Poche le Pommier 2008) « le débat sur les rôles respectifs (du marché et de l’Etat dans la régulation
économique) apparait en filigrane de toute la réflexion économique. Il est aussi présent, et d’une certaine
».manière plus que jamais, dans le débat politique
Pour certains économistes et politiques, l’intervention régulatrice des pouvoirs publics doit être la
plus légère possible. Son but doit être essentiellement de permettre le libre jeu des forces du marché.
Celle-ci est la meilleure régulation naturelle possible. La régulation publique doit seulement chercher à en
réaliser les conditions. Cette position plonge ses racines au 18ème siècle lorsque l’économiste écossais
Adam Smith évoque du marché : « « la main invisible » l’individu est dirigé par une main invisible vers un
but qui n’entrait nullement dans ses intentions… En poursuivant ses propres intérêts, il sert souvent d’une
» («manière plus efficace les intérêts de la société que lorsqu’il s’efforce de le faire consciemment.
Richesses des Nations... »). Pour ceux qui s’inspirent de cette tradition, le libre jeu du marché mu par la
recherche du profit personnel incite à la progression économique dans son ensemble. Il favorise
l’innovation et le progrès de la productivité. Une régulation publique trop lourde qui aurait d’autres finalités
risquerait de faire plus de mal que de bien.
D’autres économistes et politiques insistent sur les insuffisances de la régulation naturelle du
marché. Dans le contexte de la grande dépression des années 1930, l’économiste anglais John Maynard
Keynes a mis l’accent sur l’équilibre de sous-emploi durable auquel peut aboutir le fonctionnement de
l’économie de marché. Dans cette situation, l’intervention régulatrice de l’Etat ne doit pas simplement
permettre le fonctionnement de la main invisible, mais doit modifier le fonctionnement de certains marchés
ou de l’ensemble du système économique, en fonction d’objectifs d’intérêt général (plein emploi, justice
sociale, développement durable, lutte contre le réchauffement climatique, accélération ou ralentissement
de la croissance, etc). Action qui peut donc être volontaire et transformatrice du fonctionnement de
l’économie de marché, la régulation est cependant très différente de la « planification ». Elle vise à inciter
les acteurs, à orienter leurs comportements tout en les laissant libres d’agir dans ce cadre.
Autorités de Régulation
La réglementation et la supervision sont souvent exercés par l’Etat directement ou par l’intermédiaire
d’autorités administratives publiques qui peuvent être plus ou moins indépendantes et dotées d’une
certaine autonomie (cf par exemple le Conseil supérieur de l’Audiovisuel, la Commission de Régulation de
l’Energie, l’Autorité de Régulation des Télécommunications , et bien sûr dans la sphère monétaire et
financière, la Banque centrale Européenne, la Banque de France, l’Autorité des Marchés Financiers et
l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). A noter qu'en matière bancaire, la
réglementation est très largement issue de normes européennes ou internationales qui sont transposées
en droit français.
Le recours croissant à des autorités de régulation est généralement justifié par leur plus grande
impartialité, leur réactivité, leur efficacité, et la participation de personnalités d’origines diverses à leur
processus de décision et à leur fonctionnement.
Cependant l’intervention de l’Etat ou d’institutions administratives publiques n’est pas une règle absolue.
On parlera « d’autorégulation » ou de « soft regulation (régulation douce)» lorsque ce sont les acteurs
économiques privés qui mettent en place les règles (chartes, codes de bonne conduite, par exemple) et
désignent les arbitres.
Monnaie, banque, finance : un secteur depuis toujours très régulé
Ce sont des secteurs où l’intervention régulatrice des Etats est depuis longtemps si ce n’est depuis