Phédon, immortalité 3e raisonnement [Mode de compatibilité]

21.10.2015
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Platon
Vers l’immortalité de
l’âme
Phédon 77a-84b (3ème raisonnement)
Plan
1. Acquis: réminiscence, et antériorité ontologique
2. Problème des pythagoriciens et réponse de Socrate
antériorité temporelle et immortalité (77a-78b)
3. L’âme ne se « disperse » pas à la mort (78b-84b)
3.1. L’affinité avec les Essences
3.2. Deux modes d’association âme->corps
3.3. L’âme pure échappe à la mort
1. Acquis: la réminiscence
Réminiscence: Egalité, Beauté
Antériorité comprise comme
- antériorité ontologique
- condition épistémologique
être en soi = être identique à soi, par-delà le temps
l’âme aussi doit pouvoir transcender le temps
tant qu’elle est en contact avec ces réalités
Donc: la pensée est témoin d’une existence de l’âme
par delà la vie et la mort.
2. Problème des pythagoriciens (réincarnation)
et réponse de Socrate
Le problème de Simmiaset Cébès (p.237-8, 77a-c)
(ils ne comprennent l’antériorité que temporellement)
On aurait donc prouvé l’antériorité de l’âme avant la
naissance, mais pas après la mort
L’âme pourrait donc encore « s’évaporer» à la mort
La démonstration de Socrate ne serait faite qu’à
moitié.
Problème des pythagoriciens et réponse de Socrate
Réponse de Socrate: (p.238, 77c-d)
Non, la démonstration est achevée.
Il suffit d’articuler les deux raisonnements
(1) devenir des contraires viemortvie…
(2) être, qui est atteint par la réminiscence
Donc:
(1) l’âme doit être qqch pour renaître
(2) l’âme, me non incarnée, a la pensée en affinité
avec les Essences.
C’est donc par la pensée et par l’amour de l’être
(philo-sophie) que l’âme échappera au cycle de la
mort
Problème des pythagoriciens et réponse de Socrate
Note sur la peur de mourir (p.238, 77d-77e)
Les mormolukeia étaient des masques à l’effigie d’une méchante
sorcière invoquée pour faire peur aux enfants (croque-mitaine).
« La foule aura beau faire le croque-mitaine en agitant sous nos
yeux, comme si nous étions des enfants, emprisonnements,
morts et confiscations de fortune », il ne faudra pas céder.
Ici ce n’est pas la mort que l’on craint: mais la peur qu’elle inspire
donne à la mort un masque de sorcière.
En triomphant de cette peur, Socrate sauve « l’enfant » en nous
de ce monstre censé dévorer les enfants. Allusion directe à
Thésée (minotaure, dévorant les enfants, même nombre de gens
autour de Socrate, raison du délai de sa mise à mort).
Le dialogue maintenant fait accéder à ce qui transcende la mort.
21.10.2015
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3. L’âme ne se « disperse » pas à la mort
Questions:
- Qu’est-ce qui subit nécessairement une cette
dispersion?
-Qu’est-ce qui peut subir cette dispersion?
-Qu’est-ce qui ne peut subir cette dispersion?
1ère partie: (p.239-243, 78b-79e)
L’affinité de l’âme avec les Formes
2epartie: (p.243-248, 79e-82a)
Deux modes d’association de l’âme au corps
3epartie: (p.248-251, 82b-84e)
L’âme pure échappe au cycle de la mort
1ère partie: l’affinité de l’âme avec les Formes
1. Choses composées et choses visibles
1.1. subissent par nature la décomposition
se décomposent de la manière dont elles ont été composées
=>Une âme très mélangée au corps ne s’en séparera pas comme une âme
qui s’est peu mélangée au corps
1.2. sont tantôt ainsi tantôt autres (devenir)
Perceptibles par les sens => visibles
2. Choses simples et choses invisibles
2.1. une chose non-composée ne subit pas de décomposition
2.2. sont toujours mêmes qu’elles-mêmes (être/Essences)
ex. la Beauté/l’Egalité en soi ne peut devenir inégalité/non belle
Saisissables par le raisonnement => invisibles
Où situer l’âme?
situer l’âme?
Certes le corps est visible et composé. Et l’âme?
1. Choses composées et choses visibles
2. Choses simples et choses invisibles
surprenant:
l’âme est invisible certes, mais pas de soi simple
elle est un dynamisme qui peut
devenir simple, s’unifier, par fréquentation constante aux réalités
intelligibles (à quoi même le dieu doit sa divinité)
L’âme n’est donc pas une chose, mais un mouvement
-elle se divise quand il y a conflit à l’intérieur d’elle-même
-elle s’unifie quand elle se met à ressembler aux Essences
1ère partie: l’affinité de l’âme avec les Formes
L’âme doit donc chercher à s’unifier, ce que seul permet la
philosophie, le désir de savoir.
Tout dépend donc de quoi une âme est occupée.
Retour à Eros: qu’aime l’âme?
-le simple changement, où elle se divise alors et manque
son échappement au cycle de la mort?
-l’amour de l’être, où, par fréquentation des Essences, elle
devient comme sont les dieux, échappant à la mort?
c’est le sens de la pensée
(p.242, 79e-d)
2ême partie: deux modes d’association de l’âme au corps
1) L’âme pure qui s’élance avec amour vers l’invisible
L’âme pure (véritablement philosophe), libérée du désir sauvage, se
concentre sur soi et s’élance vers l’invisible (Essences, dieux) au-de
de la mort.
Elle passe son temps avec les dieux
2) L’âme infectée qui subit le corps
L’âme ensorcelée parce qu’elle s’associe toujours avec le corps,
qui tient exclusivement pour vrai de boire, manger, forniquer
déteste l’invisible, a peur de l’invisible
devient terreuse, alourdie, tirée en arrière vers le visible
elle erre parmi les cadavres (comme un spectre)
jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau enchaînée à un corps (hommes
sans valeur)
(2ême partie) deux modes d’association de l’âme au corps
L’âme infectée qui subit le corps
jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau enchaînée à un corps
(hommes sans valeur)
Typologie: (anthropologie de Platon)
a) bâfrer, se soûler, forniquer -> ânes (âme ‘appétitive’)
b) injustice, tyrannie, rapt -> loups, faucons (âme ‘agressive’)
c) modération, justice -> abeilles, fourmis (âme raisonnable)
) vivre à l’écart de l’argent, célébrité
honneurs, gloire -> déliaison, purification
21.10.2015
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3ême partie: déliaison (immortalité) de l’âme pure
-d’abord, l’âme a pu s’enchaîner elle-même au corps
-puis la philosophie prend possession de cette âme, la calme,
commence à la délier, l’invite à « se ramasser en elle-même, à ne se
fier qu’à elle-même »
-puis elle n’oppose aucune résistance à être ainsi déliée
(se tient à distance des plaisirs, peines, craintes)
car la violence de la peine (le mal), n’est pas la maladie, la ruine
Mais l’ignorance volontaire de ce qui EST VERITABLEMENT
Cette peur, c’est ce qui cloue l’âme, la conforme au corps
elle n’arrive pas alors jusqu’aux dieux, à l’Hadès, à « l’immortalité »
Il lui faut donc fréquenter ce qui est divin et pur. Telle est l’âme du
philosophe véritable:
(p. 250, 84 a-c)
L’âme qui pense et se délie du corps
après être morte (avoir cessé de vivre en corps)
ira rejoindre le divin auquel elle est apparentée.
« Un silence se fit. »
Platon
Vers l’immortalité de
l’âme
Phédon 77a-84b (3ème raisonnement)
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