
développement. À l’heure actuelle, la conservation de la flore et de la faune
sauvages figurent bien à l’ordre du jour des gouvernements : près de 4 %3
de la surface de la Terre sont en effet aménagés (sic) explicitement pour
préserver des espèces et des écosystèmes ; les pays sans parcs nationaux
sont très peu nombreux. Il ne s’agit pas de décider si oui ou non la
conservation de la nature est une bonne chose, mais bien de déterminer
comment la mener à bien dans l’intérêt national et en fonction des moyens
dont dispose chaque pays »4.
La conservation de la nature par les aires protégées implique donc :
● la sauvegarde d’échantillons représentatifs et particuliers de la diversité
biologique, c’est-à-dire des espèces de plantes et d’animaux et autres organismes
vivants, mais aussi du capital génétique de chacune de ces espèces ; cela
comprend également la protection de la diversité des écosystèmes qui soutiennent
cette diversité biologique ;
● la préservation des systèmes qui entretiennent la vie, c’est-à-dire des processus
écologiques qui protègent et engendrent la vie sur terre, qui déterminent les
climats et les microclimats ainsi que les régimes en eau, qui purifient l’air et l’eau,
qui recyclent les éléments essentiels, qui créent et régénèrent les sols et
permettent aux écosystèmes de se renouveler.
Une aire protégée vise d’abord l’atteinte d’objectifs de conservation des espèces et de
leur variabilité génétique, et du maintien des processus naturels et des écosystèmes qui
entretiennent la vie et ses diverses expressions. Toute aire protégée doit répondre au
premier critère de classement défini par l’UICN (1994), à savoir :
« toute activité ayant cours sur le territoire ou sur une portion de territoire
ne doit pas altérer le caractère biologique essentiel de l’aire considérée »5.
Classification des aires protégées
Afin de faciliter la comparaison avec les différents statuts de protection utilisés par divers
pays et d’établir un portrait le plus exact possible de ses aires protégées, le Québec
utilise la classification internationale de l’Union mondiale pour la nature (UICN, 1994).
L’annexe 1 en explique les caractéristiques.
Rappelons ici que cette classification regroupe les aires protégées en six catégories :
Catégorie I : Réserve naturelle intégrale
Catégorie II : Parc national
Catégorie III : Monument naturel / élément naturel marquant
Catégorie IV : Aire gérée pour l’habitat et les espèces
Catégorie V : Paysage terrestre ou marin protégé
Catégorie VI : Aire protégée de ressources naturelles gérée.
En utilisant la classification de l’UICN, le ministère de l’Environnement du Québec a
déterminé qu’environ 1 100 territoires naturels, répartis sous 17 désignations juridiques
ou administratives distinctes, s’inscrivaient dans l’une ou l’autre des catégories d’aires
protégées susmentionnées6 (figures 1, 2 et 3). Toutes ces aires protégées se distinguent
selon leur encadrement juridique, leur vocation et les activités qui y sont autorisées.
Les aires protégées au Québec relèvent de plusieurs champs de compétence. Le
gouvernement du Québec assume pour 95 % des superficies protégées et le
gouvernement canadien pour environ 4 % de celles-ci. Les MRC, les municipalités, les
organismes non gouvernementaux, les organismes privés et les individus7 se partagent