INVESTMENT SOLUTIONS & PRODUCTS
Economic Research
Moniteur Suisse
Mars 2016
Plus qu'un passage à vide
conjoncturel?
Marché du travail Place économique Politique monétaire
Le chômage va-t-il bien-
tôt diminuer?
Page 11
Investit-on encore en
Suisse?
Page 17
Qui paie les taux
négatifs?
Page 21
2Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016
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Editeur: Investment Solutions & Products
Loris Centola
Global Head of PB Research
+41 44 333 57 89
loris.centola@credit-suisse.com
Dr. Oliver Adler
Head Economic Research
+41 44 333 09 61
oliver.adler@credit-suisse.com
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8 mars 2016
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Participation
Tomasz Limberger
Manuel Moser
3Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016
Editorial
Chères lectrices, chers lecteurs,
Les marchés d’actions ont démarré l’année 2016 par une forte baisse. Entre le début de l’année
et la mi-février, le Swiss Market Index a notamment perdu 15%, après un mois de décembre
2015 déjà faible. Comme en particulier les actions bancaires – surtout en Europe – se sont re-
trouvées fortement sous pression, certains sceptiques ont commencé à penser tout haut à une
nouvelle crise financière. Mais que faut-il penser de ces craintes?
La situation du secteur financier est aujourd’hui très différente de celle en présence au moment
de l'éclatement de la crise financière en 2008. La capitalisation des principales banques
d’«importance systémique», y compris la nôtre, est aujourd’hui beaucoup plus robuste et les
risques de bilan significativement plus faibles. Par ailleurs, des mécanismes ont été introduits
dans la zone euro, mais aussi en Suisse, permettant en cas d’urgence une liquidation ordonnée
des banques. Une répétition de la crise des années 2008/2009 est donc fortement improbable.
Penser que les turbulences sur les marchés ne sont que d’ordre psychologique serait cependant
faire preuve selon nous de désinvolture – un avis qui est également étayé dans cette édition du
Moniteur Suisse.
L’économie mondiale se voit confrontée à d’importants défis cycliques et structurels; et si la
Suisse maîtrise ceux-ci à de nombreux égards mieux que d’autres pays, notre économie est éga-
lement fortement mise à l’épreuve. D’abord, le ralentissement persistant en Chine et dans
d’autres pays émergents se répercute de façon négative sur notre conjoncture. À cela s’ajoute la
faiblesse mondiale des investissements des entreprises, qui se retrouve également dans un
moindre afflux des investissements directs en Suisse (cf. p. 17). Certains facteurs spécifiques,
comme la force du franc, l’incertitude concernant l’accès à la main d’œuvre qualifiée, les taux
négatifs et l’imposition des entreprises contribuent aussi à la retenue montrée par les investis-
seurs internationaux dans notre pays.
Enfin, l’économie suisse, et notamment son secteur financier, fait également face à un change-
ment technologique radical (pensons à la numérisation, cf. page 15). Sans aucun doute, ce
changement – en plus de la tendance continue à la délocalisation dans des pays où les coûts du
travail sont plus faibles – conduit à la perte de places de travail en Suisse. Comme le montre
notre article en page 11, le marché du travail suisse a cependant toujours bien maîtrisé le chan-
gement structurel dans le passé et compensé en quelques années l’intégralité des disparitions
de postes par de nouveaux emplois. Mais, compte tenu de la faible croissance mondiale et d’une
modeste activité d’investissement, ce processus pourrait être plus laborieux dans le cycle actuel.
Il est d’autant plus important de garantir une flexibilité maximale des conditions économiques et
d’investir systématiquement dans notre capital humain.
Nous vous souhaitons une intéressante lecture.
Thomas Gottstein Oliver Adler
CEO Swiss Universal Bank Head Economic Research
4Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016
Sommaire
Conjoncture mondiale 5
Les turbulences sur les marchés financiers et les craintes que la politique monétaire pourrait
atteindre ses limites sont actuellement au centre des préoccupations. Les perspectives
conjoncturelles se sont légèrement assombries pour la plupart des pays industrialisés et restent
faibles pour les pays émergents.
Conjoncture Suisse 7
L’économie suisse devrait croître de 1% en 2016. Le secteur exportateur a certes passé le creux de
la vague, mais le taux de chômage en hausse pèse sur la consommation. La performance
économique par habitant a diminué en 2015 et devrait continuer dans cette direction en 2016.
Débat sur le marché du travail 11
Un grand nombre de postes perdus en raison de la vigueur du franc devraient de nouveau être
pourvus. Mais dans l’industrie, des processus à plus long terme comme l’externalisation et
l’automatisation ont en revanche été accélérés par le choc du franc.
Branches 15
Le degré de numérisation de l’économie suisse devrait fortement progresser. Le potentiel de
croissance de la branche informatique est de ce fait très supérieur à la moyenne.
Débat sur la politique économique 17
La vigueur du franc et les incertitudes politiques n’ont pour l’heure pas entraîné d’effondrement
des investissements dans notre pays. La dynamique des investissements étrangers directs s’est
cependant d’ores et déjà ralentie.
Régions 19
Les conditions-cadres créées par les États pour les entreprises ont un impact sur la prospérité et
la création de valeur. Dans ce domaine, le fédéralisme helvétique a largement fait ses preuves.
Péréquation financière et réforme de l’imposition affaiblissent cependant le rôle des cantons dans
la politique fiscale.
Politique monétaire 21
La charge liée aux taux d’intérêt négatifs varie considérablement d’une banque à l’autre, selon
son modèle commercial. D’après nos estimations, les établissements davantage axés sur la
clientèle de détail paient proportionnellement moins.
Immobilier 24
La pénurie de placements liée aux taux d’intérêt dope la construction de logements locatifs.
L’offre qui en résulte rencontre une demande toujours dynamique, mais caractérisée par une
propension nettement réduite à y mettre le prix.
Agenda politico-économique 26
L’effondrement des bénéfices des entreprises lié à l’appréciation du franc devrait peser sur les
recettes fiscales. En combinaison avec les engagements du passé, des coupes dans le budget
de la Confédération semblent inévitables.
Prévisions et indicateurs 27
5Swiss Issues Conjoncture I Mars 2016
Economic Research
Conjoncture mondiale
L'incertitude est de retour
Les turbulences sur les marchés financiers et les craintes que la politique monétaire
pourrait atteindre ses limites sont actuellement au centre des préoccupations. Les
perspectives conjoncturelles se sont légèrement assombries pour la plupart des pays
industrialisés et restent faibles pour les pays émergents.
La Réserve fédérale américaine devrait elle aussi avoir appris à quelle vitesse la confiance peut
se retourner sur les marchés financiers. Si la première hausse des taux directeurs depuis
presque dix ans a pu être réalisée sans grandes turbulences en décembre 2015, la question se
posait déjà, quelques semaines plus tard, de la possibilité même d'une deuxième hausse des
taux. Nous considérons cependant comme largement exagérées les préoccupations circulant
parmi certains investisseurs sur une récession américaine. Certaines branches souffrent certes
fortement des prix bas du pétrole, mais pour d'autres (p. ex. le transport et la chimie), ainsi que
pour les consommateurs, une énergie bon marché est une bonne nouvelle. Par ailleurs, la situa-
tion du marché du travail reste toujours très robuste et, malgré un léger ralentissement dans le
secteur des services, un glissement vers la récession semble là aussi très improbable. Nous
estimons ainsi que la Fed poursuivra la normalisation des taux dans le courant de l'année.
La Banque centrale européenne (BCE) se voit elle de nouveau confrontée à une augmentation
des risques baissiers, tant en matière d'inflation que de croissance. D'une part, la confiance
s'est déjà détériorée dans les enquêtes auprès des entreprises et, d'autre part, la pression re-
nouvelée sur le secteur bancaire comporte le risque d'une retombée de la distribution de crédit
dans la zone euro, après une courte phase de faible croissance. Comme les attentes inflation-
nistes dans la zone euro sont tombées à de nouveaux planchers, la BCE devrait devoir prendre
d'autres mesures d'assouplissement dans l'année. De telles mesures sont également probables
de la part de la Banque du Japon confrontée à une situation similaire.
Les perspectives des grands pays émergents se sont quelque peu stabilisées ces derniers mois,
bien qu'à un niveau très faible. En Chine, les derniers indicateurs pointent toujours sur un ralentis-
sement de la croissance en raison du maintien des surcapacités dans l'industrie lourde. Comme la
situation financière est tendue, il ne faut par ailleurs compter que sur une hausse modérée des
dépenses publiques, alors que la politique monétaire reste expansionniste. La dépréciation de la
devise qui devrait en découler rajoutera encore de la pression sur les pays émergents. L'économie
brésilienne et l'économie russe souffrent toujours des prix bas du pétrole; elles devraient donc aussi
ralentir en 2016. Seules les perspectives sur l'Inde restent positives.
bjoern.eberhardt@credit-suisse.com
Craintes de récession aux
États-Unis largement exagé-
rées; prochaine mesure sur
les taux de la Fed cet été
La BCE reste sous pression
d'agir
La Chine déstabilise
avec sa politique de devise;
la Russie et le Brésil
en récession
Progression de l'inflation sous-jacente aux États-Unis Ralentissement de la croissance du crédit dans la zone euro
Taux d’inflation en % Variation en comparaison annuelle, en %
Source: Datastream, Credit Suisse Source: Datastream, Credit Suisse
0,4
0,9
1,4
1,9
2,4
2010 2012 2014 2016
Taux d'inflation sous-jacente
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
2009 2011 2013 2015
Crédits aux établissements non bancaires
Crédits aux ménages
Crédits au secteur privé
1 / 33 100%
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