L`alpha du conseiller

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Générér de l’Alpha :
Le conseiller est la
valeur ajoutée
Une étude menée par Vanguard
Sommaire. Comment les conseillers les plus avertis construisent-ils leurs portefeuilles?
Généralement, ils recourent à des formes de processus de gestion de fortune pour
déterminer quel est le meilleur portefeuille en fonction des objectifs particuliers de
leurs clients. Certains se concentrent uniquement sur les placements traditionnels,
d’autres répartissent les catégories d’actif traditionnelles en sous-catégories et
d’autres encore agrémentent leurs sélections de placements non traditionnels. Quelle
que soit la répartition choisie, tous ces processus partagent un objectif commun :
obtenir le meilleur rendement en fonction d’un niveau de risque attendu. Les fonds
indiciels font souvent partie des allocations, mais les conseillers choisissent plus
couramment de recourir à des placements gérés activement afin de tenter
d’améliorer le rendement, ce qui justifie l’application des honoraires du conseiller.
L’histoire montre qu’il est difficile de surclasser le marché large, tant en termes
absolus qu’au niveau des résultats corrigés des risques et des charges fiscales. Si
l’objectif est vraiment d’apporter de la valeur ajoutée, les conseillers auraient tout
intérêt à abandonner le rendement du marché en tant que référence de performance
pour se baser plutôt sur les rendements que les investisseurs pourraient obtenir
d’eux-mêmes, sans les conseils de spécialistes. Les conseillers financiers sont, en
effet, plus à mêmes d’apporter de la valeur ajoutée, ou de l’alpha, en proposant des
services qui tiennent compte de la relation avec le client, comme l’offre de stratégies
de gestion de fortune et de planification financière convaincantes et solides qui
garantissent la rigueur et la visibilité, plutôt que de tenter de surclasser le marché.
Cet article est basé sur une précédente étude de Vanguard, intitulée Advisor’s Alpha, qui était à l’origine destinée au public américain.
Vanguard s’est toujours employé à soutenir activement les efforts déployés par les conseillers en vue de définir leur propre proposition
de valeur, en particulier les conseillers recourant à un modèle de rémunération basé sur les frais ou sur la gestion de l’actif.
Mai 2012
Auteurs
Donald G. Bennyhoff, CFA
Francis M. Kinniry, Jr., CFA
Figure 1.
Évolution de la proposition de valeur en matière de conseil
Proposition de valeur traditionnelle
Modèle d’alpha du conseiller
Accent :
surclassement
Accent :
gestion de fortune
Outils :
sélection de titres,
réajustements tactiques,
sélection des gestionnaires
Outils :
répartition de l’actif,
accompagnement comportemental,
assistance professionnelle
politique de placement
détermination du moment
propice et sélection de titres
Source: Vanguard.
Introduction
Le rendement des placements peut se décomposer en
trois éléments : la partie du rendement relative au marché
(bêta), la partie relative à la détermination du moment
propice et la partie relative au choix de titres (figure 1).
Les deux dernières relèvent de la gestion active. Par
définition, si un portefeuille produit des résultats
différents de ceux de l’indice de référence du marché
(avant les frais), celui-ci doit apparaître différent de
l’indice de référence. D’un point de vue historique, les
conseillers en placements ont souvent recherché à
apporter de la valeur ajoutée en se concentrant unique­
ment sur les deux parties actives du rendement (la
détermination du moment propice et la sélection de
titres), sans tenir compte des analyses de plus en plus
nombreuses montrant que, sur le long terme, ces efforts
déployés ne profiteraient ni à leurs clients, ni à eux-mêmes.
À long terme, la gestion active ne parvient souvent pas
à surclasser les indices de référence de marché1.
Par le passé, de nombreuses personnes considéraient
que la partie passive du rendement des placements
(le rendement « bêta ») ne permettait de générer que
des rendements « moyens » et ne nécessitait pas de
compétences particulières en placement. Ironiquement,
aujourd’hui, le bêta est devenu un incontournable des
conseillers financiers de premier plan qui incluent
régulièrement des fonds indiciels ou des fonds négociés
en bourse (FNB) au sein des portefeuilles. Cette évolution
est attribuable à au moins deux facteurs. Tout d’abord,
la « démocratisation de la gestion indicielle », par
l’entremise du développement des FNB, a suscité
l’émergence d’une pléthore d’occasions de placements
axés sur les indices s’offrant à quiconque disposant
d’un compte de courtage. Deuxièmement, les conseillers
ont entamé une transition vers un modèle de conseil en
placement global basé sur les commissions. Nous
pensons que ce sont ces conseillers disciplinés qui
sont les mieux positionnés pour apporter de la valeur
ajoutée à leurs relations avec la clientèle, car ils mettent
l’accent sur l’accompagnement comportemental en
matière de placement et l’assistance professionnelle au
profit de clients qui n’ont souvent pas le temps, l’envie
ou la capacité de planifier et de gérer leur patrimoine.
Au fil du temps, la rémunération des professionnels du
secteur des placements au Canada a mué pour passer
d’un système basé sur des ventes axées sur transactions
et basé sur les commissions à un système de gestion
de l’actif basé sur les frais. Les avantages de ce
nouveau système, tant pour les clients que pour les
conseillers, font qu’il y a fort à parier que cette
tendance risque de continuer. Du point de vue du
client, le système de frais basés sur la gestion de l’actif
fait écarter tout soupçon concernant un possible conflit
d’intérêt affectant les recommandations prodiguées par
le conseiller. Du point de vue du conseiller, le système
de rémunération basé sur la gestion de l’actif permet
de renforcer la relation avec le client et garantit des
revenus plus prévisibles. Le conseiller peut passer
plus de temps avec ses clients, sachant que sa
rémunération ne dépend pas de l’exécution ou
non d’une transaction.
Cependant, cette transition ne s’est pas faite
sans difficultés.
1 Philips, Christopher B., 2011. Les arguments en faveur de la gestion indicielle : le Canada. Valley Forge, Pa. : The Vanguard Group.
2
Figure 2.
Ratios de frais de gestion moyens pondérés selon les actifs des fonds communs de placement indiciels
canadiens et des fonds canadiens à gestion active au 31 décembre 2011
Fonds gérés activement
Fonds indiciels
Écart
Fonds d’actions canadiennes
2,35
0,86
1,48
Fonds d’obligations canadiennes
1,42
0,76
0,66
Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard en ayant recours aux ratios de frais de gestion (RFG) pondérés selon les actifs tirés des prospectus de Morningstar,
Inc. Données au 31 décembre 2011.
La comparaison des coûts est présentée à des fins illustratives seulement et ne se veut pas nécessairement exhaustive. Le RFG est calculé sur la base du total des frais et
commissions facturés au cours des douze mois précédents. Les RFG sont exprimés en pourcentage annuel des actifs du fonds. Ils sont composés des frais de gestion de
base, auxquels s’ajoutent certaines charges d’exploitation, dont les frais d’administration et les taxes applicables. Les coûts de transaction associés à l’émission, à
l’échange, à la vente et au remboursement des parts du fonds ne sont pas pris en compte. Les frais de négociation, de rééquilibrage du portefeuille, les frais facultatifs et
les impôts sur le revenu payables par les porteurs de parts ne sont pas inclus non plus. Plusieurs composantes entrent dans le calcul des RFG des fonds gérés activement
et dans ceux des fonds indiciels. Les RFG peuvent ne pas inclure certains frais de gestion pris en charge ou certaines charges d’exploitation ayant fait l’objet d’une
renonciation. Des différences importantes entre les placements pourraient ne pas avoir fait l’objet de discussions dans le présent document, y compris les différences
d’objectifs et les facteurs de risque.
Qu’est-ce que l’alpha du conseiller?
Pour certains clients, le fait de payer des frais, qu’il y ait
ou non une transaction, pourrait donner l’impression de
« dépenser de l’argent pour rien ». Le fait de considérer
les choses de cette manière revient à réduire la
proposition de valeur du conseiller à la seule
perspective d’un rapport coûts-bénéfices. Aussi
justifiée et sage que la décision de se garder
d’intervenir à court terme sur les marchés, dans le but
de respecter une stratégie bien établie et réfléchie, elle
pourrait dans un premier temps ne pas être appréciée,
autant qu’elle le devrait, par le client. La plupart du
temps, le fait de ne rien changer au portefeuille d’un
client constitue la réponse la plus adaptée au flux de
nouvelles qui invite souvent les investisseurs à agir et
qui livre des informations intéressantes, voire utiles.
La confusion peut être d’autant plus importante si le
conseiller a axé sa proposition de valeur sur sa capacité
à offrir des rendements plus élevés au client, comme le
font nombre d’entre eux. Mais des rendements plus
élevés par rapport à quoi? Pour de nombreux
conseillers et clients, la réponse serait « plus élevés par
rapport à ceux du marché ». Mais il serait plus
pragmatique de répondre, conseiller ou client, « plus
élevés par rapport à ceux que les investisseurs
parviendraient à obtenir s’ils ne faisaient pas appel à un
conseiller professionnel ». Dans ces conditions, l’alpha
du conseiller (c-à-d., sa valeur ajoutée) relève plus de sa
capacité à agir en tant que gérant de patrimoine,
planificateur financier et accompagnateur
comportemental en matière de placement (procurer la
discipline et la raison nécessaires aux clients qui
manquent souvent de rigueur et se laissant aller à leurs
émotions) que des efforts déployés par ce conseiller en
vue de surclasser le rendement du marché.
Il est difficile de surclasser le marché
S’il arrive parfois que les gestionnaires actifs parviennent
à surclasser le marché (en particulier à court terme), il
est plus probable que les rendements qu’ils dégagent
soient inférieurs, une fois déduits les frais et les coûts
de transaction. Le surclassement permanent est rare.
Cela ne s’explique pas forcément par un manque de
compétences en gestion, mais est plutôt attribuable au
fardeau que constituent les coûts plus élevés (Figure 2).
Le temps est un facteur important à prendre en compte
dans le cadre de cette comparaison de performance
relative pour les conseillers qui cherchent à éviter que
l’attention des investisseurs qu’ils assistent ne soit
distraite par l’activité à court terme des marchés, qu’elle
soit positive ou négative. Comme le montrent les courbes
descendantes apparaissant à la figure 3, à long terme,
les frais additionnels de la gestion active s’avèrent
souvent plus élevés.
Une proposition de valeur axée sur le surclassement
du marché place le conseiller dans une position très
inconfortable, et comme l’histoire nous le montre, reste
difficile à tenir sur le long terme. Non seulement la
réussite du conseiller dépend de facteurs dont il n’a
pas le contrôle, comme les rendements des titres ou
des fonds gérés, mais également une telle stratégie
peut encourager les clients à mettre les conseillers en
concurrence, voire à s’en séparer lorsque ceux-ci ne
parviennent pas à livrer le surclassement promis.
3
Figure 3.
Relation inverse entre les dépenses et les rendements excédentaires des fonds communs de placement
canadiens : période de dix ans se terminant le 31 décembre 2011
Grande capitalisation
Moyenne capitalisation
15%
Rendement excédentaire annualisé
Rendement excédentaire annualisé
15%
10
5
0
–5
–10
10
5
0
–5
–10
–15
–15
0%
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
0%
0,5
Ratio de frais de gestion déclaré
2,0
2,5
3,0
3,5
3,0
3,5
Obligations
15%
Rendement excédentaire annualisé
15%
Rendement excédentaire annualisé
1,5
Ratio de frais de gestion déclaré
Petite capitalisation
10
5
0
–5
–10
–15
1,0
0%
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
10
5
0
–5
–10
–15
0%
Ratio de frais de gestion déclaré
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Ratio de frais de gestion déclaré
Remarques : chacun des points représente un fonds d’une taille, d’un style et d’un groupe d’actifs donnés. Chaque fonds est positionné sur le graphique selon le
rapport entre son ratio de frais de gestion (abscisses) et son rendement excédentaire annualisé sur une période de dix ans par rapport à son indice de référence
(ordonnées). La ligne droite représente la régression linéaire, ou la ligne de tendance d’ajustement, à savoir la relation générale existant entre les frais et les
rendements pour chaque groupe d’actif. Les échelles sont normalisées en vue de montrer la variation de la relation entre ces groupes, avec des dépenses variant
de 0 % à 3 % et des rendements variant de -15 % à 15 %. Certains ratios de frais de gestion et certains rendements vont au-delà des échelles et ne figurent pas
sur le graphique.
Les indices de référence des actions sont représentés par les indices suivants : grande capitalisation : MSCI Canada Large Cap Index; moyenne capitalisation :
MSCI Canada Mid Cap Index; petite capitalisation : MSCI Canada Small Cap Index; obligations : Citi Canadian GBI 5-7 Year Bond Index.
Sources : calculs de Vanguard sur la base des données de Morningstar, MSCI et Citigroup.
4
Figure 4.
Flux de trésorerie entrants des fonds par rapport aux rendements excédentaires sur 12 mois glissants des
marchés des actions et des obligations canadiennes 1990–2011
60%
$50
Surclassement des actions / Les actions bénéficient
de flux de trésorerie plus importants
30
25
0
0
-30
-25
-60
Surclassement des obligations / Les obligations bénéficient
de flux de trésorerie plus importants
1991
1993
1995
1997
1999
-50
2001
2003
2005
2007
2009
2011
Flux de trésorerie excédentaires sur 12 mois glissants
des actions par rapport aux obligations (en milliards)
Rendements excédentaires sur 12 mois glissants
des actions par rapport aux obligations
Pourcentage de fonds à gestion active enregistrant un rendement inférieur à l’indice de référence de style
Année
Rendements excédentaires sur 12 mois glissants
des actions par rapport aux obligations
Flux de trésorerie excédentaires sur 12 mois glissants
des actions par rapport aux obligations
En date du 31 décembre de chaque année indiquée.
Le rendement des actions est basé sur le S&P/TSX Composite Index. Celui des obligations est basé sur le Citigroup World Government Bond Canada All Maturities Index.
Sources : Vanguard Investment Strategy Group, S&P, Citigroup et Investor Economics Insight.
Heureusement, le modèle d’alpha du conseiller valorise
les avantages plus fiables que constitue la relation
professionnelle.
Assistance professionnelle : composante
essentielle du modèle d’alpha du conseiller
Plus que sur les capacités en matière de placement, le
modèle Vanguard Advisor’s Alpha™ repose sur
l’expérience et l’assistance que le conseiller peut offrir
au client. Lorsqu’ils sont laissés à eux-mêmes, les
investisseurs font des choix qui pèsent sur leurs
rendements et remettent en cause leur capacité à
atteindre leurs objectifs à long terme. Nombre d’entre
eux se laissent influencer par le rendement des
marchés financiers. Cela se traduit souvent par des
mouvements sur les marchés reflétant des réactions
plus émotionnelles (la peur ou la gourmandise) que
rationnelles. Les investisseurs pourraient également
céder aux chants des sirènes de certaines publicités
sur les fonds faisant la promotion d’un récent
surclassement, comme si les investisseurs avaient la
possibilité de dégager eux-mêmes ces rendements
historiques, malgré les messages d’avertissement leur
indiquant que « les rendements passés ne sont pas
garants des rendements futurs ». Une étude sur les
flux de trésorerie des fonds communs de placement
canadiens montre que les périodes de surclassement
prolongées dans un segment de marché donné
précèdent généralement des afflux importants de
trésorerie (voir la figure 4).
Ce comportement de chasse au rendement à tendance
à peser sur les rendements eux-mêmes. Les études
menées sur les rendements des fonds communs de
placement canadiens2 obtenus par les investisseurs
montrent qu’ils sont souvent à la traîne de ceux des
fonds dans lesquels ils investissent, parfois de manière
importante, une situation comparable à celle des
investisseurs dans les fonds communs de placement
aux États-Unis3. Les rendements obtenus par les
investisseurs peuvent s’écarter de manière considérable
de ceux des fonds dans lesquels ils investissent, du fait
que les flux de trésorerie tendent plutôt être attirés par
des rendements élevés, qu’à les précéder. L’objectif
2 Sinha, Rajeeva et Jog, Vijay, « Returns and Fund Flows in Canadian Mutual Funds », in Greg N. Gregoriou (ed.) Performance of Mutual Funds: An International
Perspective, 2007.
3 Philips, Christopher B., 2011. Les arguments en faveur de la gestion indicielle Valley Forge, Pa. The Vanguard Group.
5
Figure 5.
Engagements/congédiements de gestionnaires par des investisseurs institutionnels, 1996-2003
Rendements excédentaires enregistrés
Années précédant le changement de gestionnaire
Écart
Années précédant le changement de gestionnaire
3
2
1
1
2
3
9,52
9,12
4,57
–0,49
–0,88
–1,03
Source : Tableau 10 de « The Selection and Termination of Investment Management Firms by Plan Sponsors, »Amit Goyal, Sunil Wahal (Journal of Finance, Volume 63,
Numéro 4, août 2008)
Données : 8775 décisions d’engagement par 3417 promoteurs de régime de retraite représentant 627 milliards de dollars d’actifs. 869 décisions de congédiement par
482 promoteurs de régime de retraite totalisant 105 milliards de dollars d’actifs retirés de la gestion. L’analyse couvre la période allant de 1996 à 2003.
d’alpha du conseiller pourrait être d’améliorer ce
différentiel de rendement par des méthodes ne
requérant pas un surclassement du marché : répartition
de l’actif, rééquilibrage, stratégies de placement
efficaces au plan fiscal, gestion des flux de trésorerie
et, lorsque cela est nécessaire, accompagnement des
clients en vue de les convaincre de ne rien changer à
leur situation.
Même si l’on associe souvent les comportements de
chasse des rendements aux investisseurs privés, de
toute évidence, les institutions souffrent du même mal.
Goyal et Wahal (2008) ont étudié les décisions
d’embauche et de congédiement d’un groupe de
promoteurs de régimes de retraite américains entre
1996 et 2003. Ils ont découvert que les gestionnaires
embauchés surclassaient les gestionnaires congédiés
durant les périodes précédant les décisions de
changement, mais également que ces premiers ont
enregistré des rendements inférieurs aux seconds
durant une, deux ou trois années par la suite (figure 5).4
Les conseillers, en tant qu’accompagnateurs comporte­
mentaux, peuvent servir de fusibles dans des conditions
de marché haussier ou baissier fortement chargé
émotionnellement, en encadrant les élans de leurs
clients enclins à chasser le rendement ou à se
précipiter vers un refuge.
Apporter de la valeur ajoutée grâce
à la construction de portefeuille
De nombreux conseillers recourent à une approche
« descendante » qui commence par analyser les
objectifs et les contraintes du client avant de voir quelle
peut être la stratégie de placement la plus adaptée pour
lui. Ce processus est extrêmement important.
Cependant, de trop nombreux investisseurs tendent à
le négliger, faisant fi de sa contribution au succès des
placements sur le long terme. En conséquence, la mise
en point d’une stratégie de placement adéquate et
d’une répartition de l’actif appropriée constituent des
moyens importants pour les conseillers d’apporter de
la valeur à leurs clients. Avoir la certitude que la
répartition de l’actif d’un portefeuille a été mûrement
réfléchie et n’est pas née d’un butinage hasardeux
parmi des fonds peut constituer un point d’ancrage
émotionnel important durant les fréquentes vagues
de panique ou d’avidité qui soulèvent les marchés.
Cependant, de nombreux investisseurs (et
certainement quelques conseillers) suivent une
approche « ascendante », donnant la priorité avant tout
à la sélection de titres ou de fonds et, en particulier, à
des placements ayant attiré leur attention du fait d’un
surclassement récent de leurs rendements. Il en résulte
des mouvements de flux de trésorerie tels que ceux
illustrés à la figure 4, les différentiels les plus élevés de
flux étant relevés le plus souvent au moment où les
surclassements relatifs atteignent des sommets ou aux
alentours. À la suite d’une période prolongée de
marché des actions à la hausse en 2000, nous aurions
pu nous attendre à un afflux de liquidités vers les fonds
obligataires plutôt que vers les fonds d’actions
traduisant au rééquilibrage des portefeuilles.
Cependant, le fait de penser ainsi supposerait qu’une
vaste majorité d’investisseurs et de conseillers
suivaient des stratégies de répartition de l’actif et
disposaient de la rigueur nécessaire pour procéder au
rééquilibrage prévu dans un tel cas, soit réajuster les
positions les plus performantes et investir plus de
capital dans les positions les moins performantes. Les
données ne semblent pas valider une telle hypothèse.
4 Voir aussi le document de recherche de Vanguard de LaBarge et Karin Peterson, 2010. What matters most? An analysis of investment committee hire/fire
decisions. Valley Forge, Pa. : The Vanguard Group.
6
Figure 6.
Rendements moyens et volatilité des portefeuilles gérés activement par rapport à leurs marchés de référence
8%
Marché des obligations
canadiennes
Rendement annualisé
7
6
Marché des actions
canadiennes
Portefeuille d’obligations géré
activement moyen
5
Portefeuille d’actions géré
activement moyen
4
3
2
1
0
0%
5%
10%
15%
20%
Volatilité annuelle
Remarques : Cette illustration hypothétique ne représente le rendement d’aucun placement en particulier. Le portefeuille d’actions canadiennes a été
construit selon la répartition suivante : actions de sociétés de grande capitalisation (75 %), capitalisation moyenne (15 %) et petite capitalisation (10 %), se
rapprochant ainsi de la pondération historique du marché boursier canadien (depuis 2001). Le marché des actions canadiennes est représenté par le S&P/TSX
Composite Index. Le portefeuille de titres à revenu fixe a été construit selon la répartition obligataire suivante du marché canadien : obligations à court terme
(25 %), moyen terme (45 %) et long terme (30 %). Le marché obligataire canadien était représenté par le Citigroup World Government Bond Index. Tous les
rendements sont exprimés en dollars canadiens.
Sources : calculs de Vanguard sur la base des données de Morningstar, Inc. Les données incluent les fonds fusionnés ou ayant été liquidés et couvrent la
période entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2011.
Le processus de répartition de l’actif comporte deux
phases : la phase de détermination et la phase de mise
en œuvre. Encadrée par les objectifs et la situation de
chaque client, la détermination de la répartition de
l’actif se base souvent sur l’historique des rapports
risque/rémunération entre les différentes catégories
d’actif. Bien qu’aucune méthode de prévision de
l’évolution des placements ne soit parfaite, en
particulier celles basées sur les données historiques,
on peut raisonnablement penser que certains rapports
risque/rémunération historiques soient susceptibles
de se maintenir à l’avenir. Il y a autant de chances que
les futurs investisseurs exigent le même niveau de
compensation pour les risques qu’ils prendront que
les investisseurs du passé, et par conséquent, il est
logique de penser que les actifs dont le rendement est
plus incertain (comme les actions ou les obligations de
qualité inférieure) surclassent les actifs moins risqués à
long terme.
Une fois que la répartition de l’actif a été déterminée,
les conseillers peuvent alors expliquer à leurs clients
quelles vont être les étapes importantes de sa mise en
œuvre. On pourra alors se poser la question, par exemple
: « Est-ce que je préfère recourir à des fonds gérés
activement ou à des fonds indiciels (ou des FNB) pour
mettre en œuvre cette composante de la répartition? »
Pour aider ses clients à évaluer l’intérêt d’une composante
indicielle, un conseiller pourra mettre en évidence le fait
que, outre les ratios de frais de gestion élevés générale­
ment encourus dans le cas de fonds activement gérés
(voir figure 1), ces fonds tendent à être moins diversifiés
par rapport à leurs catégories respectives. Cette
combinaison de frais élevés et de faible diversification
est souvent à l’origine de rendements plus faibles
chez les fonds gérés activement par rapport à leurs
concurrents indiciels, ce qui implique un potentiel de
risque plus important5 (Figure 6).
5 Pour qu’un fonds géré activement affiche des rendements bruts différents de ceux d’un indice de référence de même style, il faut que son portefeuille diffère
dans sa composition également d’une manière ou d’une autre. Souvent, les fonds gérés activement ne sont pas aussi diversifiés que l’indice de référence, ce
qui entraîne de fait un risque plus élevé. De plus, si un fonds géré activement peut de manière substantielle surclasser son indice de référence, il peut
également se retrouver fortement à la traîne, possibilité communément désignée sous le nom de « risque lié à la gestion active ». Il n’est pas rare que les
fonds indiciels parviennent à répliquer entièrement la composition et la volatilité de leur indice de référence.
7
Addition par soustraction : priorité donnée
aux stratégies efficaces au plan fiscal
La fiscalité constitue un autre aspect important pour
de nombreux clients et c’est là également un autre
domaine dans lequel les conseillers peuvent leur
apporter de la valeur ajoutée. Les stratégies ou les
fonds d’actions gérés activement tendent à être
inefficaces au plan fiscal, avec des pertes ou une
absence potentielle de gains lorsque leurs comptes
sont assujettis à l’impôt. Si un conseiller a largement
confiance dans les capacités du gestionnaire actif, alors
certaines techniques telles que la répartition d’actif
(détention des placements ou des stratégies inefficaces
au plan fiscal sur des comptes assujettis à une fiscalité
avantageuse) peuvent permettre de préserver le niveau
de rémunération attendu en contrepartie du risque lié à
la gestion active. L’assistance qu’ils offrent à leurs
clients, non seulement dans le cadre de leur répartition
d’actif, mais également dans la localisation géographique
de leurs placements, constitue une part importante de
l’alpha des conseillers qui peut apporter une valeur
ajoutée claire permettant aux clients d’améliorer leurs
rendements nets d’impôts.
De plus, les clients à la retraite peuvent souvent tirer
des bénéfices de conseils prenant en compte les
aspects de fiscalité au moment de puiser dans leurs
portefeuilles. D’eux-mêmes, les investisseurs tendent
à puiser dans leurs comptes assujettis à une fiscalité
avantageuse, ce qui peut paraître normal, puisque
ceux-ci ont explicitement été créés à cet effet.
Cependant, il est généralement plus intéressant de
dépenser d’abord les fonds détenus dans les comptes
imposables, car cela permet de profiter au maximum
des avantages des comptes fiscalement optimisés.
Pour déterminer quelle est la bonne stratégie de
prélèvement à adopter, il est souvent nécessaire
d’émettre des hypothèses concernant les futurs taux
d’imposition et les niveaux de revenus futurs du client.
Il peut être alors très utile de rencontrer le client pour
discuter de ces hypothèses et des différents scénarios
envisageables. Une telle démarche démontrera au
client le haut degré de personnalisation des conseils
prodigués et renforcera la confiance qu’il accorde à la
stratégie et au conseiller. Une stratégie de prélèvement
bien établie peut améliorer les chances que le patrimoine
du client puissent atteindre ses objectifs financiers
pendant sa retraite et au delà, ce qui constitue une
valeur ajoutée importante6, même si elle est difficile
à quantifier.
Conclusion
La structure de rémunération des conseillers est
actuellement en voie de mutation, passant d’un
système basé sur les commissions et les transactions
à un système axé sur la gestion du patrimoine et basé
sur les frais. De notre point de vue, il s’agit là d’une
évolution qui bénéficie les clients et les conseillers.
Cependant, traditionnellement, la proposition de valeur
d’un grand nombre de conseillers est basée sur leur
acuité en matière de placement et les perspectives de
rendements plus élevés qu’ils offrent. Quelle que soit
la compétence du conseiller en placement, la capacité
de sélectionner des placements ou d’adopter des
stratégies peut ne pas suffire à atteindre de meilleurs
résultats. À l’échelle historique, les stratégies de
gestion active ne parviennent pas à honorer leur
promesse de surclassement à long terme.
Au lieu de cela, les conseillers devraient revoir leur
proposition de valeur et l’axer sur leurs compétences
et leur expertise particulières, à savoir agir en tant que
gérant de patrimoine et accompagnateur comportemental
en matière de placement, en offrant la rigueur et
l’expérience aux investisseurs qui en ont besoin.
Lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes, les investisseurs
manquent souvent de rigueur et peinent à comprendre
les tenants et aboutissants, ce qui les incite à tendre
l’oreille aux actualités et publicités vantant les mérites
du « placement du jour », au risque de détruire leur
patrimoine plutôt que de le construire. En revanche,
dans le cadre du modèle d’alpha du conseiller que nous
avons présenté, le conseiller devient un acteur central
dans la relation client-conseiller, car les principales
menaces pesant sur la réussite à long terme des
placements des clients sont probablement les
clients eux-mêmes.
6 Pour de plus d’information à ce sujet, voir Jaconetti, Colleen M. et Maria A. Bruno, 2008. Spending From a Portfolio: Implications of Withdrawal Order for
Taxable Investors. Valley Forge, Pa. : The Vanguard Group.
8
Références
Goyal, Amit et Sunil Wahal, 2008. « The Selection and
Termination of Investment Management Firms by Plan
Sponsors. » Journal of Finance, 2008.
Jaconetti, Colleen M. et Maria A. Bruno, 2008.
Spending From a Portfolio: Implications of Withdrawal
Order for Taxable Investors. Valley Forge, Pa. : The
Vanguard Group.
LaBarge et Karin Peterson, 2010. What matters most?
An analysis of investment committee hire/fire decisions.
Valley Forge, Pa. : The Vanguard Group.
Philips, Christopher B., 2011. Les arguments en faveur
de la gestion indicielle : le Canada. Valley Forge, Pa. :
The Vanguard Group.
Sinha, Rajeeva et Jog, Vijay, « Returns and Fund Flows
in Canadian Mutual Funds », in Greg N. Gregoriou (ed.)
Performance of Mutual Funds: An International
Perspective, 2007.
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À l’attention des investisseurs résidant au Canada : le
présent rapport s’adresse exclusivement aux conseillers
financiers. Il n’est pas destiné à la distribution publique.
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cherchent à répliquer les indices, sont assujettis à des risques, notamment la
perte du capital. La diversification ne garantit pas un profit et n’est pas une
protection contre les pertes dans un marché à la baisse. Tout est fait pour
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obtenir un investisseur autonome, mais elle n’est garantie pour aucun FNB.
Les placements dans les FNB comportent des risques, y compris le risque
d’erreur dans le suivi de l’indice sous-jacent. Les FNB présentent les mêmes
risques que les actions. Les placements qui se concentrent sur un secteur de
marché relativement étroit courent le risque d’une plus grande volatilité des
cours. Les cours des titres de sociétés à moyenne et à petite capitalisation
varient souvent plus fortement que ceux des sociétés à grande
capitalisation. Les actions de sociétés de marchés émergents sont
généralement plus risquées que celles des pays développés. Les placements
dans les fonds obligataires négociés en bourse sont assujettis au risque de
taux d’intérêt, au risque de crédit et celui lié à l’inflation. Les placements à
l’étranger comportent des risques supplémentaires, liés notamment aux
fluctuations monétaires et à l’instabilité politique.
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