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Edito
En France, plus de 10 000 décès et 130 000 hospitalisations seraient liés à une
erreur médicamenteuse ou à un effet indésirable médicamenteux. Les personnes âgées sont
particulièrement concernées puisque, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), les accidents
iatrogènes sont deux fois plus fréquents après 65 ans. Ils ont également des conséquences plus
graves ; chez les octogénaires, 20 % des accidents iatrogènes conduiraient à une hospitalisation.
Les principaux facteurs de risque incriminés sont les modifications physiologiques liées au
vieillissement, la polypathologie et la polymédication.
La iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé peut se caractériser par des chutes, ou un syndrome
confusionnel. Elle augmente le risque d’hospitalisation et accroît la durée d’hospitalisation pour
la même affection.
40 à 60 % de ces événements iatrogènes sont évitables (Eneis, 2004). La prévention
repose sur la qualité de l’évaluation clinique (avec notamment des bilans biologiques fréquents et
réguliers), la réévaluation des prescriptions au regard des pathologies à traiter.
La iatrogénie médicamenteuse n’est donc pas une fatalité et peut être évitée.
Et c’est donc bien pour l’éviter, et parce que les personnes âgées accueillies en
EHPAD y sont particulièrement exposées, et parce que la maitrise du risque est
l’affaire de tous, au quotidien, que ce guide opérationnel, évolutif, adapté à vos
pratiques, a été pensé et réalisé.
Valérie DESQUESNE
Directrice de la Performance
à l’ARS Basse-Normandie