Résumé de l`étude d`impacts socio-économiques des exportations

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Résumé de l’étude d’impacts socio-économiques des exportations de fruits et légumes au Sénégal
Au Sénégal, les filières haricot vert (bobby et filet), tomates cerise et mangue demeurent les 3 principaux
produits d’exportation et représentent plus de 95% du volume total de fruits et légumes exportés qui
s’élèverait à près de 10 000 tonnes en 2001. Récemment, une étude commanditée par la Banque Mondiale, a
permis d’apprécier la rentabilité économique des exportations des 3 filières précitées et de mesurer leur
impact socio-économique sur l’économie nationale en général et rurale en particulier en terme de génération
d’emplois et de revenus.
Une estimation des coûts de production et des marges des opérateurs suivant la zone de production (Niayes,
Fleuve, Casamance), le mode d’approvisionnement (collecte au petit producteur pour les petits et moyens
opérateurs ou production propre pour les gros opérateurs), le mode d’expédition (avion, bateau), les prix de
vente, les frais généraux et de main d’œuvre (coûts financiers et économiques) a été réalisée. Elle a montré :
(i) pour la mangue, une variation des prix de vente selon les modes de production et d’expédition, la
rentabilité de la collecte en Casamance et de la production propre dans les Niayes (concurrence de la demande
intérieure) ; (ii) pour le haricot vert, une marge minime pour le bobby collecté auprès des petits producteurs,
une marge supérieure du filet et maximale dans la région du fleuve ; (iii), pour la tomate cerise, la rentabilité
de l’expédition maritime qui est maximale pour une production propre dans les Niayes. La méthode d’analyse
des politiques (MAP) a permis de montrer que les filières haricot, tomate cerise et mangue dégagent un
bénéfice économique (ce qui démontre leur rentabilité au plan national) et qu’elles montrent un avantage
comparatif à l’exception de la filière petit producteur de haricot vert bobby, pénalisée par des coûts de
production plus élevés et une plus forte consommation en eau. De plus, les produits à plus forte technicité,
comme le haricot vert filet et la tomate cerise, dégagent des résultats supérieurs à la mangue et surtout au
bobby. Les performances économiques entre le Fleuve et les Niayes divergent selon les produits : pour le
haricot vert, les performances économiques sont meilleures sur le Fleuve, grâce essentiellement aux
économies sur le coût économique de l’eau, pour la tomate cerise, forte consommatrice de main d’œuvre,
l’avantage du Fleuve en matière d’eau est annulé par le prix économique supérieur de la main d’œuvre.
L’estimation des salaires distribués a montré que les 3 filières d’exportation ont généré près de 1,2 milliards
de CFA de revenus par an (haricot vert/603 millions, tomate cerise/472 millions et mangues/84 millions) dont
710 millions en zone rurale dont 360 millions en emplois féminins. Les salaires distribués, y compris les
salaires des activités induites (près de 300 millions) représentent 9% du chiffre d’affaires global à l’export
s’élevant à plus de 12 milliards de CFA (exprimés en valeur CAF). Les tomates cerise constituent la filière la
plus consommatrice de main d’œuvre, donc celle qui distribue proportionnellement le plus de salaire en
pourcentage de son chiffre d’affaires.
Dans le domaine de l’emploi, les filières concernées permettent la génération de 5860 emplois directs ou
indirects, pour la plupart saisonniers (3048 pour le haricot vert, 2386 pour la tomate cerise, 425 pour la
mangue). Le nombre d’emplois ruraux s’élève à 4200 soit 73% du nombre total d’emplois générés. Le revenu
moyen annuel distribué s’élève respectivement à 202 000 F CFA et 145 000 F CFA pour la main d’œuvre
rurale masculine et féminine plus spécialisée dans les travaux liés à la récolte de durée moyenne inférieure.
L’étude a montré que les activités d’exportations ont un impact non négligeable sur l’entrée de devises, la
génération de revenus et d’emplois. L’analyse peut aller encore plus loin. Par exemple, dans le cas particulier
de la mangue, il est raisonnable d’estimer à 4000 tonnes, le potentiel d’exportation du Sénégal qui pourrait
être atteint à l’horizon 2005 si les opérateurs continuent sur leur lancée. Ceci se traduirait par la création de
près de 1300 emplois et de 338 millions de revenus générés. Pour le haricot vert et la tomate cerise, une
augmentation de 1000 tonnes des exportations représenterait 554 et 834 emplois respectivement et 165
millions et 110 millions de revenus respectivement. En guise de conclusion et pour confirmer ce qui ressort de
l’étude réalisée, un diagnostic relativement récent sur la pauvreté rurale a montré que les départements
concernés par les activités d’exportation dans les Niayes se situeraient pour la plupart dans la moyenne
supérieure d’un indice composite de pauvreté rurale.
Pour plus d’informations : Nicolas Gergely, 2001. Etude de l’impact des activités d’exportation de fruits et légumes du Sénégal dans
l’économie rurale du pays. Rapport d’étude, PPEA. 21 pages + annexes.
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