L’EMBARQUÉ / AVRIL 2016 / 5
Pile et protocole
A P P L I C A T I O N
à quelques dizaines de microse-
condes près dans tout le réseau. Les
nœuds échangent des informations
de décalage de synchronisation avec
les nœuds voisins pour maintenir la
synchronisation temporelle. Les
communications sont par ailleurs
organisées en créneaux temporels,
pendant lesquels sont planifiées les
occasions d’émettre ou de recevoir
un paquet. En d’autres termes,
chaque créneau temporel est assez
long (par exemple 7,5 ms) pour
qu'un nœud émetteur se réveille,
émette un paquet et reçoive l'accusé
de réception de la couche de liaison
provenant du nœud récepteur. Le
trafic dans un réseau TSCH peut être
programmé de manière dynamique,
ce qui permet le saut de canal en
coordination, une complète diversité
de trajet et de fréquence, un échange
de paquets à basse consommation,
et un rapport cyclique à disponibilité
élevée.
● Saut de canal en coordination pair-
à-pair : la synchronisation temporelle
permet le saut de canal sur chaque
paire d'émetteurs-récepteurs afin
d’assurer la diversité de fréquence.
Dans un réseau TSCH, chaque
échange de paquet effectue des sauts
de canal pour échapper aux inévi-
tables interférences RF et évanouisse-
ments. De plus, des transmissions
multiples entre des paires de disposi-
tifs différents peuvent se produire
simultanément sur différents canaux,
ce qui accroît la bande passante du
réseau. Il existe, par exemple, quinze
canaux utilisables disponibles dans
la spécification radio IEEE 802.15.4
à 2,4 GHz, qui se présente comme
un choix courant pour les implanta-
tions de WSN en raison de la dispo-
nibilité globale de cette bande ISM.
Cela représente pour un réseau TSCH
jusqu'à quinze fois la bande passante
disponible, par rapport à celle d'un
WSN à canal 802.15.4 unique.
● Diversité totale de trajet et de fré-
quence : Chaque dispositif a accès à
des chemins redondants pour pallier
les interruptions de communication
dues aux interférences, aux obstacles
physiques ou à l’évanouissement
multitrajet. Si la transmission d'un
paquet échoue sur un trajet donné,
un nœud ou « mote » va automati-
quement réessayer sur le trajet dispo-
nible suivant et sur un canal RF dif-
férent (figure 2). En exerçant la
diversité de trajet et la diversité de
fréquence à chaque nouvel essai
(diversité temporelle), la probabilité
de succès à chaque nouvel essai est
plus élevée par rapport à celle d'un
système à un seul canal.
● Echange de paquets à basse
consommation : L'utilisation du
TSCH permet aux nœuds d'être mis
dans un état de veille à ultrabasse
consommation entre deux commu-
nications planifiées. Chaque disposi-
tif est actif uniquement s'il est en train
d'envoyer un paquet ou s'il est en
mode réception d'un paquet prove-
nant d'un dispositif voisin. Mais sur-
tout, puisque chaque nœud sait
quand son réveil a été planifié, il est
toujours disponible pour pouvoir
relayer l'information provenant de ses
voisins. Ainsi, les réseaux TSCH
atteignent souvent des rapports cycli-
ques inférieurs à 1 % tout en mainte-
nant le réseau complètement dispo-
nible. De plus, puisque chaque
transaction de paquet est planifiée, il
n'y a pas de collisions entre paquets
intra-réseau dans un réseau TSCH.
Les réseaux peuvent être denses et
échelonnables sans être entravés par
la production d'auto-interférences RF.
● Rapport cyclique à haute disponi-
bilité : Contrairement à un réseau à
rapport cyclique à l'échelle du
réseau, dans un TSCH les nœuds
individuels réveillent leurs émetteurs
uniquement quand ils doivent
émettre un paquet ou guetter la
réception d’un paquet. En program-
mant le trafic réseau au niveau gra-
nulaire des échanges entre chaque
émetteur-récepteur, un réseau TSCH
peut facilement gérer un trafic de
données hétérogène à l’échelle du
réseau tout entier. Si vous avez, par
exemple, un capteur de niveau de
réservoir qui n'a besoin de trans-
mettre qu'une fois toutes les heures,
et plus loin, des capteurs de pression/
débit qui rapportent toutes les
secondes, alors un réseau TSCH va
réveiller des nœuds (et leurs parents)
uniquement à la fréquence qu’exige
la transmission de manière fiable du
type de trafic qui les concernent...
Associer un TSCH
avec un matériel basse
consommation
Les courants de fonctionnement des
émetteurs-récepteurs 802.15.4
nécessaires aux fonctions de base,
comme l’émission, la réception et la
veille, ont diminué régulièrement au
cours de la dernière décennie. Le
LTC5800-IPM de Linear Technology,
par exemple, consomme 9,5 mA
pour une puissance émise de
+ 8 dBm et 4,5 mA pour la réception,
ce qui est 3 à 5 fois plus faible que
le courant consommé par les émet-
teurs-récepteurs 802.15.4 de la
génération précédente. Néanmoins
si la réduction de la consommation
crête est un bon début, il faut aussi
considérer que l’énergie requise
pour envoyer un paquet est fonction
de la quantité de charge électrique
consommée sur une période de
temps. Si le courant consommé est
mesuré sur un oscilloscope et repré-
senté en fonction du temps (voir
figure 3), alors l'énergie requise pour
envoyer un paquet est représentée
par l'aire de la zone située sous la
courbe et dépend non seulement des
courants de crête, mais aussi de la
durée de chaque action. Les produits
tels que le LTC5800-IPM effectuent
des échanges de paquets optimisés
avec précision, avec une émission et
un accusé de réception de paquets
réussis pour une charge électrique
3 AVANTAGES D’UNE ARCHITECTURE MATÉRIELLE OPTIMISÉE POUR LE TSCH
La figure montre la consommation en courant pendant l’émission d’un paquet et la réception
de l’accusé de réception de la couche de liaison. Avec du matériel optimisé pour le TSCH,
comme le LTC5800-IPM de Linear Technology, les transactions individuelles ne consomment
potentiellement qu'une charge électrique de 54,5 µC.