Latéralisation oculaire versus latéralisation manuelle

Latéralisation oculaire versus
latéralisation manuelle
D. Lassalle, J. Rondineau, L. Thierry,
P. Lebranchu & A. Péchereau
Préambule et problématique
Préambule
* Terme d’œil directeur n’est
pas approprié pour un sujet
normal
* Œil de visée correspond
mieux au sujet non
pathologique
* On préfère parler de
latéralisation qui définit plus
une préférence qu’une
dominance
Problématique
* Pourquoi le sujet normal,
choisit-il un œil en particulier
pour viser ?
+ Meilleure acuité visuelle?
+ Meilleure motricité palpébrale?
+ Influence de la latéralité
manuelle?
+ Influence de l’environnement ?
Questionnaire sur la lat éralité
Tests de M. Lemoal (psychomotricien) et Manuel pour l’examen
psychologique de l ’enfant de Zazzo
* Principe :
+ Plusieurs questions sont pos ées au sujet sur l’utilisation préférentielle
d’une main ou d’un pied pour réaliser des tâches de la vie courante et
d’autres tâches : l’écriture, le lancé…
+ On demande au sujet de r éaliser ces tâches pour v érifier la
concordance des réponses avec la réalité
Latéralité oculaire
Test de la « dominance » sensorielle
* Déceler le « meilleur » œil c’est-à-dire l’œil qui présente la meilleure
acuité visuelle
* Evaluation de l’acuité visuelle avec une échelle angulaire de
20/10ème (E de Snellen)
* Evaluation de l’acuité visuelle avec les lunettes polaris ées (procédé
haploscopique)
* Pas de réfraction au préalable
Latéralité oculaire
Test de visée avec la lunette
du Goldman
* Utilisation de l’œil qui a la
meilleure acuité
visuelle ?
* Teste la motricité palpébrale ?
+ Fermeture d’un œil, puis de
l’autre œil teste pour tester la
motricité palpébrale
Latéralité oculaire
Test du trou dans la feuille ( « sighting »)
* Réalisé
+ Avec les 2 mains
+ Une main puis l’autre
+ Sans les mains
+ Puis 30° à droite, 30° à gauche
* Intérêt
+ Déceler l’œil « préféré »
+ Influence de la latéralité manuelle sur la latéralité oculaire ?
+ Influence de l’environnement sur le choix de l ’œil « préféré » ?
Latéralité oculaire
Test de convergence avec la
règle de Duane
* Permet de voir si l’un des
yeux se relâche avant l ’autre
lors de la convergence forc ée
* S’il y a relâchement d’un œil,
on en conclut que celui -ci est
l’œil « non fixateur »
Latéralité oculaire
Test avec l’appareil photo
* Viseur de l’appareil photo à gauche
* Intérêt
+ Rôle de l’environnement sur le choix de l ’œil utilisé
Latéralité oculaire
Test de disparité de fixation
* Examen de la vergence
statique chez le sujet avec
sensorialité normale
+ Quand le sujet croit qu ’il fixe
avec les 2 yeux, 1 seul œil est
vraiment sur la cible
* Intérêt
+ Connaître l’œil « non fixateur »
qui est décalé à droite ou à
gauche
Etude de 51 cas d’une population
normale
Latéralité manuelle
* Sujets droitiers : 74,5%
* Sujets gauchers : 21,5%
* Ambidextre : 4%
* Observation
+ Geste effectué spontanément lorsque l’on pose la question
+ Réflexion plus longue pour les tâches non quotidiennes (distributi on de
cartes…)
+ Vérification en accord avec la r éponse du sujet en grande majorit é
- Préférence manuelle marqu ée : main droite
- Mais pour certaines tâches : pr éférence de l’autre main sans le savoir
Latéralité du pied
* 57% préfère le pied droit
* 8% préfère le pied gauche
* 35% n’ont pas de préférence entre le pied droit et le pied gauche
Latéralité oculaire
Acuité visuelle avec l’échelle angulaire des « E » de Snellen
* Meilleure AV OD : 41%
* Meilleure AV OG : 43%
* Pas de différence : 16%
Latéralité oculaire
Acuité visuelle avec les lunettes polaris ées
* Concordance avec l’échelle angulaire : 55%
* Absence de concordance : 16%
* Pas de différence : 29%
+ Acuité visuelle jusqu’à 12.5/10ème donc insuffisant pour observer une
différence entre les 2 yeux
Latéralité oculaire
Fermeture spontanée d’un œil
* 19% : pas de préférence
* 14% : impossibilité de fermer l’autre œil
* 65% : plus difficile de fermer l ’autre œil
* 2% : impossibilité de fermer un seul œil
* Généralement préférence pour un œil car existence d’une difficulté
pour fermer l’autre
Latéralité oculaire
Test de visée avec la lunette du Goldman
* 63% : préférence OD
* 37% : préférence OG
* Rapport avec la fermeture palp ébrale :
+ 73% concordants
+ 25% non concordants
+ 2% pas de conclusion possible
Latéralité oculaire
Test du trou dans la feuille (ou « sighting »)
* Influence des mains sur l ’œil de visée : 16%
* Pas d’influence : 84%
* Observation
+ Réflexion trop importante
* 30° à droite : préférence de l’œil droit
* 30° à gauche : préférence de l’œil gauche dans 65% des cas
* Influence de la direction du regard dans le choix de l ’œil fixateur
Latéralité oculaire
Test de convergence à la règle de Duane
* La majorité des sujets n’ont aucun relâchement (80%)
* On observe une concordance avec le test de vis ée dans 80% des
cas chez les 20% de sujets pr ésentant un relâchement
Latéralité oculaire
Test avec l’appareil photo
* Viseur de l’appareil photo à gauche
* 96% : concordance avec le test de vis ée
* On n’en conclut que l’environnement n’a pas d’influence sur le choix
de notre œil de visée
Latéralité oculaire
Test de disparité de fixation
* 53% des sujets perçoivent un décalage
* Décalage de l’œil gauche en majorité (18/27 cas)
* Dans seulement 45% des cas, on observe une concordance entre ce
test et le test de visée
Résultats et discussion
* 53% des patients utilisent leur
œil qui a la meilleure acuit é
visuelle comme œil de visée
* 59% des patients présentent
une concordance entre la
latéralité manuelle et l’œil de
visée
* 59% des patients ont une
correspondance entre la
latéralité du pied et manuelle
* 45% des patients présentent
une même latéralité pour la
main, le pied et l’œil de visée
* Les tests de latéralité
corporelle montrent une
latéralité franche bien que
complexe
* Les tests de visée montrent
une latéralité beaucoup moins
franche bien que nette
* Les tests uniquement
oculaires montrent une
répartition aléatoire ou une
absence de latéralisation
oculaire
Conclusion
* La notion de latéralisation est une notion complexe qui ram ène à
l’unité de la perception chez les chord és
* Chez le sujet normal et comme la physiologie le laissait suppose r, ce
travail montre qu’au niveau visuel la lat éralisation est un concept vide
de sens
* On peut donc dire qu ’une latéralisation oculaire montre l ’existence
d’un processus pathologique et que ce concept n ’a pas lieu d’être
chez le sujet normal
* Un seul test oculaire à retenir : le test de disparit é de fixation