
La lésion traumatique cérébrale (LTC)
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LA LÉSION TRAUMATIQUE CÉRÉBRALE (LTC)
Une lésion traumatique cérébrale (LTC) est une perturbation des fonctions cérébrales
normales causée par une force mécanique externe. La force peut être transmise au
cerveau par suite d’un impact au crâne, à la mâchoire ou au corps. Les contraintes de
cisaillement sur le cerveau et les vaisseaux sanguins, qui résultent d’une accélération
ou d’une décélération soudaine et souvent rotationnelle de la tête, sont responsables
de la majeure partie des dommages.
La LTC peut guérir complètement de façon spontanée ou produire une invalidité
grave, voire même entraîner la mort. Globalement, les chutes sont les principales
causes de LTC, surtout chez les personnes jeunes (de moins de 14 ans) et âgées
(de 65 ans et plus). Les accidents de véhicule motorisé sont au deuxième rang des
causes de LTC et au premier rang des causes de décès chez les jeunes adultes. Les
deux tiers des LTC surviennent chez des hommes, mais des lésions paraissant de
même gravité peuvent évoluer de façon plus défavorable chez les femmes que chez
les hommes. La pratique de sports et les voies de fait sont d’autres causes fréquentes
de traumatisme crânien.
En milieu de travail, les causes de LTC sont entre autres les chutes, les chutes
d’objets et les accidents de véhicule motorisé ou de machine. Les secteurs
professionnels présentant le plus de risques sont la construction, le transport,
l’agriculture, la foresterie, la pêche et les services médicaux d’urgence. Vingt pour cent
des lésions en milieu de travail seraient attribuables à des chutes sur des surfaces
inégales ou mouillées ou causées par des objets qui ne sont pas à leur place, et elles
semblent donc évitables en grande partie.
Les traumatismes cérébraux peuvent être soit « fermés », c’est-à-dire sans lésions
du cuir chevelu, soit « ouverts », c’est-à-dire accompagnés de lacérations du cuir
chevelu. Une fracture du crâne ou des lacérations de la dure-mère (la plus externe
et la plus résistante des trois membranes séparant le crâne du cerveau) peuvent y
être associées. Il peut aussi y avoir des contusions (ecchymoses) ou des lacérations
(déchirures) du cerveau. Une fracture du crâne linéaire fermée est peu importante en
soi, sauf qu’elle témoigne de l’intensité de la force exercée sur la tête. Les fractures
du crâne fermées peuvent cependant causer une embarrure (enfoncement localisé
de la voûte crânienne) qui peut léser le cerveau. Les traumatismes ouverts sont une
cause d’infections intracrâniennes, telles que la méningite, l’empyème sous-dural et
l’abcès cérébral. Les traumatismes ouverts peuvent être externes ou internes. En cas
de traumatisme ouvert interne, la fracture du crâne peut toucher les sinus paranasaux
ou les cellules pneumatiques mastoïdiennes de la base du crâne et, en association
à une lésion de la dure-mère et de la membrane arachnoïdienne, servir de voie de
contamination bactérienne et entraîner les infections intracrâniennes susmentionnées.
Les fractures du crâne peuvent aussi porter atteinte aux vaisseaux sanguins et causer
une hémorragie, ce qui peut entraîner la formation d’un caillot de sang (hématome).