
A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille
Sciences économiques & sociales
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La transition démographique en Europe
Document 3 – La transition démographique européenne en chiffres
Source : F. Rothenbacher, The European Population 1850-1945, MacMillan, 2002 cité par A. Monnier, Démographie Contemporaine en Europe, A. Colin, 2006
Questions :
1. Donnez la signification de la valeur de l’accroissement naturel au Royaume-Uni en 1880.
Tout au long du 18ème siècle, et c’est encore vrai en fin de siècle, les flux migratoires ont ralenti la progression de la population européenne. Du seul fait du
mouvement naturel, la population de l’Europe aurait dû doubler entre 1800 et 1870. Or, elle n’a augmenté que de 70% entre ces deux dates, en raison d’une
émigration considérable
2. Pourquoi l’auteur du tableau a-t-il choisi d’y faire figurer la date à partir de laquelle la mortalité et la natalité passe en dessous d’un certain seuil ?
Le deux premières colonnes du tableau indique le démarrage des 2 phases de la transition. Première phase : début de la baisse de la mortalité, seconde phase,
début de la date de baisse de la natalité.
3. Tous les pays européen ont-ils connu la phase de transition démographique au même moment ?
La phase de transition d’étale schématiquement de 1850 à 1950, mais le démarrage de la première phase ne s’effectue pas aux même dates pour tous. On pet
retenir :
- La précocité de la phase de démarrage de la transition dans les pays nordiques (la Norvège est l’exemple type)
- Le retard de la phase de baisse de la mortalité en Europe du Sud et en Allemagne
4. Le tableau confirme-t-il les hypothèses du modèle de transition démographique en ce qui concerne natalité et mortalité ?
Confirmation des hypothèses de la transition :
- Evolution des taux de mortalité et de natalité entre 1880 et 1930 Confirmation de la phase de transition (baisse importante dans tous les pays
d’Europe)
- Evolution des taux de natalité : confirmation également, mais il aurait fallu aller un peu plus loin dans le temps pour observer une baisse plus sensible
du niveau d’accroissement naturel
D’autres éléments confirment la transition :
- Fécondité : Baisse en moyenne de la fécondité de 1,5 à 2 enfants par femme en Europe entre 1850 et 1950
- Espérance de vie : Hausse de 15 ans de l’espérance de vie à la naissance
5. En quoi le cas de la France vous paraît-il relever d’une exception ?
Exception française : la natalité est passée sous le seuil des 30 pour mille avant que la mortalité n’atteigne le seuil de 20 pour mille. En France on observe (à
partir de 1750) et tout au long de la transition une chute relativement conjointe et simultanée des taux de natalité et de mortalité ce qui empêche la France de
connaître un essor démographique rapide lors de cette transition :
Ex : France / ALL :
- 1870 : 36 millions d’habitants contre 41
- 1914 : 39 contre 65 millions d’habitants
3. La situation démographique européenne de l’après transition à aujourd’hui
La situation démographique européenne dans la seconde moitié du 20ème siècle – Aperçu général
Document 4 – Aperçu général des évolutions démographiques européennes entre 1950 et 2009
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la population européenne dans son ensemble a achevé́ sa transition démographique. Dans les années 1950, le
taux d’accroissement annuel de la population de l’Europe oscillait entre 10 ‰ et 11 ‰ (…). Il a connu ensuite une diminution continue, pour devenir nul en 1995
et 1996. Jusque-là̀, la croissance était essentiellement assurée par l’excédent naturel. Mais la migration est devenue de plus en plus importante et, à partir du
milieu des années 1990, elle compense une grande partie des pertes de population liées à l’excèdent des décès sur les naissances. Entre 1997 et 2001 la
population de l’Europe a diminué de 2,08 millions d’habitants, mais sans l’apport migratoire la diminution aurait été́ plus de deux fois supérieure (4,86 millions).
En 2002-2008, la population de l’Europe retrouve une légère croissance (2,5 ‰ en 2007 et 2008), complètement assurée par la migration. (…).
Au 1er janvier 1980, l’Europe comptait 692,5 millions d’habitants ; au 1er janvier 2009 la population avait augmenté de plus de 40 millions (soit 6 %) pour
atteindre 733,4 millions. Dans 22 pays, l’accroissement de la population a été supérieur à 10 %. Parmi les pays les plus peuplés, les croissances fortes sont en
Espagne (23,1 %), en France (16,3 %), et au Royaume-Uni (9,5 %). La population de Pologne a augmenté de plus de 7 %, celle d’Italie de plus de 6 %, celle de
l’Allemagne de 4,9 %, et celle de Russie de 2,7 %. Au total, pour cette période de trente ans, la variation moyenne d l’effectif de population des pays (…)a été de
15 %.
Des trois [dernières] décennies, la plus favorable à la croissance démographique a été la première (1980-1990) ; la population augmentait alors dans presque
tous les pays à l’exception de la Hongrie (– 3 %), la Bulgarie (– 0,9 %) et la Macédoine (0 %). La croissance était la plus rapide en Europe du Sud et de l’Est, la plus
faible dans le Nord et l’Ouest.
Durant la décennie suivante, marquée par de profondes transformations sociales dans l’Est de l’Europe, la croissance de l’ensemble de la population
européenne s’est quasiment arrêtée. De 1990 à 2000, l’augmentation n’a été que de 4,5 millions de personnes, soit 0,6 %, l’effectif total atteignant 725 millions.
La population a diminué de 6 % en moyenne dans 17 pays qui abritaient près de 300 millions d’habitants (40 % de la population européenne). Les pertes les plus
sensibles ont eu lieu dans les pays ayant connu des conflits armés, notamment la Moldavie et la Bosnie-Herzégovine (– 16 %) et deux pays Baltes, l’Estonie et la
Lettonie (respectivement – 12 % et – 10 %). De fait, toute l’Europe orientale est une zone de dépopulation, à l’exception de la Pologne, la Slovaquie et surtout la
Macédoine (+ 8 %).
Entre 2000 et 2009, la République tchèque, la Bosnie-Herzégovine et la Slovénie ont cessé de se dépeupler, mais l’Allemagne et la Pologne ont commencé. La
population de l’Europe a augmenté de 1,2 % et le nombre de pays dont la population diminue a été réduit à 14, mais ces derniers regroupent 378 millions
d’habitants, soit plus de la moitié de la population de l’Europe.
Source : A. Adveev & alii,, « Populations et tendances démographiques des pays européens », Population n° 1, 2011, Ined
Questions :
1. Quelle évolution générale le premier paragraphe décrit-il ?
Evolution générale de la démographie européenne depuis 1950
- Diminution régulière du taux d’accroissement de la population depuis la fin de la transition démographique (1950) en Europe
1880 1930 1880 1930 1880 1930
Danemark 1881 1899 32 18 19 11 13 7
Norvège avant1850 1899 31 16 17 11 13 6
Allemagne 1904 1910 37 16 26 11 12 5
Royaume-Uni 1881 1892 33 16 19 12 13 4
France 1902 avant1850 25 18 22 16 2 2
Italie 1912 1923 36 25 29 15 8 11
Russie Findesannées30 vers1950 50 44 36 22 14 22
Tauxbrutdemortalité
inférieurà20‰àpartirde
Tauxbrutdenatalitéà30‰à
partirde