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Résumé
Le postulat Stähelin « Avenir de la psychiatrie » (10.3255), transmis le 20 septembre 2010, charge le
Conseil fédéral d’élaborer un rapport sur l’offre actuelle de soins psychiatriques en Suisse et de
soumettre des propositions concernant l’avenir de la psychiatrie. Le rapport doit présenter l’offre
ambulatoire, intermédiaire et stationnaire de soins, ainsi que leur financement, mettre en lumière les
éventuels obstacles au développement de ladite offre, et décrire les interfaces de la psychiatrie avec
d’autres domaines de la société.
Les analyses visant à répondre aux questions du postulat reposent sur des données de l’Office
fédéral de la statistique (OFS), sur des évaluations spécifiques de l’Observatoire suisse de la santé
(Obsan) et de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), sur les études de différents instituts de
recherche ainsi que sur une vue d’ensemble des concepts psychiatriques cantonaux et de leur
application. Différents experts du monde scientifique, de l’administration et de la pratique ont pris
position à plusieurs reprises durant l’élaboration du rapport. Le rapport a montré que les données
relatives aux soins psychiatriques en Suisse sont lacunaires et que les possibilités de réaliser des
comparaisons intercantonales ou internationales sont donc très restreintes.
Maladies psychiques et traitements à disposition
Les maladies psychiques sont fréquentes. Certaines pathologies sévères peuvent survenir chez les
jeunes ; la fréquence globale des maladies psychiques augmente avec l’âge. Selon les estimations,
en l'espace d'une année, jusqu'à un tiers de la population suisse est touchée par un trouble psychique
qui devrait être soigné dans la plupart des cas. Près de la moitié des personnes concernées suivent
un traitement. Les effets de ces troubles au quotidien peuvent aller d’atteintes relativement légères
comme des troubles du sommeil jusqu’à des pathologies plus sévères comme la dépression. Les
effets de ces maladies au quotidien peuvent être légers (peur de l’avion ou du vide) ou sévères
(dépression). Actuellement, un tiers, voire la moitié des personnes concernées ont recours à un
traitement professionnel. Les symptômes des maladies psychiques, leur évolution et les traitements à
disposition restent peu connus du grand public.
Cadre régissant les prestations psychiatriques en Suisse
Les bases légales réglant les différents aspects du traitement des maladies psychiques ainsi que le
remboursement des prestations sont les mêmes que pour les maladies somatiques. Il existe des
spécialisations clairement réglementées en psychiatrie pour les médecins et les psychologues.
S’agissant du personnel soignant, une spécialisation en psychiatrie est en cours de planification. On
estime que ces prochaines années, la Suisse manquera en particulier de médecins spécialisés en
psychiatrie et en psychothérapie de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte.
Analyse de l’offre de soins
L’offre ambulatoire de soins concerne généralement les patients dont l’état de santé psychique est
largement stable. Les médecins de premier recours diagnostiquent et traitent en premier lieu les
dépendances et les dépressions, souvent parallèlement à des pathologies somatiques. Lorsqu’un
traitement spécialisé est nécessaire, ils adressent les patients à des confrères titulaires d’une
spécialisation en psychiatrie et en psychothérapie. Ces dernières années, le nombre de traitements
psychiatriques a légèrement augmenté.
Par offre intermédiaire de soins, on entend les différents traitements compris entre l’encadrement
stationnaire 24 h sur 24 et les consultations auprès d’un médecin installé. En Suisse, il existe ainsi un
grand nombre de centres ambulatoires et de cliniques de jour dans lesquels les patients sont
suivis/traités hebdomadairement, voire quotidiennement selon leurs besoins, par des équipes
interdisciplinaires. Le financement de cette offre, qui diffère selon les cantons, est tributaire des
décisions budgétaires annuelles des parlements cantonaux. Les chiffres montrent que le nombre de
consultations relatives à cette offre, et donc les coûts correspondants, ont presque doublé entre 2004