parallèle, les Britanniques celle située au Sud de ce même parallèle. En octobre 1945,
les troupes françaises débarquent à Saigon et relèvent les Britanniques jusqu’au 16e parallèle. Des
négociations sont alors ouvertes entre le gouvernement français et le Viet-minh. La France s’engage à
reconnaître la République du Vietnam comme un Etat libre faisant partie de l’Union indochinoise. En
échange, le Viet-minh accepte que les troupes françaises stationnent au Nord du 16e parallèle. Les
provocations de l’armée française (bombardements sur Haiphong) conjuguées aux attentats perpétrés
par le Viet-minh remettent en question le fragile équilibre établi en 1945. Ces affrontements
sporadiques débouchent sur la première guerre d’Indochine (1946-1954) qui oppose le Viet-minh,
soutenu par la Chine, à l’armée française, soutenue par les Etats-Unis. En 1954, suite à la défaite des
troupes françaises à Dien Bien Phu, sont signés les accords de Genève qui consacrent le principe d’un
partage du Vietnam en deux Etats, au Nord et au Sud du 17e parallèle. Une République Démocratique
du Vietnam, étroitement alliée à la Chine et à l’URSS, se constitue au Nord. Une dictature militaire,
soutenue par les Etats-Unis, s’installe au Sud.
A la fin des années ’50, le Vietcong, mouvement rebelle soutenu par le Vietnam du Nord, multiplie les
opérations de guérilla au Vietnam du Sud. En réaction, les Etats-Unis intensifient leur soutien au
régime dictatorial du Vietnam du Sud en envoyant de nombreux conseillers militaires à Saigon en
1961. Ils s’engagent ensuite pleinement dans le conflit armée qui oppose les deux parties du Vietnam.
Ils opèrent les premiers bombardements sur le Vietnam du Nord en 1964 et envoient quelques 75.000
hommes au Vietnam du Sud en 1965. Ce premier contingent sera fortement renforcé les années
ultérieures si bien que près de 530.000 soldats américains se trouvent sur place en 1968.
A la suite de l’offensive des forces nord-vietnamiennes contre les villes du Sud (offensive du Têt –
janvier 1968), des pourparlers de paix s’ouvrent à Paris. Ceux-ci conduisent à l’arrêt définitif des
bombardements sur le Vietnam du Nord. Parallèlement, le nouveau président des Etats-Unis, R.