Une introduction à la RMN – Chapitre 5 4
Serge Akoka – Université de Nantes
ne doit pas être confondue avec la relaxation transversale. En effet, cette dernière est la
somme de deux contributions : d’une part, la relaxation spin-réseau, car la part de
l’aimantation qui est revenue suivant z n’est plus dans le plan transversal ; et d’autre part,
la relaxation spin-spin qui correspond à une perte de cohérence des différents spins de
l’échantillon. C’est pourquoi la relaxation transversale est toujours plus rapide que la
relaxation longitudinale.
Le retour de l’aimantation vers sa valeur d’équilibre se passe, en règle générale, selon un
processus mono-exponentiel. On appelle le temps caractéristique de la croissance de
l’aimantation longitudinale le « temps de relaxation longitudinale » et il est noté « T1 ». De
même, le temps caractéristique de la décroissance mono-exponentielle de l’aimantation
transversale est appelé « temps de relaxation transversale » et noté « T2 ». Compte tenu
de ce que nous avons dit dans le paragraphe précédent, T2 est toujours inférieur ou égal
à T1.
5.1.2. Relation avec la dynamique moléculaire
Une molécule en solution est animée de mouvements aléatoires de différents types :
rotation, translation et déformation. Ces mouvements s’effectuent avec une large gamme
de fréquences mais peuvent être caractérisés par un temps de corrélation moyen (c).
Par exemple, pour la rotation d’un groupement de la molécule, c sera le temps moyen
pour que ce groupement parcours un radian.
Pour que les fluctuations du champ local puissent provoquer des transitions entre les
niveaux d’énergie (et donc aient un impact sur la relaxation spin-réseau) il faut qu’elles
s’effectuent à des fréquences proche de la fréquence de Larmor (0) : C’est-à-dire c
proche de 1/0. Par exemple, pour 0 = 500 MHz, cela suppose des valeurs de c proches
de 0,3 ns. En pratique seuls les mouvements de rotation ont des temps de corrélation qui
peuvent vérifier cette condition. Dans le cas de petites molécules en solution dans un
milieu fluide, les c observés sont de l’ordre de quelques dizaines de picosecondes. Même
les mouvements de rotation sont loin des conditions idéales et l’on parle alors de
mouvements rapides ou de zone de rétrécissement extrême (puisque comme nous
l’avons vue, la relaxation conditionne la largeur des raies). Dans le cas de
macromolécules, telles que les protéines par exemple, les c sont de l’ordre de plusieurs
nanosecondes, ils sont donc trop grands, on parle alors de mouvement lents ou de zone
de « diffusion de spins ». En fait, c’est seulement pour des molécules de taille
intermédiaires, ou pour de petites molécules dans un milieu visqueux, que les
mouvements de rotations s’effectuent avec la bonne vitesse pour stimuler idéalement la
relaxation.
C’est pourquoi l’évolution du T1 en fonction de c présente un minimum (figure 5.3). Pour
les spins ½, les T1 sont très souvent de l’ordre de la seconde pour les petites et les
grosses molécules alors qu’ils peuvent être de quelques dizaines de millisecondes pour
des molécules de taille intermédiaire.