cabulaire et les tournures syntaxiques des jeunes des banlieues, qui n'ont d'ailleurs
jamais été aussi créatifs. De plus, le niveau de vie actuel est beaucoup plus élevé, grâce
aux innovations technologiques, aux sciences, et grâce également à la mondialisation.
On voit bien ici que cette amélioration du niveau de vie contribue à l'enrichissement de
la langue, par l'introduction de nouveaux mots d'une part, qui définissent de nouveaux
objets et de nouveaux concepts, et par l'importation de mots de langues étrangères
d'autre part. On peut alors se demander par quels procédés linguistiques notre chère
langue française évolue.
D'un autre côté, si les Français parlent peu à peu une langue différente de celle
qui était parlée il y a quelques siècles ou décennies, la question que l'on peut se poser
est comment les institutions qui régulent le fonctionnement de la langue réagissent par
rapport à cela, car la langue orale s'éloigne vite de la langue écrite, et il devient très dif-
ficile de garder une vieille norme non adaptée aux besoins des nouvelles générations.
D'ailleurs, depuis quelques années, des organismes réfléchissent à l'évolution lexicale de
la langue française. C'est le cas, notamment, de l'Académie française. Bien que celle-ci
soit sous l'influence des élites, traditionnellement conservatrices sur tout ce qui touche
la langue française, elle finit par accepter le changement. Cela est le cas par exemple
pour la féminisation des noms de métiers ou les rectifications de la nouvelle
orthographe. Toutefois, le processus de normalisation de la langue est ardu et
extrêmement compliqué. Tout doit être fait avec calme et beaucoup de tact, afin de ne
pas offusquer ceux qui se montrent encore très réticents. Ici encore, la question est de
savoir si la langue écrite évolue réellement, et si les Français suivent cette évolution.
Finalement, le peuple français n'est pas l'unique détenteur de la langue française.
Celle-ci appartient à des millions d'hommes et de femmes, qui habitent des pays dif-
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