ARTICLE DE REVUE 286
Les causes aussi bien que les conquences peuvent être multiples
Obésité: approches et perspectives
Nathalie Rouillera, Yann Corminbœufa, Michel Suterb, Fraois Pralonga, Lucie Favrea
a Service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
b Service de chirurgie visrale, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
La progression de l’obésité représente un enjeu majeur en termes de santé publique.
Si l’arsenal trapeutique dicamenteux reste très limité, la chirurgie bariatrique
constitue une option ts inressante d’un point de vue ponral et métabolique
mais requiert une pparation attentive et multidisciplinaire. Un accent particulier
sur la pvention est primordial pour endiguer cette épimie.
L’obésité a été reconnue par l’OMS en  comme la
premre maladie épimique d’origine non infec-
tieuse. Cette reconnaissance cristallise particulière-
ment bien les enjeux liés à la prise en charge de l’o-
si, ou devrait-on dire des obésités puisque les causes
aussi bien que les conquences de l’exs de poids
peuvent être multiples. Le premier de ces enjeux est la
prévalence de la maladie qui demeure en constante
augmentation dans tous les pays industrialis. En
Suisse, elle a pratiquement doublé ces vingt dernières
années et concernait,% de la population adulte au
dernier recensement de l’
Oce fédéral de la statistique
en(,% en), avec une proportion plus impor-
tante d’hommes touchés par l’aection (g.).
Ces données sont inquiétantes car l’obésité s’accom-
pagne dans la vaste majorité des cas de complications
taboliques et cardio-vasculaires qui en font toute la
gravité. Les recommandations actuelles de prise en
charge clinique de ces patients sont résumées dans cet
article, en soulignant que le veloppement de stra-
gies trapeutiques mieux adapes et personnalies
constitue actuellement un enjeu important pour notre
système de san.
Les causes de l’épidémie d’obésité
L’épidémie d’osi, initialement psente aux Etats-
Unis, a non seulement gagné l’Europe mais également
les pays en voie de veloppement au point d’y obser-
ver une coexistence entre obésité et malnutrition [].
La globalisation du phénone peut être expliquée
par des changements de style de vie, détaillés ci-des-
sous, qui touchent également les pays en voie de ve-
loppement. L’an a é marqué par un tournant
signi catif et inquiétant, le nombre de personnes en
surpoids sur la planète dépassant celui des personnes
en insusance pondérale.
L’acs à la nourriture est devenu très, voire trop faci-
li. Le faible coût d’aliments riches en graisses et en
sucres, l’omniprésence des plats pré-cuisis et des
portions démesurées expliquent en partie l’épimie
d’obésité. Les repas, au préalable cus en famille,
tendent à disparaître, emportant avec eux certaines
règles alimentaires fondamentales. Le comportement
face à la nourriture a également chan depuis que son
acs est devenu si ai. On observe une progression
constante des troubles du comportement alimentaire
avec une utilisation de la nourriture comme moyen
decompensation face aux dicultés rencontes. La
dépen se énergétique est moindre, la dentarité étant
favorie par les placements en hicules et les
heures d’activités sportives, trop souvent remplacées
Lucie Favre
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par des jeux vidéo ou par la vision. Une consomma-
tion alimentaire excessive et déséquilibe associée à
un mode de vie sédentaire contribuent donc à créer un
environnement osogène [].
Finalement, des études épidémiologiques récentes ont
également mis en évidence le rôle signicatif de per-
turbations veloppementales qui prédisposent à
l’obésité et notamment le le de l’exs de poids ma-
ternel avec une transmission épitique de l’osi
à la génération suivante [].
Une prise en charge interdisciplinaire
Evaluation initiale
Des facteurs étiopathoniques aussi vars que des
fauts tiques, des causes endocriniennes ou des
origines iatrogènes médicamenteuses peuvent être à
l’origine d’une obésité et doivent être sysmatique-
ment envisagés. Le médecin endocrinologue joue un
le primordial dans la prise en charge, an d’écarter la
possibilité d’une obésité secondaire et d’assurer une
prise en charge adéquate de l’ensemble des comorbidi-
s assoces à cette maladie.
Il n’en demeure pas moins qu’un trouble du comporte-
ment alimentaire est présent chez la majori des pa-
tients sourant d’obésité. De ce fait, il est fondamental
d’ingrer à l’équipe somatique, compoe d’endocri-
nologues, de dticiennes et d’inrmières, des psycho-
logues et des psychiatres spécialis dans la prise en
charge des troubles du comportement alimentaire
(TCA). L’importance de la prise en compte du TCA est
d’ailleurs bien monte par l’incapaci à maintenir
un contrôle ponral à long terme au moyen de régimes
hypocaloriques. En eet, ces derniers sont à l’origine
d’une restriction cognitive marquée et leur arrêt se
solde dans –% [] des cas par une reprise du poids
avec le plus souvent un gain pondéral net, caractéris-
tique de l’eet yoyo.
Trouble du comportement alimentaire
Le trouble du comportement alimentaire (TCA) fait -
rence à une perturbation de la relation à la nourriture.
Le DSM- fournit une liste taillée des diérents TCA.
Les TCA impliqués dans la prise de poids sont essentiel-
lement les accès hyperphagiques
(binge eating disorder)
et le grignotage. La boulimie nerveuse, accompage
de mécanismes compensatoires qui ne sont pas présents
dans les deux autres TCA, ne s’accompagne pas classi-
quement d’une surcharge ponrale ou d’une osi.
Les acs hyperphagiques se nissent par l’ingestion
d’une importante quantide nourriture en moins de
deux heures, dépassant ce que la plupart des gens man-
geraient durant ce même laps de temps et dans les
mêmes circonstances. A cette condition s’ajoute celle
de psenter une perte de contrôle de son comporte-
ment alimen taire durant l’épisode. Ce phénone doit
sur venir de façon hebdomadaire durant  mois.
Le grignotage compulsif
(compulsive snacking)
est inclus
par faut dans les troubles du comportement alimen-
taire non spéciés et se réère à des prises alimentaires
survenant en dehors des repas. Laperte de contle face
à la nourriture est un point current dans ces deux TCA.
De plus, il existe de solides associations entre l’obésité
et diverses autres psychopathologies, telles que la -
pression, les troubles bipolaires ou la schizophrénie.
Ces derniers amplient encore la complexi de l’inves-
tigation psychiatrique autour des patients sourant
dobésité.
Traitement conservateur de l’obésité
La prise en charge multidisciplinaire vise à aider le pa-
tient à eectuer des modications hygiénodtiques
dans le but initial d’obtenir une stabilipondérale. Par
la suite, le maintien à long terme de ces changements
de style de vie par un suivi régulier tant somatique que
psychologique aboutit souvent à une duction pon-
rale progressive. On peut espérer ainsi une perte de
poids correspondant à environ à –% du poids initial.
Il est bien mont qu’une telle perte de poids, plut
modeste dans son ampleur, est associée à des alio-
rations signicatives des comorbidités taboliques
[, ] et doit ainsi être encourae.
Figure 1: Epidémie obésité OFS. Source: Actualis OFS; 14 San; Neuchâtel,
novembre 2014; Surpoids et obesité. Reproduction avec l’aimable autorisation
de l’Office fédéral de la statistique.
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0% 1992 1997 2002 2007 2012 1992 1997 2002 2007 2012
SurpoidsOsité
HommesFemmes
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Il existe en Suisse un nombre limité de dicaments
pouvant être assocs à la prise en charge conserva-
trice dans le but d’améliorer la perte pondérale. Citons
l’orlistat (Xenica) qui agit par la diminution de l’ab-
sorption des graisses au niveau digestif. Si la uoxétine
(Fluctin) a longtemps é consie comme le trai-
tement de choix du contrôle des compulsions alimen-
taires, de nouvelles études viennent nuancer ce propos
[, ] en montrant l’ecacité similaire d’autres in-
hibiteurs lectifs de la recapture de la sérotonine dans
cette indication.
Les analogues du GLP- (exénatide et liraglutide), qui
augmentent la crétion d’insuline et diminuent celle
de glucagon, sont utilisés en Suisse depuis quelques
années pour le traitement du diabète de type . Ils ont
aussi une action centrale sur la satiété et réduisent la
vidange gastrique []. Ils diminuent ainsi la consom-
mation calorique et permettent une duction pon-
rale.Le liraglutide est utili dans le traitement du dia-
te de type  à une posologie maximale de ,mg/j.
Une étude récente a montré que ce traitement à une
posologie de  mg/j, lorsqu’il est assoc à des modi -
cations hygiéno-diététiques, permettait une duction
pondérale deux fois plus importante que celle obser-
e dans le groupe placebo, avec un tiers des patients
traités ayant perdu plus de % du poids de départ [].
Ce traitement a été ainsi approuvé par la
Food and Drug
Administration
(FDA) à une posologie demg/j pour le
traitement de l’obésité chez les patients avec un IMC
(indice de masse corporelle) de minimum kg/m ou
dekg/m en présence d’une comorbidité associée à
l’obésité telle que hypertension arrielle, diabète ou
dyslipidémie. Cette classe de dicaments n’est pas re-
connue actuellement en Suisse pour le traitement
del’osi en l’absence de diate. On rappellera que
dié rentes substances anorexines ecaces ont é
retirées du marché au cours des dernières années en
raison de leurs eets secondaires trop importants.
Traitement chirurgical de l’obésité
L’enjeu majeur de la prise en charge de l’osiest
avant tout de garantir une perte pondérale durable
permettant d’avoir un impact positif à long terme sur
la qualide vie, les comorbidités métaboliques cardio-
vasculaires, respiratoires et musculo-squelettiques. En
Suisse, depuis, le seuil de l’IMC pour cier de
ce traitement chirurgical a été duit de àkg/m
et il n’est plus nécessaire qu’une comorbidita-
bolique soit psente. Les conditions de prise en charge
du traitement chirurgical de l’osien Suisse sont ré-
sues dans le tableau. Seule la chirurgie bariatrique
permet actuellement d’obtenir une perte de poids im-
portante et soutenue avec une amélioration notable
des comorbidités assoces à l’osi morbide [, ].
Toutefois, une telle intervention chirurgicale peut éga-
lement se solder par un échec à moyen terme. Ceci s’ex-
plique principalement par le fait que les patients
s’adaptent à la restriction alimentaire impoe par la
chirurgie bariatrique et réactivent alors progressive-
ment un trouble du comportement alimentaire. Dès
lors, si le trouble du comportement alimentaire n’a pas
été trai au palable, une reprise pondérale con-
quente peut être observée avec le temps avec parfois
même un retour au poids préopératoire.
Un travail complémentaire sur la structure et l’équi-
libre alimentaire reste également primordial avant
d’envisager tout type de chirurgie bariatrique. Il ces-
site une approche diététique, qu’elle soit individuelle
ou collective, sous forme de cours d’éducation
thérapeu tique. De plus, l’activi physique reste un
pili er fondamental du traitement également pour les
Tableau 1: Conditions de prise en charge du traitement chirurgical de l’osité selon l’article 1
de l’Ordonnance surlesprestations de l’assurance des soins (OPAS).
Le/la patient(e) présente un indice de masse corporelle supérieur à 35 kg/m2
Un traitement conservateur appropr de deux années est res sans effet
Pour les patients avec un IMC de ≥50 kg/m2, une durée d’une année est suffisante
Ce traitement peut avoir é composé de différents programmes thérapeutiques avec ou sans le soutien d’un professionnel
qualifié
Il n’est pas exigé que ce traitement ait é conduit de manière ininterrompue
Il n’y a pas de limite d’âge
Pour les patients âs de 65 ans ou plus, les risques oratoires seront balancés avec l’espérance de vie attendue en raison
des comorbidis
L’indication oratoire chez les patients de moins de 18 ans ne peut être posée qu’après discussion avec un/une spécialiste
de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent
La pparation et l’intervention sont réalies dans un centre bariatrique reconnu par la SMOB (Swiss society for the study
ofobesity and metabolic disorders) qui dispose d’une équipe multidisciplinaire expérimentée
Le patient s’engage par écrit à un suivi postopératoire auprès de l’équipe multidisciplinaire d’un centre bariatrique accrédité
par la SMOB
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patients qui souhaitent une chirurgie bariatrique [].
La prise en charge prébariatrique est avant tout inter-
disciplinaire.
L’indication à la chirurgie bariatrique a nettement évo-
lué au cours de ces dernres années. En eet, l’impor-
tance de l’excès ponral n’est sormais plus le para-
tre cisionnel le plus important puisque la
chirurgie bariatrique, et particulrement le by-pass
gastrique, ont démontré un eet particulrement
favorable sur le diabète de type (TDM). Buchwald et
al. [] ont publié une ta-analyse montrant une -
mission complète du TDM dans% des cas. Les
études plus récentes donnent des sultats moins ex-
ceptionnels et ceci est expliqué par la nition plus
stricte de la rémission du TDM qui est utilisée. Une -
cente étude [], utilisant une valeur d’HbAc <% sans
traitement pour nir la rémission du diate, fait
état d’un taux de rémission du TDM aups de% des
patients  ans après un by-pass gastrique. Une autre
[], utilisant unevaleur d’HbAc <,% avec une glycé-
mie à jeun à≤,mmol/l sans traitement pour dénir
la rémission du TDM, reve un taux de rémission de
%  ans après une chirurgie bariatrique. Une amélio-
ration notable du contle glymique avec une simpli-
cation des traitements est rapportée dans tous les cas
[]. D’autres études tentent sormais de déterminer
quels patients diatiques de type  bénécieront le
plus de l’intervention chirurgicale et pourront espérer
une mission de leur maladie [,]. Des facteurs
comme la durée de la maladie, l’importance des traite-
ments, l’âge du patient ainsi que l’équilibre glymique
préopératoire sont des éléments à prendre en compte.
Par ailleurs toutes les opérations bariatriques n’ont pas
le même impact sur le diabète et le sultat dépend éga-
lement du choix de l’intervention. Les autres comorbidi-
tés telles que l’hypertension arriel le, la dyslipimie
et le syndrome d’apnées du somme il sont également
nettement améliorées après l’inter vention chirurgi-
cale, de même que les douleurs ostéo-articulaires [].
Finalement, des opérations orthodiques deviennent
alisables après une perte de poids importante [] et
une nette alioration de la qualide vie des patients
est généralement observée.
Les diérentes interventions chirurgicales
Les interventions chirurgicales à disposition sont es-
sentiellement le by-pass gastrique (
Roux-en-Y gastric
bypass
, RYBG) (g.),
la sleeve gastrectomy
(g. ) et les
rivations bilio-pancatiques. Ces dernières sont très
ecaces, en particulier sur le plan tabolique, mais
sont assoces à des risques nutritionnels importants,
raison pour laquelle elles sont réseres à une mi-
norité de patients, la plupart avec un IMC >kg/m.
Figure 3: Sleeve gastrectomy (SG) (graphiste: L. Kubski).
Estomac résiduel
(200 ml)
Pylore
Partie
réséquée
de l’estomac
duction du volume gastrique
Figure 2: By-pass gastrique (RYBG) (graphiste: L. Kubski).
lon
Intestin
alimentaire
Partie
exclue de
l’estomac
Poche de
l’estomac
(15 ml)
Œsophage
Restriction alimentaire + malabsorption modérée
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ARTICLE DE REVUE 290
Lecerclage gastrique est de moins en moins pratiqué
en raison de son eacacité moindre et de ses complica-
tions nombreuses à long terme. L’intervention la plus
souvent alisée en Suisse est le RYBG suivie par la
sleeve gastrectomy
(SG). En eet, sur  opérations
bariatriques réalies en Suisse en , % étaient
des RYGB (référence:
Swiss Society for the Study of
Obesity and metabolic Disorders
, SMOB). Toutefois, le
nombre de SG augmente chaque année. Le RYGB inclut
une restriction diététique ainsi que le court-circuit du
duodéum et de la partie proximale du jéjunum, sites
principaux de l’absorption de certaines vitamines et
nutriments. Des carences sont donc observées et
doivent être substituées [,]. La SG, qui est devenue
dans de nombreux pays et notamment en France l’in-
tervention la plus courante [], a l’avantage de pserver
le circuit enrique normal, mais est la seule interven-
tion non versible puisqu’elle comporte la résection
de–% de l’estomac. Ainsi, on pourrait imaginer
que la SG est à l’origine de moins de cits nutrition-
nels. Cependant, cette intervention provoque une di-
minution des apports alimentaires et acre signi-
cativement le transit gastro-intestinal [] avec une
augmentation de l’excrétion cale des acides gras, qui
peut également favoriser les décits nutritionnels. Une
étude récente n’a pas mont de risque de carences
plus marqué après RYGB qu’après SG au cours de la pre-
mière année post-opératoire [] et des rapports de cas
isolés ont fait état de décits nutritionnels drama-
tiques chez des patients après SG [,]. Il est donc im-
portant de rappeler que ces deux types d’intervention
bariatrique et métabolique nécessitent un suivi atten-
tif des carences. Les résultats à long terme concernant
la SG en termes de réduction pondérale n’ont pas encore
été établis mais l’impact sur le métabolisme glucidique
est moins favorable après SG qu’après RYGB.
Complicaations secondaires
Au chapitre des complications secondaires de la chirur-
gie bariatrique de type by-pass gastrique, on revera
des syndromes de dumping pcoces ou tardifs. Ces
deux syndromes ont des explications physiopatholo-
giques ts diérentes. Le dumping précoce est causé
par une surcharge osmotique suite à l’ingestion d’ali-
ments gras et sucrés, entraînant un appel d’eau au
niveau de la lumière intestinale pouvant aboutir à une
hypovomie relative. Le syndrome de dumping tardif
est à une hypoglycémie hyperinsulinique con-
cutive à la modication d’absorption des nutriments et
à la séction augmene de certaines incrétines tel
que le GLP-.
Finalement, il est important d’aborder le risque aug-
menté de développer une dépendance à l’alcool. Plu-
sieurs explications sont avancées pour expliquer ce
phénomène, notamment l’utilisation de cette subs-
tance, an de compenser la restriction alimentaire im-
poe par le montage chirurgical. De plus, l’absorption
d’alcool après un bypass gastrique est nettement plus
rapide et occasionne un pic d’alcoomie deux fois plus
élevé que pour une même quantité d’alcool consom-
e avant la chirurgie []. Il est intéressant de noter
que des études ont mont que la SG n’occasionne pas
de modication de l’absorption de l’alcool []. Cet é-
ment pourrait être évoqué dans le choix de chirurgie
chez les patients les plus à risque de développer cette
dépendance.
Le risque suicidaire doit également être pris en consi-
ration tout au long de la prise en charge pluridisci-
plinaire. En eet, les patients oses ont une préva-
lence augmene de tentatives de suicide par rapport
àla population générale et ceci peut être expliqué par
le sentiment de mal-être et la stigmatisation dont ils
sourent []. Aps une chirurgie bariatrique, le risque
suicidaire reste cependant plus éle que dans la popu-
lation rale [] mais il concerne essentiellement
des patients qui avaient déjà présen des troubles psy-
chiatriques avant l’intervention. L’évaluation psycho-
logique est indispensable avant d’acder à cette
chirurgie et un soutien attentif doit être propo aux
patients les plus vulnérables également dans la pé-
riode postopératoire.
Prévention
An d’obtenir le meilleur impact en termes de pven-
tion de l’osi et de limiter le veloppement de com-
plications métaboliques et notamment du diate de
type, il convient d’agir dès le plus jeune âge en ciblant
la population diatrique. L’éducation alimentaire est
non seulement du ressort des parents mais les collec-
tivités publiques, notamment les cantines scolaires,
doivent également jouer leur le en assurant un équi-
libre alimentaire adéquat. Il faut aussi, dès le plus jeune
âge, encourager l’activi physique et limiter au maxi-
mum le mode de vie sédentaire [].
Une attention particulre doit être appore à la sur-
veillance du poids des femmes en âge de procréer et
des femmes enceintes en raison du risque nettement
augmen pour l’enfant de rencontrer des problèmes
pondéraux et de velopper un syndrome métabo-
lique lorsque la mère est ose.
Les messages véhiculés par la télévision et intégrés
dans les publicités, devraient être adaps et mieux
réglementés, ces derniers ayant un impact non gli-
geable aups du public []. Le eHealth pourrait égale-
ment contribuer, au moyen d’applications prodiguant
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