INVESTMENT SOLUTIONS & PRODUCTS Economic Research Moniteur Suisse Mars 2016 Plus qu'un passage à vide conjoncturel? Marché du travail Place économique Politique monétaire Le chômage va-t-il bientôt diminuer? Investit-on encore en Suisse? Qui paie les taux négatifs? Page 11 Page 17 Page 21 Impressum Editeur: Investment Solutions & Products Loris Centola Global Head of PB Research +41 44 333 57 89 [email protected] Dr. Oliver Adler Head Economic Research +41 44 333 09 61 [email protected] Commandes Directement auprès de votre conseiller ou dans toutes les succursales du Credit Suisse Commandes internes via MyShop sous n° Mat 1545772 Abonnements avec publicode MSF (HOST: WR10) Impression GDZ print, Zürich Clôture de rédaction 8 mars 2016 Copyright Ce document peut être cité en mentionnant la source. Copyright © 2016 Credit Suisse Group AG et/ou sociétés liées. Tous droits réservés. Participation Tomasz Limberger Manuel Moser Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 2 Editorial Chères lectrices, chers lecteurs, Les marchés d’actions ont démarré l’année 2016 par une forte baisse. Entre le début de l’année et la mi-février, le Swiss Market Index a notamment perdu 15%, après un mois de décembre 2015 déjà faible. Comme en particulier les actions bancaires – surtout en Europe – se sont retrouvées fortement sous pression, certains sceptiques ont commencé à penser tout haut à une nouvelle crise financière. Mais que faut-il penser de ces craintes? La situation du secteur financier est aujourd’hui très différente de celle en présence au moment de l'éclatement de la crise financière en 2008. La capitalisation des principales banques d’«importance systémique», y compris la nôtre, est aujourd’hui beaucoup plus robuste et les risques de bilan significativement plus faibles. Par ailleurs, des mécanismes ont été introduits dans la zone euro, mais aussi en Suisse, permettant en cas d’urgence une liquidation ordonnée des banques. Une répétition de la crise des années 2008/2009 est donc fortement improbable. Penser que les turbulences sur les marchés ne sont que d’ordre psychologique serait cependant faire preuve selon nous de désinvolture – un avis qui est également étayé dans cette édition du Moniteur Suisse. L’économie mondiale se voit confrontée à d’importants défis cycliques et structurels; et si la Suisse maîtrise ceux-ci à de nombreux égards mieux que d’autres pays, notre économie est également fortement mise à l’épreuve. D’abord, le ralentissement persistant en Chine et dans d’autres pays émergents se répercute de façon négative sur notre conjoncture. À cela s’ajoute la faiblesse mondiale des investissements des entreprises, qui se retrouve également dans un moindre afflux des investissements directs en Suisse (cf. p. 17). Certains facteurs spécifiques, comme la force du franc, l’incertitude concernant l’accès à la main d’œuvre qualifiée, les taux négatifs et l’imposition des entreprises contribuent aussi à la retenue montrée par les investisseurs internationaux dans notre pays. Enfin, l’économie suisse, et notamment son secteur financier, fait également face à un changement technologique radical (pensons à la numérisation, cf. page 15). Sans aucun doute, ce changement – en plus de la tendance continue à la délocalisation dans des pays où les coûts du travail sont plus faibles – conduit à la perte de places de travail en Suisse. Comme le montre notre article en page 11, le marché du travail suisse a cependant toujours bien maîtrisé le changement structurel dans le passé et compensé en quelques années l’intégralité des disparitions de postes par de nouveaux emplois. Mais, compte tenu de la faible croissance mondiale et d’une modeste activité d’investissement, ce processus pourrait être plus laborieux dans le cycle actuel. Il est d’autant plus important de garantir une flexibilité maximale des conditions économiques et d’investir systématiquement dans notre capital humain. Nous vous souhaitons une intéressante lecture. Thomas Gottstein CEO Swiss Universal Bank Oliver Adler Head Economic Research Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 3 Sommaire Conjoncture mondiale 5 Les turbulences sur les marchés financiers et les craintes que la politique monétaire pourrait atteindre ses limites sont actuellement au centre des préoccupations. Les perspectives conjoncturelles se sont légèrement assombries pour la plupart des pays industrialisés et restent faibles pour les pays émergents. Conjoncture Suisse 7 L’économie suisse devrait croître de 1% en 2016. Le secteur exportateur a certes passé le creux de la vague, mais le taux de chômage en hausse pèse sur la consommation. La performance économique par habitant a diminué en 2015 et devrait continuer dans cette direction en 2016. Débat sur le marché du travail 11 Un grand nombre de postes perdus en raison de la vigueur du franc devraient de nouveau être pourvus. Mais dans l’industrie, des processus à plus long terme comme l’externalisation et l’automatisation ont en revanche été accélérés par le choc du franc. Branches 15 Le degré de numérisation de l’économie suisse devrait fortement progresser. Le potentiel de croissance de la branche informatique est de ce fait très supérieur à la moyenne. Débat sur la politique économique 17 La vigueur du franc et les incertitudes politiques n’ont pour l’heure pas entraîné d’effondrement des investissements dans notre pays. La dynamique des investissements étrangers directs s’est cependant d’ores et déjà ralentie. Régions 19 Les conditions-cadres créées par les États pour les entreprises ont un impact sur la prospérité et la création de valeur. Dans ce domaine, le fédéralisme helvétique a largement fait ses preuves. Péréquation financière et réforme de l’imposition affaiblissent cependant le rôle des cantons dans la politique fiscale. Politique monétaire 21 La charge liée aux taux d’intérêt négatifs varie considérablement d’une banque à l’autre, selon son modèle commercial. D’après nos estimations, les établissements davantage axés sur la clientèle de détail paient proportionnellement moins. Immobilier 24 La pénurie de placements liée aux taux d’intérêt dope la construction de logements locatifs. L’offre qui en résulte rencontre une demande toujours dynamique, mais caractérisée par une propension nettement réduite à y mettre le prix. Agenda politico-économique 26 L’effondrement des bénéfices des entreprises lié à l’appréciation du franc devrait peser sur les recettes fiscales. En combinaison avec les engagements du passé, des coupes dans le budget de la Confédération semblent inévitables. Prévisions et indicateurs 27 Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 4 Economic Research Conjoncture mondiale L'incertitude est de retour Les turbulences sur les marchés financiers et les craintes que la politique monétaire pourrait atteindre ses limites sont actuellement au centre des préoccupations. Les perspectives conjoncturelles se sont légèrement assombries pour la plupart des pays industrialisés et restent faibles pour les pays émergents. Craintes de récession aux États-Unis largement exagérées; prochaine mesure sur les taux de la Fed cet été La Réserve fédérale américaine devrait elle aussi avoir appris à quelle vitesse la confiance peut se retourner sur les marchés financiers. Si la première hausse des taux directeurs depuis presque dix ans a pu être réalisée sans grandes turbulences en décembre 2015, la question se posait déjà, quelques semaines plus tard, de la possibilité même d'une deuxième hausse des taux. Nous considérons cependant comme largement exagérées les préoccupations circulant parmi certains investisseurs sur une récession américaine. Certaines branches souffrent certes fortement des prix bas du pétrole, mais pour d'autres (p. ex. le transport et la chimie), ainsi que pour les consommateurs, une énergie bon marché est une bonne nouvelle. Par ailleurs, la situation du marché du travail reste toujours très robuste et, malgré un léger ralentissement dans le secteur des services, un glissement vers la récession semble là aussi très improbable. Nous estimons ainsi que la Fed poursuivra la normalisation des taux dans le courant de l'année. La BCE reste sous pression d'agir La Banque centrale européenne (BCE) se voit elle de nouveau confrontée à une augmentation des risques baissiers, tant en matière d'inflation que de croissance. D'une part, la confiance s'est déjà détériorée dans les enquêtes auprès des entreprises et, d'autre part, la pression renouvelée sur le secteur bancaire comporte le risque d'une retombée de la distribution de crédit dans la zone euro, après une courte phase de faible croissance. Comme les attentes inflationnistes dans la zone euro sont tombées à de nouveaux planchers, la BCE devrait devoir prendre d'autres mesures d'assouplissement dans l'année. De telles mesures sont également probables de la part de la Banque du Japon confrontée à une situation similaire. La Chine déstabilise avec sa politique de devise; la Russie et le Brésil en récession Les perspectives des grands pays émergents se sont quelque peu stabilisées ces derniers mois, bien qu'à un niveau très faible. En Chine, les derniers indicateurs pointent toujours sur un ralentissement de la croissance en raison du maintien des surcapacités dans l'industrie lourde. Comme la situation financière est tendue, il ne faut par ailleurs compter que sur une hausse modérée des dépenses publiques, alors que la politique monétaire reste expansionniste. La dépréciation de la devise qui devrait en découler rajoutera encore de la pression sur les pays émergents. L'économie brésilienne et l'économie russe souffrent toujours des prix bas du pétrole; elles devraient donc aussi ralentir en 2016. Seules les perspectives sur l'Inde restent positives. [email protected] Progression de l'inflation sous-jacente aux États-Unis Ralentissement de la croissance du crédit dans la zone euro Taux d’inflation en % Variation en comparaison annuelle, en % 10 2,4 8 Crédits aux établissements non bancaires Crédits aux ménages Crédits au secteur privé 6 1,9 4 2 1,4 0 Taux d'inflation sous-jacente -2 0,9 -4 0,4 2010 2012 Source: Datastream, Credit Suisse 2014 2016 -6 2009 2011 2013 2015 Source: Datastream, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 5 Economic Research Conjoncture mondiale I Moniteur Zone euro Indices des directeurs d'achats en recul au début de l'année Indice PMI > 50 = croissance Récemment, certaines craintes d'un arrêt du redressement économique de la zone euro se sont manifestées, en particulier en raison d'un recul significatif d'importants indicateurs avancés comme l'indice des directeurs d'achats et la confiance des consommateurs. Globalement, ces indicateurs se trouvent cependant toujours à des niveaux relativement solides. Les facteurs défavorables sont certes bien présents (notamment l'affaiblissement des pays émergents, les turbulences des marchés financiers, le risque d'un resserrement du crédit), mais ils ne suffisent pas selon nous à étouffer la reprise. 65 Secteur industriel Secteur tertiaire 60 55 50 45 40 35 30 2001 2004 2007 2010 [email protected] Source: Bloomberg, Credit Suisse États-Unis Tendance à la hausse des salaires 2013 2016 Variation par rapport à l'année précédente en %; en % des employés (éch. droite): moyennes sur 3 mois Le faible taux de chômage et la solide croissance de l'emploi soulignent la robuste constitution du marché du travail américain. Divers indicateurs pointent sur des pénuries croissantes sur le marché du travail. Ainsi, le taux des démissions volontaires progresse par exemple de façon continue depuis 2009, une mesure de la confiance sur le marché du travail et un indicateur avancé de la croissance des salaires. Le rapport positif entre les changements de postes et la croissance des salaires devrait bientôt se traduire par une augmentation de l'inflation. 4,5 Salaire horaire Chine 2,8 4,0 2,6 3,5 2,4 3,0 2,2 2,5 2,0 2,0 1,8 1,5 1,6 1,0 2002 [email protected] Taux de démission volontaire (éch. droite) 1,4 2005 2008 2011 2014 Source: Datastream, Credit Suisse Les sorties de capitaux font pression sur le CNY En mrd USD par trimestre, taux de change USD/CNY La dépréciation du renminbi chinois (CNY) au cours de l'année dernière a constitué une préoccupation croissante pour les investisseurs. En comparaison avec une dépréciation moyenne de 17% d'autres devises de pays émergents, la baisse de 5% du CNY par rapport à l'USD reste cependant modeste. Pondéré par les exportations et ajusté de l'inflation, le CNY s'est même légèrement apprécié et reste 60% audessus de son niveau de début 2000. Au vu de la faible croissance et des sorties massives de capitaux, une autre dépréciation semble justifiée. Globalement, avec les plus importantes réserves de devises au monde (3,2 bn USD), la Chine reste bien armée pour contrer une augmentation de la volatilité du CNY. [email protected] 150 9,0 100 8,5 50 8,0 0 -50 7,5 -100 -150 -200 -250 2000 7,0 Flux de capitaux nets (sans investissements directs et réserves de devises) USD/CNY (éch. droite) 6,5 6,0 2004 2008 2012 Source: State Administration of Foreign Exchange (SAFE), Bloomberg, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 6 Economic Research Conjoncture Suisse Nouvelle contraction du PIB par habitant L’économie suisse devrait croître de 1% en 2016. Le secteur exportateur a certes passé le creux de la vague, mais le taux de chômage en hausse pèse sur la consommation. La performance économique par habitant a diminué en 2015 et devrait continuer dans cette direction en 2016. Pas de récession, mais une croissance statistiquement amplifiée en 2015 En 2015, la Suisse est parvenue, conformément à nos prévisions, à éviter la récession. Toutefois, la croissance de l’économie de 0,9% publiée par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) donne de l’année passée une meilleure image que dans la réalité. Une grande partie de la croissance a en effet eu lieu avant le choc de l’appréciation du franc. Techniquement, il existait début 2015 un «acquis de croissance» de 0,9 point de pourcentage, reporté de l’année précédente (cf. figure). Début 2015, le produit intérieur brut (PIB) était ainsi déjà, grâce à la forte croissance du deuxième semestre 2014, supérieur de 0,9% à la moyenne de l’année 2014. Depuis janvier 2015, l’économie évolue en revanche de façon plus ou moins latérale. Par ailleurs, sans correction de l’évolution des prix, la présentation des comptes de l’économie nationale a bien moins bonne allure. Le PIB nominal s’est en effet contracté de 0,4% l’an dernier. Clairement, seules des concessions tarifaires et des pertes de marges significatives ont pu éviter une perte des volumes des ventes. Réductions de postes et rationalisations font résonner le choc du franc dans l’économie domestique La pression sur les marges et les baisses de coûts vont encore dominer l’actualité économique cette année. Même si le franc, conformément à nos prévisions, ne s’apprécie plus, il restera encore nettement surévalué. Les entreprises sont donc toujours incitées à rétablir leur compétitivité en baissant les prix, avec des conséquences directes sur le comportement d'investissement et le marché du travail. Ainsi, nous estimons que les investissements vont certes se poursuivre, mais qu'il s’agira principalement d’investissements de remplacement et de mesures de rationalisation, d’autant plus que leur financement ne peut bénéficier que des moindres liquidités dégagées par les bénéfices en baisse des entreprises (voir les explications détaillées sur les composantes de la demande en page 9 -> Investissements). De plus, le taux de chômage devait encore progresser en 2016, pour atteindre une valeur de 3,8% à la fin de l’année. Par le passé, une telle hausse n’est pas allée sans incidence sur la consommation, les préoccupations des consommateurs quant à la sécurité de l'emploi nuisant à leur propension à consommer (-> Consommation). Les facteurs essentiels de croissance de la consommation privée restent donc la croissance démographique et l’immigration. Par habitant, la consommation devrait en revanche baisser. Au vu du ralentissement attendu de l’immigration, l’économie domestique devrait donc continuer à perdre en dynamique (-> Immigration). Croissance économique et amplification statistique Consommation jusqu’à présent en soutien de la croissance du PIB Exemple de calcul de l'acquis de croissance Croissance par rapport à l’année précédente; contributions à la croissance 6% Niveau du PIB 4% 2% Acquis de croissance 0% -2% -4% Consommation privée Consommation publique Investissements de construction Investissements d'équipement Variations stocks et statistiques Balance commerciale -6% -8% Année t T1 T2 Source: Credit Suisse T3 Année t + 1 T4 T1 T2 T3 -10% T4 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source: Secrétariat d’État à l’économie (SECO), Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 7 Economic Research Le secteur exportateur reste vulnérable aux évolutions des taux de change Dans l'intervalle, le secteur exportateur devrait avoir passé le creux de la vague. Il est cependant encore trop tôt pour parler d’une large reprise des exportations. D’abord, la demande se développe seulement lentement, compte tenu de la morosité de l’évolution conjoncturelle dans les pays acheteurs et de la poursuite de la surévaluation du franc. Ensuite, les différences entre les branches, les pays importateurs et même entre les entreprises sont énormes (-> Exportations). Enfin, il faut noter que parmi les branches exportatrices, celles qui sont les plus grandes pourvoyeuses d'emplois en Suisse n’ont encore guère décollé (cf. figure). Ainsi, la reprise (encore modérée) des exportations ne devrait bénéficier que de façon limitée à la croissance de la demande intérieure. Par ailleurs, le secteur exportateur reste extrêmement vulnérable aux chocs économiques. Une nouvelle appréciation significative du franc serait difficile à supporter. La Banque nationale suisse (BNS) sera donc encore contrainte pendant longtemps de maintenir des taux négatifs et d’intervenir sur le marché des changes. Mieux, mais pas encore satisfaisant Cette année, le secteur exportateur ne devrait contribuer que faiblement à la croissance, tandis que l’économie domestique perd en dynamique. La croissance de l’économie devrait donc rester modeste également en 2016 et nous prévoyons une croissance du PIB de 1%. La croissance reste encore en dessous de son potentiel et, au vu de la progression du nombre d’habitants, la performance économique par habitant est même en recul. La création de valeur devrait cependant de nouveau augmenter à prix courants – le PIB nominal devrait alors progresser légèrement en 2016. En revanche, le renchérissement reste négatif. Le niveau des prix devrait baisser pour la cinquième année consécutive (-> Inflation). Nous tablons sur un recul moyen des prix de 0,5%. [email protected] Moins de 2% des emplois dans la pharmacie et la chimie Le PIB nominal devrait reprendre en 2016 Croissance des exportations au 4e trimestre 2015 par rapport à l’année précédente, en % Croissance par rapport à année précédente, en % 5,0% Pharmacie et Chimie 4,0% Textile et habillement Nominale 3,0% Alimentation et tabac Réelle 2,0% Carburants 1,0% Horlogerie et informatique 0,0% MEM -1,0% Construction automobile -2,0% -10% -8% -6% -4% -2% 0% Croissance des exportations 2% 4% 6% Part de l'emploi total Source: Direction fédérale des douanes, Office fédéral de la statistique, Credit Suisse 8% -3,0% 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016* Source: OCDE, Credit Suisse * 2016 prévisions Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 8 Economic Research Conjoncture Suisse I Moniteur Exportations Exportations pharmaceutiques tirent la croissance Ventes à l’exportation, corrigées des variations saisonnières, indice (1997 = 100) Le retournement de tendance semble acquis: au quatrième trimestre 2015, les volumes des exportations ont progressé de 3,6% par rapport au trimestre précédent. Les différences sont cependant importantes entre les branches. Ce sont essentiellement les exportations pharmaceutiques qui progressent. Dans les mois qui viennent, nous attendons une poursuite de cette reprise lente et inégale. Par ailleurs, en comparaison annuelle l’effet négatif de l’appréciation du franc disparaît des statistiques à partir de février («effet de base»), ce qui conduit à des taux de croissance des chiffres d'affaire des exportations «mécaniquement» plus élevés. 240 Exportations totales Machines/électronique Pharmacie/chimie Horlogerie 220 200 180 160 140 120 100 2010 [email protected] Consommation 2011 2012 2013 2014 2015 Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse Confiance des ménages corrélée avec la consommation Indice; Croissance de la consommation (moyenne glissante sur deux trimestres), par rapport à l’année précédente, en % Au début de l’année, la confiance des ménages stagnait sous sa moyenne à long terme, en raison notamment d’une confiance limitée dans le marché du travail. Au vu de la croissance du taux de chômage, aucune amélioration sensible de la confiance n’est à attendre jusqu’à la fin de l’année. Les préoccupations concernant la sécurité de l’emploi pèsent sur la consommation: en période de fort chômage, comme lors de l’éclatement de la bulle Internet ou à la fin des années 1990, la croissance de la consommation était extrêmement faible ou même négative. En 2016, la croissance de la consommation (prévision de 1%) devrait également être inférieure à celle de la population. [email protected] Investissements 30 4,0 20 3,0 10 0 2,0 -10 1,0 -20 0 -30 -40 Confiance des consommateurs Consommation privée (éch. droite) -50 -60 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010 -1,0 -2,0 2014 Source: Secrétariat d’État à l’économie, Credit Suisse Baisse des bénéfices des entreprises Taux de modifications par rapport au trimestre précédent, en % Tandis que la rémunération des salariés – et ainsi la partie de la performance économique versée en salaires – progresse régulièrement depuis 2008, les revenus du capital de production stagnent ou diminuent. Cette tendance s’est accentuée pendant la récession de 2009 et après l’abandon du taux plancher pour la paire EUR/CHF en janvier 2015. En conséquence, il existe moins de liquidités disponibles pour le financement des investissements. Aucune amélioration n’est en vue: la performance économique augmente seulement modestement, et une baisse de la rémunération globale des salariés ne serait possible qu’avec de fortes suppressions de postes qui, nous l’espérons, ne sont pas à attendre. [email protected] 10% 5% 0% -5% Rémunération des salariés Excédent net d'exploitation Amortissements Taxes -10% -15% 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 9 Economic Research Inflation Des carburants moins chers en CHF, par litre Cette année, les prix à la consommation devraient être en moyenne inférieurs de 0,5% à ceux de 2015, principalement en raison du nouveau recul des prix du pétrole début 2016, qui se traduit notamment par des prix des carburants en baisse. Les autres composantes de l’indice des prix à la consommation ne montrent d’ailleurs pas de pressions inflationnistes. La forte expansion de l'offre de logements locatifs pèse sur la croissance des loyers, qui ne devrait être que légèrement positive, tandis que la croissance modérée des salaires limite les hausses des prix dans le secteur des services, orienté sur le marché intérieur. 2.40 Sans plomb 95 2.20 2.00 1.80 1.60 1.40 1.20 2005 [email protected] Immigration Diesel 2007 2009 2011 2013 2015 Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Le recul de l’immigration économique se poursuit Immigration nette (Suisses et étrangers) En 2015, l’immigration a encore diminué en Suisse, conformément à nos prévisions. Moins d’entrées ont particulièrement été enregistrées en provenance du Portugal, d’Espagne et des États de l’UE-8. L’immigration économique en provenance de l’Union européenne s’est globalement réduite. Ce recul est cependant partiellement compensé par l’immigration liée au droit d’asile. Globalement, nous attendons pour 2016 une immigration nette de 70 000 personnes, suite à 73 000 personnes l’année précédente et 81 000 en 2014. 100 000 Immigration nette Prévisions 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 [email protected] Source: Secrétariat d’État aux migrations, Credit Suisse Marché du travail Croissance de l’emploi dans le secteur des services 2016 Variation par rapport au trimestre précédent, en % Si la dynamique économique a stagné et le chômage a augmenté, l’emploi a progressé pendant toute l’année 2015. En moyenne, l’emploi total, mesuré au nombre de places de travail, a augmenté chaque trimestre de 0,2% par rapport au trimestre précédent. Avec 0,1 point par trimestre, c’est la santé qui a contribué le plus à la croissance de l’emploi. L’industrie et la construction ont en revanche supprimé des postes. Pour 2016, nous attendons un ralentissement de la croissance de l’emploi de 0,8% à 0,3%. 0.5% 0.3% 0.0% -0.3% Secteur secondaire Conseil en entreprise Technologies de l'information Social Total -0.5% 2013 [email protected] 2014 Secteur tertiaire autres Bureaux d'architectes et d'ingénierie Santé Administration publique et éducation 2015 Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 10 Economic Research Débat sur le marché du travail Le chômage va-t-il bientôt diminuer? Un grand nombre de postes perdus en raison de la vigueur du franc devraient de nouveau être pourvus. Mais dans l’industrie, des processus à plus long terme comme l’externalisation et l’automatisation ont en revanche été accélérés par le choc du franc. Chômage durablement en hausse du fait de la mutation structurelle? En début d’année, le nombre de chômeurs enregistrés a augmenté de 13 000 personnes par rapport au début 2015. Cette hausse s’explique surtout par l’évolution économique, ralentie par l’appréciation du franc suisse. La vigueur de la monnaie nationale pourrait en outre avoir accéléré la mutation structurelle, et notamment la délocalisation de postes à l’étranger pour des considérations liées aux coûts. À moyen terme, l’automatisation devrait elle aussi coûter des emplois. Faut-il alors s’attendre à un taux de chômage durablement plus élevé? Anatomie du marché du travail de 2015 par rapport à celle des années de crise Eu égard à la structure des branches, la progression du chômage en 2015 ne diffère fondamentalement pas d’une hausse typique liée à l’évolution conjoncturelle (cf. fig.). Elle se révèle cependant nettement moins rapide que durant les deux derniers ralentissements. À la fin de la récession s’étendant de 2002 à 2003, environ 80 000 chômeurs supplémentaires étaient enregistrés par rapport à son début; en 2009, ce chiffre atteignait près de 50 000 personnes sur l’année. Comme pendant les deux précédents ralentissements, ce sont l’industrie et le commerce qui ont supprimé le plus grand nombre de postes en 2015. La situation sectorielle parle donc davantage en faveur d’une hausse temporaire, c’est-à-dire conjoncturelle, du chômage. Absence de disparités par professions Le rapport entre le nombre de postes à pourvoir et le nombre de chômeurs – qui permet de mesurer le déséquilibre – suggère lui aussi que le marché du travail ne connaît pas d’effondrement généralisé. Si le chômage augmente par exemple au sein du commerce de détail, tandis que le nombre de postes libres se révèle disproportionné dans l’hôtellerierestauration, le déséquilibre s’intensifie. À un taux de 0%, les chômeurs et les postes à pourvoir sont répartis uniformément sur tous les groupes, à 100% le déséquilibre est maximum. Or, en 2015, le déséquilibre entre les différents groupes professionnels a diminué (cf. fig.). Pour atteindre l’équilibre entre chômeurs enregistrés et postes vacants, 18% de la main-d’œuvre devraient changer de métier. En 2011, ce rapport était supérieur à 35% – en raison d’un boom de la construction et d’une grande quantité de postes à pourvoir dans ce secteur. La diminution du déséquilibre en 2015 suggère donc également une hausse seulement temporaire du chômage. Effets similaires des crises sur le marché du travail Diminution des déséquilibres par professions Variation absolue sur la période indiquée; à g. par catégories de formation, à d. par branches Taux de chômage en %; déséquilibre en % des effectifs 4,0 Taux de chômage Indice de déséquilibre (éch. de dr.) 40% 3,8 35% 3,6 3,4 30% 3,2 25% 3,0 2,8 20% 2,6 2,4 15% 2004 Source: Secrétariat d’État à l’économie (SECO), Credit Suisse 2006 2008 2010 2012 2014 Source: Secrétariat d’État à l’économie (SECO), Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 11 Economic Research Salariés peu qualifiés davantage touchés par le chômage dans l’industrie S’agissant des qualifications, la récente progression du chômage semble à première vue également avoir une origine conjoncturelle. La majorité des nouveaux chômeurs se révèle sans éducation postobligatoire ou avec une simple formation professionnelle, ce qui est symptomatique des hausses du chômage liées à l’évolution conjoncturelle observées par le passé. Un examen plus approfondi permet cependant de constater que les salariés peu qualifiés dans l’industrie sont davantage touchés que pendant une crise ordinaire, tandis que la main-d’œuvre plus qualifiée n’est guère concernée par le chômage. Suppressions de postes au lieu du chômage partiel dans l’industrie Par ailleurs, le recours au chômage partiel dans l’industrie n’a que marginalement augmenté par rapport au chômage en 2015 (cf. fig.), restant même en dessous du niveau de 2012. Cela semble indiquer que les employeurs dans l’industrie pensent ne plus pouvoir fournir d’emploi à certains salariés même en cas d’embellie conjoncturelle. Pour les entreprises industrielles orientées à l’exportation notamment, cela pourrait être lié à la fermeture d’unités opérationnelles moins productives ou à leur délocalisation à l’étranger. Au moins une partie de la hausse du chômage pourrait donc être attribuable à la tendance structurelle à la délocalisation de la production à l’étranger (offshoring). L’offshoring s’empare du secteur tertiaire Cela dit, il y a bien longtemps que l’offshoring n’est plus limité à la seule industrie. La consommation intermédiaire de biens et services étant souvent moins chère à l’étranger, les entreprises du secteur tertiaire sont elles aussi en mesure de réduire leurs coûts de production en délocalisant, et donc d’améliorer leur compétitivité. L’évolution du taux de valeur ajoutée brute (c.-à-d. du rapport entre valeur ajoutée brute et production brute) permet de quantifier les activités de délocalisation des entreprises basées en Suisse. La valeur ajoutée brute résultant de la différence entre production brute et consommation intermédiaire, une baisse du taux de valeur ajoutée brute dans le temps indique une augmentation de la consommation intermédiaire, et donc une intensification de la division du travail – qui va de pair avec la délocalisation des activités. Augmentation annoncée de la fragmentation de la production dans les trois secteurs économiques Le taux de valeur ajoutée brute s’inscrit en repli dans les trois secteurs économiques suisses depuis un certain temps déjà, ce qui suggère une intensification de la division du travail. Ce ratio ne permet certes pas de déterminer l’origine de la consommation intermédiaire, mais la production étant fortement marquée par des processus de mondialisation, il est probable qu’au moins une partie du recul du taux de création de valeur brut s’explique par des mesures de délocalisation. Si ce taux s’établit à faible niveau dans l’industrie depuis les années 1990, une tendance plus prononcée à la baisse est aujourd’hui observable dans le secteur tertiaire (cf. fig.). Selon les estimations du Secrétariat d’État à l’économie, la part de la consommation intermédiaire importée de l’étranger s’agissant des prestations de services n’atteignait que 1,8% en 2001, contre déjà 5,3% en 2008. Après la mondialisation des marchés de marchandises, la fragmentation des chaînes de création de valeur atteint donc désormais aussi le secteur tertiaire. Peu de chômage partiel dans l’industrie Division du travail plus marquée dans les chaînes de création de valeur Chiffres absolus, réduction du temps de travail jusqu’à octobre 2015 Taux annuel de valeur ajoutée brute, en % 35 000 48,0% Salariés à horaire réduit industrie traditionnelle Salariés à horaire réduit industrie de pointe Chômeurs industrie traditionnelle Chômeurs industrie de pointe 30 000 25 000 20 000 15 000 46,0% 57,5% 57,0% 42,0% 40,0% 38,0% 5 000 36,0% 56,5% 56,0% 55,5% 34,0% 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source: Secrétariat d’État à l’économie (SECO), Credit Suisse 58,0% 44,0% 10 000 0 Industrie, construction Services y c. commerce (éch. de dr.) 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 12 Economic Research Résidents de courte durée: nouveau «tampon conjoncturel»? La main-d’œuvre étrangère a par le passé joué un rôle de tampon important pour l’économie helvétique et le chômage dans le pays. Cependant, les conditions-cadres sur le marché du travail suisse ont grandement évolué pour les salariés étrangers ces dernières décennies. Le plus grand bouleversement concerne sans doute la libre circulation des personnes avec les États de l’Union européenne (UE) et de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Les résidents de courte durée (permis L octroyant une autorisation de séjour de maximum 12 mois), qui ont remplacé les saisonniers de naguère, semblent aujourd’hui encore sensibles à l’évolution conjoncturelle. Leur nombre s’est ainsi inscrit en repli avant chaque hausse du taux de chômage suisse sur les 15 dernières années (cf. fig.). En période d’essor économique, le nombre de résidents de courte durée augmente en revanche rapidement. Certains facteurs ont cependant réduit l’importance de la main-d’œuvre étrangère en tant que tampon conjoncturel. D’une part, les ressortissants étrangers se voient attribuer davantage de permis de séjour à l’année et d’établissement. Si le ratio entre de tels permis et ceux accordés à des saisonniers, des résidents de courte durée et des frontaliers s’établissait encore en moyenne à 40% dans les années 1970, il n’atteint aujourd’hui plus que 32%. D’autre part, les salariés étrangers – et surtout les résidents de courte durée – sont aujourd’hui plus fortement intégrés au système d’assurance chômage et d’aide sociale. La Suisse se consacre donc davantage au problème du chômage de cette main-d’œuvre, et ne l’«exporte» plus sous forme de retour des chômeurs dans leur pays d’origine, comme c’était le cas par le passé. Les grandes entreprises de services ont déjà de nombreuses années d’expérience dans l’offshoring. Bon nombre de prestataires financiers suisses exploitent ainsi d’importants centres de compétences en Europe de l’Est et en Inde, et souhaitent encore les développer. Outre des activités administratives et de support simples, les salariés locaux y assument des tâches de plus en plus complexes, comme des services comptables ou analytiques. À moyen terme, les délocalisations exercent cependant une certaine pression sur les salaires du pays d’offshoring, comme le montre l’évolution des salaires horaires moyens en Europe de l’Est. Si le salaire horaire moyen suisse dans la finance était encore six fois plus élevé que son pendant polonais en 2002, ce ratio s’était déjà réduit à environ 4:1 en 2010. L’avantage salarial en tant que principal moteur des délocalisations a donc tendance à diminuer avec le temps. L’avantage salarial dans les pays d’offshoring tend à diminuer avec le temps Nombre de résidents de courte durée en tant qu’indicateur avancé Les délocalisations exercent une pression sur les salaires du pays d’offshoring Évolution du nombre de résidents de courte durée actifs* et d’étrangers en glissement annuel, en %; taux de chômage corrigé des valeurs saisonnières, en % Rapport entre le salaire horaire moyen Suisse/étranger (en CHF) dans la finance et les assurances; taux annuel de valeur ajoutée brute, en % 30% 6% Étrangers actifs Résidents de courte durée actifs Taux de chômage (éch. de dr.) 20% 5% 68% 8,0 7,0 66% 6,0 4% 10% 64% 5,0 0% 3% -10% 2% -20% 1% 3,0 0% 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 60% 2,0 1,0 -30% 62% 4,0 0,0 Hongrie République tchèque Pologne Taux annuel de valeur ajoutée brute, services financiers (éch. de dr.) 58% 56% 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse *autorisations L, saisonniers et personnes soumises à déclaration Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 13 Economic Research L’automatisation va transformer le marché du travail à moyen terme L’automatisation, autre facteur qui devrait affecter la structure du marché du travail helvétique à moyen terme, gagne en revanche en dynamique. Selon une étude portant sur les États-Unis, 47% de tous les emplois pourraient théoriquement être automatisés à l’avenir. Bien que ce chiffre ne puisse être appliqué tel quel à la Suisse, les enseignements principaux de l’étude sont également pertinents pour celle-ci: outre des processus dans l’industrie, de nombreuses activités de services sont également automatisables. Les secteurs comme le commerce et l’hôtellerierestauration, ainsi que les professions commerciales et administratives, dans lesquels le chômage a beaucoup augmenté ces dernières années, vont de ce fait continuer à être sous pression. L’automatisation reste difficile dans les métiers exigeant intelligence sociale, créativité ou habileté manuelle, ainsi que dans la santé et l’éducation, requérant empathie et sensibilité. Le choc du franc n’a pas disloqué le marché du travail – mais les défis à moyen terme restent entiers Les répercussions à moyen terme de ces évolutions sur le marché du travail dépendront en définitive de l’étendue et de la rapidité avec lesquelles les suppressions de postes d’origine structurelle pourront être compensées par des créations d’emplois dans des secteurs porteurs d’avenir. Les postes supprimés pour motifs conjoncturels sont de nouveau pourvus en cas d’accélération de l’économie. La pression sur le marché du travail déclenchée par le choc du franc devrait perdurer encore un ou deux ans, et le chômage va sans doute rester plus élevé pour des raisons liées à la conjoncture. [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Chômeurs par groupes de métiers Prestations de services également automatisables Part historique des chômeurs issus de ces groupes de métiers (moyenne 20102015) par rapport au nombre total de chômeurs, en % Probabilité d’automatisation par groupe de métiers 16% 14% très élevée 12% élevée 10% moyenne 8% faible 6% Source: Secrétariat d’État à l’économie (SECO), Credit Suisse Informatique Santé Entrepreneurs Sidérurgie et machines Éducation, formation Publicité, marketing Transport Commerce et vente Hôtellerierestauration Nettoyage, hygiène Construction Publicité, marketing Informatique Sidérurgie et machines Éducation, formation Transport Santé Entrepreneurs Nettoyage, hygiène Construction Professions administratives Commerce et vente Hôtellerie-restauration 2% Professions administratives 4% Source: Frey, C. B., & Osborne, M. A. (2013). «The future of employment: how susceptible are jobs to computerisation», Université d’Oxford, réseau de radiodiffusion américain NPR, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 14 Economic Research Branches Économie 4.0 Le degré de numérisation de l’économie suisse devrait fortement progresser. Le potentiel de croissance de la branche informatique est de ce fait très supérieur à la moyenne. Profonde mutation en vue L’économie helvétique est à l’aube de bouleversements structurels qui, à terme, devraient aboutir à l’«économie 4.0», où les appareils, les collaborateurs et les entreprises seront interconnectés par le biais de systèmes numériques à capacité d’auto-apprentissage et d’auto-organisation. À l’avenir, il devrait p. ex. être possible de planifier, de construire et d’exploiter des immeubles à l’aide d’ordinateurs, en spécifiant les architectes, les artisans, les décorateurs d’intérieur et autres administrations. Bouleversements liés aux meilleures performances, aux prix en baisse et à la miniaturisation des appareils électroniques Cette évolution est rendue possible par des progrès technologiques extrêmement rapides. La performance des processeurs s’est ainsi accrue de manière exponentielle au cours des 50 dernières années (loi de Moore, cf. fig.). Dans le même temps, la taille des processeurs et des appareils électroniques n’a cessé de diminuer, à l’instar de leurs prix. Les taux de transfert des réseaux ont également explosé ces dernières années (vitesse moyenne de téléchargement en Suisse 2007–2012: +321%). Toutes ces avancées rendent aujourd’hui possible l’utilisation de programmes qui ne sont pas installés localement sur un poste de travail («cloud computing»), l’équipement d’appareils avec des capteurs et des puces communicantes (p. ex. RFID pour la logistique entièrement automatisée) ou encore la collecte et l’analyse d’énormes volumes de données («big data»). Opportunités chez les prestataires informatiques; risques dans le commerce et les imprimeries Parmi les branches helvétiques, ce sont les prestataires informatiques qui profitent le plus de l’exploitation croissante de ce potentiel. Selon la Swiss Software Industry Survey (SSIS), les entreprises informatiques du pays tablaient sur une croissance de leurs chiffres d’affaires de 12% en moyenne pour 2015. Et cette évolution positive devrait se poursuivre grâce à la mutation numérique de l’économie. Dans notre évaluation chances/risques à moyen terme, le secteur des technologies de l'information (TI) suisse se voit de ce fait créditer de la meilleure évaluation de toutes les branches, et d’un potentiel de croissance très supérieur à la moyenne (cf. fig.). Cependant, les bouleversements attendus ne vont pas sans risques. La mutation numérique exige notamment de l’industrie des investissements lourds, qui à long terme devraient toutefois se traduire par de nets gains d’efficacité. En outre, la pression concurrentielle et sur les prix va sans doute s’intensifier (p. ex. dans le commerce de détail) du fait de l’expansion des ventes en ligne. Au vu de la multiplication des contenus en ligne, nous anticipons par ailleurs une croissance très inférieure à la moyenne des imprimeries dans les prochaines années. [email protected] Processeurs: progression exponentielle de la performance Meilleure évaluation chances/risques pour les services IT Nombre de transistors sur un processeur Intel; plus le nombre est élevé, plus la performance augmente Évaluation chances/risques à moyen terme 2016, indicateur synthétique, ensemble de l’économie = 0 3 10 000 000 000 2 1 000 000 000 1 100 000 000 0 10 000 000 -1 1 000 000 -2 100 000 1 000 100 10 1 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 Source: Intel, Credit Suisse supérieure à la moyenne moyenne inférieure à la moyenne Informatique Industrie pharmaceutique Santé Services aux entreprises Technique médicale Social/homes Enseignement Industrie horlogère Immobilier Commerce de gros Assurances Architectes/ingénieurs Construction Télécommunications Industrie alimentaire Commerce automobile Transport/logistique Électrotechnique Électronique Commerce de détail Industrie du bois Banques Hôtellerie-restauration Chimie Industrie des machines Énergie Industrie des métaux Impression et édition -3 10 000 Source: Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 15 Economic Research Branches I Moniteur Industrie Hausse marquée du chômage dans l’industrie Nombre de chômeurs enregistrés Dans l’industrie, 23 000 chômeurs étaient enregistrés en janvier 2016, soit 3700 de plus que l’année précédente (+18,6%). L’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) ainsi que l’horlogerie sont responsables de près de 60% de cette hausse. Il faut s’attendre à une poursuite des suppressions de postes pendant les trimestres à venir dans l’industrie. Sur l’ensemble de l’année 2016, nous anticipons un recul de l’emploi de 1,2% dans ce secteur, soit environ 7800 équivalents plein temps. 25 000 20 000 Électro/montres/optique Produits alimentaires Chimie/pharma Métal Machines Reste de l’industrie 15 000 10 000 5 000 0 01.2013 01.2014 01.2015 01.2016 [email protected] Source: Secrétariat d’Etat à l’économie, Credit Suisse Commerce de détail Brève embellie à la fin 2015 grâce à l’alimentaire Moyenne mobile sur 3 mois, variation en glissement annuel, en % En 2015, les chiffres d’affaires nominaux et les prix du commerce de détail ont été inférieurs de 1,5% à ceux de 2014. La situation s’est légèrement détendue au T4, notamment grâce aux CA en hausse dans l’alimentaire/le near-food (+0,3% en rythme annuel). À l’opposé, les CA ont de nouveau nettement reculé dans l’habillement (–4,2%), les ventes de la collection hiver n’ayant jamais décollé du fait des températures douces. Sous réserve d’un cours de change EUR/CHF autour de 1.10, nous tablons pour 2016 sur une stabilisation des chiffres d’affaires nominaux du commerce de détail – malgré un début d’année difficile et un taux de chômage en légère progression. La hausse des CA dans l’alimentaire et le near-food devrait coïncider avec un repli dans le non-alimentaire. [email protected] Hôtellerie-restauration 4% Prix commerce de détail CA nominaux (corrigés des effets de calendrier) CA réels (corrigés des effets de calendrier) 3% 2% 1% 0% -1% -2% -3% -4% 01.2014 05.2014 09.2014 01.2015 05.2015 09.2015 01.2016 Source: GfK, Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Baisse de 0,8% des nuitées dans l’hôtellerie en 2015 Nuitées dans les hôtels et établissements de cure En 2015, les hôteliers suisses ont enregistré une baisse des nuitées de 0,8% par rapport à l’année précédente. La désaffection des clients européens liée au choc du franc a été particulièrement douloureuse (Pays-Bas: –14,3%; Allemagne: – 12,3%). La progression des nuitées des touristes chinois et indiens (+29,7%) a cependant permis de compenser une partie non négligeable de ce repli. Le début de la saison hivernale 2015/2016 s’est révélé difficile pour les régions alpines en raison des conditions climatiques douces. Sous réserve d’un cours de change EUR/CHF autour de 1.10 et d’une poursuite de la reprise économique en Europe, l’érosion des nuitées devrait se ralentir en 2016. [email protected] 8% 6% 3 100 Variation en comp. annuelle (mobile sur 3 mois) Moyenne mobile sur 12 mois (en milliers; axe de droite) 3 060 4% 3 020 2% 2 980 0% 2 940 -2% 2 900 -4% 2 860 -6% 12.2012 06.2013 12.2013 06.2014 12.2014 06.2015 2 820 12.2015 Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 16 Economic Research Débat sur la politique économique Investit-on encore en Suisse? La vigueur du franc et les incertitudes politiques n’ont pour l’heure pas entraîné d’effondrement des investissements dans notre pays. La dynamique des investissements étrangers directs s’est cependant d’ores et déjà ralentie. Dynamique en berne sur le front des investissements étrangers directs La Suisse conserve la faveur des investissements étrangers directs (IED): avec un volume de 756 mrd CHF, elle se classe ici au dixième au rang mondial. Selon les chiffres de la Banque nationale suisse (BNS), 455 000 personnes (soit 11% de l’emploi total) travaillaient au sein d’entreprises étrangères à la fin 2014. La croissance de l’emploi dans ces entreprises a récemment perdu de sa vigueur: si elle atteignait encore 4,2% par an en moyenne entre 2004 et 2013, elle ne s’élevait plus qu’à 1,4% entre 2011 et 2013 (aucune donnée n’étant encore disponible pour 2014). À titre de comparaison, l’emploi total a en moyenne progressé de 1,4% par an entre 2004 et 2013 et de 1,6% entre 2011 et 2013. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la progression des volumes d’IED en Suisse s’est en moyenne ralentie de 15,7% à 3,1% par an entre 2004 et 2013, respectivement 2011 et 2013. À l’échelle mondiale, la croissance n’a en revanche que légèrement diminué de 10,2% à 9,4% par an. Moins d’implantations malgré les programmes d’encouragement cantonaux L’évolution du nombre d’implantations d’entreprises accompagnées par les organisations de développement économique des cantons indique également que la Suisse éprouve certaines difficultés à attirer des capitaux étrangers. Selon la Conférence des directeurs cantonaux de l’économie publique, le nombre de nouvelles implantations s’inscrit en repli depuis 2012, tandis que celui des nouveaux emplois créés s’est réduit de 2059 en 2011 à seulement 780 en 2014. Les investissements en Suisse augmentent … En revanche, l’activité d’investissement globale dans notre pays ne semble pas avoir ralenti à première vue. Selon le SECO, la formation brute de capital fixe a augmenté de 1,6% par an en termes réels entre 2000 et 2014. Entre 2011 et 2014, la croissance des investissements s’est même légèrement accrue à 2,1% par an, tandis que la formation brute de capital fixe dépassait de 1,5% son niveau de l’année précédente sur les trois premiers trimestres 2015. Il ne peut donc pas être question de crise, les investissements s’étant effondrés de 7,5% en glissement annuel en 2009. Même en comparaison internationale, les investissements en Suisse sont supérieurs à la moyenne, comme le confirment les chiffres de l’OCDE. La progression des investissements en rythme annuel dans les pays de l’OCDE s’inscrivait ainsi à 1,1% entre 2000 et 2014 et 1,7% entre 2011 et 2014. Croissance ralentie de l’emploi dans les entreprises étrangères Suisse: investissements supérieurs à la moyenne de l’OCDE Effectifs, indexés (2004 = 100) Croissance annuelle de la formation brute de capital fixe réelle, en % 150 145 Emploi entreprises étrang. Emploi total 6% OCDE Suisse 2002 2004 4% 140 2% 135 0% 130 -2% 125 -4% 120 -6% 115 110 -8% 105 -10% -12% 100 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source: Banque nationale suisse, Office fédéral de la statistique, Credit Suisse 2000 2006 2008 2010 2012 2014 Source: OCDE, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 17 Economic Research … mais seulement dans quelques domaines Une analyse détaillée réalisée par le SECO brosse cependant un tableau un peu moins réjouissant. Ce sont surtout les investissements dans les domaines «informatique et prestations informatiques» (logiciels et bases de données), «recherche et développement» et – depuis le début 2015 – «véhicules», qui contribuent à la croissance des investissements d’équipement. Par contre, ceux consacrés à la rubrique «autres + militaire», parmi lesquels figurent également les investissements dans les machines, stagnent depuis l’effondrement de 2009. Modestes investissements dans l’industrie Si l’industrie de pointe, dépendante de la recherche et du développement, continue donc d’investir, le reste du secteur ne semble guère progresser, comme le confirment aussi les enquêtes menées auprès des entreprises. Et aucune inversion de la tendance n’est en vue: selon une enquête du Credit Suisse et de l’Association pour les achats et le supply management procure.ch auprès des membres de cette dernière, seules 25% des entreprises souhaitent investir plus cette année qu’en 2015, 25% veulent investir moins et 50% autant. Ce sont les investissements de remplacement qui dominent ici (70% des réponses). Les entreprises restent fidèles à la Suisse … Pour l’heure, les signes indiscutables parlant en faveur d’un déplacement des investissements à l’étranger font défaut. Selon les données de la BNS, tant la création d’emplois dans les entreprises suisses à l’étranger que la progression des volumes d’IED helvétiques ont diminué ces dernières années – et même plus fortement que ne laissait présager la tendance mondiale au tassement de la croissance. Les volumes d’IED helvétiques ont ainsi augmenté de 13,7% par an en moyenne entre 2000 et 2013, mais seulement de 5,6% entre 2011 et 2013. Les importations de prestations de télécommunications et de TI ainsi que de services aux entreprises à hauteur d’environ 44 mrd CHF par an, qui reflètent dans une large mesure la délocalisation de tels services à l’étranger, ne témoignent pas non plus de mouvements importants à ce niveau, même si la tendance est difficilement identifiable du fait de la volatilité inhérente. … au moins pour le moment Une enquête du Credit Suisse et de Switzerland Global Enterprise menée en décembre 2015 auprès des PME orientées à l’exportation ne montre pas non plus que les entreprises tournent le dos à la Suisse. Environ 56% des entreprises questionnées prévoient d’investir en Suisse cette année, contre seulement 22% à l’étranger. Pas moins de 45% des sociétés indiquent cependant que les investissements dans l’Union européenne (UE) – de loin le site d’investissement étranger le plus important – sont devenus plus attractifs ces dernières années (en dépit des annonces de crise). 60% des entreprises anticipent une augmentation de leurs investissements dans l’UE dans les années à venir. Cependant, la vigilance reste de mise, une certaine tendance larvée à la désaffection du site Suisse semblant perceptible. [email protected] Stagnation des investissements dans les machines Recul des investissements suisses à l’étranger Calcul du niveau réel en mio. CHF par le SECO, reposant sur les données de l’Office fédéral de la statistique Volumes d’IED, en USD, indexés (2000 = 100) 45'000 600 40'000 35'000 Véhicules Électricité Autres et militaire Recherche et développement Monde Suisse 500 Logiciels et bases de données 30'000 400 25'000 300 20'000 15'000 200 10'000 100 5'000 0 0 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 Source: Secrétariat d’État à l’économie (SECO), Credit Suisse 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 Source: CNUCED, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 18 Economic Research Régions La concurrence intérieure rend les cantons plus performants Les conditions-cadres créées par les États pour les entreprises ont un impact sur la prospérité et la création de valeur. Dans ce domaine, le fédéralisme helvétique a largement fait ses preuves. Péréquation financière et réforme de l’imposition affaiblissent cependant le rôle des cantons dans la politique fiscale. Politique fiscale: équilibre entre fédéralisme et péréquation Les conditions-cadres que rencontrent les entreprises sont décisives pour le succès à long terme d’une localisation. Pour représenter les disparités entre les cantons et les régions, nous avons développé notre Indicateur de qualité de la localisation (IQL) (cf. fig.). Certains critères d’attractivité sont d’ordre naturel et ne peuvent donc guère être modifiés, comme la topographie. Cela dit, la structure fédérale de la Suisse confère aux communes et surtout aux cantons une grande marge de manœuvre s’agissant des décisions ayant un impact sur la localisation et même les vallées alpines les plus reculées ont leur mot à dire en matière de politique fiscale et d’investissements en infrastructures. Les systèmes de péréquation financière intra et intercantonaux permettent en outre une répartition des charges en fonction des ressources. Localisations suisses – la compétitivité dans le sang De par cette marge de manœuvre, les régions ont également un impact sur la prospérité et la création de valeur dans le pays. Elles entrent en compétition avec leurs voisines et tentent – indépendamment de leurs objectifs politiques – de se positionner de manière optimale. Contrairement aux entités subnationales chez nos voisins européens, elles ne peuvent compter sur la création de conditions-cadres attrayantes par le gouvernement national. En comparaison européenne, la situation du pays en matière d’endettement reste relativement saine malgré la hausse des déficits. Simultanément, les contribuables supportent une charge fiscale assez faible en comparaison internationale. Le fédéralisme financier est donc un succès – également sur l’échiquier de la concurrence mondiale. Vers une harmonisation matérielle Le rôle des cantons dans l’orientation de leur politique fiscale est affecté par la péréquation financière nationale (PFN) et la réforme de l’imposition des entreprises III (RIE III): si la loi n’impose aucune harmonisation des taux d’imposition cantonaux, la hausse des contributions pourrait contraindre les payeurs nets de la PFN à augmenter leurs impôts, comme récemment le canton de Schwytz. La RIE III devrait en revanche inciter de nombreux cantons à baisser les taxes. Il est en outre prévu que les cantons reçoivent une part plus importante de l’impôt fédéral direct. Le classement au sein de l’IQL va se modifier (cf. fig.). Genève quitte p. ex. le milieu de tableau pour se hisser à la 3e place. PFN et RIE III favorisent une harmonisation matérielle et réduisent donc la marge de manœuvre des cantons en matière de politique fiscale. Fondamentalement, le modèle à succès du fédéralisme financier ne semble cependant pas menacé. [email protected] Qualité de la localisation des cantons suisses en 2015 et après les ajustements fiscaux prévus suite à la RIE III Indicateur de qualité de la localisation (IQL), indice synthétique, Suisse = 0, 2015 et après recalcul du sous-indice de charge fiscale des personnes morales 2.5 2.5 ZG IQL 2015 2.0 1.5 1.0 ZH 1.5 BS 0 1.0 SZ AG NW LU OW 0.5 Moyenne suisse -0.5 -1.0 0.5 AR SH TG BL 0 AI SG SO GE GL -0.5 BE VD UR NE TI FR -1.0 GR -1.5 -1.5 VS -2.0 -2.5 ZG IQL après les ajustements fiscaux annoncés 2.0 JU -2.0 -2.5 ZH GE BS SZ AG NW BL Moyenne suisse LU SH TG OW VD AR BE AI SO SG FR NE GL UR TI GR VS JU Source: Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 19 Economic Research Régions | Moniteur Taux d’imposition des bénéfices après la réforme Imposition nettement plus basse pour les sociétés à statut Taux d’imposition effectifs des bénéfices y c. Fédération, 2009-2011, sélection de cantons Sociétés imposées à taux ordinaire Taux ordinaire prévu après la RIE III Toutes personnes morales Sociétés à statut 30% 25% 20% 15% 10% 5% 20%−40% 40%−60% VD BS ZG NE GE SH FR CH BL BE ZH 0% LU La réforme de l’imposition des entreprises III (RIE III) devrait signer la fin des avantages fiscaux pour les sociétés à statut particulier. Quelques cantons ont certes déjà annoncé la baisse de leurs taux d’imposition ordinaires, mais les holdings et autres sociétés mixtes seront quand même soumis à des taux plus élevés. En combinaison avec d’autres avantages (comme l’ancien «Lex Bonny»), certaines de ces entreprises ont même été en mesure de réduire leur charge fiscale en dessous des 8,5% de l’impôt fédéral entre 2009 et 2011. Les écarts peuvent se révéler moins importants aujourd’hui, mais les chiffres font ici défaut. 60%−80% >80% Part des bénéfices des sociétés à statut [email protected] Taux de créations et qualité de la localisation Source: Administration fédérale des contributions, cantons, Credit Suisse Plus de créations d’entreprises dans les régions attractives Taux de créations 2009-2013, qualité de la localisation 2015 4,0 Zurich-Ville 3,0 Lucerne Bâle-Ville Qualité de la localisation L’optimisme des entrepreneurs trouve son expression dans la création d’entreprises. Ils investissent alors temps et argent pour s’imposer sur un marché et un site donnés. Les localisations particulièrement attractives comme les régions zougoises, March/Höfe (SZ), Nyon (VD) ou encore la ville de Zurich profitent de ce fait de nombreuses créations d’entreprises. Dans les zones périphériques et montagneuses, le taux de créations tend à être plus faible. Les créations d’entreprises vont souvent de pair avec des innovations au niveau des produits et des processus – un rajeunissement bienvenu pour les portefeuilles sectoriels locaux. 2,0 Berne Sursee/ Seetal 1,0 0 0% Lugano Lausanne Mesolcina -2,0 Emmental supérieur March/Höfe Nyon Genève Thoune -3,0 Communes alpines zougoises CH Haute Argovie -1,0 Lorzenebene/ Ennetsee La Gruyère Jura Conches 2% 4% Taux de créations 6% 8% [email protected] Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Péréquation financière: paiements 2016 Le Jura désormais plus grand bénéficiaire net Paiements de compensation PFN 2016, CHF par habitant. Valeurs négatives: bénéficiaires nets C’est le canton d’Uri qui a reçu chaque année les versements de compensation les plus importants par habitant depuis la réforme de la péréquation financière nationale (PFN) en 2008. Aujourd’hui, le canton du Jura affiche un potentiel de ressource inférieur et l’a dépassé au rang de plus grand bénéficiaire net. Sans changement, Neuchâtel et Fribourg reçoivent toujours les versements les plus importants issus de la compensation des cas de rigueur, qui devait contrebalancer le passage au nouveau système au moment de l’introduction. Les cantons payeurs voient la charge se réduire de 67 mio. CHF pour la période de compensation en cours. La compensation des cas de rigueur doit cependant être maintenue au plus tard jusqu’en 2028. [email protected] 3 000 ZG Compensation des ressources Compensation des charges Compensation des cas de rigueur 2 000 SZ 1 000 0 NW BS ZH BLVD GE TI AG LU OW -1 000 Payeurs nets AR SO AI GR GLVS SH SG TG Bénéficiaires nets -2 000 NE BE FR UR JU -3 000 Source: Administration fédérale des contributions, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 20 Economic Research Politique monétaire Qui paie les taux négatifs? La charge liée aux taux d’intérêt négatifs varie considérablement d’une banque à l’autre, selon son modèle commercial. D’après nos estimations, les établissements davantage axés sur la clientèle de détail paient proportionnellement moins. Banques suisses: principales victimes du taux d’intérêt négatif Dans le cadre de sa stratégie d’affaiblissement du franc, la Banque nationale suisse (BNS) a instauré un taux d’intérêt négatif, prélevé sur les dépôts en CHF détenus auprès d’elle. Ces dépôts sont surtout la propriété de banques helvétiques, mais aussi de compagnies d’assurance, de la Confédération et de quelques établissements étrangers. Les investisseurs privés et institutionnels comme les caisses de pension ne peuvent pas ouvrir de dépôts auprès de la BNS. Celle-ci n’impose donc pas directement de taux négatif aux caisses de pension, qu’elle ne peut pas non plus exempter. Dépôts auprès de la BNS partiellement exemptés du taux d’intérêt négatif À la fin décembre 2015, les dépôts auprès de la BNS se chiffraient à 470 mrd CHF, mais le taux d’intérêt négatif n’est pas prélevé sur l’intégralité de ce montant. D’une part, la Confédération est totalement exemptée. D’autre part, un seuil d’exemption, fixé à 20 fois les réserves obligatoires, a été défini pour les banques suisses. Les banques étrangères et autres établissements ont des seuils d’exemption individuels – non communiqués mais qui, selon nos estimations et les commentaires de responsables de la BNS, sont sans doute proportionnellement inférieurs à ceux des banques helvétiques. Banques étrangères et gérants de fortune paient proportionnellement plus Le niveau de réserves obligatoires, qui définit le seuil d’exemption de chaque banque, dépend de certains de ses postes du passif, notamment des avoirs de la clientèle. Généralement, une banque dont les activités de détail sont importantes devra posséder davantage de réserves minimales, et son seuil d’exemption sera ainsi plus élevé. Les réserves actuellement détenues par les banques excèdent largement le minimum requis. Ces réserves excédentaires proviennent de la monnaie créée par la BNS pour financer ses interventions sur le marché des changes. La figure de droite indique le rapport entre les dépôts des établissements suisses auprès de la BNS et les réserves obligatoires pour différents groupes de banques. Ces estimations montrent que les banques plus axées sur la clientèle de détail sont juste en deçà ou juste au-dessus du seuil d’exemption, suggérant que leurs charges liées aux taux négatifs sont relativement faibles. Les succursales de banques étrangères en Suisse ainsi que, p. ex., les gérants de fortune ou courtiers disposent de réserves excédentaires auprès de la BNS nettement supérieures au seuil d’exemption, d’où des charges proportionnellement plus élevées. [email protected] Banques suisses: principales détentrices des dépôts à vue auprès de la BNS Forte variation des réserves excédentaires entre les groupes de banques En mrd CHF Rapport entre les dépôts des banques et les réserves obligatoires Autres dépôts (p. ex. compagnies d’assurance suisses) Banques et autres établissements étrangers Confédération Banques suisses 500 450 400 70 60 Banques en mains étrangères Autres banques Grandes banques 50 350 300 40 Banques Raiffeisen 30 Banques régionales et caisses d’épargne 250 200 150 Banques cantonales Seuil d’exemption 20 100 10 50 0 0 2010 2011 Source: BNS, Credit Suisse 2012 2013 2014 2015 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source: BNS, Credit Suisse; estimations basées sur nos propres calculs des réserves obligatoires et particulièrement incertaines pour certains groupes de banques. Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 21 Economic Research Monnaie, crédit et marchés I Moniteur Allocation d’actifs des caisses de pension Le cash n'est plus roi pour les caisses de pension En % des actifs des caisses de pension La chute des taux d’intérêt nominaux en territoire négatif a eu un impact notable sur l’allocation d’actifs des caisses de pension suisses: elles ont réduit leur part de liquidités de 7% de leurs actifs au T3 2014 (soit avant l’instauration du taux négatif par la BNS) à moins de 5% au T4 2015, les banques prélevant généralement un intérêt négatif sur leurs dépôts. Elles n’ont cependant pas modifié leur allocation en faveur d’actifs en monnaies étrangères – comme l’aurait sans doute souhaité la BNS – mais ont accru leurs positions en immobilier. Plus de 22% des actifs des caisses de pension sont actuellement investis dans l’immobilier, généralement en Suisse. 25 Liquidités 20 15 Instauration du taux d’intérêt négatif par la BNS 10 5 0 2003 [email protected] Réserves de devises Immobilier 2005 2007 2009 2011 2013 2015 Source: Indice Credit Suisse des caisses de pension suisses La BNS a accru son allocation en USD En mrd CHF Sous l’effet des interventions régulières sur le marché des changes de la BNS, ses réserves de devises n’ont cessé d’augmenter sur l’année 2015 et atteignent à présent quelque 600 mrd CHF, soit l’équivalent de la production économique annuelle de la Suisse. Si près de 55% des actifs étaient investis en EUR en 2011, cette part est tombée à 42%. Sur la même période, la proportion d’actifs en USD est passée de 25% à 32%. Plus récemment, la BNS a aussi ajouté une part réduite de CNY à ses réserves de devises. 700 USD EUR JPY GBP CAD Autres 600 500 400 300 200 100 0 2011 2012 2013 2014 2015 [email protected] Source: Banque nationale suisse, Credit Suisse Taux d’intérêt négatifs: un phénomène mondial Les dépôts exemptés sont importants en Suisse Dépôts des banques domestiques auprès des banques centrales correspondantes La BNS n’est pas la seule à imposer un taux d’intérêt négatif sur les dépôts des banques commerciales. Les banques centrales de la zone euro (BCE), de Suède, du Danemark et du Japon ont introduit des mesures similaires, dont les spécificités diffèrent cependant. Alors que les dépôts de la plupart des banques commerciales se voient imposer un taux d’intérêt négatif au Danemark, dans la zone euro et en Suède, seule une faible proportion de banques domestiques y sont soumises au Japon et en Suisse. Les expériences suisse et japonaise suggèrent que la répercussion des taux négatifs sur les taux d’intérêt du marché fonctionne également avec des exemptions relativement généreuses. 120% [email protected] Source: Banques centrales, Credit Suisse Soumis au taux d’intérêt négatif Exemptés du taux d’intérêt négatif 100% 80% 60% 40% 20% 0% Japon Suisse Danemark Zone euro Suède Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 22 Economic Research Obligations Rendements des obligations d’entreprise de plus en plus attractifs Primes de taux sur les obligations d’entreprise (Investment Grade) par rapport aux emprunts d’État américains (en %) Les taux d’intérêt sur les principaux marchés resteront bas dans un avenir prévisible. Ce faible niveau des taux est la conséquence d’une conjoncture morose et d’une politique expansionniste des banques centrales qui pourrait même être renforcée dans les prochains mois. Même les rendements américains n’augmentent que très lentement puisque la Fed vise seulement un resserrement progressif des conditions monétaires. Du côté des rendements obligataires, nous considérons la récente correction comme une chance de consolider des positions à long terme. Cependant, compte tenu des perspectives incertaines, nous n’augmenterions la part des obligations que progressivement et commencerions par des émetteurs investment grade. 8 AAA AA A BBB 7 6 5 4 3 2 1 0 1999 2003 2007 2011 [email protected] Source: Bloomberg, Credit Suisse Monnaies La consolidation de la paire USD /CHF devrait toucher à sa fin 2015 Cours de change; différentiel d'intérêt en points de pourcentage Comme nous l’avions prévu, l’USD a perdu du terrain face aux principales monnaies après la première hausse des taux de la Fed en décembre. Nous pensons pourtant que le billet vert recèle un certain potentiel de reprise dans les prochains mois. Entre-temps, le marché des taux d’intérêt a exclu tout relèvement des taux aux États-Unis cette année. Le potentiel de baisse de l’USD est donc limité. Il devrait également profiter de la liquidation de positions courtes. Parmi les principales devises, le JPY devrait se maintenir au mieux et progresser par rapport au CHF. 1,40 Cours de change USD/CHF 1,30 Différence de taux d’intérêt des swaps à 2 ans EUR 3,0 moins CHF (éch. de droite) 3,5 2,5 1,20 2,0 1,10 1,5 1,00 1,0 0,90 0,5 0,80 0 -0,5 0,70 2004 2008 2012 2016 [email protected] Source: Datastream, Credit Suisse Actions Les banques européennes sous pression depuis le début de l’année Indice (31.12.2015 = 100) La baisse des cours des actions s’est poursuivie début février. Le secteur bancaire européen restait particulièrement sous pression. Même si les placements risqués sont parvenus à se stabiliser temporairement, le climat sur le marché reste dominé par la nervosité. Pour que les perspectives économiques s’améliorent, il faudrait à notre avis une série de bonnes surprises économiques en plus de la poursuite de la politique expansionniste des banques centrales. Comme cela nous paraît peu probable pour l’instant, nous conservons une position neutre à l’égard des actions. Au niveau régional, nous continuons de préférer les actions de la zone euro aux titres américains. [email protected] 105 MSCI AC World MSCI Europe Banks 100 95 90 85 80 75 70 31.12.15 14.01.16 28.01.16 11.02.16 25.02.16 Source: Datastream, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 23 Economic Research Immobilier Les logements locatifs bon marché ont le vent en poupe La pénurie de placements liée aux taux d’intérêt dope la construction de logements locatifs. L’offre qui en résulte rencontre une demande toujours dynamique, mais caractérisée par une propension nettement réduite à y mettre le prix. Repli de l’immigration issue de l’UE compensé par les réfugiés Ces dernières années, l’immigration a entraîné une forte demande de logements surtout dans les centres et leur périphérie. En 2015, les arrivées en provenance des États de l’UE ont cependant nettement reculé (–16,2%), et plus particulièrement du Portugal, d’Espagne et des pays de l’UE 8. Parmi les motifs principaux de cette évolution: la timide embellie économique dans la plupart des pays concernés, s’accompagnant d’une baisse des taux de chômage locaux, ainsi que le tassement de la conjoncture suisse. Comme nous tablons sur une stagnation (+0,3%) de l’emploi en 2016, nous partons du principe que la migration de main-d’œuvre va encore diminuer. Simultanément, une hausse de l’immigration nette en provenance d’Amérique, d’Afrique et surtout d’Asie est observable (2015: +16,5%). La progression marquée de l’immigration liée au droit d’asile est ici un phénomène récent. En 2015, 3,7% des immigrants étaient des réfugiés reconnus comme tels (moyenne 2007-2014: 1,7%). Ce chiffre devrait encore sensiblement augmenter cette année, le nombre de demandes d’asile s’étant fortement accru en 2015 dans le sillage de la crise des migrants en Europe (+66% en comparaison annuelle). Report de la demande sur les segments de prix inférieurs Les demandeurs d’asile n’apparaissent qu’avec retard et en partie seulement dans les statistiques des étrangers, seuls les réfugiés reconnus étant recensés. Cela dit, même les personnes accueillies temporairement en Suisse y séjournent bien souvent longtemps et génèrent une demande de surfaces habitables, couverte seulement pendant les premiers mois par les centres fédéraux et infrastructures provisoires d’accueil des communes (abris de protection civile p. ex.). L’évolution de la structure de la demande qui se dessine va sans doute se répercuter sur le marché du logement locatif. Si les immigrants issus de l’UE et de l’AELE paient en moyenne un loyer net de 1500 CHF, les réfugiés arrivant des foyers de crise n’y consacrent que 1000 CHF (cf. fig.). Du point de vue des investisseurs, l’évolution de la structure de la demande offre de nouvelles opportunités dans le segment du résidentiel bon marché, où la demande excède déjà l’offre dans les centres. [email protected] Modification évidente de la structure de l’immigration Corrélation entre montant du loyer et pays d’origine Immigration nette de la population résidente permanente étrangère par pays d’origine et nombre de demandes d’asile, moyenne mobile sur 12 mois Loyer net moyen des ménages d’immigrés, par nombre de pièces et nationalité, 2009-2013, en CHF/mois UE/AELE Amérique 90 000 Reste Europe Asie/Océanie Afrique Demandes d’asile 80 000 1 pièce 4 pièces 3 000 2 pièces 5 pièces 3 pièces TOTAL 2 500 70 000 2 000 60 000 1 500 50 000 1 000 40 000 500 30 000 2013 2014 2015 Amérique du Nord Afrique Pays en crise* 2012 Asie/Océanie 2011 Amérique latine 2010 Reste Europe 0 UE/AELE Tous 10 000 Suisse 0 20 000 *Top 6 des pays d’origine: Érythrée, Afghanistan, Syrie, Irak, Somalie, Sri Lanka Source: Secrétariat d’État aux migrations, Credit Suisse Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 24 Economic Research Immobilier I Moniteur Croissance des prix du logement en propriété Poursuite du ralentissement de la croissance des prix Croissance annuelle des prix de transaction, logements en propriété et maisons individuelles en % La croissance des prix s’est encore ralentie à 1,3% en 2015. Les disparités entre les segments de prix et certaines régions demeurent cependant importantes. Le segment à prix élevés pâtit du durcissement de la réglementation en matière de crédits. Sur le front des logements en propriété, un recul des prix de 1,5% a même été enregistré. En Suisse romande et notamment autour du lac Léman, le repli des prix se révèle presque généralisé et contribue à réduire la surévaluation dans l’Arc lémanique, alors que celle-ci tend à s’accroître dans le reste du pays. Croissance annuelle >6% 4–6% 2–4% 0–2% -2–0% -4–-2% <-4 Par rapport à 2000–2014 Fortement sup, à la moy. Légèrement sup. à la moy. Moyenne Légèrement inf. à la moy. Fortement inf. à la moy. [email protected] Source: Wüest & Partner, Geostat, Credit Suisse Surfaces de bureaux 2016: stagnation de la demande de surfaces Demande supplémentaire estimée en milliers de m²; 2015 et 2016: prévisions Au vu des incertitudes liées à la réforme de l’imposition des entreprises, à la délocalisation de postes de travail et à la mutation structurelle que traverse le secteur de la finance, l’emploi dans les branches de bureau traditionnelles ne devrait que légèrement progresser en 2016. Nous tablons sur une très modeste demande supplémentaire de surfaces de bureaux de 10 000 m². Dans ce contexte, l’expansion prévue des surfaces est trop importante. Les déséquilibres existant entre l’offre et la demande devraient par conséquent s’accroître, d’où une hausse du taux de vacance et une pression persistante sur les loyers. 1 600 1 200 800 400 0 -400 Construction, commerce, hôtellerie-restauration, transport Industrie de transformation Service public et action sociale Banques et assurances, immobilier et secteur tertiaire Total -800 -1 200 -1 600 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 [email protected] Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Financement immobilier participatif Essor des placements alternatifs Nombre estimé de plateformes de financement immobilier participatif dans une sélection de pays Si le financement immobilier participatif s’est imposé dès 2013 aux États-Unis, il a fallu attendre la fin 2015 pour que cette forme de placement et de financement alternative atteigne la Suisse. Les faibles coûts de recherche par rapport aux placements directs combinés à la liberté de pouvoir choisir individuellement le bien-fonds rendent le financement immobilier participatif attractif tant pour les investisseurs institutionnels que pour les petits porteurs. Pour ces derniers, les risques inhérents au manque de connaissances et d’expérience dans le domaine immobilier se révèlent cependant non négligeables, raison pour laquelle de tels investissements doivent être examinés avec soin. [email protected] 160 152 140 120 100 80 60 40 17 20 5 4 3 2 1 NL F D S CH 0 USA RU Source: timesrealtynews.com, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 25 Economic Research Agenda politico-économique La Confédération veut serrer la vis L’effondrement des bénéfices des entreprises lié à l’appréciation du franc devrait peser sur les recettes fiscales. En combinaison avec les engagements du passé, des coupes dans le budget de la Confédération semblent inévitables. Déficits structurels à compter de 2017, même en cas de mise en œuvre intégrale du programme d’économies La Confédération prévoit un déficit de 600 mio. CHF pour 2016, et ce, en tenant compte de toute une série de mesures d’économies devant alléger le budget de 1,2 mrd CHF. La majeure partie de ces économies est réalisée par la correction des compensations du renchérissement surestimées. Une mise en œuvre intégrale des mesures permettrait de remplir les exigences du mécanisme de frein à l’endettement en 2016, même en cas de déficit. Une véritable tempête fiscale semble par contre se préparer pour les années 2017 à 2019. La correction des futures recettes fiscales surestimées et les répercussions négatives de l’évolution conjoncturelle atone et de certaines décisions politiques – comme l’augmentation de la part des cantons dans l’impôt fédéral ou la décision du Conseil des États (premier conseil) de solliciter davantage le budget fédéral dans le cadre de la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 – entraînent, selon les estimations de l’Administration des finances, des déficits structurels d’env. 1 mrd CHF jusqu’en 2019, et ce, en dépit d’un nouveau programme de stabilisation des dépenses récemment présenté au Parlement et déjà intégré aux calculs. Le frein à l’endettement requiert des programmes d’économies supplémentaires Ces déficits structurels seraient incompatibles avec le mécanisme de frein à l’endettement et imposeraient donc des corrections dans les projets de budget. Rien de bien nouveau: pendant l’année de crise 2009, la Confédération avait présenté un projet nécessitant un assainissement encore plus important. À l’époque, la vigueur de la conjoncture avait cependant été fortement sous-estimée (une croissance réelle du PIB de –0,4% avait été anticipée pour 2011, alors que +3,0% avaient été réalisés). Une surprise d’une telle ampleur nous semble très peu probable pour les années à venir. Les comptes pour 2015 ont certes révélé un excédent inespéré de 2,8 mrd CHF, mais avec des taux de croissance de 1,5% en 2016, 2,0% en 2017 et 1,7% pour les années suivantes, la croissance économique réelle sur laquelle se fonde le budget prévisionnel est selon nous surestimée. L’appel de la Confédération au Parlement de serrer la vis budgétaire et de renoncer à des projets coûteux, comme l’allègement refusé par le Conseil des États s’agissant du financement de l’AVS, semble donc on ne peut plus judicieux – en dépit de l’excédent 2015. Le niveau d’endettement devrait se stabiliser dans les années à venir Nous tablons sur une stabilisation de l’endettement absolu de la Confédération dans les prochaines années. Sa diminution (après une hausse suite à une révision en 2017), comme le prévoit la Confédération, nous semble en revanche peu réaliste, tout comme une violation intentionnelle du mécanisme de frein à l’endettement. Cela dit, la Confédération peut se permettre quelques «dérapages» budgétaires, puisque le compte de compensation, sur lequel sont enregistrés les déficits budgétaires, va sans doute afficher un niveau confortable de plus de 22 mrd CHF à la fin 2015. Ce n’est que lorsque ce compte pointera dans le rouge que des excédents structurels devront impérativement être générés en compensation. [email protected] Perspectives politico-économiques Initiative Calendrier Initiative populaire pour un revenu de base inconditionnel Chaque adulte doit, indépendamment de son emploi, recevoir un revenu mensuel lui permettant de mener une «existence digne» (proposition des auteurs de l’initiative: 2500 CHF par adulte). 06.05.2016 Référendum sur l’imposition des entreprises dans le canton de Vaud Le canton de Vaud envisage une baisse du taux d’imposition ordinaire des 20.03.2016 bénéfices de 23% aujourd’hui à 13,79%. Importance économique L’initiative va à l’encontre du principe de responsabilité individuelle, qui attribue des aides sociales uniquement aux personnes nécessiteuses, et réduit les incitatifs à participer au marché du travail. Même avec les économies réalisées dans le système social, une hausse des impôts serait inévitable, ce qui affaiblirait le site d’implantation Suisse. En outre, aucune réponse n’a été apportée à cette question: que se passe-t-il lorsqu’une personne a dépensé son revenu de base et se retrouve de nouveau à la charge de l’État? Cette votation peut être considérée comme un premier indicateur de l’acceptation de la RIE III, qui doit harmoniser l’imposition des entreprises aux standards internationaux. Source: Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 26 Economic Research Indicateurs avancés du Credit Suisse Indice des directeurs d’achat (PMI) Conjoncture industrielle Indice PMI > 50 = croissance Les directeurs d’achat se situent au début du processus de production. Le PMI met à profit cet état de fait pour établir une prévision conjoncturelle. Il se fonde sur un sondage mensuel réalisé par procure.ch (Association professionnelle pour les achats et le supply management) et portant sur huit questions relatives à la production, aux carnets de commandes, aux volumes et aux prix d’achat, aux délais de livraison, aux stocks d’achat et de vente, ainsi qu’à l’emploi. Les directeurs d’achat doivent indiquer si l’activité de leur entreprise a été supérieure, égale ou inférieure à celle du mois précédent. Les sous-indices sont calculés sur la base des parts en % des réponses «supérieure» et «inférieure», la part des réponses «égale» n’entrant que pour moitié dans le calcul. Le PMI peut prendre une valeur entre 0 et 100, un niveau supérieur à 50 indiquant une activité en expansion par rapport au mois précédent. 70 65 60 55 50 45 40 35 30 2000 2004 2008 2012 2016 Source: procure.ch, Credit Suisse Baromètre des exportations du Credit Suisse Exportations En écarts types, valeurs > 0 = croissance Le baromètre des exportations du Credit Suisse utilise l’interdépendance des exportations et de la demande sur les marchés d’exportation étrangers. Pour le former, des indicateurs avancés concernant l’industrie dans les 28 principaux pays de débouchés sont agrégés. Les valeurs de ces indicateurs sont pondérées avec la part dans les exportations de chaque pays, puis condensées afin de former un indice unique. Etant donné qu’il s’agit de valeurs normalisées, le baromètre des exportations est exprimé en écarts types. Le niveau zéro correspond au seuil de croissance. La croissance moyenne à long terme des exportations suisses de presque 5% correspond au niveau 1. 4,0 3,0 2,0 1,0 0 -1,0 -2,0 -3,0 2000 2003 2006 2009 2012 2015 Source: PMIPremium, Credit Suisse Indice ZEW du Credit Suisse Conjoncture Solde des attentes, valeurs > 0 = croissance Les analystes financiers mesurent les pulsations même de l’économie. En collaboration avec le Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung (ZEW) de Mannheim, le Credit Suisse mène depuis juin 2006 un sondage mensuel auprès de ces observateurs privilégiés: le Financial Market Survey Switzerland. L’enquête porte non seulement sur l’évaluation par les analystes de la situation conjoncturelle actuelle et future ainsi que du taux d’inflation, mais aussi sur leur vision de certains thèmes des marchés financiers, comme l’évolution boursière ou les prévisions de taux d’intérêt. L’indice ZEW à proprement parler représente le solde des attentes quant à l’évolution conjoncturelle en Suisse pour les six prochains mois. 80 60 40 20 0 -20 -40 -60 -80 -100 2006 2008 2010 2012 2014 Source: Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 27 Economic Research Indice de la construction Suisse Conjoncture du bâtiment 1er trimestre 1996 = 100 L’indice de la construction Suisse est publié tous les trimestres conjointement par le Credit Suisse et la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE). Il estime le chiffre d’affaires de la branche principale de la construction pour le trimestre en cours et est à ce titre utilisé en tant qu’indicateur avancé de la conjoncture du bâtiment dans le pays. L’indicateur est calculé par le service Economic Research du Credit Suisse et repose principalement sur une enquête menée trimestriellement par la SSE auprès de ses membres. Les données complémentaires émanent de l’Office fédéral de statistique et de Baublatt. L’indice de la construction retrace l’évolution depuis le 1er trimestre 1996. 150 140 130 120 110 100 90 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 Source: Société Suisse des entrepreneurs, Credit Suisse Renewable Energy Index Branche des énergies renouvelables Indice > 50 = croissance Le Renewable Energy Index Suisse est établi trimestriellement en collaboration par le Credit Suisse et l’A EE (Agence des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique). Il repose sur une enquête menée auprès des entreprises du secteur des solutions énergétiques durables (énergies renouvelables et efficacité énergétique). Le recensement et l’analyse des données s’effectuent conformément aux prescriptions de l’International Federation of Purchasing and Materials Management. L’indice établit un instantané de la marche des affaires dans le secteur des solutions énergétiques durables. Publié depuis le 1er trimestre 2010, le Renewable Energy Index constitue une composante précieuse du recensement des données dans la branche. 70 65 60 55 50 45 40 35 30 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source: A EE, Credit Suisse Blue Book Index Transposition quantitative du Bulletin trimestriel de la BNS Indice normalisé entre -1 et +1 Le Blue Book Index transpose les informations qualitatives publiées par la Banque nationale suisse dans son Bulletin trimestriel relatif à l’activité économique en données quantitatives. Tirant son nom de la couverture du Bulletin trimestriel (de couleur bleue), cet indice est agrégé à partir de cinq sousindices retraçant l’évolution dans quatre secteurs économiques (industrie manufacturière, construction, prestations de services non financiers et secteur bancaire) et sur le marché du travail. Il est formé par la moyenne arithmétique des cinq sous-indices équipondérés. Chaque sous-indice peut prendre une valeur entre -1 et +1, les intervalles représentant 0,25 point. Le seuil de +0,25 indique des «conditions normales» ou une «croissance modérée», tandis que +1 et -1 équivalent respectivement à un «boom» et à une «contraction». 0,8 0,6 0,4 0,2 0 -0,2 -0,4 -0,6 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 Source: Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 28 Economic Research Prévisions et indicateurs Prévisions pour l’économie suisse 2016P T1 2016P T2 2016P T3 2016P T4 2017P T1 2017P T2 2017P T3 2017P T4 2016P 2017P PIB (comparaison annuelle, en %) 0,7 0,7 1,3 1,2 1,5 1,6 1,5 1,6 1,0 1,5 Consommation privée 1,0 1,0 1,0 1,0 1,1 1,1 1,1 1,1 1,0 1,1 Consommation publique 0,7 1,0 1,9 2,2 1,5 1,0 1,7 1,7 1,5 1,5 Formation brute de capital fixe 0,3 0,4 1,2 2,4 1,3 1,4 2,3 3,2 1,1 2,0 Investissements de construction -1,5 -0,5 1,0 2,8 -1,5 -0,5 1,0 2,8 0,5 0,5 Investissements d’équipement 1,3 1,0 1,5 2,0 2,8 2,5 3,1 3,4 1,5 3,0 Exportations (marchandises et prestations) -1,0 1,0 3,0 3,0 3,6 5,1 5,0 6,0 1,5 5,0 Importations (marchandises et prestations) 2,0 2,0 2,0 2,0 3,5 3,5 3,5 3,5 2,0 3,5 Inflation (en %) -1,1 -0,8 -0,4 0,0 0,1 0,1 0,0 0,0 -0,5 0,0 Chômage (en %) 3,5 3,6 3,7 3,8 3,7 3,7 3,6 3,5 3,7 3,6 Croissance annuelle de l'emploi EPT (en %) 0,3 0,2 0,5 0,2 0,2 0,4 0,4 0,4 0,3 0,4 Immigration nette (en milliers) 70 60 Croissance nominale annuelle des salaires (en %) 0,5 0,5 Balance des opérations courantes (en % du PIB) 5,6 6,4 Solde des comptes publics (en % du PIB) 0,0 0,0 Taux d’endettement (en % du PIB) 46,4 46,0 Source: Office fédérale de la statistique, Secrétariat d'Etat à l'économie SECO, Credit Suisse Prévisions pour l’économie mondiale Prévisions Prévisions Structure PIB glissement annuel, en % Inflation glissement annuel, en % Importance pour la Suisse Population en mio PIB en mrd USD Part dans les exportations en % Part dans les importations en % 2014 2014 2014 2016 2017 2016 2017 2013 Monde 3,0 3,3 3,6 3,4 6 895,9 77 609 100 100 Etats-Unis 1,8 2,0 1,0 2,0 316,1 17 416 13,3 16,3 Zone euro 1,5 1,5 0,2 1,4 331,0 13 241 43,9 63,7 Allemagne 1,5 1,4 0,2 1,5 79,7 3 820 17,9 28,4 France 1,3 1,6 0,3 1,2 62,3 2 902 7,0 8,0 Italie 1,1 1,1 0,4 1,4 60,7 2 129 6,4 9,7 Royaume-Uni 2,2 2,0 0,7 1,4 63,0 2 848 5,6 3,7 Japon 0,8 0,5 0,2 2,0 127,3 4 770 3,1 1,8 Chine 6,5 6,0 1,7 1,8 1 360,7 10 355 4,2 7,3 Source: Datastream, Fonds Monétaire International, Credit Suisse Taux d’intérêt et informations de politique monétaire LIBOR à 3 mois (en %) Marge de fluctuation BNS (en %) Rendement emprunts d'Etat à 10 ans (en %) Actuel 3 mois 12 mois -0,80 -0,9 à -0,7 -0,9 à -0,7 -1,25 à -1,25 à -1,25 à -0,25 -0,25 -0,25 -0,41 -0,4 à -0,2 -0,1 à 0,1 Actuel Masse monétaire M0 (mrd CHF) Mois Année précédent précédente 476,1 474,5 419,7 -0,8 -1,4 1,0 Masse monétaire M2 (%, comparaison annuelle) 1,7 1,2 1,7 Masse monétaire M3 (%, comparaison annuelle) 1,4 1,7 2,8 Réserves en devises (mrd CHF) 599,8 593,2 507,9 Masse monétaire M1 (%, comparai-son annuelle) Source: Bloomberg, Datastream, Credit Suisse Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 29 Economic Research https://www.creditsuisse.com/legal/pb_research/independence_en.pdf Notifications Les informations et opinions exprimées dans ce rapport (autres que les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement) sont celles du département Research de la Division Private Banking & Wealth Management du CS au moment de la rédaction; toute modification demeure réservée sans préavis. Les opinions exprimées en relation avec un titre spécifique dans ce rapport peuvent être différentes ou ne pas concorder avec les observations et les opinions du département Research de la Division Investment Banking du Credit Suisse en raison de différences dans les critères d’évaluation. Les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement ne sont pas des rapports de recherche. Les stratèges en investissement ne dépendent pas du département Research du CS. Plusieurs politiques du CS ont été mises en œuvre pour garantir l'indépendance du département Research du CS, y compris des politiques relatives aux restrictions en matière de négoce des titres concernés avant la publication des rapports Research. Lesdites politiques ne s'appliquent pas aux stratèges en investissement. Le CS décline toute responsabilité à l’égard de toute perte découlant de l’utilisation des éléments présentés dans ce rapport; cette exclusion de responsabilité ne saurait être invoquée dans les cas prévus par la législation ou la réglementation applicable au CS. Ce rapport ne doit pas être substitué à l’exercice d’un jugement indépendant comme fondement à la prise de décision. Le CS peut avoir émis ou pourrait émettre à l’avenir une idée d’investissement concernant ce titre. Les idées d’investissement sont des opportunités à court terme basées sur des événements et des éléments déclencheurs sur les marchés, tandis que les notations des sociétés s’appuient sur la performance absolue escomptée sur une période de six à douze mois tel que cela est défini dans la section notification. Les idées d’investissement et les notations de sociétés reflètent des hypothèses sous-jacentes et des méthodes d’analyse différentes. Par conséquent, il est possible que les idées d’investissement diffèrent des notations de sociétés. En outre, le CS peut avoir publié d’autres rapports, ou pourrait en publier à l’avenir, qui contredisent les informations présentées dans ce rapport ou qui en tirent des conclusions différentes. Ces rapports reflètent les diverses suppositions, visions et méthodes d'analyses des analystes qui les ont rédigés et le CS n'est nullement tenu de garantir que lesdits rapports soient portés à l'attention de tout destinataire du présent rapport. Certification par les analystes Chacun des analystes mentionnés dans le présent document certifie que les points de vue exprimés dans cette brochure à l’endroit des entreprises et des titres qu’il ou elle est amené(e) à évaluer reflètent précisément son opinion personnelle. Il affirme que sa rémunération n’est et ne sera jamais liée, directement ou indirectement, à des recommandations et opinions particulières émises dans ce document. Les analystes Knowledge Process Outsourcing (KPO) mentionnés dans le présent rapport sont employés par Credit Suisse Business Analytics (India) Private Limited. Indications importantes Le CS publie ses brochures au moment qu’il estime le plus approprié. C’est le cas dès lors qu’il juge que l’évolution de l’entreprise, du secteur ou du marché soumis à son évaluation est susceptible d’avoir des répercussions sensibles sur les points de vue et opinions exprimés dans la brochure. Le CS se fait fort de publier uniquement des analyses impartiales, indépendantes, honnêtes, claires et intelligibles. Le code de conduite du Credit Suisse, auquel la totalité des employés doit adhérer, est accessible par Internet sous: http://www.creditsuisse.com/governance/en/code_of_conduct.html Pour des détails complémentaires sur la méthodologie de notation du Credit Suisse, veuillez vous référer aux informations sur l’indépendance des recherches financières qui se trouvent sous: L’analyste responsable de la rédaction de cette brochure se voit rétribué en fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels la totalité des revenus touchés par le CS, dont une partie est générée par les activités d’investment banking du Credit Suisse. Notifications complémentaires Royaume-Uni: En ce qui concerne la notification des informations sur titres à revenu fixe pour les clients de Credit Suisse (UK) Limited et de Credit Suisse Securities (Europe) Limited, veuillez téléphoner au +41 44 333 33 99. Inde: Veuillez consulter le site http://www.creditsuisse.com/in/researchdisclosure pour les notifications complémentaires requises en vertu des réglementations du Securities And Exchange Board of India (Research Analysts), 2014. Le Credit Suisse est susceptible d’avoir un intérêt dans les sociétés mentionnées dans le présent rapport. Les rapports publiés par le Département Research du CS sont également disponibles sur https://investment.credit-suisse.com/ Pour des informations sur les notifications relatives aux sociétés recommandées par Credit Suisse Investment Banking et mentionnées dans le présent rapport, veuillez vous référer au site de la division Investment Banking sous: https://rave.credit-suisse.com/disclosures Pour toutes informations complémentaires, y compris les notifications relatives à tout autre émetteur, veuillez vous référer au site de la division Private Banking & Wealth Management sous: https://www.credit-suisse.com/disclosure Clause de nonresponsabilité générale / Information importante Ce rapport n’est pas destiné à être distribué à, ou utilisé par, quelque personne ou entité que ce soit qui serait citoyenne, résidente ou située dans une localité, un Etat, un pays ou une autre juridiction où une telle distribution, publication, disponibilité ou utilisation serait contraire à la législation ou réglementation ou soumettrait le CS à des obligations d’enregistrement ou de licence au sein de ladite juridiction. Les références au Credit Suisse effectuées dans ce rapport comprennent Credit Suisse AG, la banque suisse, ses succursales et ses sociétés affiliées. Pour plus d’informations sur notre structure, veuillez consulter le lien suivant: http://www.credit-suisse.com/who_we_are/en/ NE PAS DISTRIBUER NI UTILISER À DES FINS DE PROSPECTION OU DE CONSEIL: Le présent rapport est fourni uniquement à des fins d’information et d’illustration et n’est destiné qu’à votre seul usage. Il ne constitue ni une sollicitation ni une offre ou recommandation à l’achat ou à la vente de titres ou d’autres instruments financiers. Toute information englobant des faits, des opinions ou des citations peut être condensée ou résumée et se réfère à la date de rédaction. 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Les observations et opinions contenues dans le présent rapport peuvent être différentes de celles des autres divisions du CS. Toute modification demeure réservée sans préavis et sans obligation de mise à jour. Le CS n'est nullement tenu de garantir que lesdites mises à jour soient portées à votre attention. PRÉVISIONS ET ESTIMATIONS: Les performances passées ne doivent pas constituer une indication ni constituer une garantie de résultats futurs et aucune garantie, explicite ou implicite, n'est donnée quant aux performances futures. Dans la mesure où ce rapport contient des déclarations relatives à la performance future, celles-ci ont un caractère prévisionnel et sont soumises à un certain nombre de risques et d’incertitudes. Sauf mention contraire, les chiffres n’ont pas été vérifiés. Toutes les évaluations mentionnées dans le présent rapport sont soumises aux politiques et procédures d’évaluation du CS. CONFLITS: Le CS se réserve le droit de corriger les éventuelles erreurs apparaissant dans le présent rapport. Le Credit Suisse, ses sociétés affiliées et/ou leurs collaborateurs peuvent détenir des positions ou des participations ou tout autre intérêt matériel, ou encore effectuer des transactions sur les titres mentionnés, des options s’y rapportant, ou des investissements connexes; ils peuvent également accroître ou liquider ponctuellement de tels investissements. Le CS peut fournir, ou avoir fourni au cours des douze derniers mois, à toute société ou tout émetteur mentionné des conseils ou services de placement conséquents en rapport avec l’investissement énuméré dans ce document ou un investissement lié. Certains des investissements mentionnés dans le présent rapport seront proposés par une entité individuelle ou une société affiliée du CS; le CS peut également être le seul teneur de marché pour de tels investissements. 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Australie: Ce rapport est distribué en Australie par Credit Suisse AG, Sydney Branch (CSSB) (ABN 17 061 700 712 AFSL 226896) seulement aux clients «Wholesale» comme défini à la section s761G du Corporations Act de 2001. CSSB ne garantit pas la performance des produits financiers mentionnés dans le rapport et ne fournit aucune assurance quant à la performance de ces produits. Bahreïn: Ce rapport est distribué par Credit Suisse AG, Bahrain Branch, qui est autorisée et réglementée par la Central Bank of Bahrain (CBB) comme un Investment Firm Category 2. Credit Suisse AG, Bahrain Branch, est sise Level 22, East Tower, Bahrain World Trade Centre, Manama, Royaume de Bahreïn. Dubaï: Cette information est distribuée par Credit Suisse AG(DIFC Branch), dûment agréée et réglementée par la Dubai Financial Services Authority («DFSA»). 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Guernesey: Le présent rapport est distribué par Credit Suisse (Channel Islands) Limited, une entité juridique indépendante enregistrée à Guernesey sous le numéro 15197 et ayant son adresse enregistrée à Helvetia Court, Les Echelons, South Esplanade, St Peter Port, Guernesey. Credit Suisse (Channel Islands) Limited est détenu à 100% par Credit Suisse AG et est réglementé par la Guernsey Financial Services Commission. Des copies de derniers comptes vérifiés sont disponibles sur demande. Hong Kong: Le présent document a été publié à Hong Kong par Credit Suisse AG, Hong Kong Branch, qui possède une licence en tant que société agréée par la Hong Kong Monetary Authority et qui est réglementée par la Securities and Futures Ordinance (chapitre 571 de la législation du pays). Inde: Ce rapport est distribué par Credit Suisse Securities (India) Private Limited («Credit Suisse India», nº CIN U67120MH1996PTC104392), qui est réglementé par le Securities and Exchange Board of India (SEBI) sous les numéros d’enregistrement SEBI INB230970637, INF230970637, INB010970631, INF010970631, INP000002478, et dont l’adresse enregistrée est 9th Floor, Ceejay House, Plot F, Shivsagar Estate, Dr. Annie Besant Road, Worli, Mumbai 400 018, Inde, tél. +91-22 6777 3777. Italie: Ce rapport est distribué en Italie par Credit Suisse (Italy) S.p.A., banque de droit italien inscrite au registre des banques et soumise à la supervision et au contrôle de la Banca d’Italia, de la CONSOB et est aussi distribué par Credit Suisse AG agissant à titre de banque suisse autorisée à fournir des prestations bancaires et financières en Italie. Japon: Ce rapport est publié uniquement au Japon par Credit Suisse Securities (Japan) Limited, Financial Instruments Dealer, Director-General of Kanto Local Finance Bureau (Kinsho) No. 66, membre de la Japan Securities Dealers Association, de la Financial Futures Association of Japan, de la Japan Investment Advisers Association et de la Type II Financial Instruments Firms Association. Credit Suisse Securities (Japan) Limited ne publiera ni ne transmettra ce rapport en dehors du Japon. Jersey: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Channel Islands) Limited, Jersey Branch, dont les activités d’investissement sont réglementées par la Jersey Financial Services Commission. L’adresse professionnelle à Jersey de Credit Suisse (Channel Islands) Limited, succursale de Jersey, est TradeWind House, 22 Esplanade, St Helier, Jersey JE4 5WU. Liban: Le présent rapport est distribué par Credit Suisse (Lebanon) Finance SAL («CSLF»), un établissement financier enregistré au Liban, réglementé par la Banque centrale du Liban («BCL») et titulaire d’une licence bancaire n° 42. Credit Suisse (Lebanon) Finance SAL est soumis à la législation et à la réglementation de la BCL ainsi qu’à la législation et aux décisions de la Capital Markets Authority du Liban («CMA»). CSLF est une filiale de Credit Suisse AG et fait partie du Credit Suisse Group (CS). La CMA décline toute responsabilité quant au contenu, à l’exactitude et à l’exhaustivité des informations présentées dans ce rapport. La responsabilité du contenu du présent rapport est assumée par l’émetteur, ses administrateurs et d’autres personnes tels des experts, dont les opinions sont incluses dans le rapport avec leur consentement. La CMA n’a pas non plus évalué l’adéquation de l’investissement pour tout investisseur particulier ou tout type d’investisseur. Les investissements sur les marchés financiers peuvent présenter un degré élevé de complexité et de risques et ne pas convenir à tous les investisseurs. CSLF procédera à l’évaluation de l’adéquation de cet investissement sur la base des informations que l’investisseur lui aurait fournies et conformément aux instructions et procédures internes du Credit Suisse. Il est entendu que l’anglais sera utilisé dans tous les documents et communications fournis par le CS et/ou CSLF. En acceptant d’investir dans le produit, l’investisseur confirme ne pas s’opposer à l’utilisation de la langue anglaise. Luxembourg: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Luxembourg) S.A., une banque du Luxembourg autorisée et réglementée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF). Qatar: Cette information a été distribuée par Credit Suisse (Qatar) L.L.C qui a été autorisée et qui est réglementée par la Financial Centre Regulatory Authority (QFCRA) sous le n° QFC 00005. Tous les produits et les services financiers liés ne sont disponibles qu'aux clients commerciaux ou aux contreparties du marché (tels que définis par la par les règles et réglementations de Qatar Financial Centre Regulatory Authority (QFCRA)), y compris les individus qui ont opté pour être classés en tant que client commercial avec des actifs liquides de plus de 1 million d'USD et qui disposent de connaissances, d'une expérience et d'une compréhension leur permettant de participer à de tels produits et/ou services. Singapour: Ce rapport a Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 31 Economic Research été élaboré et publié à Singapour exclusivement à l’intention des investisseurs institutionnels, des investisseurs accrédités et des investisseurs avertis (tels que définis dans les Financial Advisers Regulations), et est également publié par Credit Suisse AG, Singapore Branch, à l’intention des investisseurs étrangers (tels que définis dans les Financial Advisers Regulations). Credit Suisse AG, Singapore Branch, peut distribuer les rapports établis par ses entités étrangères et sociétés affiliées sous le régime prévu au Règlement 32C des Financial Advisers Regulations. Les bénéficiaires singapouriens doivent prendre contact avec Credit Suisse AG, Singapore Branch, par téléphone au +65-6212-2000 pour toute question résultant du ou en rapport avec le présent rapport. En vertu de votre statut d’investisseur institutionnel, d’investisseur accrédité, d’investisseur averti ou d’investisseur étranger, Credit Suisse AG, Singapore Branch, est dispensé de respecter certaines exigences de conformité selon le Financial Advisers Act, chap. 110 de Singapour («FAA»), les Financial Advisers Regulations et les notifications et les directives qui en découlent, en relation avec les prestations de conseil financier que Credit Suisse AG, Singapore Branch, est susceptible de vous fournir. Espagne: Ce rapport est distribué en Espagne par Credit Suisse AG, Sucursal en España, autorisée sous le numéro 1460 dans le registre de la Banco de España. Thaïlande: Ce rapport est distribué par Credit Suisse Securities (Thailand) Limited, qui est réglementé par l'Office of the Securities and Exchange Commission, Thaïlande, et dont l'adresse enregistrée est 990 Abdulrahim Place Building, 27/F, Rama IV Road, Silom, Bangrak, Bangkok, tél. 0-2614-6000. Royaume-Uni: Ce document est publié par Credit Suisse (UK) Limited et Credit Suisse Securities (Europe) Limited. Credit Suisse Securities (Europe) Limited et Credit Suisse (UK) Limited, toutes deux autorisées par la Prudential Regulation Authority et réglementées par la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority, sont des sociétés associées mais indépendantes du Credit Suisse sur le plan juridique. Les protections offertes par la Financial Conduct Authority et/ou la Prudential Regulation Authority à la clientèle privée ne s’appliquent pas aux placements et services fournis par des personnes situées en dehors du Royaume-Uni. Le Financial Services Compensation Scheme est inapplicable lorsque l’émetteur n’a pas satisfait à ses obligations. Dans la limite communiquée au Royaume-Uni ou susceptible d’avoir un effet au Royaume-Uni, le présent document constitue une sollicitation financière qui a été approuvée par Credit Suisse (UK) Limited, entité agréée par la Prudential Regulation Authority et régie par la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority pour la conduite d’activités d'investissement au RoyaumeUni. Le siège social de Credit Suisse (UK) Limited est sis Five Cabot Square, London, E14 4QR. Veuillez noter que les règles relatives à la protection des clients de détail aux termes du Financial Services and Market Act 2000 du Royaume-Uni ne vous seront pas applicables et que vous ne disposerez pas non plus des éventuelles indemnisations prévues pour les «demandeurs éligibles» («eligible claimants») aux termes du Financial Services Compensation Scheme du Royaume-Uni. L’imposition applicable dépend de la situation individuelle de chaque client et peut subir des changements à l’avenir. ÉTATS-UNIS: LE PRÉSENT DOCUMENT, EN SA FORME ORIGINALE OU COPIÉE, NE SAURAIT ÊTRE ENVOYÉ, INTRODUIT OU DISTRIBUÉ AUX ÉTATS-UNIS OU À DES PERSONNES IMPOSABLES AUX ÉTATSUNIS (AU SENS DE LA REGULATION S DU US SECURITIES ACT DE 1933 , DANS SA VERSION AMENDÉE). Toute reproduction intégrale ou partielle du présent document est soumise à l’autorisation écrite du Credit Suisse. Copyright © 2016 Credit Suisse Group AG et/ou sociétés affiliées. Tous droits réservés. 16C030A_R Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 32 Economic Research Autres publications du Credit Suisse Economic Research Moniteur des branches 1er trimestre 2016 Publication trimestrielle, le Moniteur des branches décrit la situation actuelle ainsi que les perspectives conjoncturelles des principaux secteurs de l'économie suisse. Global Monitor 1er trimestre 2016 Le Global Economic Monitor donne un aperçu de nos attentes pour les principales économies et aborde des thèmes d’actualité. 12 avril 2016 31 mars 2016 Global Real Estate Monitor 2e trimestre 2016 Le Global Real Estate Monitor propose chaque trimestre une vue d'ensemble des principaux marchés immobiliers et des tendances en vogue autour du globe. Cette publication s'attarde aussi bien sur les placements immobiliers directs qu'indirects. Région Pied sud du Jura Structure et perspectives La région du Pied sud du Jura est confrontée à des défis liés à sa situation géographique et à son tissu économique. L’étude régionale se penche sur les perspectives économiques de la région. 30 mai 2016 15 avril 2016 Moniteur immobilier 2e trimestre 2016 Le Moniteur immobilier établit trois fois par an un état des lieux des évolutions du marché immobilier et s'inscrit ainsi en complément des analyses fondamentales annuelles et des thèmes spéciaux de l'Etude immobilière du Credit Suisse. 2 juin 2016 La succession d'entreprise dans la pratique Dans la nouvelle édition de l'étude sur la succession des entreprises de 2013, nous examinons comment les PME suisses gèrent leur succession. L'étude se base sur une large enquête à laquelle ont participé plus de 1200 PME. 22 juin 2016 Le prochain Moniteur Suisse paraîtra le 14 juin 2016. Lisez également tous les mois «Economie et marchés – Perspectives pour les investisseurs» et abonnez-vous à nos publications directement auprès de votre conseiller clientèle. Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016 33