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Synthèse
Internet, à l’origine simple canal de diffusion et de distribution, s’est imposé, avec
ses caractéristiques propres, comme un support tous médias.
La France, avec 28 millions d’internautes en septembre 2006, a franchi la barre des
50% de Français âgés de 11 ans et plus ayant navigué sur Internet1.
Le support Internet accueille une grande variété de contenus mais l’offre et la
consommation se sont particulièrement développées dans un premier temps autour des
contenus musicaux (9,4 millions de visiteurs uniques (VU)2 par mois)3 et de
l’information générale (en moyenne, 10,6 millions de VU par mois)4.
Les contenus nécessitant des débits plus élevés comme la vidéo (cinéma, fictions,
animation, éducation) sont aujourd’hui appelés à se développer à leur tour avec
l’augmentation des débits et le développement d’offres permettant de visualiser sur un
écran de télévision les contenus accessibles sur Internet. Avec l’émergence du Web
2.05, on constate, d’ores et déjà, l’existence de plates-formes d’échange de vidéos sur
les sites communautaires (portails dont les plus populaires comme YouTube attirent
jusqu’à 3 millions de VU par mois)6.
Grâce à cette audience croissante, le support Internet capte une part de marché des
dépenses publicitaires de plus en plus significative avec, en France :
10% du chiffre d’affaires publicitaire brut au premier semestre 20067,
2% des revenus totaux du secteur media8,
et des taux de croissance à trois chiffres annoncés par certains experts
pour les 3 à 5 ans à venir9.
La diversité des outils de mesure de l’audience et des indicateurs associés, l’origine et
les profils des acteurs en ligne ainsi que la variété des contenus diffusés créent
aujourd’hui, dans ce marché émergent et en forte croissance, un manque de lisibilité.
Ce « vide normatif » dans les outils de mesure ne permet pas d’établir une analyse
précise des audiences des acteurs en ligne, ni de les comparer avec celles des acteurs
médias traditionnels.
Les agences de médiaplanning et les instituts d’études spécialisés investissent dans la
mise en place de nouvelles offres et de nouveaux services à destination de ces
nouveaux acteurs. Ils développent ainsi de nouveaux outils dont l’objectif est de
permettre des comparaisons fiables. Les pistes de réflexion pour la mise en place
d’indicateurs communs à ces marchés convergents, et intégrant plusieurs médias, ne
manquent pas. A titre d’exemple, un coût au contact par type de support, s’il est enrichi
d’un taux de mémorisation, pourrait ainsi constituer un indice de comparaison multi-
supports.
1 L’Observatoire des usages Internet, Médiamétrie, septembre 2006
2 Nous utiliserons l’acronyme « VU » dans la suite de l’étude pour « Visiteur Unique »
3 Médiamétrie//NetRatings octobre 2006 – Catégorie « Divertissement », sous-catégorie « Musique »
4 Ibid. – Catégorie « News and Information», sous-catégorie « Current events and global news »
5 Ce terme désigne l’agrégation et la création de contenu par l’internaute lui-même.
6 Ibid. – Catégorie « Divertissement », sous-catégorie « Cinéma et Vidéo »
7 sources IAB
8 Estimation INEUM à partir des données d’Ad-Barometer
9 entretiens INEUM avec des acteurs du secteur Internet