Prix International de la Laïcité 2016 Maryam Namazie Maryam Namazie est une femme politique iranienne féministe et communiste. Elle est la porte-parole de Iran Solidarity et One Law for All. Elle est née en 1966 à Téhéran en Iran et quitte le pays en 1980 lorsque celui-ci bascule pour devenir une république islamique. Elle réside tour à tour en Inde, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis où elle suit ses études universitaires. Son parcours militant très riche est marqué par la défense des droits de l’Homme et son engagement pour le féminisme, qui chez elle est avant tout un féminisme laïc. Ainsi, elle dénonce l’apartheid sexuel en Iran où elle est membre du comité central de l’Organisation pour la libération des Femmes. Elle porte son combat laïc également hors des frontières de son pays natal, menant des campagnes notamment au Canada et en Grande-Bretagne où elle réside actuellement. Ses cibles privilégiées sont le relativisme culturel (cultuel ?) et l’islam politique. Elle reçoit pour ces dénonciations en 2005 le prix de la National Secular Society (Société Nationale Laïque) en Grande Bretagne. En 2006, elle fait partie des douze signataires au côté notamment d’Ayaan Hirsi Ali, Chahla Chafiq, Caroline Fourest, Taslima Nasreen, Bernard-Henri Lévy, Salman Rushdie… du manifeste « Ensemble contre le nouveau totalitarisme ». Publié initialement par Charlie Hebdo en mars 2006, il lance sans ambages : « Après avoir vaincu le fascisme, le nazisme, et le stalinisme, le monde fait face à une nouvelle menace globale de type totalitaire : l’islamisme ». En janvier 2007, elle contribue avec sa camarade Mina Ahadi à la création du Conseil Central des Exmusulmans. Cette initiative leur vaut d’être distinguées en février 2008 par l’édition québécoise du magazine ELLE parmi les 45 femmes de l’année 2007. Entre temps, en juin 2007, elle fonde le Conseil des Ex-Musulmans de Grande-Bretagne (Council of Ex-Muslims of Britain). Pour provocatrice qu’elle soit, cette appellation est moins une attaque contre l’islam que contre son refus de reconnaître la liberté de conscience et l’apostasie. Cette prise de position lui vaut des menaces de mort régulières. Outre la Grande-Bretagne, le Conseil des Ex-Musulmans a également essaimé en France où il est présidé par Waleed Al Husseini (blogueur palestinien, auteur de Blasphémateur ! (2015) emprisonné dans son pays pour ses revendications athées. Il est aujourd’hui réfugié à Paris). Dans cette droite ligne, Maryam Namazie lutte à travers son mouvement One Law for All (Une loi pour tous) contre l’Arbitration Act 1996 et sa légitimation des tribunaux islamiques en Grande- Bretagne, rendus compétents pour juger selon les préceptes de la charia les affaires familiales ou les différends commerciaux. Présente sur tous les fronts, elle soutient le geste de la blogueuse égyptienne Alia Ehmahdy, qui pose nue pour défier les islamistes, et lance en 2012 un calendrier de photos de féministes nues. Maryam Namazie incarne la laïcité dans sa dimension internationale, universaliste, et prouve dans son parcours que cette dernière est la condition nécessaire à l’émancipation des femmes. Il est vrai que dans les théocraties, les lois leur sont rarement favorables. Mais elles discriminent également d’autres minorités : les homosexuels, ceux qui croient différemment, ceux qui ne croient pas… Enfin, pour nous Français, elle fait présent d’un formidable contrargument à ceux qui par facilité, estiment que la laïcité est un anachronisme qui relève de l’exception culturelle à la française.