LA PSYCHOMOTRICITE AUPRES DES ENFANTS PRESENTANT DES TROUBLES DES APPRENTISSAGES, LES ENFANTS « DYS » Virginie LE HELLEY, Psychomotricienne D.E., AMIFORM, Nice, le vendredi 13 mai 2011 QUELQUES DATES Le terme de psychomotricité est introduit en France au XXe siècle par le médecin psychiatre Ernest DUPRE •1947 : Julian de AJURIAGUERRA à la suite de recherche sur les troubles des apprentissages préconise la 1er prise en charge spécifique en psychomotricité. •1974: Création du Diplôme d’Etat de Psychorééducateur (décret) •1980: Statut hospitalier aux Psychomotriciens (décret) •1985: Statut de Psychorééducateur est remplacé par celui de Psychomotricien (décret) •1988: Champ de compétences qui fixe la liste des actes professionnels que les psychomotriciens sont habilités à accomplir (décret) •1995: les psychomotriciens sont Auxiliaires Médicaux (loi), au même titre que les kinésithérapeutes DEFINITION Thérapie à médiation corporelle Relation entre le corps et l’esprit Relation entre le tonus musculaire et les émotions Etre humain dans sa globalité: son corps, ses éprouvés, ses émotions, ses pensées et leurs interactions mutuelles. Rôle : dépistage, diagnostic, prévention et rééducation. CHAMPS D’APPLICATION Retards du développement psychomoteur Dysharmonies psychomotrices Troubles tonico-émotionnels Maladresses motrices et gestuelles Dyspraxies Troubles de la graphomotricité à l'exclusion de 1a rééducation du langage écrit Troubles de la réalisation motrice (problèmes d'équilibre, de coordinations...) Troubles du tonus (raideurs, crispations, hypotonie, hypertonie…) Troubles d'intégration du schéma corporel Troubles de la motricité fine Troubles sensori-moteurs Troubles de l'organisation spatiale et temporelle Hyperactivité Troubles de la latéralité Tics Difficultés de concentration Troubles psychosomatiques Problèmes d'estime ou de confiance en soi Problèmes d'ordre plus relationnel (agitation, agressivité, impulsivité, inhibition, manque d'assurance …) et toute autre problématique où l'approche corporelle semble être à privilégier. LE BILAN PSYCHOMOTEUR, sur prescription médicale uniquement Sur 3 ou 4 séances, en fonction des troubles présentés Rencontre avec la famille et l’enfant (1H30) Bilan psychomoteur, enfant seul (1h30) Bilans graphomoteurs, enfant seul (45 minutes) Restitution du bilan auprès des parents et de l’enfant (1h30) LA RENCONTRE Le motif de la consultation L’enfant: au domicile, dans le lieu scolaire, ses centres d’intérêts, ses activités extrascolaires Le développement psychomoteur Les particularités visuelles, auditives, orthopédiques Les antécédents médicaux LE BILAN PSYCHOMOTEUR Etabli grâce à des activités étalonnées selon le développement psychomoteur de l’enfant et donc de son âge Le tonus Les coordinations et les dissociations: dynamiques générales; au niveau facial, manuel et pédestre; membres supérieurs et inférieurs; motricité fine La latéralité L’espace et le temps dans toutes leurs composantes Le schéma corporel et l’image du corps Attention et concentration Comportement LE BILAN GRAPHOMOTEUR Il permet de diagnostiquer la présence ou l’absence d’une dysgraphie. La dysgraphie peut être définie comme: une « atteinte de la fonction graphique scripturale se manifestant au niveau des composantes spatiales de l’écriture, alors que les structures morphosyntaxiques ne sont pas touchées » (POSTEL, 1993). un trouble moteur de la réalisation spatiale des éléments graphiques (MOSCATO et PARAIN, 1984). LA RESTITUTION DU BILAN à la famille et au médecin prescripteur Chez les enfants dyspraxiques, les éléments psychomoteurs rencontrés sont: Trouble du schéma corporel Trouble de la structuration spatio-temporelle TAC (Trouble de l’acquisition des coordinations) Difficultés dans les coordinations oculomanuelle Dysgraphie Trouble de la latéralité Agnosie digitale Syncinésies Maladresses motrices Acquisition plus tardives de certaines habilités motrices Trouble de la motricité fine Déficit visuo-spatiaux Déficit de la perception tactile Difficulté dans la reconnaissance des notions droite gauche LA PRISE EN CHARGE Tout apprentissage trouve sa base dans « l’expérience ». Le niveau moteur : L’expérience motrice globale enrichit et fonde le vécu corporel, indispensable à tout apprentissage. Proposer des exercices où le corps se déplace et où le sujet perçoit et intègre les diverses notions propres aux fonctions psychomotrices Le niveau manipulé ou sensorimoteur : Manipulation d’objets qui permet de percevoir les diverses notions. Tous les sens sont sollicités en particulier le toucher Le niveau perceptivo-moteur : C’est l’aspect représenté Manipulations plus fines LES MEDIATIONS Le jeu spontané et l’activité symbolique Le plaisir sensori-moteur dans l’espace Les activités rythmiques Les activités d’expression corporelle La relaxation La graphomotricité Les activités physiques et sportives diverses L’équithérapie… CONCLUSION La psychomotricité a une place à part entière dans le parcours de soin des enfants « dys », en partenariat avec la famille, l’école, les rééducateurs, les médecins … Le bilan psychomoteur contribue au diagnostic de la dyspraxie. Pour les autres enfants « dys », il permettra de mettre en évidence les troubles psychomoteurs associés. La rééducation en psychomotricité considère l’enfant dans sa globalité : elle prend en compte les aspects corporels, cognitifs et psycho-affectifs. CONCLUSION « être bien dans sa peau, dans son corps propre et dans son environnement extérieur »