TERMINALE ES – CSI - STRATAKIS
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SYNTHESE CHAPITRE 3 LA CROISSANCE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LA PRESERVATION DE
L’ENVIRONNEMENT ?
A noter : actualités sur la politique climatique en fin de page 2 et 3
La croissance économique et la pression démographique s’accompagnent de destruction de l’environnement :
- Epuisement des ressources naturelles non renouvelables
- Pollution de l’air, des eaux, des terres
- Surexploitation des ressources naturelles renouvelables
De cela résulte : une diminution de la biodiversité, un réchauffement climatique, une diminution des ressources
naturelles disponibles. L’empreinte écologique serait de 4.5 planètes si tous les humains adoptaient le mode de
vie américain. Notre développement ne serait ainsi pas durable (notion apparue lors du rapport Brundtland en
1987). L’alerte avait été lancée bien avant, en 1972, par les auteurs du rapport Meadows, « Halte à la
croissance ».
I. Effets externes et biens communs : les défaillances du marché pour protéger l’environnement
Le marché est défaillant pour gérer les externalités négatives (ou effets externes négatifs) et les biens
collectifs. Dans le cas d’externalités négatives, les acteurs font supporter un coût à d’autres acteurs (coût
social). Ce coût social est supérieur au coût privé. Les pouvoirs publics peuvent alors intervenir pour faire
internaliser par les acteurs responsables le coût social. C’est le principe du pollueur-payeur. Les biens communs
ont pour caractéristique d’être à la fois non-exclusifs et rivaux. Autrement dit, chacun peut en bénéficier mais la
consommation de ces biens par les uns empêche la consommation par les autres. Il n’y a pas de droits de
propriété sur ces biens. Le fonctionnement du marché ne permet donc pas de s’appliquer ici, il ne permet pas
une allocation optimale des ressources.
Face aux défaillances du marché, les pouvoirs publics interviennent. La prise de conscience de la nécessité de
leur intervention est actée par plusieurs évènements, tels que la signature du protocole de Kyoto ou encore
l’organisation par l’ONU des Sommets de la Terre tous les 10 ans, ou les conférences des parties tous les ans
sur le climat (Lima 2014 et Paris décembre 2015).
II. Les réponses des économistes au problème de la soutenabilité
Les ressources dont disposent les humains pour assurer leur bien-être sont de quatre types : le capital
naturel, le capital physique, le capital institutionnel et social et le capital humain. Pour les économistes de la
soutenabilité faible (rattachés à la théorie économique néo-classique), ces capitaux sont substituables. Le
progrès technique permet ainsi de substituer du capital physique et humain au capital naturel. Les générations
utilisent ainsi le capital naturel aujourd’hui mais elles lègueront aux générations futures un stock de capitaux
qui leur permettront de subvenir elles aussi à leurs besoins, mais autrement (par exemple en remplaçant les
énergies fossiles par des techniques permettant d’utiliser les énergies renouvelables). La croissance génère
ainsi des revenus permettant de produire des innovations qui répondent aux besoins de consommation et de
dépollution. La Banque mondiale utilise un indicateur sous-tendu par cette hypothèse de soutenabilité faible :
l’épargne nette ajustée ou épargne véritable.
Pour les économistes de la soutenabilité forte, le capital naturel est complémentaires des autres capitaux, il
est donc nécessaire de le préserver. L’humanité de pourra survivre à la surexploitation du capital naturel. C’est
la thèse du rapport Meadows (1972). L’empreinte écologique est un indicateur correspondant à cette thèse.
L’effet rebond illustre l’idée selon laquelle le progrès technique n’aboutit pas nécessairement à une baisse de la
consommation d’énergies fossiles ou autres sources de pollution.
Les économistes proposent trois instruments de lutte contre la pollution dans le cadre de la politique
climatique : la règlementation, et deux instruments économiques l’écotaxe et le marché de permis d’émission.
Chaque instrument a des avantages et inconvénients résumés dans le tableau page suivante.
La réglementation est un outil est simple à mettre en œuvre, le décideur politique fixe unilatéralement les
normes environnementales. Les exemples sont nombreux : circulation alternée, interdiction des lampes à
incandescence en Europe, normes sur les rejets de CO2 pour les véhicules etc...
Le deuxième instrument, « économique » celui-ci, est un recours à la fiscalité par la création de taxes
écologiques, aussi appelées écotaxes. La taxation a donc pour objectif de réguler la pollution en agissant sur les
prix des produits source de pollution. En France, le bonus-malus écologique appliqué à l’automobile relève de
cette logique, l’achat de véhicules polluants est taxé, et le produit de la taxe finance un bonus pour l’achat de
véhicules moins polluants. Autre exemple : la taxe-carbone, mise en place en Suède depuis 1990.
Le troisième instrument, « économique » également, qui permet de lutter contre les changements climatiques
consiste dans l’instauration de marchés de quotas d’émission de gaz à effet de serre qui reposent sur des
institutions marchandes et fonctionnent selon la loi de l’offre et de la demande. le principe de lutte est donc
d’agir sur les quantités de polluants émises par les industriels. Dans le cadre du protocole de Kyoto, l’Union
européenne a créé le plus important marché d’échanges de quotas d’émission de CO2 (le SCEQE) en 2005. Les