Journée des Thèses 2006 Denis SERRE denis.serre_nospam_@ ast.obs-mip.fr 2ième année de thèse Encadrant: Laurent KOECHLIN F S E ALCATEL ALENIA SPACE Imagerie par grille interférométrique de Fresnel Objectif: imagerie à haute résolution angulaire et haute dynamique, avec contraintes de fabrication relaxées L’Imagerie à Haute Résolution Angulaire et Haute Dynamique est une nécessité pour les champs d’intérêt récents comme la détection directe d’exoplanètes. Pour l’obtenir, l’une des deux voies actuellement à l’étude est l’augmentation de la taille du miroir principal des télescopes, ce qui les contraint au sol (encombrement et masse mis en jeu) et nécessite notamment l’utilisation d’optiques adaptatives. y Une autre voie est l’interférométrie “classique”, à ouvertures diluées, soit la mise en commun et l’interférence de faisceaux provenant de miroirs distincts et espacés, la dimension des miroirs étant faible devant la distance les séparant. La grille interférométrique de Fresnel offre une alternative à ces deux solutions : pour une source, elle sélectionne les endroits d’où les ondes qui interfèrent en un point donné (appelé point focal) vont interférer de façon constructive. Le grand nombre d’ouvertures amène à un grand rapport champ/résolution et une image avec une continuité des fréquences spatiales. Elle est constituée typiquement d’une feuille de métal percée, les ouvertures étant vides, sans aucun matériau optique. Cette grille étant en définitive un réseau à pas variable, les différentes longueurs d’onde sont focalisées à différentes distances: f=c2/(8Nλ) (c: côté de la grille, N: nombre de zones de Fresnel de la grille). Il y a donc nécessité de concevoir une optique focale achromatisante permettant d’obtenir une image de bande passante non nulle. L’image achromatique est obtenue en plaçant en un plan pupille une seconde lentille de Fresnel conguguée de la première, mais pouvant être blazée étant données ses dimensions réduites. Le blaze, dont le principe se rapproche de celui d’un réseau échelette, permet d’obtenir une efficacité de transmission typique de 90% dans l’ordre voulu (-1), à λblaze. Intensité relative, normalisée à 1 Ainsi, pour une grille de 6m de côté et 600 motifs, à λ = 500nm, la précision requise pour la découpe des zones les plus externes est 10 000 fois plus faible que celle requise pour l’état de surface d’un miroir, à qualité de front d’onde émergent équivalent. x: distance à l’axe y du point d’intérêt f: focale voulue de la lentille m: ordre de diffraction d’intérêt: 1 k: numéro de la zone de Fresnel en jeu off: offset: ajuste la largeur de la 1ère zone λ : longueur d’onde pour laquelle f (focale) est déterminée x Transmission (x, y) = gx(x) xor gy(y) Plan pupille: Fresnel blazée + reprise d’image Plan image: optique de champ F1(λ) B Plan image achromatique F3 ( ) Plan image dispersé C D 1/F3 (λ) = 1/C + 1/D + B2/C2[ 1/B - 1/F1(λ) ] Intensité relative, en puissance de 10 La qualité du front d’onde en sortie de la grille est dépendante de la déformation et de la qualité de découpe des bords de celle-ci par rapport à leurs valeurs nominales ( z, x et y). Elle peut être mesurée par sa différence de marche Pic Vallée au front d’onde idéal: 2 2 x∆x + y∆y x +y ddm = + ∆z 2 2f 4f gx(x)=“faux” si (x2 /2f) compris dans [(k-off)m λ ; (k-off)m λ +m λ /2 [ La géométrie orthogonale de la grille permet, en plus d’autoriser la tenue mécanique, de concentrer en deux aigrettes perpendiculaires le maximum d’intensité lumineuse des pics secondaires de diffraction. L’apodisation de la grille, qui peut être effectuée en diminuant du centre au bord la proportion de surface des ouvertures, permet d’obtenir une dynamique élevée dans une grande section du champ (hors aigrettes). Une image à haute dynamique dans tout le champ peut être obtenue par le compositage de deux poses successives tournées de 45 degrés. Distance à l’aigrette, en resels Rapport Signal à Bruit: émission planétaire à autres sources La grille de Fresnel ne comportant ni matériau réfractif ni matériau réflectif mais étant seulement une association d’éléments pleins ou vides, l’interférence et la focalisation sont effectives pour toutes les longueurs d’onde. La limitation en longueur d’onde pour la grille elle-même provient du côté UV de l’opacité effective des motifs censés être opaques aux hautes énergies, et du côté IR de l’émission thermique propre de la grille. gx(x)=“vrai” si (x2 /2f) compris dans [(k-off)m λ + m λ /2 ; ((k-off)+1)m λ [ Simulation de rapport signal à bruit minimal en fonction de la longueur d’onde centrale observée d’une exoJupiter autour d’une étoile de type solaire: 2*5h d’exposition, grille à 600 zones de Fresnel et 40 m de côté, températures de grille de 40 à 70K. Système situé à 10 pc, pas de prise en compte des bandes d’absorption de l’atmosphère planétaire. Sources de bruit: température de la grille, lumière parasite de l’étoile, lumières zodiacale et exozodiacale. Longueur d’onde centrale réimagée, en microns Distance au centre, en resels, sur la diagonale PSF d’une grille perturbée: erreur de découpe correspondant à une ddm PTV de λ /5 pour le plus petit motif. Grille non apodisée, 350 zones. Démonstrateur au sol en développement en salle blanche du CESR: sources au foyer d’un collimateur, grille de 8cm de côté et 58 zones de Fresnel (26680 ouvertures) donnant une focale de 22m @ λ=630nm (découpée par micro usinage laser dans une plaque d’inox de 80 microns), optique de champ et optique d’achromatisation dispersive.