articulation interne, sans que cela ne soit nécessairement synonyme de repli sur soi. Bien au
contraire, c’est en mobilisant ses ressources propres, et en mettant l’accent sur sa richesse
qu’elle saura s’imposer comme un modèle à l’échelle mondiale (encore sans que cela ne soit
sa visée première). La tâche de la francophonie aujourd’hui est de prendre conscience de
plus en plus de son existence, de son étendue, de sa richesse géographique et culturelle et
de promouvoir toutes les relations possibles et tous les échanges au sein même de cette aire
partageant un héritage de la langue commun. En Afrique, en Asie, en Europe, et jusque
dans les îles du Pacifique et de l’Atlantique le français fait office de langue culturelle très en
usage quand elle n’est pas la langue officielle. C’est cette expansion géographique énorme
qu’il convient de signifier, de rendre manifeste et tangible, et pour ce faire les pays
francophones doivent communiquer, doivent se faire entendre et se faire atteindre. Les
échanges doivent être facilités, promus, et intensifiés. Le réseau se tissant entre tous les
états de la francophonie doit se faire plus riche et plus dense car c’est seulement ainsi que la
francophonie existe, se transmet, s’inculque, et vit. C’est cette dynamique qui ravive la
francophonie, et si son point de départ est le partage d’une langue (puisque ce n’est que la
langue que deux cultures aussi séparées éloignées et distinctes que celles de la Tunisie et de
la Nouvelle Calédonie ont en commun) son point d’arrivée –si autant il existe un vrai
accostage quand on parle de culture en voyage – ne peut être que l’enrichissement mutuel.
Enrichissement d’un point de vue de cultures qui jusque là se sont à peine fait face et qui à
présent ont la chance de se mêler, de coopérer, de coexister, et de créer ensemble un
espace nouveau d’entente. Car il faut comprendre que l’enjeu est avant tout culturel, et si
nous devions, francophones d’aujourd’hui, adopter un cheval de bataille –si encore nous
concevons la question en ces termes– ce serait celui là.
Ainsi si le français aujourd’hui doit se battre, s’il doit être défendu pour exister
encore dans le monde du travail de l’économie et de l’éducation c’est parce que ces liens
francophones n’ont pas été suffisamment renforcés.
La promotion de la culture en passe en premier lieu par l’éducation. L’état des choses
actuel au niveau du poids du français dans l’éducation est plutôt très positif : la langue
française passée pour être la langue de culture demeure largement enseignée à travers le
monde et à plus forte raison dans les pays francophones. Cependant si le français remanié,
refaçonné, par les différents accents et les diverses contrées est en soi devenu l’objet d’une