CHAPITRE
7
'ECOULEMENT
STATIONNAIRE
EN
CONDUITE
DE
SECTION
CONSTANTE
D*UN
FLUIDE
VISQUEUX
ÎSOCHORE
(P
=
este)
PERTES
DE
CHARGE
© [E.RIEUTORD], [1985], INSA de Lyon, tous droits réservés.
VII.3
ECOULEMENT
STATIONNAIRE
EN
CONDUITE
DE
SECTION
CONSTANTE
D'UN
FLUIDE
VISQUEUX
ISOCHORE
(p
=
este)
-
PERTES
DE
CHARGE
L'étude
des
écoulements
stationnaires
en
conduite
de
section
constante
d'un
fluide visqueux
de
masse
volumique
supposé invariable
re-
vient,
essentiellement,
à la
détermination
des
deux éléments
les
plus
ca-
ractéristiques
, le
profil
des
vitesses
et la
perte
de
charge.
Ce
sont
des
grandeurs directement liées
à la
viscosité
du
fluide,
laquelle,
en
présence
de
paroi, introduit
un
gradient
de
vitesse, donc
des
contraintes
de
frottement entre
les
couches fluides.
Pour
un
nombre
de
Reynolds suffisant,
ces
mêmes gradients
de vi-
tesse
conduisent
au
développement
de la
turbulence.
Comme
ces
phénomènes, contraintes
de
frottement
et
turbulence,
dissipent
de
l'énergie mécanique
du
fluide,
ils ont
comme conséquence
di-
recte
une
diminution,
de
l'amont
à
l'aval,
de la
charge moyenne dans chaque
section
droite
de
conduite.
1
.
RELATION
ENTRE
PERTES
DE
CliARGES
EJ^gNTjAjyjTj_j^NGENTIELLE
DE
FROTTE-
MENT
1.1.
Généralités
Pertes
de
charge
et
contrainte
de
frottement
étant deux aspects
d'un
même problème,
l'on
peut aisément exprimer
l'un
en
fonction
de
l'au-
tre.
En
effet,
lsanalyse
dimensionnelle
permet d'écrire, pour
une
conduite
horizontale
de
diamètre
D :
tf=*M)^
<»
^Âsf
E
AT
Puisclue
z
et
U
sont constantes)
T0.
Cf
(Re,
§)
M!
(2)
r
ni
avec
U
vitesse
moyenne
de
débit
jU
~
-5-I
et où
TO
et
C,
sont
respectivement
la
contrainte tangentielle
de
frottement
à la
paroi
et
C
le
coefficient
de
frottement pariétal.
© [E.RIEUTORD], [1985], INSA de Lyon, tous droits réservés.
VII.A
A
noter
que,
si
l'écoulement
est
turbulent
ou si la
conduite
n'est
pas
rigoureusement
de
section circulaire,
on
considérera respective-
ment
les
valeurs
moyennes
des
paramètres
sur t et un
diamètre moyen
D
ap-
H
pelé
diamètre
hydraulique
et tel que
D
-^
DH
X
où x est le
périmètre
de la
conduite
de
section
S.
Enfin,,
si la
conduite
est
inclinée^
il
suffit simplement
de
rem-
placer
dans
) la
pression
p par la
pression
motrice
p
=
p +
pgz.
Lfapplication
du
théorème
des
quantités
de
mouvement
à la
surface
de
contrôle
indiquée
ci-contre
conduits
en
projection
sur
OX,
à la
relation
:
PS
-
(p
*
Ap)
S
-
~
A£
X
T0
^*«**^^^
_£_•.'
'<4r**9
î
,,
^
~
Ap S '
"~~~7;
'
-*
L
dSOU
ïn
=
TT
<£-•
'-£-*>
K
0
A£
X
:
Et
A
noter
qu'avec
la
conven-
'............
_.j
v
tion
de
signe
choisie,
Tp,
qui
re-
*
^~~"
'
Jlg~
^^
'n-$,'
présente
l'action
de la
paroi
sur le
^
a>»
fluide
et
-T*~
la
variation
de
pression
par
unité
de
longueur^
sont
des
quantités
négatives»
Dans
ce qui
suitj
tout comme cela
a été
fait implicitement dans
les
relations
(I) et
(2),
nous
considérons
essentiellement
non pas la va-
leur
algébrique
de ces
quantités, mais leur
module?
que
nous
noterons
'0-h.|.t£-|!f.
r;,,..
Compte tenu
de ces
remarques,
on
déduit?
en
notant
que = D (ou
X,
\
,
D
Ap
/
'
'
T
_
:=
-
—-£_
0
4
A£
et,
en
reportant
dans
(I) et
(2),
on
tire
î
A
«
4
C^
et
^
»
A
ï£
î
po
Coïïime
~™"-
est
homogène
au
carré
d'une
vitesses
on
pose souvent
I/*
-'
")
quantité
appelée
vitesse
de
frottement,
© [E.RIEUTORD], [1985], INSA de Lyon, tous droits réservés.
VII.
5
ce
qui
entraîne
la
relation
F
=
v/î
«>
1.2.
Variation
de la
contrainte
de
frottement
locale
T en
fonction
de
la
distance
à
\a_
paroi
Par un
raisonnement analogue
au
précédent
appliqué
à une
surface
de
contrôle
cylindrique
de
rayon
r,
on a
(voir figure
ci-contre),
AP
=
11 '
A£
r
et,
comme
on a
également
A£
=
2TQ
A£
a
où a est le
rayon
de
la
conduite
a =
-^
.
On en
déduit
JL_
-
L
TO
~ a
ou
encore
en
posant
y
=
a - r
J_
=
1
-
Z
TO
a
ce
qui
montre
que la
contrainte diminue linéairement
de la
paroi
au
centre
de
la
conduite
(y = a) où
elle
est
nulle.
2.
REGIME
LAMINAIRE
Les
équations
de
NAVIER-STOKES
fournissent
immédiatement
les
éléments
caractéristiques
de
l'écoulement,
à
savoir
:
- un
profil
des
vitesses paraboliques
—H-.
, _4
avec
u
-
2
H
fu
-
|)
u
a^
max SI
max
v
J
- un
coefficient
de
pertes
de
charge
X
proportionnel
au
nombre
de
Reynolds
Re,
donc
une
perte
de
charge croissant linéairement avec
la
vitesse
et
la
viscosité
du
fluide.
*=H
-cRe-f
(5)
II
en est de
même pour
le
coefficient
de
frottement
C^
s
© [E.RIEUTORD], [1985], INSA de Lyon, tous droits réservés.
VII.
6
3.
REGIME__TUiR^UIJENT
Pour
les
écoulements
en
conduite
et
comme
on
l?a
déjà
vu, le-
gime
laminaire
ne se
maintient
pas,
sauf précaution
spéciale,
à des
nom-
bres
de
Reynolds supérieurs
a
2000,
ce qui
correspond,
par
exemple pour
une
conduite
de D
~
0,10
.m
où
circule
de
l'eau
(v
=
10-*&
m2/s),
à une
vitesse
limite
d'environ
2
cm/s (environ
20
cm/s avec
de
l'air).
Une
telle
vitesse
ne
correspond
pas à la
pratique
industrielle
courante
où les
vitesses
sont,
pour
l'eau,
de
l'ordre
de I à 2 m/s
(réseau
d'adduction
d'eau
par
exemple).
On
peut
également noter
que,
si le
régime laminaire
se
mainte-
nait
à
grande
vitesse,
les
écoulements naturels dans
les
fleuves
et
riviè-
res
aurait
des
vitesses
énormes.
Un
calcul
simple montre que,
par
exemple,
le
Rhône,
à la
traversée
de
Lyon dont
la
pente moyenne
du lit est de
l'ordre
de
6«ÎO~"L%
aurait
en
régime permanent (pente
du lit
égale
à
celle
de la li-
gne
d'eau)
une
vitesse
supérieure
à
1000 m/s,
ce qui est
absurde.
Dans
la
réalitës
la
vitesse
est
environ
2
m/s.
La
turbulence
augmente donc
considérablement
la
dissipation
dsénergie
et des
recherches
ont,
été
entreprises dans
le but
d'en
retarder
et
limiter
le
développements
afin
de
réduire
de
façon sensible
les
pertes
de
charges
*
Certains
produits
(gomme
de
Guar,
polyoxyde
d'éthylène)
constitués
de
macromolécules
ont
ainsi
été
mis
au
point
et
commencent
à
être
utilisés
comme
additif
dans
I5eau
employée pour
la
lutte
contre
les
incendies,
ceci
afin
d'augmenter
la
portée
des
jets.
3 1
j^
jLl2£Lïj^^
La
viscosité
drun
fluide résulte essentiellement
de
l'échange,
au
niveau
moléculaire,
de
quantités
en
mouvement entre
les
différentes couches
fluides*
Elle
est
donc directement liée
à
l'agitation moléculaire
*-fïT
<-°'8'
HO
1TOJ
En
écoulement turbulent,
il se
superpose
à
l'agitation molécu-
laire
une
agitation
macroscopique résultant
de la
formation, dans
le
flui-
de, de
domaines
de
dimensions finies
{"balle
fluide" selon
la
terminologie
de
PRANDTL)
en
perpétuel
renouvellement
et
dont
les
différents éléments,
qui
ont
une
vitesse
sensiblement identique, assurent entre
les
différentes cou-
ches fluides
un
important
transport
de
quantité
de
mouvement (ainsi
que de
chaleur),
dsoù
il
découle
une
contrainte
de
frottement
très
supérieure
à
celle
du
régime
laminaire^
où
seule intervient l'agitation moléculaire.
On
peut calculer
connue
suit
la
contrainte
de
frottement
ainsi
induite,
Considérons,
pour
cela9
un
écoulement
où la
vitesse moyenne
du
fluide
a
une
seule
composante
u.
© [E.RIEUTORD], [1985], INSA de Lyon, tous droits réservés.
1 / 23 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !